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    Composer avec la Chronique coloniale. L’intertextualité comme « stratégie du brouillage » dans l’oeuvre de Patrick Chamoiseau
    Notre thèse de doctorat s’intéresse à l’intertextualité dans l’oeuvre de Patrick Chamoiseau, à ce qu’elle révèle comme à ce qu’elle dissimule de la relation ambivalente que l’écrivain créole entretient avec ses prédécesseurs, qu’il s’agisse d’Édouard Glissant, du canon littéraire français ou plus particulièrement de ce qu’il nomme lui-même la « Chronique coloniale ». Ce corpus hétérogène, constitué de relations de voyage, de mémoires d’histoire naturelle et d’autres traités relatifs aux Antilles françaises produits entre la fin du XVIIe siècle et l’Abolition de 1848, se situe à l’origine d’une longue histoire d’aliénation identitaire et culturelle. Or dans le même temps, ce socle documentaire s’avère incontournable pour dépeindre la souffrance et la résistance des esclaves africains et créoles, dont il constitue le seul témoignage écrit direct ; par ailleurs, la Chronique coloniale a balisé la nature des îles françaises d’Amérique et initié avec elle un rapport de domination qui en a durablement influencé les représentations, aux Antilles comme au-delà. Pour toutes ces raisons, les « scripteurs » coloniaux revêtent un statut éminemment paradoxal pour Chamoiseau qui les a absorbés mais ne peut dans un premier temps les reconnaître ouvertement comme sources, au risque de mettre en péril la posture d’écrivain de la créolité sur laquelle il a fondé ses premiers textes. Si des contradictions semblables ont été observées chez d’autres auteurs francophones, elles apparaissent comme fondatrices chez Chamoiseau qui, dans le même temps, les exploite pour l’élaboration d’une poétique marquée par l’ambivalence. Notre travail se propose donc d’examiner la façon dont Chamoiseau se confronte à ces deux grands informulables que sont l’horreur esclavagiste et la beauté de la nature en composant avec certains hypotextes coloniaux dont le principal, selon nous, est le Nouveau Voyage aux isles d’Amériques (1722) du Père Jean- Baptiste Labat, missionnaire dominicain envoyé en Martinique au tournant du XVIIIe siècle. Ce faisant, nous tentons de démontrer que l’intertextualité poétique se révèle chez Patrick Chamoiseau un moyen privilégié de s’approprier les discours et les représentations initiées par le l’ordre esclavagiste et le colonialisme tout en s’interrogeant sur ses propres hantises et élans d’écrivain.
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    Mécaniques spectrales dans la littérature des limites (Bataille, Blanchot, Leiris, Desnos, Caillois)
    (2022-12-12) ; ;
    Dominique Rabaté
    Le présent projet a pour objectif d'étudier l'usage de la figure du fantôme dans une littérature dite des "limites" qui se manifeste dans la première moitié du XXe siècle. Si les fantômes ont fait l'objet d'études approfondies ces dernières années dans le champ de la littérature ainsi que dans celui de la philosophie, c'est en omettant toute une période de la modernité esthétique et littéraire. L'étude des fantômes présents dans la littérature de la première moitié du XXe siècle reste donc encore à faire et c'est dans cette carence critique que nous inscrivons ce projet de recherche. Notre travail se concentrera dans un premier temps sur les notions des "limites" et sur celles qui construisent l'expérience d'une posture de désubjectivisation du sujet. En les confrontant à la multitude d'énonciations "spectrales", nous tâcherons de saisir l'historicité de ce qui semble être une nouvelle posture ontologique du sujet moderne. Dans un deuxième temps, nous nous pencherons sur un corpus à la fois poétique et critique pour observer les mouvements spectraux qui s'y dessinent. Nous proposons le terme de "mécaniques spectrales" pour analyser ce qui dans ces oeuvres énonce un désir paradoxal qui semble animer tout un pan de la modernité littéraire : le désir de sortir de soi. À travers des auteurs comme Georges Bataille, Maurice Blanchot, Robert Desnos, Roger Caillois ou encore Michel Leiris, nous suivrons de près tous ces fantômes qui apparaissent et disparaissent, tentant de dessiner les contours d'une poétique de la spectralité qui façonnerait une nouvelle manière d'aborder et de penser le texte dans son rapport à la modernité et au savoir. Abstract : Ghostly Mechanics in the Literature of Limits The present project aims to study the use of the figure of the ghost in the Literature of "Limits" that manifests itself in the first half of the twentieth century. If ghosts have been studied in depth in recent years in the fields of literature and philosophy, it is by omitting a whole period of aesthetic and literary modernity. The study of the ghosts present in the literature of the first half of the twentieth century remains to be done. It is in this critical gap that we inscribe our research project. First, we will focus on the notions of "limits" and on those which construct the experience of a posture of desubjectivization of the subject. By confronting them to the multitude of "ghostly" enunciations, we will try to grasp the historicity of what seems to be a new ontological posture of the modern subject. In a second step, we will look at a corpus that is both poetic and critical in order to observe the spectral movements that take shape there. We propose the term "ghostly mechanics" to analyze what in these works expresses a paradoxical desire that seems to animate a whole part of literary modernity: the desire to get out of oneself. Finally, through authors such as Georges Bataille, Maurice Blanchot, Robert Desnos, Roger Caillois or Michel Leiris, we will follow closely follow all these ghosts that appear and disappear, trying to draw the contours of a poetics of spectrality that would shape a new way of approaching and thinking the text in its relationship to modernity and knowledge.
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    Du dépaysement, ou l'impossible fabrique du savoir
    Joseph de Jussieu part pour le Pérou en 1735. Il y restera jusqu'en 1771. De ce long séjour, le médecin-botaniste ne ramènera rien, ou presque, sur le plan scientifique. Que nous disent les lettres qu'il adresse en Europe de ses recherches sur le terrain? Quels sont les éléments qui entravent le travail scientifique? Comment les problèmes épistémologiques, institutionnels, existentiels s'articulent-ils? Comment "ramener une expérience" de l'ailleurs ? On essaie ici de répondre, à travers un cas particulier, à des questions que pose l'histoire du voyage savant à l'époque moderne dès le XVIe siècle et jusqu'au milieu du XIXe siècle.
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    Entre l’œil et le monde : dispositifs d’une nouvelle épistémologie visuelle dans les sciences de la nature (1740-1840)
    (En ligne: Epistemocritique, 2017) ;
    Sur quelles bases définit-on une bonne vision ? Comment transforme-t-on l’observation en connaissance spécialisée ? Quel rapport établit-on entre les objets observés et les différents relais (texte, image, cabinet, musée, préparation microscopique) qui permettent d’en rendre compte ? Ce volume s’attache à explorer les liens entre vision et savoir au XVIIIe siècle, en étudiant la manière dont les savants eux-mêmes les ont pensés et travaillés. Alors que s’ébauche le grand mouvement de spécialisation qui conduira, depuis le milieu du XIXe siècle, à une séparation radicale entre vision commune et vision scientifique de la nature, on pense de plus en plus l’acte perceptif en termes d’apprentissage : guidé par un savoir-faire théorique et technique, par différents dispositifs visuels ou médias, le regard passe progressivement de l’espace des phénomènes à celui de la connaissance. Cette introduction a pour objectif de soumettre au lecteur les hypothèses théoriques et les perspectives critiques qui ont guidé l’élaboration de nos recherches, au sein de la vaste littérature consacrée à l’observation spécialisée. Nous souhaitons ainsi situer les études de ce volume par rapport, d’une part, à ce que les dispositifs visuels doivent aux communautés. Nous nous pencherons d’autre part sur les problèmes épistémologiques soulevés par la nécessité d’élaborer des formes d’observation spécifiques à certains objets et sur les liens qui se tissent entre les dispositifs de visualisation et le processus d’interprétation de ce qui est perçu.
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    Article "Sauvage"
    (Genève: Georg, 2016)
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    »Der Augen Blödigkeit« Sinnestäuschungen, Trugwahrnehmung und visuelle Epistemologie im 18. Jahrhundert
    (Heidelberg: Winter Verlag, 2016)
    Ob als literarisches Bild, epistemologische Metapher oder Studienobjekt, die visuelle Wahrnehmung nimmt eine herausragende Stellung in den literarischen und theoretischen Schriften des europäischen 18. Jahrhunderts ein. Sie dient zumeist als Sinnbild für den aufklärerischen Zugang zur Welt, der rationalistischen ›Licht- und Augenideologie‹ (Mergenthaler), welche vor allem das Selbstverständnis der aufklärerischen AutorInnen prägt. Der vorliegende Band zeigt, dass es jedoch zu kurz gegriffen wäre, würde man das 18. Jahrhundert und selbst die Aufklärung im engeren Sinne pauschal als das Jahrhundert des rationalistischen Blicks charakterisieren. Die Komplexität des zeitgenössischen Umgangs mit dem Sehsinn wird hier in ihrem Kern anhand der Thematisierung und Inszenierung von Sinnestäuschungen und Trugwahrnehmungen in literarischen und wissenschaftlichen Texten des 18. Jahrhunderts beleuchtet.