Voici les éléments 1 - 4 sur 4
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    Mouvements migratoires et personnes migrantes au XXIe siècle: un éclairage sur leur évolution et leur diversité
    (Bruxelles: Editions Mardaga, 2021) ;
    Ce chapitre offre un éclairage sur le phénomène migratoire au XXIe siècle. Après avoir évoqué les nouvelles approches conceptuelles, théoriques et méthodologiques pour l’étude de sociétés marquées par le mouvement, il se penche sur la complexité des migrations et des mobilités contemporaines en montrant que les catégories migratoires, découlant notamment des statistiques et du droit, ne reflètent pas entièrement la réalité sociale des personnes migrantes qui empruntent plusieurs statuts et « profils migratoires » au cours de leur vie, voire qui appartiennent à plusieurs profils à la fois. Le chapitre se termine par l’analyse des chiffres récents de la migration en Europe et la description des populations qui constituent ces flux dans trois pays francophones - la Belgique, la France et la Suisse.
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    Outsourcing asylum reception: street-level organizations and the privatization of state action in Switzerland
    (Neuchâtel, 2020)
    En mettant à l’épreuve de l’ethnographie les questions posées par la sous-traitance, cette thèse apporte un éclairage sur les discours, les pratiques et les effets quotidiens de l’accueil externalisé des personnes relevant du domaine de l’asile en Suisse. Elle propose une analyse approfondie de la sous-traitance d’une tâche régalienne à la sphère privée, non seulement en termes de conception de la politique publique, mais aussi en termes de responsabilité et d’opportunités de négociation politique. Sur la base d’une étude de terrain qualitative et multi-située menée entre 2016 et 2018, cette thèse se penche sur le travail quotidien de trois organismes (une entreprise à but lucratif, une organisation à but non lucratif, une organisation caritative) mandatés par les autorités publiques pour la gestion opérationnelle cantonale de l’accueil. Elle examine comment ces organisations, et leurs agents, négocient au quotidien la politique d’accueil, d’hébergement et d’accompagnement des demandeur-se-s d’asile sous l’influence de régimes de gouvernance et managériaux changeants. Elle met en lumière le rôle central des organisations de proximité – structurellement situées à l’interface entre l’État, ses politiques et les individus – dans l’élaboration du contenu réel des politiques publiques par des pratiques informelles et discrétionnaires. Sur cette base, cette thèse explore le processus par lequel la politique d’accueil est gouvernée par et à travers des intermédiaires privés, à savoir des organisations d’interface, mais aussi des instruments et des logiques issus de la sphère privée. Elle montre que si cette configuration de gouvernement est banale dans ses principes et a longtemps prévalu dans le paysage suisse de l’accueil, c’est plutôt dans le dosage du public et du privé, mais aussi dans l’articulation des rationalités qui la traversent, qu’elle est actuellement spécifique. De même, en adoptant une perspective méso-politique incluant l’environnement structurel, idéologique, mais aussi technologique, matériel et spatio-temporel dans lequel cette politique est aujourd’hui gouvernée, cette thèse dépasse une compréhension purement individualisante ou, à l’inverse, axée uniquement sur la structure, pour articuler une pluralité d’espaces et d’acteurs dans l’analyse de l’accueil quotidien des demandeur-se-s d’asile. Ainsi, cette recherche met en lumière la complexité et la diversité de la dynamique plus large de la privatisation de l’agir étatique, c’est-à-dire les processus sophistiqués, mais aussi (in)visibles de diffusion d’intermédiaires privés dans la gouvernance de l’accueil. Elle montre comment la privatisation – à première vue, un processus cohérent et homogène – est dans ce domaine composée de plusieurs dynamiques transversales, parfois involontaires ou contradictoires, produites par les acteurs publics et privés. Il s’agit, par exemple, de la contractualisation, de la marchandisation et de la bureaucratisation néolibérale de l'accueil, de sa managérialisation et de son humanitarisation, mais aussi de sa dépolitisation. En abordant ces questions, cette thèse s’intéresse à des dimensions du processus de soustraitance qui restent obscures dans la littérature en sciences sociales et politiques. Elle met en lumière les processus à l’oeuvre dans le redéploiement néolibéral de l’État dans la gouvernance de l’accueil, notamment par le déplacement de la tâche politique de mise en oeuvre de la politique d’accueil (et de ses objectifs contradictoires) vers la sphère opérationnelle, la diversification des organisations de rue, et donc des dispositions morales vis-à-vis de l’accueil, la prolifération de formalités bureaucratiques et néolibérales, ainsi que la dilution des responsabilités qui en résultent. Il s’agit donc de la déconstruction, de la construction et de la reconstruction de catégories binaires, à l’apparence fixe et homogène : l’État, le « non-État », le public, le privé, mais aussi le formel et l’informel, le managérial et l’humanitaire, la proximité et la distance, le social et le contrôle. Abstract: Focusing on the contracted provision of accommodation, supervision, and care to asylum seekers in Switzerland, this thesis sheds ethnographic light on the day-to-day discourses, practices, and effects of outsourced asylum reception on the ground. It proposes a thorough analysis of the subcontracting of a sovereign task to the private sphere, not only in terms of the conception of public policy, but also in terms of accountability and opportunities for negotiating politics. Drawing on a qualitative, multiple-case study research conducted between 2016 and 2018, this dissertation examines the daily work of state-mandated organizations (a for-profit company, a non-profit organization, a charity) responsible for the cantonal (local) operational management of reception. It investigates how these organizations, and their agents, negotiate daily the reception of asylum seekers under the influence of shifting governance and managerial regimes. It sheds light on the critical location of street-level organizations – structurally situated at the interface between the state, its policies, and individuals – and on the way they determine the actual content of public policy through informal and discretionary practices. On this basis, this thesis explores the process by which reception policy is governed by and through private intermediaries, namely, street-level organizations, but also instruments and logics from the private sphere. It shows that if this configuration of government is banal in its principles and has long prevailed in the Swiss reception landscape, it is instead in the distribution and proportion of public and private, but also in the articulation of the rationalities that run through it, that such configuration is specific. Similarly, by adopting a meso-political perspective including the structural, organizational, infrastructural, and individual dimensions which inform the governance of reception, this thesis goes beyond a purely individualizing understanding or, conversely, one that focuses solely on structure, to articulate a plurality of actors and spaces in the analysis of asylum reception. Overall, this research highlights the intricacies of the broader dynamics of the privatization of state action, that is, the sophisticated, yet also (in)visible processes of diffusion of private intermediaries in the governance of reception. It shows how privatization – at first sight a coherent and homogeneous process – is composed of several transversal dynamics, sometimes unintentional or contradictory, produced by public and private actors. These include, for example, the contractualization, commodification and neoliberal bureaucratization of reception, its managerialization and humanitarianization, but also its depoliticization. In addressing these issues, this thesis puts forward other dimensions of outsourcing processes that remain obscure in the social and political science literature. It illuminates the processes at work in the neoliberal redeployment of the (welfare) state in governing reception, in particular through the shifting of the political task of implementing reception policy – and its contradictory objectives – to the operational sphere, the diversification of street-level organizations, and thus of the moral dispositions towards reception, the proliferation of bureaucratic and neoliberal formalities, and the resulting dilution of responsibilities. It is thus the account of the deconstruction of binary categories: the state, the non-state, the public, the private, the formal and the informal, but also proximity and distance, welfare and repression.
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    Immigration and integration policy in Switzerland, 1848 to 2014
    The regulation of immigration and how immigrants are treated once they settle in a country are fundamental aspects of national policy. Existing descriptions of the developments of immigration and integration policy have either provided a limited snapshot, or relied on the author's subjective assessment of how policies developed over time. In this research note, we provide a systematic and truly historical assessment of immigration and integration policy in Switzerland: between the foundation of modern Switzerland in 1848 and 2014. The most recent MIPEX questionnaire was used to provide a systematic and multidimensional portrait of how immigration and integration policy has evolved in Switzerland. Using these data, we identify three distinctive periods (expansive, restricting, expanding), and argue that the changes in policies reflect the fact that immigrants are increasingly accepted as a permanent feature of Swiss society.
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    Les politiques d'intégration: un processus entre inclusion et exclusion?: évolution du cadre politique et juridique relatif à l'intégration structurelle des migrants en Suisse depuis 1848
    Le rapport qu’entretient une société nationale avec l’arrivée de migrants est complexe et engendre un questionnement récurrent : comment prendre en compte les « étrangers » ? Les « frontières » d’un Etat-nation – qu’elles soient extérieures ou intérieures – se caractérisent en effet par différents mécanismes d’inclusion et d’exclusion, que ce soit lors de l’arrivée des migrants dans un pays que lors de leur installation dans celui-ci. La régulation des migrations et la manière dont les migrants sont traités une fois installés dans un pays constituent dès lors un aspect fondamental de toute politique nationale. Dans le cadre de cette recherche, en analysant les politiques suisses à l’égard des migrants depuis la création de l’Etat fédéral moderne, nous avons choisi de nous pencher sur l’évolution de l’aspect structurel de l’intégration des étrangers en Suisse, c’est-à-dire les conditions permettant aux étrangers de participer à la structure de la société et de bénéficier de droits et ressources sociaux, économiques, politiques et civils. A travers une approche historique, notre objectif principal était donc de voir comment se caractérise l’évolution du cadre politique et juridique suisse relatif à l’intégration structurelle des migrants depuis 1848. En nous basant sur la méthode employée dans le cadre du Migrant Integration Policy Index (MIPEX), nous avons ainsi pu analyser d’une manière multidimensionnelle les politiques d’intégration suisses sur une période de 166 années. Sur la base de 148 indicateurs concernant sept domaines politiques, le MIPEX nous a permis d’analyser les conditions-cadres de l’intégration des ressortissants d’Etats-tiers légalement établis en Suisse (ou ressortissant d’Etats n’ayant pas signé de convention, traités ou accord avec la Suisse) depuis la création de l’Etat fédéral moderne en 1848. Il convient en outre de souligner que ces résultats ont été approfondis à travers le concept de fermeture sociale de Max Weber (1971) qui nous a permis de faire ressortir les dynamiques par lesquelles les ressortissants des Etats-tiers pouvaient – et peuvent encore aujourd’hui – accéder à des biens sous certaines conditions. Trois périodes distinctes caractérisant l’évolution des politiques d’intégration suisses peuvent ainsi être observées : une période de stabilité entre 1848 et 1920, une période de durcissement des politiques de 1921 à 1973, suivies par une période d’améliorations de 1974 à 2014. En décomposant cette évolution générale, ce travail se penche également sur les différentes dimensions qui caractérisent celle-ci : les conditions de séjour et d’établissement, les conditions d’accès aux ressources et droits économiques, sociaux, politiques et civils, et les conditions d’accès à la nationalité. A travers l’analyse de ces différentes dimensions, nous remarquons ainsi qu’en 166 années, la Suisse est passée d’une situation où l’entrée sur son territoire était relativement aisée, mais où les droits accordés aux étrangers étaient plutôt faibles, à une situation aujourd’hui où l’on restreint l’arrivée, le séjour et l’établissement des étrangers, mais où l’on accorde de plus en plus de droits aux étrangers s’établissant d’une manière permanente en Suisse. D’un régime ayant une politique d’immigration libérale – les critères de sélection aux frontières faisant défaut – mais étant plus restrictif quant à l’accès aux droits citoyens, la Suisse aurait adopté un régime d’immigration reposant sur le principe d’une immigration sélective mais mettant en place des conditions libérales pour les résidents (Wicker 2003). Ainsi, en nous basant sur Morris (2002, 2003), nous observons de multiples « strates de citoyenneté » ; ces processus d’inclusion et exclusion évoluant à travers le temps et étant divers pour chaque ressortissant d’un Etat-tiers selon qu’il ait un permis de séjour ou d’établissement, soit en Suisse pour des raisons de travail, dans le cadre d’un regroupement familial, ou qu’il soit naturalisé. Cette recherche portant sur les variables indépendantes de l’intégration des ressortissants des Etats-tiers en Suisse depuis 1848 permet ainsi de revenir sur 166 années de l’histoire suisse des migrations et de voir ainsi quels sont les opportunités – ou obstacles – qui permettent aux personnes de nationalité étrangère de devenir des membres égaux de la société suisse depuis la création de l’Etat fédéral.