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Les transactions économico-sexuelles : actrices et acteurs, institutions et territoires
Date de parution
2021
In
Netcom
No
35-3/4
Résumé
Cet article adopte l'hypothèse avancée par Tabet (2004 ; 2001), selon laquelle les transactions sexuelles sont toujours encastrées dans un cadre économique, et cherche à illustrer comment cet encastrement se présente aujourd'hui avec une étude de cas numérique. Les transactions économiques sexuelles (TES) sont abordées dans une perspective institutionnaliste et territoriale, ce qui nous permet de compléter le cadre structuraliste de Tabet et de saisir les changements en cours. L'objectif est d'identifier les modalités relationnelles, institutionnelles et calculatoires des TES, et de proposer un idéal-type basé sur la théorie des transactions de Commons ([1934], 1989). Afin de comprendre l'interconnexion entre les TES et le reste de la société, nous identifions dans la deuxième section une typologie des territorialités, en utilisant les oppositions entre espaces publics et privés d'une part, et espaces commerciaux et domestiques d'autre part. Partant de l'idée que les TES ont historiquement constitué des activités qui structurent ces oppositions, nous examinons dans la troisième section comment la numérisation affecte aujourd'hui leur inclusion dans la société au travers du cas des sexcams. En conclusion, nous proposons l'hypothèse selon laquelle les TES ont par le passé revêtu un caractère menaçant pour l'ordre social, et ont toujours fait l'objet d'un lourd contrôle, notamment au sein de l'espace public marchand. Ce contrôle est aujourd'hui réinventé numériquement par certaines formes d’évitement du "stigmate de la putain" (Pheterson, 1993), tout en créant une séparation encore plus grande entre la sphère publique et commerciale d'une part et la force commerciale de la sexualité féminine d'autre part.
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journal article