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    L’étymologie de fr. (argot) pègre
    Au moyen d’une analyse lexicologique prenant en compte l’histoire du mot en français, le contexte de ses premières attestations, et ses cognats et formes apparentées, on propose dans cette note de rattacher le mot français pègre subst. masc. “voleur, escroc” (attesté pour la première fois en 1799 chez Louis-Sébastien Mercier) puis subst. fém. “groupe social formé par les voleurs, les escrocs, les souteneurs, les voyous” (depuis 1829) à l’étymon hébreu פגר pḗghēr subst. masc. “carcasse, cadavre”, par l’intermédiaire du judéo-allemand. On rattache également à cette famille étymologique les mots pégrenner verbe intrans. “mourir de faim”, pégrenne subst. fém. “misère, faim” et leurs diverses variantes. En outre, on affirme et illustre le principe de méthode étymologique suivant lequel il faut, lorsqu’on postule un cas d’emprunt, s’assurer philologiquement ou historiquement que son canal d’introduction (soit, la situation de contact dont il résulte) est attesté ou plausible.
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    Emprunts ou délocutifs ? Un cas de contact ‘hiérolectal’
    Cet article se propose d’examiner, dans la perspective de la typologie générale, certaines dynamiques morphocréatrices à l’œuvre dans le lexique d’une variété minoritaire. Le français parlé par les israélites de Gascogne, cas typique d’une « langue spéciale » propre à un groupe restreint, puise une partie substantielle de sa matière lexicale propre dans le contact avec l’hébreu, employé comme langue liturgique, ou ‘hiérolecte’, par ce groupe parlant. Cependant, ces ‘hébraïsmes’, indépendants sémantiquement de la langue-source, ne doivent être considérés comme des emprunts, en ce qu’ils dérivent d’énoncés liturgiques par voie de délocutivité. Leur sens repose sur l’évocation de l’acte de profération ou sur un geste qui lui est associé. Après une étude typologique des cas les plus caractéristiques de ce matériau linguistique inédit, son analyse, concluant sur une reformulation du paradigme délocutif, apportera des éléments à la compréhension des faits généraux lexicologiques et linguistiques dont il relève. Abstract : This article focuses on some morphological features of a minority variety of French, within general linguistic typology. The French vernacular spoken by the Jews of Gascony is an emblematic example of a narrowly used communal variety whose differential vocabulary is mainly borrowed. In this case, contact with Hebrew, used solely as a ‘hierolect’ (a language serving only sacred and ritual purposes), provides much of the lexical material. However, these ‘Hebraisms’, semantically unrelated to the source language, cannot be regarded as loanwords, for they are built through delocutivity from liturgical acts of speech. Their meaning derives from the utterance itself or from a gesture associated with it. Following a typological study and classification of the most characteristic samples of this original material, its analysis, concluding with a renewed definition of the delocutive paradigm, will propose new elements towards the understanding of relevant general lexicological and linguistic facts.
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    Paléoroman Daras (Pseudo-Frédégaire, VIIe siècle) : de la bonne interprétation d’un jalon de la romanistique
    SUMMARIUM. Locum hic perscrutamur Chronicorum quae Fredegario quodam (saec. VII) adscribuntur ut proponamus novam rationem de ortu περιφράσεως Latinae, quae constat in infinitivo cum verbo HABERE, necnon de eius concretione in futuri temporis formas, quae hodie inveniuntur in cottidianis Romaniae totius fere sermonibus. Cuius rei videlicet primum testimonium repertum est apud Fredegarium istum, cum scribit daras pro dabis. Accedit illud etiam quod hic locus esse videtur antiquissimum omnium exemplorum ἐτυμολογίας vulgaris a dicto derivatae quae adhibeatur ad toponymum aliquod, quod saepe usuvenit in posteriorum litteris. RÉSUMÉ. À partir de l'examen renouvelé d'un passage de la chronique latine dite du Pseudo-Frédégaire (VIIe siècle), le présent article se propose de redéfinir la chronologie de la grammaticalisation de la périphrase latine Verbe infinitif + habere, et de son évolution morphologique vers les formes du futur synthétique communes à presque toutes les langues romanes. C'est en effet dans ce texte qu'on en trouve la plus ancienne occurrence, sous la forme daras (pour lat. dabis). Ce mot paraît être en outre le tout premier exemple roman de parétymologie par délocutivité appliquée à un toponyme, procédé également voué à connaître une longue postérité. ABSTRACT. Based on a new approach of a Latin text from the so-called chronicle of Fredegar (7th century), this article aims to redefine the chronology of the grammaticalization of the Latin periphrase Infinitive + HABERE and its evolution towards the Romance synthetic future. This morphological pattern actually appears first in this text, with the verb daras 'you shall give' (instead of Latin dabis). Moreover, this text appears to be the earliest example of a Romance paretymology of a toponym explained by delocutivity, a process widely resorted to later on.
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    À propos du chant des oiseaux dans le Chevalier au Lion et d’un passage de Clément d’Alexandrie
    On propose ici de rapprocher un motif narratif apparaissant dans le Chevalier au Lion de Chrétien de Troyes et un fait mythologique rapporté par Clément d’Alexandrie dans les Stromates dix siècles plus tôt. La similitude des deux textes, non imputable à quelque emprunt direct de l'un à l'autre, permet de postuler, à l'aune d'une reconstitution du parcours philologique de ce motif, qu'il est peut-être issu d’un archétype de tradition orale bretonne, ayant fait indépendamment sa voie vers les deux témoins textuels subsistants. We hereby propose to compare a narrative motif appearing in Chrétien de Troyes' Chevalier au Lion and a mythological fact reported by Clement of Alexandria in the Stromata ten centuries earlier. The similarity of the two texts cannot be tributed to any direct borrowing from one to the other: therefore, it is possible to postulate, in the light of a reconstruction of the philological transmission of this motif, that it may originate an archetype of Breton oral tradition, having independently made its way to the two surviving textual witnesses.
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