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    La féminisation de la migration : étude de cas des Nicaraguayennes en Suisse
    (2023-09)
    Bucardo Chavez, Ariadna
    ;
    Les années 1980 ont marqué un tournant dans les études sur les migrations. Les chercheur- euse-s sont surpris lorsqu’iels commencent à observer le nombre croissant de femmes dans les flux internationaux. C’est à ce moment-là que les recherches commencent à les visibiliser dans la migration et à les considérer comme actrices de leurs parcours migratoires. Au cours de ces années est apparu le concept de « féminisation de la migration » et la grande question pour les chercheur-euse-s est de comprendre si nous sommes réellement confrontés à ce phénomène, étant donné qu’en 1960 les femmes représentaient le 46,6% des migrant-e-s internationaux-ales et selon les derniers chiffres de 2020, elles représentaient le 48,1 %, soit une augmentation modeste. Néanmoins, c’est l’aspect qualitatif qui est considéré aujourd’hui, c’est-à-dire que l’on considère que les formes de la migration ont changé. De plus en plus de femmes émigrent de manière indépendante, autonome, en tant qu’actrices de leur propre migration et en tant que cheffes de famille et d’une chaîne migratoire. À travers l'étude de cas des Nicaraguayennes en Suisse ce mémoire vise à comprendre dans quels cas nous sommes confrontés à une « féminisation de la migration ». Il s'agit ensuite d'examiner l'immigration nicaraguayenne dans la Confédération, qui se caractérise par une forte composante féminine. Nous pouvons ainsi les décrire et les considérer comme un groupe avec ses propres projets, ses propres motivations, comme protagonistes de la migration, etc. Tout ceci permet également d'inclure des approches de genre, comme le suggèrent les chercheur-euse-s.
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    Migrants pursuing the entrepreneurial "dream" in Switzerland: cross-border trajectories and unequal opportunities
    Dans le discours public, l'entrepreneuriat est souvent célébré comme une opportunité pour les migrant.e.s de mobiliser des ressources de leur pays d'origine et d'atteindre l'indépendance professionnelle et la réussite. Pourtant, ce discours risque de réduire les entrepreneur.euse.s migrant.e.s à leur origine nationale, à leur potentiel économique et à leurs efforts individuels. Elle tend ainsi à invisibiliser la multi-localité des biographies mobiles et l'inégalité des chances auxquelles sont confrontés les différents groupes de migrant.e.s dans la poursuite du « rêve » entrepreneurial. Les débats scientifiques actuels reflètent ce discours. Cette thèse cherche à offrir une vision plus nuancée en examinant les trajectoires transfrontalières complexes des entrepreneur.euse.s migrant.e.s et les conditions dans lesquelles ils et elles peuvent utiliser les ressources qui en découlent. Elle contribue au domaine de l'entrepreneuriat migrant transnational en fournissant de nouvelles pistes pour comprendre les spatialités dynamiques et inégales du phénomène. Elle remet ainsi en question les discours individualistes et néolibéraux sur l'entrepreneuriat, et plus généralement sur « l'intégration » des migrant.e.s. Sur le plan théorique et conceptuel, cette thèse s'inspire de différentes perspectives, telles que le paradigme des mobilités, les approches intersectionnelles et spatio-temporelles des inégalités dans les domaines transnationaux, les études féministes et les débats théoriques sur la structure et l'agentivité. Sur le plan méthodologique, elle s'appuie sur une étude de cas qualitative réalisée à Zurich entre 2018 et 2020. Elle consiste en 34 entretiens biographiques, réalisés à l'aide de cartes géographiques, avec différents individus qui ont une expérience de la migration et mènent des activités entrepreneuriales au-delà des frontières nationales. L'objectif n'était pas la représentation statistique, mais de contraster une variété de situations. Étant donné que la plupart des personnes participants à la recherche ont des expériences de migration multiples, qu'elles en sont aux premiers stades de l'entrepreneuriat et qu'elles sont des femmes, cette étude donne un aperçu de groupes peu étudiés. Ces entretiens sont complétés par des observations ethnographiques au sein d'une organisation gérée par des migrant.e.s qui promeut l'entrepreneuriat. Suivant des approches participatives, la recherche a été menée avec plutôt que sur l'organisation afin de créer un espace d'apprentissage mutuel. Les résultats présentés dans cette thèse nuancent et remettent en question les débats actuels sur l'entrepreneuriat migrant. Tout d'abord, en explorant les trajectoires complexes des personnes participant à la recherche, ce travail révèle que la plupart d'entre elles sont liées à plusieurs pays où elles ont vécu précédemment et/ou en explorent de nouveaux pour leurs projets entrepreneuriaux. Ceci souligne que réduire les entrepreneur.euse.s migrant.e.s à leur origine nationale ne correspond pas aux spatialités dynamiques des processus migratoires et risque donc de reproduire les préjugés et stéréotypes ethniques. Deuxièmement, cette thèse souligne que les ressources transnationales ne conduisent pas automatiquement au succès et que les migrant.e.s ne constituent pas un groupe homogène. En particulier, les participantes à la recherche féminines et non-européennes, qui arrivent par les voies du regroupement familial et de l'asile et rencontrent des obstacles pour entrer directement sur le marché du travail suisse, luttent également pour accéder à des espaces tant proches que distants pour développer leurs activités entrepreneuriales. Leurs difficultés ne sont pas liées à un manque de courage ou de compétences et, de plus, ne découlent pas uniquement de leur expérience de la migration. Elles émergent plutôt de différentes sphères de vie des individus, telles que leur situation familiale et leur statut socio-économique, ainsi que de l'intersection de différentes formes d'exclusions. Enfin, cette recherche met en évidence les stratégies créatives des participant.e.s à la recherche pour surmonter les défis au fil du temps, tant au niveau individuel que collectif. Ce dernier point est illustré par l'organisation étudiée qui remet en question les opinions déficitaires sur la migration et crée un sentiment de communauté pour contrer les expériences de solitude. Cependant, sa promotion de l'entrepreneuriat résonne avec la logique néolibérale qui met l'accent sur la responsabilité de l'individu dans sa réussite professionnelle. La thèse souligne que lorsque les conditions structurelles ne sont pas abordées, il existe un risque que les inégalités et les précarités soient reproduites dans la poursuite du « rêve » entrepreneurial. Les résultats de cette recherche doctorale sont présentés dans quatre articles publiés dans des revues à comité de lecture, ainsi que dans une bande dessinée. L'objectif de cette dernière était de dépasser les formes traditionnelles de communication scientifique, de valoriser les connaissances que différentes personnes ont partagées au cours de cette recherche et de créer de nouveaux espaces de réflexion critique sur l'entrepreneuriat migrant au-delà du milieu universitaire. Abstract In public discourse, entrepreneurship is often celebrated as an opportunity for migrants to mobilise resources from their country of origin and achieve independence and success. Yet, this risks reducing migrant entrepreneurs to their national origin, economic potential, and individual efforts. It thus tends to invisibilise the multi-sitedness of mobile biographies and the unequal opportunities different groups of migrants face in pursuing the entrepreneurial “dream”. Current scientific debates mirror these issues. This thesis seeks to offer a more nuanced view by examining the complex cross-border trajectories of migrant entrepreneurs and the conditions under which they can use resources that result thereof. It contributes to the field of transnational migrant entrepreneurship by providing new avenues to understand the dynamic and unequal spatialities of the phenomenon. It thus challenges individualistic and neoliberal discourses of entrepreneurship, and migrant “integration” more generally. On a theoretical-conceptual level, this dissertation takes inspiration from different perspectives, such as the mobilities paradigm, intersectional and time-geographic approaches towards inequalities in transnational fields, feminist scholarship, and theoretical debates around structure and agency. Methodologically, it builds on a qualitative case study in Zurich between 2018 and 2020. It consists of 34 biographic interviews, using geographical maps, with different individuals who have migration experience and conduct entrepreneurial activities across national borders. The aim was not statistical representation, but to contrast a variety of situations. Because most participants have multiple migration experiences, are in their early stages of entrepreneurship and female, this study provides insights into understudied groups. The interviews are complemented by ethnographic observations within a migrant-run organisation promoting entrepreneurship. Following participatory approaches, research was conducted with rather than on the organisation in order to create a space for mutual learning. The analyses presented in this dissertation nuance and challenge current debates on migrant entrepreneurship. First, by exploring the complex trajectories of research participants, it reveals that most of them are connected to multiple countries where they previously lived and/or explore new ones for their entrepreneurial projects. This underlines that reducing migrant entrepreneurs to their national origin does not correspond to the dynamic spatialities of migration processes and thus risks reproducing ethnic biases and stereotyping. Second, this thesis highlights that transnational resources do not automatically lead to entrepreneurial success and that migrants are not a homogenous group. In particular, female and non-European research participants who arrive through family reunification and asylum channels, and who encounter barriers to directly entering the Swiss labour market, also struggle to access local and distant spaces for their entrepreneurial activities. Their difficulties do not indicate a lack of courage or competences and, moreover, not only stem from their migration experiences, but rather emerge from different spheres of individuals’ livelihoods, such as family situation and socio-economic position, as well the intersection of different forms of exclusions. Finally, this research points towards the creative strategies of research participants to overcome challenges over time, both at the individual and collective level. The latter is illustrated through the migrant-run organisation under study, which challenges deficit-oriented views on migration and creates a sense of community to counter experiences of loneliness. However, its promotion of entrepreneurship resonates with the neoliberal logic of focusing on the individual’s responsibility for professional success. The thesis underlines that when structural conditions remain unaddressed, there is a risk that inequalities and precarities are replicated within the pursuit of the entrepreneurial “dream”. The results of this doctoral research are presented in four articles published in peer-reviewed journals, as well as a comic booklet. The aim of the latter was to move beyond traditional forms of scientific communication, to value the knowledge different people shared during this research, and to create new spaces for critical thinking on migrant entrepreneurship beyond academia.
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    Impacts of rainfall shocks on out-migration are moderated more by per capita income than by agricultural output in Türkiye
    Rural populations are particularly exposed to increasing weather variability, notably through agriculture. In this paper, we exploit longitudinal data for Turkish provinces from 2008 to 2018 together with precipitation records over more than 30 years to quantify how variability in a standardized precipitation index (SPI) affects out-migration as an adaptation mechanism. Doing so, we document the role of three potential causal channels: per capita income, agricultural output, and local conflicts. Our results show that negative SPI shocks (droughts) are associated with higher out-migration in rural provinces. A mediated-moderator approach further suggests that changes in per capita income account for more than one quarter of the direct effect of droughts on out-migration, whereas agricultural output is only relevant for provinces in the upper quartile of crop production. Finally, we find evidence that local conflict fatalities increase with drought and trigger out-migration, although this channel is distinct from the direct effect of SPI shocks on out-migration.
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    A Review of Transnational Migrant Entrepreneurship: Perspectives on Unequal Spatialities
    The spatialities of migrant entrepreneurship have changed dynamically in recent decades. Movements and exchanges transcend national borders more than ever, and transnational migrant entrepreneurship has become a burgeoning field of research. Yet, knowledge is dispersed across disciplines, and an understanding of contemporary spatialities is limited. We review 155 articles published in English, French, German, and Spanish since 2009, thereby providing an overview of existing knowledge on transnational migrant entrepreneurship and suggesting avenues for future research. We identify five current topical areas of research: (1) the business advantages of transnational migrant entrepreneurship, (2) the determinants of becoming a transnational migrant entrepreneur, (3) the transnational networks of migrants, (4) the economic impacts of transnational migrant entrepreneurship on home and host countries, and (5) whether local environments enable or deter entrepreneurial success. Building on our synthesis of the most recent literature, we propose three crucial dimensions which have been under-researched in past and current work, and which address the diversity of geographical locations, spatial connections, and spatial mobilities involved in transnational migrant entrepreneurship. Moreover, we put forward a set of questions for future research which will advance a comprehension of unequal opportunities among transnational migrant entrepreneurs.
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    Linking climate change, environmental degradation, and migration: An update after 10 years
    (2021-11-1)
    In WIREs Climate Change, Issue 1(4), 2010, I suggested a typology of the data and methods used to assess links between climate change, environmental degradation and migration (Piguet, 2010). My review of the literature included publications up to 2009. Since then, the number of empirically based scientific publications on this topic has risen substantially to average 40 articles per year and the scope of methods, stock of results and diversity of questions has widened. Based on the CLIMIG database—a systematic and analytic collection of scientific references published on migration and the environment—this new synthesis provides a methodological typology of an exceptionally large number of published case studies. This will complement existing reviews and meta-studies and allow a global overview of the state of research by identifying consensus and disagreements, revisiting methodological challenges and mapping current and future research questions.
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    « C’est pour ça que j’ai quitté la Suisse » : Étude mixte des « mouvements secondaires irréguliers » au départ de la Suisse, en direction d’autres États membres de l’UE/AELE
    (2021-02)
    Minguely, Morgane Éléonore
    ;
    La thématique des « mouvements secondaires irréguliers » au sein de l’Union européenne (UE) et de l’Association européenne de libre-échange (AELE) n’est pas tout à fait récente. Depuis la fin du XXème siècle, elle a fait l’objet d’un petit nombre de recherches en sciences sociales, adoptant majoritairement un point de vue macrosociologique. Très peu d’entre elles portent toutefois sur la Suisse. Basée sur des données quantitatives et qualitatives, la recherche présentée dans le cadre de ce mémoire de Master traite des « mouvements secondaires irréguliers » au départ de la Suisse, en direction d’autres États membres de l’UE/AELE, d’un point de vue microsociologique. L’objectif de cette recherche est de mieux comprendre ces mouvements au moyen de trois angles d’approche différents : les profils des personnes qui entreprennent de pareils mouvements, les raisons qui les poussent à réaliser ces mouvements et leurs façons de percevoir leur situation actuelle. Il ressort de cette recherche que ces mouvements seraient entrepris avant tout par des hommes âgés de 18 à 30 ans environ. Les pays d’origine les plus représentés lors de ces mouvements seraient l’Érythrée et l’Afghanistan. Quant au statut légal détenu auparavant en Suisse, il s’agirait principalement du permis N (requérant-e d’asile). Par ailleurs, les résultats issus de cette recherche indiquent également que la raison principale d’entamer ces mouvements résiderait dans l’absence de (meilleur) permis de séjour en Suisse. En effet, ne posséder aucun permis de séjour ou en détenir un estimé insatisfaisant inciterait de nombreuses personnes à tenter leur chance dans d’autres États membres de l’UE/AELE. À l’égard des façons dont les personnes qui se lancent dans ces mouvements perçoivent leur situation actuelle, l’absence de (meilleur) permis de séjour jouerait une fois de plus un rôle prépondérant. En effet, les participants à cette recherche se disant satisfaits sont ceux qui possèdent aujourd’hui un permis de séjour similaire au permis B réfugié-e (autorisation de séjour). The thematic of "irregular secondary movements" within the European Union (EU) and the European Free Trade Association (EFTA) is not exactly new. Since the end of the 20th century, it has been the subject of a small amount of research in social sciences, mostly from a macro-sociological perspective. However, very little of this research has focused on Switzerland. Based on quantitative and qualitative data, the research presented in this Master's thesis focuses on "irregular secondary movements" from Switzerland to other EU/EFTA member states from a micro-sociological perspective. The aim of this research is to gain a better understanding of these movements by using three different approaches: the profiles of people who undertake such movements, the reasons why they do so, and their perceptions of their current situation. The present research shows that these movements seem to be undertaken primarily by men between the ages of 18 and 30. The countries of origin most represented in these movements appear to be Eritrea and Afghanistan. As for the legal status previously held in Switzerland, it is thought to be mainly the N permit (asylum seeker). Furthermore, the results of this research also indicate that the main reason for initiating these movements is allegedly the lack of a (better) residence permit in Switzerland. Indeed, being without a residence permit or having one considered unsatisfactory, seems to encourage many people to try their luck in other EU/EFTA member states. In terms of the ways in which those who undertake such movements perceive their current situation, the lack of (better) residence permits is expected to play a major role once again. In fact, research participants expressing satisfaction are those who now possess a legal status similar to the B refugee permit.
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    Erosion côtière au Nord du Sénégal: migrations et stratégies d'adaptation. Etude de cas dans la commune rurale de Gandiol
    (Neuchâtel : Université de Neuchâtel, 2021) ;
    Cette recherche doctorale, en mobilisant l’approche de la migration pour l’adaptation, a pour objectif d’examiner les conséquences de la migration sur les stratégies et les capacités d’adaptation des ménages dans la commune de Gandiol au Sénégal face à l’érosion côtière. Cette recherche s’articule autour d’une revue de littérature des études de cas qui lient migration et dégradations environnementales en Afrique de l’Ouest, de deux articles empiriques et du texte cadrant l’ensemble du travail. Les résultats empiriques sont le fruit de quatre séjours sur le terrain déployant des méthodes qualitatives de collecte de données et d’un autre séjour pour organiser des ateliers de restitution des résultats. Gandiol est une commune rurale du nord du Sénégal qui fait face à une érosion côtière provoquée par la construction et l’agrandissement de la Brèche. L’avancée de la mer couplée à l’augmentation de la salinité provoque une perte d’habitats et des moyens de subsistance pour les populations locales qui vivent principalement de la pêche, de l’agriculture et de l’élevage. Face à ces dégradations environnementales, l’utilisation de la migration semble prévaloir par rapport aux autres stratégies d’adaptation. Ce phénomène se traduit par une forte émigration masculine lors de la dernière décennie. La revue de littérature se base sur quarante-trois études de cas traitant de la relation entre les changements environnementaux et la migration en Afrique de l’Ouest. En présentant les lieux d’études, les méthodes utilisées, les concepts mobilisés et les principaux résultats obtenus, il est possible de proposer une vue d’ensemble détaillée de la recherche au niveau méthodologique, conceptuelle et géographique. Les dix acquis qui caractérisent les migrations environnementales en Afrique de l’Ouest sont présentés, tout en les qualifiant avec les métriques éprouvées de l’Intergovernmental Panel on Climate Change. En conclusion, il est avancé que d’un point de vue théorique, les études doivent s’orienter vers une vision compréhensive qui replace les migrations environnementales en Afrique de l’Ouest dans les contextes politiques et socio-économiques. Avant de présenter les résultats empiriques de cette recherche, je propose un état des lieux de l’érosion côtière en Afrique de l’Ouest et au Sénégal ainsi qu’une présentation des grandes tendances migratoires internes du pays. Du point de vue de l’érosion côtière en Afrique de l’Ouest et au Sénégal, il ressort que ce phénomène affecte tout le littoral de la région mais avec des degrés de sévérité différents selon les causes et la nature des milieux. J’observe aussi un déséquilibre des informations et des données disponibles. Elles sont principalement concentrées autour des centres urbains et des zones avec d’importantes activités économiques au détriment des zones rurales. La migration interne depuis et vers les centres urbains est aussi un phénomène grandissant. A cela, il faut ajouter des migrations saisonnières et circulaires importantes en lien avec les activités agro-pastorales. Le premier article empirique propose une typologie des conséquences de la migration sur les stratégies d’adaptation dans la commune de Gandiol. En mobilisant l’approche de la migration pour l’adaptation, cette étude examine les conséquences des remises financières et de l’émigration masculine sur les stratégies d’adaptation des ménages. L’utilisation des remises monétaires envoyées par les migrants prend différentes formes : diversification des ressources, optimisation des investissements ou protection contre les aléas futurs, ainsi que l’intensification de l’emploi des femmes. Finalement, je conclue que les remises financières soutiennent les stratégies d’adaptation des ménages bénéficiaires. Le deuxième article empirique est co-écrit avec Samuel Lietaer et Coumba Ndoffene Faye. Nos trois terrains de recherche doctorale sont comparés à travers l’approche de la migration pour l’adaptation. Il est d’abord présenté les principaux changements environnementaux qui affectent le gandiolais, le bassin arachidier et le Fouta-Toro avant de comparer les perceptions des migrants internes et nonmigrants concernant les remises financières. En questionnant la thématique du retour, les résultats mettent en avant de fortes attentes de la part des ménages d’origine envers leurs migrants en termes de contribution aux capacités adaptatives, ce qui peut expliquer une certaine prévalence à l’utilisation de la migration permanente comme moyen d’adaptation. Cette étude s’inscrit dans la nouvelle orientation de la recherche qui essaie de mettre davantage en lien les lieux d’origine et les lieux de destination. Cette perspective translocale permet d’expliquer des changements au sein de pratiques migratoires dans des contextes de changements environnementaux. Finalement, cette étude apporte de nouveaux éléments de compréhension dans les relations complexes entre changements environnementaux, migration et adaptation. Elle met en lumière les enjeux de ces relations dans un contexte d’érosion côtière en Afrique de l’Ouest dont les conséquences sociales sont peu étudiées. Dans le chapitre de conclusion, je reprends les principaux résultats afin de proposer de nouvelles voies de recherche et de potentielles implications en termes de politiques publiques.
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    Dwelling and circulating in a context of risks: (im)mobilities and environmental hazards in Tajikistan's Pamir mountains
    (Neuchâtel, 2021) ;
    Cette recherche doctorale en géographie humaine examine la relation entre les risques environnementaux et les (im)mobilités humaines à travers le cas des montagnes du Pamir au Tadjikistan. Ce travail constitue une ethnographie longitudinale des résident.e.s de la Vallée du Bartang, qui vivent sous la menace d’aléas environnementaux tels qu’inondations, avalanches, et chutes de pierres. Des méthodes qualitatives ont été utilisées, notamment des observations, entretiens, méthodes mobiles, auto-ethnographie et méthodes audio-visuelles. La recherche aborde les questions de la transition post-soviétique, de la durabilité des modes de vie, des aléas environnementaux et de la perception de risques, et donne un aperçu des activités quotidiennes et de la spiritualité dans la vallée du Bartang. Le travail est structuré autour de deux grands axes de recherche : l’immobilité involontaire provoquée par l’inaccessibilité physique et l’immobilité volontaire encouragée par l’attachement au territoire. Les aléas environnementaux impactent l’état des routes et des véhicules et perturbent les mobilités entres espaces ruraux et urbains, qui sont essentielles pour les résident.e.s. La vulnérabilité des conditions de vie et des infrastructures de la mobilité face aux aléas environnementaux est renforcée par le niveau de pauvreté dans la vallée. Les perturbations fréquentes de la mobilité réduisent l’accessibilité de la vallée et peuvent induire une immobilité involontaire. En dépit des risques et de la faible accessibilité, l’attachement au territoire est profond chez les résident.e.s qui, de façon générale, expriment des liens forts avec leur vallée. Beaucoup restent dans leur village ou rentrent après plusieurs années passées à travailler dans d’autres régions du Tadjikistan ou en Russie. De nombreuses familles qui ont été déplacées par des évènements climatiques choisissent de rester dans la vallée, se réinstallant dans leur village ou à proximité de celui-ci. L’attachement au territoire, l’immobilité et la capacité d’adaptation sont envisagées comme des phénomènes se renforçant mutuellement ; les continuums entre mobilité et immobilité et entre (im)mobilité volontaire et involontaire sont explorés dans leurs aspects dynamiques et fluctuants. Prendre l’accessibilité, les empêchements de circulation, et l’attachement au territoire comme principales thématiques de recherche a mené à un travail hybride, à l’intersection d’études sur les liens entre migrations et environnement, sur les mobilités rurales, quotidiennes ou circulaires, et de travaux ethnographiques plus classiques sur des communautés rurales montagnardes. Au niveau théorique, le travail plaide pour une meilleure intégration des concepts du mobilities turn dans la recherche sur les mobilités environnementales, afin d’inclure une gamme plus variée de types de mobilités se situant à des échelles spatiales et temporelles différentes, de prendre en compte les aspirations et potentiels en lien avec la mobilité, d’explorer les infrastructures et aspects matériels, et d’intégrer l’immobilité. À travers une analyse des liens au territoire et de la perception des risques qu’ont les individus, ce travail réaffirme l’importance de la géographie culturelle pour le champ des (im)mobilités environnementales. Abstract: This doctoral research in human geography examines the relation between disaster risks and human (im)mobilities through a case study in Tajikistan’s Pamir Mountains. This work constitutes a longitudinal ethnography of the residents of the Bartang Valley, who live under the threat of environmental hazards such as floods, avalanches, and rockslides. Qualitative methods were implemented, including observations, interviews, mobile methods, autoethnography, and audiovisual methods. The research touches upon issues of post-Soviet transition, livelihood sustainability, environmental hazards, and risk perceptions, and gives insight into everyday activities and spirituality in the Bartang Valley. The work is structured around two main research topics: involuntary immobility induced by physical inaccessibility and voluntary immobility enhanced by place attachment. Hazards impact the state of roads and vehicles and impair rural-urban mobilities, which are essential to the livelihoods of the Bartangi people. The vulnerability of these livelihoods—and of the mobility infrastructure—to environmental hazards is increased by the general level of economic poverty in the Valley. Frequent mobility disruptions reduce the accessibility of the Valley and can lead to involuntary immobility. Despite these risks and low accessibility, place attachment is deep among residents who generally express strong bonds with their valley. Many remain in their villages or return after years spent working in other parts of Tajikistan or in Russia. Most of those who are displaced by destructive hazards choose to stay in the Valley, relocating within or not far from their village. Place attachment, immobility, and adaptive capacity are envisioned as mutually reinforcing phenomena, and the mobility-immobility and voluntary-involuntary continuums are explored in their dynamic and fluctuating dimensions. Taking accessibility, mobility disruptions, and place attachment as core research topics has led to a rather hybrid work at the intersection between studies on the environment-migration nexus, on rural-urban, daily, or circular mobilities, and more classical ethnographic works on rural mountainous communities. At the theoretical level, this work argues for a better integration of concepts of the “mobilities turn” into research on environmental mobilities in order to encompass a wider range of mobility patterns on multiple spatial and time scales, to examine (im)mobility aspirations and potentials, to explore infrastructure and materialities, and to include immobility. Through an analysis of individual place attachment and risk perception, this work also reaffirms the importance of cultural geography for the field of environmental mobilities.