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    Habiter les marges : sans-abrisme et construction du chez-soi en hébergement d’urgence
    (Neuchâtel : Université de Neuchâtel, 2025-06-12)
    Wileczelek, Coline
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    Ce travail interroge la manière dont les personnes en situation de sans-abrisme (re)construisent un sentiment de chez-soi dans un contexte de précarité et d’itinérance. À partir d'entretiens et d’observations en hébergement nocturne d’urgence, il explore les dimensions matérielles, symboliques et identitaires de cette construction. Si le chez-soi est traditionnellement associé à la stabilité résidentielle, il apparaît qu’il peut également émerger dans des contextes transitoires ou informels, à travers l’appropriation de l’espace, la création de relations sociales, la répétition de routines, l’attachement à certains objets ou la mobilisation de souvenirs. Cependant, les contraintes institutionnelles produisent une véritable politique de l’inconfort qui freine ces tentatives d’appropriation et rend difficile la construction d’un chez-soi durable. Ce faisant, les personnes adoptent des usages différenciés des hébergements d’urgence. Leurs récits exposent des expériences contrastées, oscillant entre efforts de stabilisation et impossibilité de s’ancrer. Ils soulignent ainsi la fragilité du chez-soi dans les marges du dispositif d’assistance.
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    Engagements : penser la responsabilité de l’anthropologue avec Ellen Hertz
    (Neuchâtel : Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2024)
    David Bozzini
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    Olivia Killias
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    Qu’est-ce que l’engagement en anthropologie ? Comment s’engage-t-on aujourd’hui ? En s’appuyant sur le parcours de notre collègue et amie Ellen Hertz, cet ouvrage souhaite renouveler la réflexion sur ces questions. Il montre l’intérêt de penser l’engagement de manière élargie, non seulement comme un souci de rendre la recherche pertinente et accessible à un large public, mais aussi comme une responsabilité exercée au quotidien au sein des institutions académiques et au-delà. Si Ellen Hertz s’est engagée par ses choix de recherche centrés sur l’analyse du pouvoir, sa trajectoire est aussi faite d’engagements a priori plus ordinaires – pédagogiques, diplomatiques, relationnels et amicaux, de mentoring et d’encadrement – la plupart du temps absents des débats sur le sujet. S’inspirant de cette trajectoire, onze contributions nous invitent à explorer et à valoriser la diversité des manières de s’engager, loin d’une science uniquement motivée par la course aux publications. L’engagement s’y dessine comme un art aux facettes multiples, qui se déploie tant à partir de positions prestigieuses d’autorité et d’expertise, que dans des activités académiques et administratives peu visibles, voire ingrates. Un art qui repose sur l’indignation tout comme sur l’humour, la légèreté, le care et l’amitié, mais qui souvent suppose une disponibilité totale dont les coûts et les limites sont également abordés dans l’ouvrage.
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    Constraint and autonomy in the Swiss “local contract farming” movement
    In Switzerland, Local Contract Farming (LCF) initiatives regroup food producers and consumers in networks very similar to what is called elsewhere, for instance, Community Supported Agriculture. Drawing on an ethnography of three examples of LCF networks, we focus on two elements: the contract that translates and formalizes their “promise of difference” (Le Velly 2017) by reinforcing the producers’ autonomy from market-based dependencies, through a long-term commitment on the part of the consumers; and the food, whose quality and value are redefined and that acts as a mediator in the redefinition of the producer-consumer relationship. By means of these empirical investigations we look at these ventures as particular collections of human and non-human actors that “open up spaces in which to enact a politics of possibility” (Harris 2009: 58). We will pay particular attention to the process of autonomisation, as a form of empowerment, that is brought about by participation in LCF. By acknowledging both the potential for transformation of LCF ventures and their clear limitations, this chapter aims to nurture academic and public discussions that develop beyond statements of success or failure, where limitations and imperfections do not make hope of positive transformation of food systems impossible.
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    Les dispositifs éducatifs humanitaires. Faire l’école dans les interstices des États-nations
    (2021-12-31) ; ;
    von Känel, Andreas
    Le financement et la gestion de structures éducatives dans des contextes qualifiés d’urgence, de conflit ou de post-conflit font désormais partie intégrante des programmes humanitaires. Au-delà d’une vision idéalisée de l’éducation appréhendée comme « droit » ou instrument de « protection », cet article étudie la manière dont les dispositifs éducatifs humanitaires établis dans des camps de réfugié∙es contribuent à asseoir la norme scolaire dans les interstices des États-nations, tout en étant étroitement liés à des politiques de contrôle de la mobilité humaine. En prenant pour cas d’étude les écoles des camps de réfugié∙es congolais∙es (Rwanda, Tanzanie) coordonnées par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), nous analysons les registres de légitimation au travers desquels elles sont mises en place, et la manière dont les modalités de leur gouvernance sont à la fois négociées au quotidien et appréhendées par les élèves. De cette analyse ressortent diverses tensions qui caractérisent les usages de ces écoles. Celles-ci excluent et incluent simultanément les élèves de l’ordre social dominant, les construisent comme des victimes tout en les projetant comme de futur∙es citoyen·nes, et participent à (re)produire les conditions de leur encampement tout en favorisant certaines mobilités socio-spatiales.
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    Education in refugee camp contexts : Making School on the Margins of the Nation-States
    The delivery of education in refugee camps has become a key component of humanitarian programs. Since the late 1980s, camps have become the dominant way through which refugee movements are managed around the world (Agier, 2014). Children, the perfect embodiment of the innocent victim, are particularly targeted by humanitarian aid. When refugee situations become protracted and the temporary permanent, their learning structures tend to become actual schools made of an administration, a teaching staff, and a curriculum. Generally funded and coordinated by the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), these camp schools contribute today to the schooling of almost 3,5 million refugee children (United Nations High Commissioner for Refugees, 2019a). Going beyond an idealized vision of education as a “basic human right” and an instrument of “protection,” this article looks at the ways in which humanitarian aid contributes to establishing the school norm in the margins of the Nation-States while at the same time being closely intertwined with the politics of controlling human mobility. Based on the case studies of schools in two Congolese refugee camps (in Tanzania and Rwanda), we explore which registers of legitimization and understandings of the child they are built on; how they are governed and negotiated on a daily basis by multiple actors; and how they are perceived by the students. What emerges from this analysis is a variety of tensions that characterize the dynamics of these schools: they simultaneously include their students in and exclude them from the dominant social order; they victimize them at the same time as they project them as future citizens, and they (re)produce the conditions of their confinement while creating opportunities for certain socio-spatial mobilities
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    La contrainte et l’alimentation comme vecteurs d’autonomisation dans des réseaux agroalimentaires alternatifs
    Basé sur des recherches ethnographiques auprès d’initiatives d’agriculture contractuelle de proximité en Suisse : des collectifs réunissant producteurs et consommateurs autour d’un projet alimentaire commun, cet article propose de contribuer à la réflexion sur de nouvelles utopies agro-alimentaires, les réalités empiriques qu'elles recouvrent et les transformations de sens, mais aussi de modes de régulation, qu'elles opèrent. Deux éléments constituent les vecteurs essentiels des recompositions induites par et dans ces réseaux agroalimentaires : 1) la contrainte liée aux termes du contrat qui lient les consommateurs à l’initiative tout en renforçant l'autonomie des producteurs vis-à-vis de la grande distribution; 2) l'aliment, dont la qualité et la valeur sont redéfinies et qui agit comme un médiateur dans la reconfiguration de la relation producteur-consommateur. Nous montrons que le maintien de l’insertion des participants dans d’autres formes de commercialisations et de consommations, plus conventionnelles, favorise une interprétation positive des contraintes comme facteurs d’autonomisation partielle et la constitution d’utopies alimentaires vécues.
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    "Un set de plus à table": Entre accueil familial de jeunes migrant-e-s et mobilisation sociale
    (2019)
    Wüest, Larissa
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    Résumé fourni par l'auteure : Dans le cadre de cette étude, je me suis intéressée au projet bénévole « un set de plus à table » mis en place par le Service social international (SSI). Ce projet relie des jeunes migrant.e.s à des habitant.e.s du canton de Genève, qui sont des entités relais, c’est-à-dire des familles avec enfants (ou dont les enfants ne vivent plus sous le même toit), des couples, des personnes seules ou encore des groupes d’ami.e.s. À Genève, le nom du projet n’est que peu utilisé et le terme de « famille relais » s’est répandu pour devenir la seconde dénomination officielle du projet. Le terme de « famille relais » est donc emic (Olivier de Sardan 1998), ici utilisé autant par les familles qui accueillent un.e. jeune migrant.e que par les institutions qui procèdent au tri des demandes et à l’appariement des protagonistes. En premier lieu, ma recherche questionne la notion de famille et se demande comment faire et ne pas faire famille quand on est une entité relais et que l’on doit composer avec l’incertitude du statut des jeunes accuilli.e.s ainsi que leur propre famille d’origine (dite biologique). Elle s’interroge en deuxième lieu sur ce que les jeunes migrant.e.s disent à leur tour de l’entité relais dans laquelle elles et ils sont accueilli.e.s. Les membres des entités ou « familles relais » refusent de considérer leur accueil comme du bénévolat. Il s’agit donc de comprendre, en troisième lieu, de quoi est constitué leur engagement, plus particulièrement lorsque ces membres continuent à soutenir les jeunes migrant.e.s devenu.e.s majeur.e.s et souvent débouté.e.s du droit d’asile. En fait, les entités-relais n’acceptent pas sans autres cette tâche de délégation qui dans le cas des jeunes migrant.e.s majeur.e.s pourrait s’apparenter à un désengagement de l’Etat. Dès lors, l’engagement des entités relais semble passer « d’humanitaire » à « contestataire » (Pette, 2015). S’il est toujours compassionnel, il semble aussi ne se politiser globalement qu’à ce moment-là, comme si le déboutement ou la mise en attente avec un permis F provisoire constituaient une « bifurcation » dans le parcours des jeunes qui fait changer les entités relais de posture (Jasper & Poulsen, 1995 in Masson Diez, 2018).
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    De l’«impensé colonial» dans le discours politique français: L’analyse de discours de Bernard Cazeneuve à la lumière du concept de «race»/
    (2019)
    Palomo, Mathieu,
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    Résumé fourni par l'auteur: Le concept moderne de race « biologique » traverse l’histoire nationale française. Outil du pouvoir colonial et métropolitain, celui‐ci s’est développé notamment entre les mains de naturalistes, médecins ou hygiénistes soucieux d’inscrire les inégalités socio‐politiques à même le corps des populations colonisées ou des immigré.e.s coloniaux résidant en métropole. Dès le XIXème siècle, l’invention « scientifique » des « races » en France et dans les territoires colonisés participe de la fabrication de l’identité républicaine, de la citoyenneté française et de la construction de valeurs universalistes reposant pourtant sur une norme masculine blanche. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, face à l’horreur des camps d’extermination, la notion de « race » biologique disparaît progressivement des textes de lois et des théories scientifiques, discréditée par les cercles scientifiques et les sphères politiques. Mais depuis une vingtaine d’années, face à la nécessité d’interroger les inégalités sociales qui traversent la société française, de nombreux et nombreuses auteur.e.s problématisent cette disparition : la « race » a‐t‐elle vraiment disparue ou porte‐t‐elle un autre visage ? Les discours politiques français sur la laïcité, le communautarisme, les quartiers populaires ou encore l’immigration font émerger la question de l’héritage colonial de la France. J’interroge dans ce travail de mémoire la pertinence de penser le discours politique français sur l’immigration à l’aune de la notion de « race » afin de révéler un « impensé colonial » subsumant les communications politiques de Bernard Cazeneuve, alors en charge en 2016 de l’évacuation de la « Jungle de Calais ».
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    Des abeilles, des ruches et des humains: les Centres apicoles : des acteurs de la réalisation de la filière apicole au Burkina Faso
    (2018)
    Boila, Zeno
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    La présente étude se focalise sur les processus de structuration de la filière apicole au Burkina Faso et sur le rôle joué par les Centres apicoles ; des structures nées en tant qu’unités de transformation des premiers projets de développement en apiculture élaborés par certaines ONG étrangères durant la fin des années 1990 et le début des années 2000. En partant du constat que tout projet dans sa réalisation possède un degré d’imprévisibilité, je tente d’explorer la manière dont les Centres apicoles agissent aujourd’hui au sein de différentes arènes de négociation pour stabiliser leur rôle, celui des autres acteurs, comme par exemple les apiculteurs et les abeilles et leur projet de filière de commercialisation du miel. Après les observations de terrain et la récolte de récits des principaux protagonistes de la filière, j’essaye de restituer, à travers trois axes d’analyse, le dynamise et la complexité du développement de l’espace apicole burkinabé dans lequel les Centres apicoles s’insèrent en tant qu’acteurs incontournables, tout en présentant en même temps un certain degré de fragilité. Le premier axe se focalise sur le travail de stabilisation d’un réseau d’apiculteurs producteurs exercé par les représentants des Centres apicoles. Le deuxième se concentre sur les processus d’intermédiation que les dirigeants de ces structures entretiennent avec les membres d’organismes de développement en vue de pouvoir contrôler et diriger la redistribution des appuis au sein de la filière apicole. Le troisième s’intéresse à la normalisation de la filière apicole à l’échelle nationale. Dans cette dernière partie je m’interroge également sur rôle de l’abeille et de son environnement dans la réalisation ou la déréalisation de la filière apicole et des interventions d’ONG actives dans le domaine du développement de l’apiculture., This study focuses on the processes of structuring the beekeeping sector in Burkina Faso and the role played by beekeeping centres; structures created as processing units within the first development projects in beekeeping designed by some foreign NGOs in the late 1990s and early 2000s.Starting from the assumption that every project, in its implementation, has a degree of unpredictability, I try to explore the way in which beekeeping centres today act within different negotiating arenas to stabilize their honey marketing chain project, their role and that of other actors, such as beekeepers. After field observations and the collection of data from the main protagonists of the sector, I try to restore, through three axes of analysis, the dynamism and complexity of the development of the beekeeping industry of Burkina Faso. Sector in which the beekeeping centres are inserted as essential actors, while at the same time presenting a certain degree of fragility. The first axis focuses on the work of representatives of beekeeping centres to stabilise a network of beekeepers. The second focuses on the intermediation processes that the leaders of these structures maintain with members of development organizations in order to manage and direct the redistribution of aid within the beekeeping sector. The third is concerned with the standardization of the beekeeping sector at the national level. In this last part I also examine the role of the bee and its environment in the realization or derealization of the beekeeping sector.
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    Protéger les réfugiés à travers des documents ?: analyse des enjeux liés aux guidance documents produits au sein de l'unité de l'éducation du HCR
    (2017)
    Mazzocchi, Lisa
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    La présente recherche se penche sur les dynamiques expliquant le rôle central joué par les documents produits au sein de l’unité de l’éducation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés dans le complexe univers de la gouvernance de la migration forcée. En partant de la constatation que les organisations intergouvernementales ne possèdent pas de pouvoir contraignant par définition et que les documents qu’elles produisent ne seraient théoriquement que des recommandations, je souhaite explorer les raisons pour lesquelles les professionnels de l’aide dédient autant de temps et d’énergies à la production et à la diffusion des guidance documents. Ainsi, dans le but saisir le point de vue des professionnels de l’éducation, ce travail est régi par trois axes de recherche : le premier se focalisant sur les fonctions qu’ils attribuent aux documents qu’ils produisent et sur les usages qu’ils disent en faire ; le deuxième portant sur le sens qu’ils attribuent à ces documents ; le troisième se concentrant sur les conséquences que l’utilisation de tels documents pour lesdites fonctions peut impliquer. A travers l’analyse des discours des professionnels et l’analyse textuelle des documents, j’illustre trois niveaux de fonctions – officielles, non-officielles, latentes – en explorant également plusieurs perspectives pour concevoir les politiques de l’aide et apporter un éclairage sur « the messiness and complexity of policy processes » (Shore et Wright, 2011 : 8).