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Editorial : Les étudiants internationaux: acteurs peu connus de la globalisation migratoire
Auteur(s)
Date de parution
2017-1
In
Géo-Regards, Revue neuchâteloise de géographie
No
10
De la page
5
A la page
10
Résumé
Bien qu’elle soit intimement liée au développement des universités au Moyen-âge (Verger, 1991) et ait déjà connu des phases de forte intensité au début du 20e siècle (Karady, 2002 ; Moulinier, 2012 ; Mysyrowicz, 1975), la mobilité étudiante connaît une croissance particulièrement rapide, à l’échelle globale, depuis la fin de la guerre froide. Le nombre d’étudiant·e·s internationaux a doublé entre 2000 et 2015 pour atteindre 5 millions. Une géographie des destinations se dessine et la Suisse y joue désormais un rôle considérable, et en croissance rapide, à côté de la Grande-Bretagne, des États-Unis et de la Nouvelle-Zélande. Le nombre d'étudiant·e·s internationaux a plus que triplé entre 1990 et 2016 (de 9 200 à 33 000) pour atteindre cette année-là 30.7% de tous les étudiant·e·s inscrits dans les universités et hautes écoles suisses (OFS 2017). Au niveau international, la Suisse occupe le 2e rang pour les doctorants avec 53% d’étudiants internationaux parmi tous les · inscrits, le 4e rang avec 28% au niveau du master, et le 5e rang avec 10% pour le bachelor (OCDE, 2017). La mobilité globale des étudiant·e·s est une composante importante mais sous-estimée de la migration mondiale: cette mobilité a en effet augmenté d'environ 8% par an ces dernières années, beaucoup plus rapidement que la migration internationale globale (King & Sondhi 2018). Les spécialistes de la migration s'intéressent donc de plus en plus au phénomène de la migration internationale des étudiant·e·s et le nombre de publications est en augmentation (par ex. Brooks & Waters 2011; Findlay et al. 2017; Garneau & Mazzella 2013; Gérard 2008; Guissé & Bolzman 2015; Gohard 2017; Mazzella 2009 ; Raghuram 2013; Riaño & Piguet 2016; Riaño et al 2018; Robertson 2013; Teichler et al 2011; van Mol 2014; Waters & Brooks 2011). Par rapport à nos connaissances globales de la migration de travail, celles de la migration des étudiant·e·s sont cependant encore insuffisantes (Riaño & Piguet 2016).
Ce numéro spécial de Géo-Regards a pour but d’apporter des éléments de réponse aux nombreuses questions que soulève la mobilité internationale des étudiant·e·s dans une perspective descriptive, analytique, mais aussi critique. Il met un accent particulier, mais pas exclusif, sur le cas de la Suisse car des études de cas sur la France, le Maroc, les États-Unis et le Canada sont également présentées. Qui sont les étudiant·e·s internationaux ? Quels sont les discours et les représentations à leur égard ? Quelles sont les raisons pour choisir d'étudier à un endroit précis ? Quelles sont leurs stratégies de mobilité internationale? Quelles sont les politiques des états par rapport à cette mobilité des étudiant·e·s internationaux ? Quelles sont les politiques de promotion (bourses, logements, commodités) des pôles universitaires ? Dans quelle mesure cette mobilité étudiante est-elle sélective ? Certains n’y ont-ils pas accès ? Quel est le rapport entre l’origine sociale des étudiant·e·s, leurs cursus universitaires et leur trajectoire géographique ? Quelles sont leurs expériences pendant leurs études ? Quel est le destin des étudiant·e·s à l’issue des études ? Représentent-ils pour le pays hôte une ressource sur le marché du travail ou, dans le cas de retours, de futurs ambassadeurs culturels à l’étranger ou un « gain de cerveaux » ? Se destinent-ils à rentrer dans leur pays d’origine ou poursuivent-ils leur mobilité ailleurs ? Quel est le rapport entre migrations d’étude et de travail ? Dans l'ensemble, les différents articles de ce numéro spécial élargissent considérablement notre compréhension empirique et théorique de la mobilité internationale des étudiant·e·s.
Ce numéro spécial de Géo-Regards a pour but d’apporter des éléments de réponse aux nombreuses questions que soulève la mobilité internationale des étudiant·e·s dans une perspective descriptive, analytique, mais aussi critique. Il met un accent particulier, mais pas exclusif, sur le cas de la Suisse car des études de cas sur la France, le Maroc, les États-Unis et le Canada sont également présentées. Qui sont les étudiant·e·s internationaux ? Quels sont les discours et les représentations à leur égard ? Quelles sont les raisons pour choisir d'étudier à un endroit précis ? Quelles sont leurs stratégies de mobilité internationale? Quelles sont les politiques des états par rapport à cette mobilité des étudiant·e·s internationaux ? Quelles sont les politiques de promotion (bourses, logements, commodités) des pôles universitaires ? Dans quelle mesure cette mobilité étudiante est-elle sélective ? Certains n’y ont-ils pas accès ? Quel est le rapport entre l’origine sociale des étudiant·e·s, leurs cursus universitaires et leur trajectoire géographique ? Quelles sont leurs expériences pendant leurs études ? Quel est le destin des étudiant·e·s à l’issue des études ? Représentent-ils pour le pays hôte une ressource sur le marché du travail ou, dans le cas de retours, de futurs ambassadeurs culturels à l’étranger ou un « gain de cerveaux » ? Se destinent-ils à rentrer dans leur pays d’origine ou poursuivent-ils leur mobilité ailleurs ? Quel est le rapport entre migrations d’étude et de travail ? Dans l'ensemble, les différents articles de ce numéro spécial élargissent considérablement notre compréhension empirique et théorique de la mobilité internationale des étudiant·e·s.
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