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    Question jurassienne et idéologies langagières. Langue et construction identitaire dans les revendications autonomistes des minorités francophones (1959-1978)
    (Neuchâtel: Editions Alphil. Presses Universitaires Suisses, 2015)
    Cette étude analyse, dans une approche sociolinguistique, les discours sur la langue du mouvement autonomiste jurassien durant les vingt années les plus chaudes de la lutte pour la création du 23e canton suisse. Elle explore l'hypothèse que les idéologies langagières présentes dans ce discours ont participé à la construction identitaire des Jurassiens séparatistes comme minorité linguistique francophone mise en danger sous la tutelle du canton de Berne à majorité germanophone. Un corpus varié a été dépouillé, constitué principalement de l'hebdomadaire autonomiste Le Jura Libre, des publications du Rassemblement jurassien (RJ) et de ses membres et de documents d'archives. Le cas du Jura démontre une nouvelle fois que les idéologies langagières ne portent pas tant sur la langue que sur la société, classifiant francophones et bilingues, créant une frontière symbolique imperméable entre Bernois et Jurassiens. Partageant ces idéologies avec d'autres minorités, le RJ se fait l'amplificateur d'idées reçues très traditionnelles sur le bilinguisme, l'excellence du français, la germanisation ou le déterminisme linguistique qu'il réinterprète et oriente dans un sens lui permettant de faire du français une arme symbolique. Cette position linguistique est poussée à son paroxysme jusqu'à devenir une véritable posture de combat politique dans le contexte de la Question jurassienne.
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    Purism in Language Conflict: How Language Use Builds Frontiers
    (Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars Publishing, 2010)
    The present article deals with a little-known episode of Swiss history, namely the language conflict that led in 1978 to the creation of the 26th Swiss canton: the Jura. Particularly, it focuses on the linguistic purism pervading the Jura Libre (the main publication of the autonomists) in the 1960s and 1970s. ln its content, this purist discourse is not particular to French or to the Jura. In the context of the Question jurassienne, however, it takes on a very interesting political role which can be best explained by taking into account the ideological framework of the Jura autonomist movement regarding languages (the threat of Germanisation, linguistic relativism, ethnie française , the mythical clarity of French). Thus, this article argues that, in the Jura, the linguistic purism of the autonomist movement is part of a political strategy aiming to promote the rationality of mind necessary to any national emancipation, and the cultural coherence essential to the construction of a symbolic and political frontier
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    Dialecte rugueux contre langue élégante et universelle: le poids des idéologies langagières dans le discours autonomiste jurassien
    (Neuchâtel / Genève: Université de Neuchâtel, Faculté des Lettres et Sciences humaines / Librairie Droz, 2013)
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    Réflexions épistémologiques autour de la sociolinguistique historique
    (Limoges: Lambert-Lucas, 2009)
    Nous proposons dans cet articles quelques réflexions épistémologiques sur les bases théoriques d’une discipline des sciences du langage relativement récente : la sociolinguistique historique. Déjà bien ancrée dans le domaine anglo-saxon et reposant sur des démarches préexistantes mais rarement théorisées, la sociolinguistique historique demeure encore, pour ce qui est du domaine gallo-roman entre autres, un champ disciplinaire émergeant. Elle est généralement considérée et définie avant tout comme un sous-ensemble de la sociolinguistique et témoigne de la volonté de transposer ses méthodes de la synchronie à la diachronie. Dans cette optique, la sociolinguistique historique est souvent associée à différents paradigmes tels que la sociologie du langage, l’ethnographie linguistique ou le variationnisme de type labovien. Par certains aspects, un autre courant conjuguant linguistique et histoire peut également être rapproché de la sociolinguistique historique, il s’agit de l’«analyse du discours du côté de l’histoire ». Toutefois, nous pensons que la sociolinguistique historique ne saurait être réduite à ces seuls domaines d’application et nous souhaitons élargir le débat et envisager notre discipline dans un sens moins restrictif. Pour ce faire, nous estimons qu’il est nécessaire de revenir en détail sur certaines notions constitutives de la discipline – notions qu’elle porte d’ailleurs dans son appellation même –mais qui demeurent peu discutées: à savoir le social et l’historique. Nous sommes persuadés qu’il convient en effet de s’interroger plus longuement sur la place du social dans les approches dites de sociolinguistique historique et de comprendre la vision du temps sous-jacente à ces études. Cette démarche nous permettra de pratiquer une sociolinguistique historique qui, tout en prenant appui sur les paradigmes décrits ci-dessus, s’en démarque nettement et cherche à intégrer à sa réflexion une dimension critique et réflexive à l’image de la sociolinguistique critique.
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    Sociolinguistique historique: un tour d'horizon théorique et méthodologique
    (Berne: Peter Lang, 2009)
    Le champ disciplinaire de la sociolinguistique historique est loin d’être nouveau. Pourquoi assiste-t-on alors à l’avènement d’un nouveau champ disciplinaire ? Qu’est-ce qui fait l’originalité des travaux qui se place dans le courant de la sociolinguistique historique ou diachronique ou même rétrospective ? ; et ces appellations sont-elles équivalentes ? Cet article reprend les diverses études qui ont été proposées en sociolinguistique historique et se concentre principalement sur ce qui a été fait pour l’espace gallo-roman. La sociolinguistique historique peut se définir très largement comme une science qui, selon Lodge, « applies the concepts and techniques of sociolinguistics to past states of the language, with the idea that the observed properties of contemporary speech communities […] must also have been typical of earlier speech communities ». Nous classerons donc ces différentes études selon les grands axes méthodologiques et théoriques qui les caractérisent. Une fois ce tour d’horizon effectué, nous nous interrogerons sur les points communs à toutes ces approches. Nous discuterons également les notions d’histoire et d’historicité, une interrogation largement absente des études de sociolinguistique historique malgré sa centralité dans la définition-même de ce champ disciplinaire.
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    Stéréotypes et autonomisme: étude des représentations sociolinguistiques dans le combat mené pour l'indépendance du Jura (Suisse))
    (Paris: L'Harmattan, 2006)
    Notre problématique s’appuie sur la prémisse suivante : les stéréotypes, entendus ici dans le sens de représentations collectives figées, sont prévalents dans la constitution et la cohésion d’une communauté. Nous postulons plus précisément que le stéréotypage est une des étapes nécessaires dans le processus de discrimination d’un groupe par rapport à un autre, c’est-à-dire, dans le cas qui nous occupe : autonomistes Jurassiens, francophones, vs pro-Bernois, francophones et germanophones. Nous nous intéresserons particulièrement aux marques de stéréotypages dans les représentations endogroupes (quels traits caractéristiques du Jurassien francophone sont mis en avant) et exogroupes (comment l’« adversaire » est décrit). Nous envisageons dans cet article un épisode de l’histoire linguistique de la Suisse qui est trop souvent passé sous silence, en partie parce qu’il va à l’encontre du « modèle consensuel suisse » des contacts de langues. Notre travail prend donc place dans la récente remise en question des discours sur la langue en Suisse, participant à une redéfinition de l'histoire des contacts entre langues et cultures en Suisse.
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    A "Bill 101" in Switzerland? Language planning in the canton of Jura
    Malgré son statut d'état multilingue, la Confédération n'est pas vraiment considérée comme un état avec une tradition solide de planification linguistique, au contraire. Cet article analysera la situation dans une région de la Suisse francophone, le canton du Jura, une région qui a durant le 19ème siècle fait partie du canton de Berne et qui est devenue le 23e canton à entrer dans la Confédération helvétique en 1979. Durant les années 1960 et 1970, le mouvement autonomiste jurassien a fait appel à de nombreuses idéologies langagières pour argumenter la création d'un état autonome au sein de la Confédération suisse. On note avec intérêt qu'une fois le canton constitué, ces idéologies ne sont pas mises de côté mais apparaissent en particulier lorsque des questions de planification linguistiques sont mises en avant. De plus, elles sont en grande partie relayées par des personnalités proches du mouvement autonomiste. En premier lieu, la constitution de la République et canton du Jura est la première constitution d'un canton monolingue à prendre en compte des questions linguistiques. De plus, en 1985, le Parlement accepte une motion qui demande la création d'une loi sur «l'usage de la langue française ». Après de longues années, cette loi a été rédigée et elle vient d'être acceptée par le Parlement jurassien. Pourquoi le Jura est-il le seul canton monolingue à disposer d'une telle planification linguistique? Pourquoi le projet de loi des années 1980 est-il tellement proche de la célèbre loi101québécoise ? Pourquoi estime-t-on que le français est menacé dans le Jura et qu'il faut une Loi pour aider à le protéger et l'illustrer ? Adoptant une approche de sociolinguistique critique, cet article analysera ces différents textes de loi (la constitution, le projet de loi des années 1980, la nouvelle loi rédigée au 21e siècle) et les enjeux de pouvoir qui apparaissent dans ce contexte.