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Vuillemin, Nathalie
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Vuillemin, Nathalie
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Professeur.e ordinaire
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nathalie.vuillemin@unine.ch
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- PublicationRestriction temporaireComposer avec la Chronique coloniale. L’intertextualité comme « stratégie du brouillage » dans l’oeuvre de Patrick Chamoiseau(2023-06-12)
; Notre thèse de doctorat s’intéresse à l’intertextualité dans l’oeuvre de Patrick Chamoiseau, à ce qu’elle révèle comme à ce qu’elle dissimule de la relation ambivalente que l’écrivain créole entretient avec ses prédécesseurs, qu’il s’agisse d’Édouard Glissant, du canon littéraire français ou plus particulièrement de ce qu’il nomme lui-même la « Chronique coloniale ». Ce corpus hétérogène, constitué de relations de voyage, de mémoires d’histoire naturelle et d’autres traités relatifs aux Antilles françaises produits entre la fin du XVIIe siècle et l’Abolition de 1848, se situe à l’origine d’une longue histoire d’aliénation identitaire et culturelle. Or dans le même temps, ce socle documentaire s’avère incontournable pour dépeindre la souffrance et la résistance des esclaves africains et créoles, dont il constitue le seul témoignage écrit direct ; par ailleurs, la Chronique coloniale a balisé la nature des îles françaises d’Amérique et initié avec elle un rapport de domination qui en a durablement influencé les représentations, aux Antilles comme au-delà. Pour toutes ces raisons, les « scripteurs » coloniaux revêtent un statut éminemment paradoxal pour Chamoiseau qui les a absorbés mais ne peut dans un premier temps les reconnaître ouvertement comme sources, au risque de mettre en péril la posture d’écrivain de la créolité sur laquelle il a fondé ses premiers textes. Si des contradictions semblables ont été observées chez d’autres auteurs francophones, elles apparaissent comme fondatrices chez Chamoiseau qui, dans le même temps, les exploite pour l’élaboration d’une poétique marquée par l’ambivalence. Notre travail se propose donc d’examiner la façon dont Chamoiseau se confronte à ces deux grands informulables que sont l’horreur esclavagiste et la beauté de la nature en composant avec certains hypotextes coloniaux dont le principal, selon nous, est le Nouveau Voyage aux isles d’Amériques (1722) du Père Jean- Baptiste Labat, missionnaire dominicain envoyé en Martinique au tournant du XVIIIe siècle. Ce faisant, nous tentons de démontrer que l’intertextualité poétique se révèle chez Patrick Chamoiseau un moyen privilégié de s’approprier les discours et les représentations initiées par le l’ordre esclavagiste et le colonialisme tout en s’interrogeant sur ses propres hantises et élans d’écrivain. - PublicationAccès libreMécaniques spectrales dans la littérature des limites (Bataille, Blanchot, Leiris, Desnos, Caillois)(2022-12-12)
; ; Dominique RabatéLe présent projet a pour objectif d'étudier l'usage de la figure du fantôme dans une littérature dite des "limites" qui se manifeste dans la première moitié du XXe siècle. Si les fantômes ont fait l'objet d'études approfondies ces dernières années dans le champ de la littérature ainsi que dans celui de la philosophie, c'est en omettant toute une période de la modernité esthétique et littéraire. L'étude des fantômes présents dans la littérature de la première moitié du XXe siècle reste donc encore à faire et c'est dans cette carence critique que nous inscrivons ce projet de recherche. Notre travail se concentrera dans un premier temps sur les notions des "limites" et sur celles qui construisent l'expérience d'une posture de désubjectivisation du sujet. En les confrontant à la multitude d'énonciations "spectrales", nous tâcherons de saisir l'historicité de ce qui semble être une nouvelle posture ontologique du sujet moderne. Dans un deuxième temps, nous nous pencherons sur un corpus à la fois poétique et critique pour observer les mouvements spectraux qui s'y dessinent. Nous proposons le terme de "mécaniques spectrales" pour analyser ce qui dans ces oeuvres énonce un désir paradoxal qui semble animer tout un pan de la modernité littéraire : le désir de sortir de soi. À travers des auteurs comme Georges Bataille, Maurice Blanchot, Robert Desnos, Roger Caillois ou encore Michel Leiris, nous suivrons de près tous ces fantômes qui apparaissent et disparaissent, tentant de dessiner les contours d'une poétique de la spectralité qui façonnerait une nouvelle manière d'aborder et de penser le texte dans son rapport à la modernité et au savoir. Abstract : Ghostly Mechanics in the Literature of Limits The present project aims to study the use of the figure of the ghost in the Literature of "Limits" that manifests itself in the first half of the twentieth century. If ghosts have been studied in depth in recent years in the fields of literature and philosophy, it is by omitting a whole period of aesthetic and literary modernity. The study of the ghosts present in the literature of the first half of the twentieth century remains to be done. It is in this critical gap that we inscribe our research project. First, we will focus on the notions of "limits" and on those which construct the experience of a posture of desubjectivization of the subject. By confronting them to the multitude of "ghostly" enunciations, we will try to grasp the historicity of what seems to be a new ontological posture of the modern subject. In a second step, we will look at a corpus that is both poetic and critical in order to observe the spectral movements that take shape there. We propose the term "ghostly mechanics" to analyze what in these works expresses a paradoxical desire that seems to animate a whole part of literary modernity: the desire to get out of oneself. Finally, through authors such as Georges Bataille, Maurice Blanchot, Robert Desnos, Roger Caillois or Michel Leiris, we will follow closely follow all these ghosts that appear and disappear, trying to draw the contours of a poetics of spectrality that would shape a new way of approaching and thinking the text in its relationship to modernity and knowledge. - PublicationAccès libre
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- PublicationAccès libreEntre l’œil et le monde : dispositifs d’une nouvelle épistémologie visuelle dans les sciences de la nature (1740-1840)Sur quelles bases définit-on une bonne vision ? Comment transforme-t-on l’observation en connaissance spécialisée ? Quel rapport établit-on entre les objets observés et les différents relais (texte, image, cabinet, musée, préparation microscopique) qui permettent d’en rendre compte ? Ce volume s’attache à explorer les liens entre vision et savoir au XVIIIe siècle, en étudiant la manière dont les savants eux-mêmes les ont pensés et travaillés. Alors que s’ébauche le grand mouvement de spécialisation qui conduira, depuis le milieu du XIXe siècle, à une séparation radicale entre vision commune et vision scientifique de la nature, on pense de plus en plus l’acte perceptif en termes d’apprentissage : guidé par un savoir-faire théorique et technique, par différents dispositifs visuels ou médias, le regard passe progressivement de l’espace des phénomènes à celui de la connaissance. Cette introduction a pour objectif de soumettre au lecteur les hypothèses théoriques et les perspectives critiques qui ont guidé l’élaboration de nos recherches, au sein de la vaste littérature consacrée à l’observation spécialisée. Nous souhaitons ainsi situer les études de ce volume par rapport, d’une part, à ce que les dispositifs visuels doivent aux communautés. Nous nous pencherons d’autre part sur les problèmes épistémologiques soulevés par la nécessité d’élaborer des formes d’observation spécifiques à certains objets et sur les liens qui se tissent entre les dispositifs de visualisation et le processus d’interprétation de ce qui est perçu.
- PublicationAccès libreL'emprise du milieu: être à la maison dans "La vie tranquille" de Marguerite Duras et "Quelqu'un" de Robert Pinget(2013)
;Veya, Anne-LiseProfondément inscrite dans l'expérience individuelle, la maison fait partie de tout projet d'écriture de la réalité humaine. Devenue abri intime et familial à l'époque moderne, l'écrivain du XIXe siècle y projette les mœurs, le caractère ou encore l'apparence de ses personnages. Puisqu'il se présente comme un nouveau réalisme littéraire, le Nouveau Roman s'est, à son tour, emparé de la maison. Ce travail étudie les caractéristiques des espaces domestiques tels qu’ils sont décrits dans La Vie tranquille de Marguerite Duras et Quelqu'un de Robert Pinget. Il ressort de l’analyse de ces deux romans que les maisons conservent leur pouvoir d’influence quoique la portée de leur détermination et la manière dont il en est fait état soient profondément modifiées. Désormais, l’emprise du milieu domestique est une expérience vécue par une subjectivité en un moment donné du temps. Il ne s’agit plus de démontrer les effets à long terme d’un milieu sur son occupant pris en tant que « type » ou classe sociale. Aussi, si dans le Nouveau Roman l’espace n’a de consistance qu’en tant qu’il est perçu, sa capacité à agir sur les personnages n’est en rien diminuée. - PublicationMétadonnées seulementFinalités de la nature et poésie descriptive(University of Oxford: Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 2012)
; ; Paschoud, Adrien« Finalités de la nature et poésie descriptive », in Adrien Paschoud et Nathalie Vuillemin, Penser l’ordre naturel (1680-1810), University of Oxford, Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 2012, p. 99-120. - PublicationMétadonnées seulementJean-Pierre-Etienne Vaucher, Journal de mon voyage à Paris en 1782Pasteur et botaniste genevois, premier maître de botanique du célèbre Augustin-Pyramus de Candolle, Jean-Pierre-Etienne Vaucher (1763-1841) a composé un Journal de Paris qui relate un séjour de deux mois dans la capitale française en février et mars 1782. Il y complétait sa formation théologique, répondant ainsi à une invitation de l’Abbé Fauchet, prédicateur de Louis XVI. Copié quelques décennies plus tard par son fils Jean-Louis, ce document inédit, présenté ici dans une édition critique, ne manque ni de style, ni d’envergure. Il nous livre des anecdotes pittoresques relatives à la vie parisienne sous l’Ancien Régime, des descriptions piquantes de personnages célèbres ou tombés dans l’oubli, un tableau étonnant de la vie de cour à Versailles. On suivra en outre avec intérêt le savoureux récit de ses promenades à la découverte des monuments et jardins de Paris. Fasciné par Jean-Jacques Rousseau, Vaucher suit ses traces dans la capitale, rejouant même parfois certains épisodes de son existence. Son Journal adopte un ton littéraire où se croisent les influences de prestigieux auteurs tels que Laurence Sterne ou Louis-Sébastien Mercier. Toujours attentif aux émotions qu’éveillent en lui rencontres, spectacles ou hasards de la grande ville, en quête d’un enrichissement moral davantage que d’un savoir proprement intellectuel, Vaucher entreprend ici un voyage initiatique, découverte d’un monde nouveau, mais également de soi.
- PublicationMétadonnées seulementPenser l'ordre naturel 1680-1810Le XVIIIe siècle, quel que soit l’angle sous lequel on le considère, n’a cessé de penser l’ordre naturel. Comment les philosophes et les écrivains s’en emparent-ils? Malléable à souhait, le concept oscille en permanence entre une réalité postulée, mais inaccessible, et les représentations qui tentent d’en fixer la cohérence. Postuler l’existence d’un ordre naturel met toujours en place une expérience de pensée. Dans ce recueil d’articles situé à la croisée des sciences naturelles, de la littérature et de la réflexion esthétique, les contributeurs saisissent les diverses formes de cette expérience. Qu’il s’agisse d’envisager la notion dans une perspective finaliste, de confronter espaces théoriques et expérimentaux, de jouer sur la proximité entre ordre et désordre, ou d’évoquer les modifications, voire les dérives, qu’apporte l’action humaine, Penser l’ordre naturel (1680-1810) laisse entrevoir une inquiétude fondamentale: penser l’ordre, c’est interroger le rôle et la place de l’homme dans la nature, entre hasard et nécessité.