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    Pseudonyme, Humor und Ironie bei Søren Kierkegaard. Die Verfahren der indirekten und der direkt-indirekten Mitteilung
    (Neuchâtel : Université de Neuchâtel, 2024-10-24) ;
    Les pseudonymes apparaissent de différentes manières dans les œuvres de Kierkegaard. En étudiant l'utilisation variée et imaginative que Kierkegaard fait de ses pseudonymes, on ne peut s'empêcher de sourire. Ce sourire a fait naître l'hypothèse que l'utilisation de pseudonymes par Kierkegaard pourrait être décrite comme un moyen de générer de l'humour et/ou de l'ironie. Lors de l'étude initiale de cette hypothèse, la recherche bibliographique a montré que la communication sous pseudonyme est souvent attribuée à la communication indirecte. Lorsque l'on a analysé de plus près l'engagement de Kierkegaard dans l'écriture sous une plume pseudonyme et la communication indirecte ou la communication éthique de Kierkegaard, on a dû constater que Kierkegaard différenciait encore un autre type de communication. Il s'agit de la communication directe-indirecte ou de la communication éthique-religieuse du savoir-faire. Dans la communication indirecte de Kierkegaard, le rapport à la réalité est donné par le fait que le destinataire sait toujours qui se cache réellement derrière l'auteur pseudonyme. La communication indirecte, par son rapport à la réalité, a toujours déjà pour conséquence un contraste entre la réalité et une possibilité, c'est-à-dire l'ironie. La communication directe-indirecte, en revanche, entraîne généralement son destinataire dans une possibilité crédiblesous un « je » ou un « je » poétique qui n'est pas le vrai "je » de l'auteur. Dans cette mesure, le destinataire d'une communication directe-indirecte est ensuite en mesure de contraster cette possibilité crédibleavec d'autres possibilités, ce qui peut être considéré comme de l'humour au sens de Kierkegaard. L'étude de la communication indirecte et de la communication directe-indirecte permet de conclure que, selon Kierkegaard, il y a quelque chose d'ironique dans la communication indirecte et quelque chose d'humoristique dans la communication directe-indirecte.
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    Métadonnées seulement
    Nietzsche métaéthicien
    (Renens: Presses Centrales SA, 2015)
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    L'opposition public-privé
    (2015)
    Weber, Marc-André
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    Sève, René
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    Zurbuchen, Simone
    Cette thèse est une théorie générale de l’opposition public-privé. En cela, elle vise à exposer la signification des mots «public» et «privé», à montrer qu’ils s’articulent en une opposition, à montrer comment cette opposition est l’élément fondamental d’une réalité institutionnelle précise, ainsi qu’à montrer que cette réalité a «république» pour nom. Pour atteindre de tels objectifs, cette thèse postule l’existence de trois relations humaines génériques, sous lesquelles toutes les autres sont donc subsumées : la confiance véritable (relation égalitaire dans laquelle aucun pouvoir ne s’exerce), la confiance raisonnée (relation égalitaire dans laquelle un pouvoir s’exerce, qu’on peut aussi nommer «fraternité» avec les républicains), et la domination (relation inégalitaire dans laquelle un pouvoir s’exerce). L’idée générale est que l’opposition public-privé institutionnalise des relations humaines. Ainsi, la vie publique se définit par une de ces relations ; la vie privée par une autre. Cette thèse est divisée en trois parties. La première, «Histoire», porte sur les origines de l’opposition public-privé en Grèce, ainsi que sur la république romaine. S’y trouve par ailleurs un examen des changements intervenus à l’époque moderne, qu’on peut résumer à l’introduction de l’égalité privée dans les républiques, c’est-à-dire de la confiance véritable dans la sphère privée. La deuxième partie, «Fondements», porte sur l’arrière-fond logique, sémantique et métaphysique de l’opposition public-privé. Elle débouche dans un premier temps sur la théorie institutionnelle de cette opposition. Dans un second temps, cela nous permet d’appréhender la vie publique, la vie privée et la propriété en tant qu’institutions, ainsi que les descriptions et définitions des vies publique et privée. La troisième partie, «Politique», est plus spéculative. Elle consiste en la déduction des régimes politiques, en tant qu’ils sont des manières dont le pouvoir politique s’exerce. Cette réflexion conduit notamment à définir la république par la coexistence de la puissance publique et des pouvoirs privés.
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    La notion taylorienne de bien irréductiblement social: interprétation et tentative de redéfinition
    A travers toute son œuvre, le philosophe canadien Charles Taylor s’intéresse au caractère communautaire de l’homme. Les êtres humains ont besoin d’un cadre social, non seulement pour subvenir à leurs besoins, mais encore pour avoir certaines valeurs, pour considérer certaines choses comme appréciables, importantes ou significatives. A ce titre, la notion de bien irréductiblement social (irreducibly social good) est très représentative de l’œuvre du philosophe. Ce travail de mémoire aborde cette notion selon deux axes. D’une part, il s’agit d’un travail d’interprétation de l’article Irreducibly Social Goods écrit par Charles Taylor en 1990. D’autre part, il s’agit d’une tentative de redéfinition de la notion de bien irréductiblement social, redéfinition qui s’inspire des textes de Taylor, mais qui s’en éloigne aussi quelque peu. Un bien irréductiblement social est une chose d’une nature telle que, pour être un bien pour quelqu’un, elle doit également être un bien pour une ou plusieurs autres personnes. Ainsi, pour qu’un individu puisse s’amuser à une fête, il faut que les autres participants s’amusent également, afin que cela suscite une ambiance appréciable. De même, pour qu’une compétition sportive soit stimulante pour un candidat, il faut que ses concurrents visent la victoire avec une certaine détermination. Enfin, si Jean et Marie entretiennent une relation amicale ou amoureuse, la valeur de cette relation pour l’un dépend de la valeur de cette relation pour l’autre. En d’autres termes, les biens irréductiblement sociaux sont les choses qui ne peuvent pas être appréciées par un individu seul.
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    Le temps, Dieu, l'éternité: une révision présentiste de la thèse de l'éternité divine
    (2010)
    Stauffer, David
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    Cet ouvrage fait une contribution dans le domaine de la théologie philosophique. Il a pour sujet la nature de l’éternité de Dieu, et plus largement le rapport que Dieu entretient avec le temps, dans un contexte théiste. En admettant, d’une part, que Dieu est intemporel et, d’autre part, que l’univers est caractérisé par le devenir temporel, il y a ultima facie un problème non causal de savoir comment il est possible que Dieu cause que l’univers temporel existe. En effet, un réalisme non éternaliste envers le devenir temporel permet les aspects minimaux de la venue à l’existence, du passage de l’existence, de la venue à participer à une relation, etc. On tire alors de l’aspectualité du temps un argument ayant une portée générale pour les relations intemporelles-temporelles. Suivant cet argument, si x participe intemporellement à une relation avec y, alors il suffit que y vienne à participer (à un instant donné) à cette relation avec x (ou qu’il vienne a cesser à cet instant d’y participer) pour que x subisse un changement extrinsèque; or si x change extrinsèquement, alors il est temporel ou en tout cas il devient temporel. Cette conséquence est problématique. La solution défendue au problème tel qu’il se pose pour une théorie de l’éternité divine consiste à rejeter que Dieu est intemporel et à poser qu’il existe dans un temps présentiste. Elle est conditionnée par des contraintes sur ce qui compte comme création par Dieu: elle explique comment il est possible que Dieu existe sans que l’univers existe (soit parce qu’il ne l’a pas encore créé soit parce qu’il l’a annihilé); elle rend compte aussi de la possibilité de nouveauté dans la réalité et du cas extrême où l’univers créé est remplacé par un autre. En outre, l’étude fait des contributions ad extra à la sémantique et à la métaphysique du devenir temporel, par un traitement du temps verbal en termes de quantificateurs tensés primitifs (pour des raisons sémantiques) et en étudiant les rapports entre ordre temporel, devenir temporel, et aspectualité du temps., This study makes a contribution in philosophical theology. It deals with the nature of God’s eternity, more widely with his relation to time, in a theistic context. On the assumption that God is timeless and the universe is characterized by temporal becoming, a non causal problem can be shown ultima facie as to how it is possible for God to cause that the temporal universe exists. Indeed, a non eternalist realism towards temporal becoming allows for minimal aspects, such as coming into existence, passing out of existence, coming to participate in a relation, etc. Time aspectuality is then drawn upon for an argument about any atemporal-temporal relation, to the effect that if x timelessly participates in a relation with y, than all is needed for x to undergo an extrinsic change is that y comes to participate (at a given moment) in that relation with x (or comes to cease to participate); now if x changes extrinsically, it is thereby temporal or it becomes temporal. That is a problematic result. The defended solution to the problem as it is posed for a theory of divine eternity is to reject that God is timeless and to posit that he exists in a presentistic time. The solution is conditioned by constraints on what counts as creation by God: it explains how it is possible for God to exist without the universe (either because God hasn’t yet created it or because he has annihilated it already; it also allows for the possibility of novelty in the reality and of the case in which the universe is replaced by another one. This volume makes ad extra contributions, in the semantics and the metaphysics of temporal becoming, by arguing (for semantical reasons) for tensed quantifiers as primitives and by studying the relationship between time order, temporal becoming and time aspectuality.
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    Penser par exemple
    (2010)
    Babey, Emmanuel
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    Imbach, Ruedi
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    Koenig-Pralong, Catherine
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    Ricklin, Thomas
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    Biard, Joël
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    Libera, Alain de
    Dans le De constancia sapientis, Sénèque formule le portrait d’un sage que l’injustice et l’outrage n’affectent pas. Selon le Commentaire au livre de la Sagesse de Robert Holkot (OP + 1349), cette description conceptuelle définit la notion de sagesse présente dans le livre biblique. Ainsi, dans les années 1336-1338, le sage stoïcien est-il figuré, dans une exégèse biblique, comme l’exemple même de sagesse. Partant, la thèse s’attache à retracer l’élaboration de cette figure sapientielle au prisme du prologue du Commentaire au livre de la Sagesse. Elle en analyse l’enjeu conceptuel : la revendication d’un modèle de vie chrétien inspiré du comportement exemplaire des philosophes antiques. Dans ce contexte, la figure de Platon acquiert une importance cruciale. Une approche critique de la philosophie comme modèle de vie forme enfin la dernière partie de ce travail. En effet, tant le recours antique et médiéval à l’exemplum que la définition de la philosophie comme manière de vivre prennent appui sur une conception de l’acte moral comme imitation d’un héros (saint, sage, etc.) qu’Immanuel Kant congédie., In the De constancia sapientis, Seneca portrays a wise man as unaffected by injustice and outrage. For Robert Holkot (O.P., + 1349), writing in his Commentary on the Book of Wisdom, this conceptual description defines the notion of wisdom present in the biblical book of the same name. Thus, in the years 1336-1338, the Stoic wise man appears in a work of Biblical exegesis as the very example of wisdom. This thesis takes as its point of departure the portrayal of the wise man in the prologue to the Commentary on the Book of Wisdom. It then analyses what is at stake : the assertion of a Christian model of life inspired by role models from ancient philosophy. Plato becomes a figure of crucial importance. Finally, the last part of this work consists in a criticism of philosophy as a model way of life. In fact, both the ancient and medieval use of exempla and the definition of philosophy as way of life depend on a conception of moral action as the imitation of a hero (saint, wise perso, and so on), a conception dismissed by Immanuel Kant.
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    Le héros de la liberté: les aventures philosophiques de Caton au Moyen Age latin, de Paul Diacre à Dante
    (2010)
    Carron, Delphine
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    Imbach, Ruedi
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    Casagrande, Carla
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    Ricklin, Thomas
    Cette étude se propose d‟analyser la réception médiévale du personnage de Caton d‟Utique, philosophe stoïcien et citoyen romain engagé dans la défense des institutions républicaines durant la période de la seconde guerre civile, qui se suicida après la victoire de Jules César (46 av. J.-C.). Concentrant, dans un premier temps, notre intérêt sur le Catone dantesco, et en particulier sur le portier du Purgatorio de la Commedia, il a semblé pertinent de remonter le cours du temps afin d‟étudier les potentielles sources de la figure catonienne élaborée par Dante (1265-1321). Ce projet a conduit à réévaluer l‟image du Romain dessinée par les auteurs antiques (Ier s. av. J.-C.-VIIe s. ap. J.-C.), puis à découvrir les contours de celle tracée par les auteurs médiévaux (VIIIe s. ap. J.-C.-1320). Cet imposant parcours s‟est organisé autour d‟une quadruple interrogation concernant la pensée médiévale : quel rôle y joue l‟exemplarité ? quelle place revient à Rome et aux Romains ? comment sont traitées les questions de la liberté et du suicide ? comment répond-on au problème du salut des païens antiques ?, The study examines the medieval reception of the character of Cato of Utica, a Stoic philosopher and Roman citizen engaged in defending the institutions of the Roman Republic during the second civil war, who committed suicide after the Julius Caesar's victory (46 B.C.E.). The thesis starts by focusing on the Catone dantesco, and in particular on Cato as the warden of the Purgatorio of the Commedia, and then works backwards in analyzing the potential sources of Dante‟s (1265-1321) portrayal. This undertaking leads to a reevaluation of the image of Cato in antique authors (1st century B.C.E.-7th century C.E.), and then to uncovering the outlines of the portrayals of medieval authors (8th century C.E. - 1320). This massive undertaking is organized around four questions concerning medieval thought : what role does the notion of exemplarity play in the discussion ? What place is given to Rome and to the Romans? How are the questions of liberty and suicide treated ? How do the authors discuss the problem of salvation for pagans of Antiquity ?
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    La liberté dans la philosophie de Proclus
    (2010) ; ;
    O'Meara, Dominic
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    Hoffmann, Philippe
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    Erler, Michael
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    Steel, Carlos
    La question, philosophique et historique qui est à l’origine de ce travail est la suivante : comment peut-on concilier l'acte prétendument libre que semble exiger toute doctrine morale fondée sur la notion de rétribution avec un ordre des choses déterminé par une causalité universelle. Or, dans la philosophie platonicienne d'époque tardive – que nous appelons néoplatonisme –, la question de la liberté humaine s'inscrit dans un système philosophique qui se présente comme un monisme radical, où tout ce qui participe d'une quelconque façon à l'être dépend d'un principe premier unique. Le présent travail est essentiellement consacré à la philosophie de Proclus, philosophe grec platonicien du Ve s. ap. J.-C., païen dans un monde officiellement chrétien ; et cela pour deux raisons, l'une dogmatique ou systématique, l'autre plutôt contingente ; la première, parce que le Diadoque construit, dans la tradition platonicienne, le type de monisme radical que nous cherchions, et qu'il le fait sur un mode principalement rationnel. La seconde raison est liée à la conservation des oeuvres, en particulier d'un opuscule traitant spécifiquement de la question de la liberté, dont le titre peut se traduire ainsi: « Sur la providence, la fatalité et ce qui dépend de nous » (Περὶ προνοίας καὶ εἱμαρμένης καὶ τοῦ ἐφ᾿ ἡμῖν, en abrégé, De providentia). Le hasard de la transmission des textes a voulu que cet ouvrage nous parvienne dans une traduction latine médiévale due au dominicain flamand Guillaume de Moerbeke au XIIIe siècle. La littéralité de cette traduction en rend la lecture difficile, souvent incertaine ; en effet, un mot grec est généralement traduit par un mot latin, d’une façon qui peut paraître assez mécanique. Nous avons entrepris la rétroversion partielle du texte latin en grec pour tous les passages que nous discutons, avec leur contexte. Ce travail figure dans un « dossier philologique » comprenant les rétroversions accompagnées de justifications. La partie historique et philosophique se développe selon un plan qui part de questions plutôt logiques : il convenait en effet d'aborder des problèmes relatifs aux modalités, en particulier le nécessaire et le contingent, et montrer que le contingent n’est pas un vain mot ; il fallait s'arrêter ensuite à la physique où ces modalités trouvent leur expression dans le monde objectif ; examiner la notion d’heimarménè ou fatalité, dont l’origine stoïcienne risque d’imposer une lecture déterministe du sensible ; or, la distinction hiérarchique qu’opère le néoplatonisme entre la fatalité et la providence divine assure à la téléologie sa détermination par le bien. Ensuite, il s'agissait de passer à la psychologie où les questions relatives à la liberté ont leur lieu propre et à partir de quoi elles trouvent leur sens ; le statut ontologique de l’âme, substance intermédiaire entre l’intelligible et le sensible, fait de celle-ci une réalité mobile, « amphibie ». Il fallait enfin replacer chacune des thèses partielles – logique, physique, psychologique – au sein du Tout et les intégrer dans le système métaphysique. Notre recherche a montré que le problème de la liberté se posait, chez Proclus, sur deux plans hiérarchisés: d’une part, celui de la responsabilité morale de l’homme dans ses choix concrets sans cesse renouvelés, qui guident son agir non seulement dans cette vie terrestre, mais aussi en-deçà de celle-ci et au-delà ; d’autre part, celui du salut métaphysique de l’âme, sous la détermination du bien, auquel nous réservons le nom de libération plutôt que celui de liberté, dont la possibilité même s’inscrit dans l’existence d'une faculté propre de choix délibéré ou rationnel, la προαίρεσις. La structure de la thèse se présente donc comme suit : Introduction générale Chapitre 1 : Le De providentia Chapitre 2 : Le contingent Chapitre 3 : L’heimarménè Chapitre 4 : L’âme Chapitre 5 : La liberté Conclusion générale Dossier philologique (rétroversions) Bibliographie
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    Leibniz et l'invention des phénomènes
    (Paris: PUF, 2009)
    avec une présentation de Laurent Jaffro
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    The geometry of logical opposition
    (2009)
    Moretti, Alessio
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    Béziau, Jean-Yves
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    Notre étude est consacrée à l’exploration d’éléments formels suggérant, depuis quelques années, la possibilité d’élaborer une véritable géométrie propre au concept d’ « opposition ». Ce dernier est très important et omniprésent (quant à ses applications), aussi bien en philosophie qu’en sciences et il admet, depuis plus de 2000 ans, une paradigme logique : la théorie de l’opposition d’Aristote, dont le point culminant au niveau formel est le « carré des oppositions ». En un sens, toute notre démarche consiste dans le fait de découvrir et d’ordonner selon une géométrie un ensemble infini d’« avatars » de cette structure carrée traditionnelle (le « carré logique » ou « carré d’Aristote »). Les résultats obtenus ici vont bien au-delà des attentes les plus optimistes, car il s’avère qu’une telle géométrie existe véritablement et offre à la science grand nombre d’intuitions conceptuelles et d’instruments formels. Ses principaux algorithmes sont les « bi-simplexes logiques de dimension m » (qui ouvrent à la n-opposition) et, au-delà, les notions de pq-sémantique » et de pq-treillis » aristotéliciens (qui ouvrent à l’opposition p-valuée et, plus généralement, à des oppositions plus fines) : la première est un moyen jeux-théorétique d’engendrer des « catégories d’oppositions », le deuxième donne la structure des « cadres oppositionnels » qui contiennent et ordonnent les catégories d’opposition. Avec ces moyens formels, cette notion atteint à un niveau de clarté conceptuelle jamais connu auparavant. La naturalité de cette théorie est maximale par rapport à son objet d’étude, cette géométrie semble donc pouvoir prétendre au rang de nouveau standard scientifique pour traiter de phénomènes d’opposition. Toutefois, une question philosophique et épistémologique peut troubler : cette théorie, conquérante, montre que des propriétés fondamentales de la logique sont intrinsèquement géométriques : par les notions de « simplexe », de « symétrie centrale n-dimensionnelle », et par d’autres du même genre. Or, malgré les apparences (qui laisseraient croire cela déjà vu), ce fait est révolutionnaire. Il réveille un débat ancestral, toujours actuel, sur l’essence des mathématiques et de la rationalité, opposant par exemple le géométrisme (Euclidien) philosophique et scientifique de Platon à sa critique transcendantaliste par la logique d’Aristote. La géométrie des oppositions montre de manière choquante que le carré logique, le cœur stratégique du dispositif transcendantal anti-platonicien d’Aristote, est en fait une jungle formelle platonicienne, qui contient élégamment d’infinis hyper-polyèdres. Qui plus est, cette découverte d’une géométrie infinie au cœur même de la logique est également liée à un terrible débat de fond entre les partisans d’une « philosophie guidée par la logique » (les philosophes analytiques et les cognitivistes) et ceux qui, inspirés plutôt par les mathématiques, commencent de plus en plus à avancer que la logique est intrinsèquement incapable de formaliser, en elle-même, le concept de « concept » (l’ingrédient principal de la philosophie), qui requière plutôt l’aide de la géométrie afin de déployer naturellement les « espaces conceptuels » (Gärdenfors). Nous proposons donc quelques réflexions au sujet de ce débat et de ses liens profonds avec la nature des concepts. En guise de résultat épistémologique, nous avançons que la théorie géométrique des oppositions révèle, par contraste, le danger inhérent à la réduction des « structures formelles » aux « langages symboliques » (i.e. à la logique non géométrique), ainsi que le fait pourtant, paradigmatiquement, la philosophie analytique. Nous proposons en lieu de cela de réanimer, suite au brillant exemple de la géométrie des oppositions, le paradigme alternatif du « structuralisme », puisque la notion de « structure » est bien plus riche (ne se réduisant pas à la seule logique) et ouvre à des formalisations systématiquement perdues par le fétichisme de la « logique pure »., The present work is devoted to the exploration of some formal possibilities suggesting, since some years, the possibility to elaborate a new, whole geometry, relative to the concept of “opposition”. The latter concept is very important and vast (as for its possible applications), both for philosophy and science and it admits since more than two thousand years a standard logical theory, Aristotle’s “opposition theory”, whose culminating formal point is the so called “square of opposition”. In some sense, the whole present enterprise consists in discovering and ordering geometrically an infinite amount of “avatars” of this traditional square structure (also called “logical square” or “Aristotle’s square”). The results obtained here go even beyond the most optimistic previous expectations, for it turns out that such a geometry exists indeed and offers to science many new conceptual insights and formal tools. Its main algorithms are the notion of “logical bi-simplex of dimension m” (which allows “opposition” to become “n-opposition”) and, beyond it, the notions of “Aristotelian pq-semantics” and “Aristotelian pq-lattice” (which allow opposition to become p-valued and, more generally, much more fine-grained): the former is a game-theoretical device for generating “opposition kinds”, the latter gives the structure of the “opposition frameworks” containing and ordering the opposition kinds. With these formal means, the notion of opposition reaches a conceptual clarity never possible before. The naturalness of the theory seems to be maximal with respect to the object it deals with, making this geometry the new standard for dealing scientifically with opposition phenomena. One question, however, philosophical and epistemological, may seem embarrassing with it: this new, successful theory exhibits fundamental logical structures which are shown to be intrinsically geometrical: the theory, in fact, relies on notions like those of “simplex”, of “n-dimensional central symmetry” and the like. Now, despite some appearances (that is, the existence, from time to time, of logics using some minor spatial or geometrical features), this fact is rather revolutionary. It joins an ancient and still unresolved debate over the essence of mathematics and rationality, opposing, for instance, Plato’s foundation of philosophy and science through Euclidean geometry and Aristotle’s alternative foundation of philosophy and science through logic. The geometry of opposition shows, shockingly, that the logical square, the heart of Aristotle’s transcendental, anti-Platonic strategy is in fact a Platonic formal jungle, containing geometrical-logical hyper-polyhedra going into infinite. Moreover, this fact of discovering a lot of geometry inside the very heart of logic, is also linked to a contemporary, raging, important debate between the partisans of “logic-inspired philosophy” (for short, the analytic philosophers and the cognitive scientists) and those, mathematics-inspired, who begin to claim more and more that logic is intrinsically unable to formalise, alone, the concept of “concept” (the key ingredient of philosophy), which in fact requires rather geometry, for displaying its natural “conceptual spaces” (Gärdenfors). So, we put forward some philosophical reflections over the aforementioned debate and its deep relations with questions about the nature of concepts. As a general epistemological result, we claim that the geometrical theory of oppositions reveals, by contrast, the danger implicit in equating “formal structures” to “symbolic calculi” (i.e. non-geometrical logic), as does the paradigm of analytic philosophy. We propose instead to take newly in consideration, inspired by the geometry of logic, the alternative paradigm of “structuralism”, for in it the notion of “structure” is much more general (being not reduced to logic alone) and leaves room to formalisations systematically missed by the “pure partisans” of “pure logic”.