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    Migrants pursuing the entrepreneurial "dream" in Switzerland: cross-border trajectories and unequal opportunities
    Dans le discours public, l'entrepreneuriat est souvent célébré comme une opportunité pour les migrant.e.s de mobiliser des ressources de leur pays d'origine et d'atteindre l'indépendance professionnelle et la réussite. Pourtant, ce discours risque de réduire les entrepreneur.euse.s migrant.e.s à leur origine nationale, à leur potentiel économique et à leurs efforts individuels. Elle tend ainsi à invisibiliser la multi-localité des biographies mobiles et l'inégalité des chances auxquelles sont confrontés les différents groupes de migrant.e.s dans la poursuite du « rêve » entrepreneurial. Les débats scientifiques actuels reflètent ce discours. Cette thèse cherche à offrir une vision plus nuancée en examinant les trajectoires transfrontalières complexes des entrepreneur.euse.s migrant.e.s et les conditions dans lesquelles ils et elles peuvent utiliser les ressources qui en découlent. Elle contribue au domaine de l'entrepreneuriat migrant transnational en fournissant de nouvelles pistes pour comprendre les spatialités dynamiques et inégales du phénomène. Elle remet ainsi en question les discours individualistes et néolibéraux sur l'entrepreneuriat, et plus généralement sur « l'intégration » des migrant.e.s. Sur le plan théorique et conceptuel, cette thèse s'inspire de différentes perspectives, telles que le paradigme des mobilités, les approches intersectionnelles et spatio-temporelles des inégalités dans les domaines transnationaux, les études féministes et les débats théoriques sur la structure et l'agentivité. Sur le plan méthodologique, elle s'appuie sur une étude de cas qualitative réalisée à Zurich entre 2018 et 2020. Elle consiste en 34 entretiens biographiques, réalisés à l'aide de cartes géographiques, avec différents individus qui ont une expérience de la migration et mènent des activités entrepreneuriales au-delà des frontières nationales. L'objectif n'était pas la représentation statistique, mais de contraster une variété de situations. Étant donné que la plupart des personnes participants à la recherche ont des expériences de migration multiples, qu'elles en sont aux premiers stades de l'entrepreneuriat et qu'elles sont des femmes, cette étude donne un aperçu de groupes peu étudiés. Ces entretiens sont complétés par des observations ethnographiques au sein d'une organisation gérée par des migrant.e.s qui promeut l'entrepreneuriat. Suivant des approches participatives, la recherche a été menée avec plutôt que sur l'organisation afin de créer un espace d'apprentissage mutuel. Les résultats présentés dans cette thèse nuancent et remettent en question les débats actuels sur l'entrepreneuriat migrant. Tout d'abord, en explorant les trajectoires complexes des personnes participant à la recherche, ce travail révèle que la plupart d'entre elles sont liées à plusieurs pays où elles ont vécu précédemment et/ou en explorent de nouveaux pour leurs projets entrepreneuriaux. Ceci souligne que réduire les entrepreneur.euse.s migrant.e.s à leur origine nationale ne correspond pas aux spatialités dynamiques des processus migratoires et risque donc de reproduire les préjugés et stéréotypes ethniques. Deuxièmement, cette thèse souligne que les ressources transnationales ne conduisent pas automatiquement au succès et que les migrant.e.s ne constituent pas un groupe homogène. En particulier, les participantes à la recherche féminines et non-européennes, qui arrivent par les voies du regroupement familial et de l'asile et rencontrent des obstacles pour entrer directement sur le marché du travail suisse, luttent également pour accéder à des espaces tant proches que distants pour développer leurs activités entrepreneuriales. Leurs difficultés ne sont pas liées à un manque de courage ou de compétences et, de plus, ne découlent pas uniquement de leur expérience de la migration. Elles émergent plutôt de différentes sphères de vie des individus, telles que leur situation familiale et leur statut socio-économique, ainsi que de l'intersection de différentes formes d'exclusions. Enfin, cette recherche met en évidence les stratégies créatives des participant.e.s à la recherche pour surmonter les défis au fil du temps, tant au niveau individuel que collectif. Ce dernier point est illustré par l'organisation étudiée qui remet en question les opinions déficitaires sur la migration et crée un sentiment de communauté pour contrer les expériences de solitude. Cependant, sa promotion de l'entrepreneuriat résonne avec la logique néolibérale qui met l'accent sur la responsabilité de l'individu dans sa réussite professionnelle. La thèse souligne que lorsque les conditions structurelles ne sont pas abordées, il existe un risque que les inégalités et les précarités soient reproduites dans la poursuite du « rêve » entrepreneurial. Les résultats de cette recherche doctorale sont présentés dans quatre articles publiés dans des revues à comité de lecture, ainsi que dans une bande dessinée. L'objectif de cette dernière était de dépasser les formes traditionnelles de communication scientifique, de valoriser les connaissances que différentes personnes ont partagées au cours de cette recherche et de créer de nouveaux espaces de réflexion critique sur l'entrepreneuriat migrant au-delà du milieu universitaire. Abstract In public discourse, entrepreneurship is often celebrated as an opportunity for migrants to mobilise resources from their country of origin and achieve independence and success. Yet, this risks reducing migrant entrepreneurs to their national origin, economic potential, and individual efforts. It thus tends to invisibilise the multi-sitedness of mobile biographies and the unequal opportunities different groups of migrants face in pursuing the entrepreneurial “dream”. Current scientific debates mirror these issues. This thesis seeks to offer a more nuanced view by examining the complex cross-border trajectories of migrant entrepreneurs and the conditions under which they can use resources that result thereof. It contributes to the field of transnational migrant entrepreneurship by providing new avenues to understand the dynamic and unequal spatialities of the phenomenon. It thus challenges individualistic and neoliberal discourses of entrepreneurship, and migrant “integration” more generally. On a theoretical-conceptual level, this dissertation takes inspiration from different perspectives, such as the mobilities paradigm, intersectional and time-geographic approaches towards inequalities in transnational fields, feminist scholarship, and theoretical debates around structure and agency. Methodologically, it builds on a qualitative case study in Zurich between 2018 and 2020. It consists of 34 biographic interviews, using geographical maps, with different individuals who have migration experience and conduct entrepreneurial activities across national borders. The aim was not statistical representation, but to contrast a variety of situations. Because most participants have multiple migration experiences, are in their early stages of entrepreneurship and female, this study provides insights into understudied groups. The interviews are complemented by ethnographic observations within a migrant-run organisation promoting entrepreneurship. Following participatory approaches, research was conducted with rather than on the organisation in order to create a space for mutual learning. The analyses presented in this dissertation nuance and challenge current debates on migrant entrepreneurship. First, by exploring the complex trajectories of research participants, it reveals that most of them are connected to multiple countries where they previously lived and/or explore new ones for their entrepreneurial projects. This underlines that reducing migrant entrepreneurs to their national origin does not correspond to the dynamic spatialities of migration processes and thus risks reproducing ethnic biases and stereotyping. Second, this thesis highlights that transnational resources do not automatically lead to entrepreneurial success and that migrants are not a homogenous group. In particular, female and non-European research participants who arrive through family reunification and asylum channels, and who encounter barriers to directly entering the Swiss labour market, also struggle to access local and distant spaces for their entrepreneurial activities. Their difficulties do not indicate a lack of courage or competences and, moreover, not only stem from their migration experiences, but rather emerge from different spheres of individuals’ livelihoods, such as family situation and socio-economic position, as well the intersection of different forms of exclusions. Finally, this research points towards the creative strategies of research participants to overcome challenges over time, both at the individual and collective level. The latter is illustrated through the migrant-run organisation under study, which challenges deficit-oriented views on migration and creates a sense of community to counter experiences of loneliness. However, its promotion of entrepreneurship resonates with the neoliberal logic of focusing on the individual’s responsibility for professional success. The thesis underlines that when structural conditions remain unaddressed, there is a risk that inequalities and precarities are replicated within the pursuit of the entrepreneurial “dream”. The results of this doctoral research are presented in four articles published in peer-reviewed journals, as well as a comic booklet. The aim of the latter was to move beyond traditional forms of scientific communication, to value the knowledge different people shared during this research, and to create new spaces for critical thinking on migrant entrepreneurship beyond academia.
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    A Review of Transnational Migrant Entrepreneurship: Perspectives on Unequal Spatialities
    The spatialities of migrant entrepreneurship have changed dynamically in recent decades. Movements and exchanges transcend national borders more than ever, and transnational migrant entrepreneurship has become a burgeoning field of research. Yet, knowledge is dispersed across disciplines, and an understanding of contemporary spatialities is limited. We review 155 articles published in English, French, German, and Spanish since 2009, thereby providing an overview of existing knowledge on transnational migrant entrepreneurship and suggesting avenues for future research. We identify five current topical areas of research: (1) the business advantages of transnational migrant entrepreneurship, (2) the determinants of becoming a transnational migrant entrepreneur, (3) the transnational networks of migrants, (4) the economic impacts of transnational migrant entrepreneurship on home and host countries, and (5) whether local environments enable or deter entrepreneurial success. Building on our synthesis of the most recent literature, we propose three crucial dimensions which have been under-researched in past and current work, and which address the diversity of geographical locations, spatial connections, and spatial mobilities involved in transnational migrant entrepreneurship. Moreover, we put forward a set of questions for future research which will advance a comprehension of unequal opportunities among transnational migrant entrepreneurs.
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    International students in Switzerland:: trajectories, stay rates, and intentions for post-graduate mobility
    (2019) ; ; ;
    van Mol, Christof
    ;
    Wiers-Jenssen, Jannecke
    L'augmentation de la mobilité internationale des étudiants (MIE) est devenue l'une des principales caractéristiques de la migration contemporaine. Dans un contexte de mobilité mondiale croissante et de mondialisation de l'enseignement supérieur, la migration internationale des étudiants vers la Suisse est en train de changer de manière significative, tant de par son ampleur que dans sa spécificité. La mobilité des étudiants étrangers, en raison de leur importance dans les flux migratoires actuels, fait l'objet d'une attention accrue dans les études sur les migrations et les débats politiques. Cette thèse donne un éclairage sur le caractère et la dynamique de la MIE en analysant les trajectoires migratoires des étudiants étrangers en Suisse. L'étude vise à découvrir des schémas et à identifier les facteurs qui ont une incidence positive ou négative sur les taux de séjour des étudiants étrangers et leur intégration subséquente dans le marché de l'emploi suisse, propose un cadre pour la mobilité des étudiants et, enfin, en discute les résultats dans le contexte actuel des changements en matière de politiques et débats migratoires, en incluant un regard sur les politiques migratoires en dehors de Suisse. Cette thèse est composée de quatre sections qui attirent l'attention sur a) les taux de séjour des étudiants étrangers, b) l'intention de rester en Suisse en tenant compte du statut de partenaire, c) l'intégration sur le marché suisse du travail et d) l'évolution des politiques en la matière. Les données statistiques proviennent d'un ensemble de données fusionnées du Système d'Information Universitaire Suisse (SIUS) et du Système d'Information Central sur la Migration (SYMIC), d'une série d'enquêtes sur les diplômés en Suisses et du NCCR Mobility-Migration Survey. Les méthodes statistiques sont utilisées pour tester une série de facteurs statiques et dynamiques, tels que les caractéristiques sociales et démographiques (nationalité, sexe, âge, état civil), ainsi que les caractéristiques éducatives (domaine d'étude, résultats des études, établissement d'enseignement supérieur). En outre, les procès-verbaux du discours politique de l'initiative parlementaire qui a conduit à des amendements de loi sont examinés. Enfin, les résultats sur les trajectoires éducatives des étudiants internationaux sont discutés dans le contexte des changements dans les politiques migratoires suisses., Increased international student mobility (ISM) has become one of the salient features of contemporary global migration. In the context of growing global mobility and the globalization of higher education, international student migration to Switzerland is changing significantly in both extent and character. Due to the importance of international students in current migration flows, their mobility is receiving increased attention in migration studies and policy debates. This dissertation sheds light on the character and dynamics of ISM by analyzing the migration trajectories of international students in Switzerland. The study aims to discover patterns and identify factors which have a positive or negative impact on the stay rates of international students and their subsequent integration into the Swiss labour market, proposes a framework for student mobility, and finally discusses the results in a context of current changes in migration policies and debates including a glance at migration policies outside Switzerland. The thesis is composed of four sections which draw attention to a) stay rates of international students, b) intentions to stay in Switzerland, taking partnership status into account, c) integration into the Swiss labour market, and d) changes in relevant policies. The statistical data originates from various datasets on international students, from a merged dataset of the Swiss Higher Education Information System (SHIS) and the Central Migration Information System (ZEMIS)1, a series of the Swiss Graduate Surveys, and the NCCR Mobility and Migration Survey. Statistical methods are used to test a series of static and dynamic factors, such as social and demographic characteristics (nationality, gender, age, civil status), as well as educational characteristics (study field, study performance, the higher education institution). Furthermore, the minutes of the discourse of the parliamentary initiative that led to law amendments are examined. Finally, the results on the educational trajectories of international students are discussed in the context of recent changes in Swiss migration policies.
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    How to explain migration policy openness in times of closure? The case of international students in Switzerland
    Since the 1990s, Swiss immigration policies have placed increasing restrictions on non-European Union (EU) immigrants. However, in 2011, based on the initiative of Jacques Neirynck, the Swiss Parliament approved a law facilitating the admission and integration of non-EU nationals with a Swiss university degree. How can this policy openness in times of closure be explained? Drawing on the narratives of stakeholders during parliamentarian debates, and interviews with key political actors, we propose a unique explanatory approach combining: (1) the convincing narratives of steering crafted by parliamentarians, (2) an appropriate temporal and geographical context, and (3) the biographical capacity of the policy initiator to effect policy change. This model will be useful for studies of migration policy change in general.
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    La main-d'oeuvre étrangère dans l'agriculture suisse : rôle et enjeux: Etude de cas auprès de producteurs de lait en Suisse romande
    À travers des témoignages d’agriculteurs de Suisse romande, ce travail de mémoire aborde le rôle et les enjeux des employés étrangers dans l’agriculture helvétique. Cette main-d’oeuvre représente près de 70% des personnes extrafamiliales actives dans les fermes suisses. En postulant que le marché du travail n’est pas statique mais qu’il est influencé par des caractéristiques sociales, économiques, politiques et culturelles qui évoluent dans le temps, trois axes de recherche ont été mobilisés : 1) les profils des travailleurs recherchés par les employeurs 2) les structures institutionnelles (formelles et informelles) qui incitent les agriculteurs à embaucher une main-d’oeuvre étrangère 3) les pratiques de recrutement des exploitants agricoles. Adoptant une perspective centrée sur les employeurs, ce travail explore des pistes encore peu étudiées pour comprendre les migrations de travail ; dans ce cas, celles des personnes peu qualifiées.

    Les résultats de l’étude démontrent que les agriculteurs recherchent une main-d’oeuvre flexible, disponible pour des horaires irréguliers et des conditions de travail difficiles. Les discours des interlocuteurs révèlent non seulement la construction de l’adéquation entre l’offre de travail étrangère et la demande locale, mais également la déconstruction des facteurs expliquant la pénurie de main-d’oeuvre indigène. Les évolutions sociétales, telles que la modification de la démographie de l’offre de travail et la dégradation de la figure paysanne, impactent aussi le monde agricole et ses travailleurs. Enfin, les pratiques de recrutement, presque exclusivement à travers les réseaux sociaux des employés et des employeurs, renforcent et reproduisent le rôle de la migration dans l’agriculture suisse. Nuançant la dépendance de l’agriculture à la main-d’oeuvre étrangère et discutant des logiques néolibérales imposées dans la quasi-totalité des marchés, y compris les petites exploitations familiales, le travail se termine par une conclusion réflexive sur l’agriculture actuelle et sa main-d’oeuvre.
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    How to explain migration policy openness in times of closure? The case of international students in Switzerland
    Since the 1990s, Swiss immigration policies have placed increasing restrictions on non-European Union (EU) immigrants. However, in 2011, based on the initiative of Jacques Neirynck, the Swiss Parliament approved a law facilitating the admission and integration of non-EU nationals with a Swiss university degree. How can this policy openness in times of closure be explained? Drawing on the narratives of stakeholders during parliamentarian debates, and interviews with key political actors, we propose a unique explanatory approach combining: (1) the convincing narratives of steering crafted by parliamentarians, (2) an appropriate temporal and geographical context, and (3) the biographical capacity of the policy initiator to effect policy change. This model will be useful for studies of migration policy change in general.
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    The Global Race for Talent in Switzerland. How to Explain Migration Policy Liberalisation to Allow International Students Staying after Graduation?
    Since the 1990s, Swiss immigration policies have placed more restrictions on non-EU nationals living and working in Switzerland. However, in 2011, based on the initiative of university professor and parliamentarian Jacques Neirynck, the Swiss Parliament approved a new law facilitating the admission and integration of non-EU nationals with a Swiss university degree. How can this policy openness in times of closure be explained? To address this question we examined the narratives crafted by Swiss parliamentarians during the parliamentarian debate - both in favour of and against the draft bill. The main methods used were qualitative analysis of the minutes of parliamentarian debates and in-depth interviews with key political actors. In light of our results, we propose a threedimensional approach to explain why immigration policy liberalisation occurs: (a) the effectiveness of the narratives crafted by policy elites to convince parliamentarians, (b) the appropriate conditions created by the temporal and geographical context, and (c) the biographical capacity of the policy initiators to effect policy change. Emerging from this multi-dimensional approach is a unique perspective of analysis which can be used to understand policy change in migration studies.