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Bonnefoit, Régine
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Bonnefoit, Régine
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Professeure ordinaire
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regine.bonnefoit@unine.ch
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- PublicationRestriction temporaireLa Suisse en caricatures. Déconstruction et satire des mythes suisses(2022)Il n’y a pas de sujet auquel Dürrenmatt se soit attaqué avec autant de passion que la Suisse et ses particularités. « J’aime le Suisse » : certes, par ces mots écrits à la fin des années 1960, il reconnaissait son identité, mais c’était pour ajouter aussitôt qu’il n’aimait pas moins se « bagarrer avec lui ».. Cela laisse déjà entrevoir que toute cette affection ne l’empêchait pas de cultiver un certain goût de la controverse et de la provocation. Il ne montrait aucun ménagement lorsqu’il s’agissait de démasquer les faiblesses de la Suisse et les abus qui s’y commettaient, et pourtant, malgré toute sa distance critique, Dürrenmatt ne pouvait s’imaginer travailler ailleurs qu’en Suisse, pays qu’il ne quittait qu’occasionnellement pour des voyages ou des mises en scène à l’étranger. Il lui plaisait de vivre en Suisse, tout autant que de parler le dialecte suisse alémanique. Il appréciait la diversité culturelle et linguistique de cet État artificiel fondé sur une volonté politique, tout en constatant que les différentes communautés s’y côtoyaient dans une relative indifférence plutôt qu’elles ne vivaient ensemble. L’article propose un tour d’horizon des principales œuvres graphiques de Dürrenmatt où il est question de la Suisse, et cela avec des références à ses œuvres littéraires. Si l’on excepte trois dessins d’enfance, il s’agit exclusivement de caricatures, genre tout particulièrement approprié à la critique et dont, en 1952, il définit ainsi la fonction : « La caricature est devenue une des armes de l’esprit humain, c’est-à-dire un des moyens de critiquer l’homme. »
- PublicationRestriction temporaire«Die Karikatur ist eine Waffe des menschlichen Geistes». Friedrich Dürrenmatt als Karikaturist(2021)Die Karikatur bildet die grösste Themengruppe in Friedrich Dürrenmatts grafischem Werk. Dies liegt nicht nur an seiner Vorliebe für diese Gattung, sondern auch an der Schnelligkeit und Spontaneität, die ihm diese Kunstform erlaubte. Wie bereits Peter Rusterholz festgestellt hat, gehört die Karikatur zu den «Grundformen der Darstellung des Dichter-Malers Dürrenmatt». Sein Hang zum Grotesken und zur satirischen Verzerrung ist nicht nur in seinem bildnerischen Schaffen, sondern auch in seinem literarischen Werk allgegenwärtig. 1978 kommentierte Dürrenmatt diese Tatsache mit den Worten: «Ich weiss, ich karikiere gern, ich treibe auch mit dem Stift furchtbar gern Unsinn, aber das mache ich ja im Schreiben auch – also ich kann nicht behaupten, dass ich immer nur ernsthafte Dinge geschrieben habe.» Sein Humor, der nach Dürrenmatts eigener Aussage «nie zu unterschätzen» und «überall wirksam» sei, durchzieht sein schriftstellerisches und bildnerisches Werk wie ein roter Faden.
- PublicationRestriction temporaireL'art apocalyptique. "La tentative de décrire non une catastrophe, mais 'la' catastrophe"(2021)Dans l’œuvre littéraire de Dürrenmatt comme dans ses dessins et ses peintures, l’apocalypse, la fin du monde et la catastrophe sont des thèmes omniprésents. En 1975, les éditions Diogenes publièrent une anthologie de récits sur la fin du monde, en deux volumes, sous le titre "Weltuntergangsgeschichten". Dürrenmatt y figure avec son bref récit "Le tunnel" (1952). Quant à la publication accompagnant l’exposition mise en scène en 1999 par Harald Szeemann au Kunsthaus de Zurich, "Weltuntergang & Prinzip Hoffnung" (La fin du monde et le principe d’espérance) elle lui laisse bien entendu aussi une place. Comme écrivain, peintre ou dessinateur, Dürrenmatt imagine des scénarios de fin du monde qu’Ulrich Weber, à l’occasion de l’exposition « Friedrich Dürrenmatt. échec et mat », présentée en 2003 au Centre Dürrenmatt Neuchâtel, a résumés ainsi : « Accident, mort, catastrophe, supernova et apocalypse jalonnent le cheminement artistique et littéraire de Dürrenmatt depuis ses débuts dans le paisible œil helvétique du cyclone de la guerre mondiale. » Ses catastrophes, en dépit de toutes leurs horreurs, ouvrent toujours la perspective d’un recommencement. Dans son texte « À propos des tapisseries d’Angers », le plus important de ses textes sur l’Apocalypse, il écrit que « les nuages des catastrophes qui s’élèvent toujours plus sombres » ne font que voiler les « rayons de la grâce qui ne nous est toujours pas retirée ». Rien n’empêche l’humanité de saisir la chance de cette grâce et de risquer un nouveau départ.
- PublicationRestriction temporaireAtlas et Sisyphe(2021)Dans l’œuvre littéraire de Friedrich Dürrenmatt comme dans son œuvre picturale et graphique, les figures de la mythologie grecque ont toujours joué un rôle important. L’action et la pensée de ces personnages mythologiques permettent à l’artiste de montrer, en les transposant dans le présent, des situations, des conflits et des modes de comportement humains originels et invariables. Dürrenmatt peut s’identifier à certaines figures comme Sisyphe, Atlas, Hercule, Orphée ou le Minotaure, allant parfois même jusqu’à prendre leurs traits. On en citera comme exemple un autoportrait au feutre, de 1984, où il s’est dessiné avec les oreilles d’âne de Midas. Dans la figure de ce roi mythique, Dürrenmatt voyait « une allégorie de l’être humain que son pouvoir et sa richesse mènent à la ruine ». « Une allégorie, dit-il encore, comme tout ce que j’écris. » Allégorie : un terme essentiel pour caractériser sa conception de l’Antiquité. Sisyphe et Atlas sont également des allégories des dilemmes humains, ainsi que des problèmes et des dangers actuels : sociaux, politiques et écologiques. Gestalten der griechischen Mythologie spielen in Friedrich Dürrenmatts literarischen und bildnerischen Werken zeitlebens eine wichtige Rolle. Durch die Darstellung ihres Handelns und Denkens veranschaulicht der Künstler menschliche Ursituationen, Konflikte und Verhaltensmuster von zeitloser Gültigkeit, die er in seine eigene Gegenwart überträgt und somit aktualisiert. Mit einigen der mythischen Wesen wie Sisyphos, Atlas, Herkules, Orpheus, aber auch Minotaurus vermag sich Dürrenmatt selbst zu identifizieren, was soweit gehen kann, dass er deren Gestalt annimmt. Als Beispiel sei das 1984 in Filzstift gezeichnete Selbstporträt genannt, in dem er sich mit den Eselsohren des Midas darstellt. Dürrenmatt sah im mythologischen König ein «Gleichnis vom Menschen, der an seiner Macht und an seinem Reichtum zugrunde geht. Ein Gleichnis, wie alles, was ich schreibe.» Damit ist ein wichtiges Stichwort zur Charakterisierung seiner Antikenrezeption gefallen: «Gleichnis». Auch Sisyphos und Atlas sind Gleichnisse für menschliche Dilemmas und für aktuelle gesellschaftliche, politische und ökologische Probleme und Gefahren.
- PublicationRestriction temporaire« […] j’ai un plaisir fou à commettre des insanités avec mon crayon » – Friedrich Dürrenmatt caricaturiste (version française)(2020)Dans l’œuvre graphique de Dürrenmatt, la caricature est le genre le plus abondant. Cela tient non seulement à la prédilection qu’il lui témoignait, mais aussi à la rapidité et à la spontanéité que lui permettait cette forme d’art : à la différence de ses dessins à thèmes bibliques ou mythologiques, souvent élaborés jusque dans les moindres détails et sans cesse remaniés, beaucoup de ses caricatures ne sont faites que de quelques lignes jetées sur le papier. Son talent de dessinateur se révèle dans cette capacité à tracer un type de personnage en peu de traits mais avec une grande précision. La silhouette du Suisse furieux lançant une bombe atomique ne se compose que de huit lignes que complètent deux cercles pointés marquant les yeux et huit petits traits pour la moustache [p. 60]. Cette manière d’esquisser des personnages avec un petit nombre de lignes continues évoque Saul Steinberg, dont Dürrenmatt, dans son essai de 1979 sur Ungerer, a rappelé l’importance pour l’histoire de la caricature : « Nul n’échappe à des influences. Ungerer est difficilement concevable sans ce dessinateur de notre époque que je tiens pour un artiste de plus grande valeur que Picasso, Saul Steinberg. »
- PublicationRestriction temporaireBildnerisches Werk(2020)
; Friedrich Dürrenmatt gehört zu den sogenannten Doppelbegabungen, auch wenn ihm als bildender Künstler nicht die gleiche Wertschätzung wie als Schriftsteller zuteilwird. Dennoch speisen die gleichen »Stoffe«, wie Dürrenmatt seine «vorsprachliche[n] Visionen» bezeichnet, sowohl sein literarisches als auch sein bildnerisches Werk. Insofern wäre es ein Fehl- bzw. Kurzschluss, sein Bild werk als Nebenprodukt oder reine Illustration seiner Schriften zu verstehen. Beide Kunstformen können dem gleichen Stoff entspringen, sich jedoch sehr selbständig in verschiedene Richtungen entwickeln. Für Dürrenmatt sind das bildnerische Schaffen und das Schreiben komplementär: «Es gibt gewisse Dinge, die kann ich nur zeichnen, und es gibt gewisse Dinge, die kann ich nur schreiben. Aber man zeichnet und schreibt aus dem gleichen Hintergrund. Und der Hintergrund ist das Denken, ist das Denken über die Welt». Dem bildnerischen und dem literarischen Werk gemeinsam ist der Hang zum Grotesken, zur humorvollen, manchmal auch makabren Deformierung, zur Karikatur bzw. Parodie.