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Radiologies camerounaises : approche anthropotechnologique du travail dans deux services d’imagerie médicale au Cameroun
Auteur(s)
Mabillard, Nicolas
Editeur(s)
Date de parution
2014-09-16
Nombre de page
108
Mots-clés
Résumé
Ce mémoire de Master en anthropotechnologie soutenu à l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel résulte d’un travail de terrain de six mois passés à Bangangté et à Yaoundé au Cameroun. Il se base sur l’observation directe du travail d’équipes de technicien-nes en imagerie médicale dans deux hôpitaux. Les deux structures médicales ont été choisies pour leur capacité à représenter un éventail pertinent de manières de travailler dans le pays.
Il ressort de l’analyse des données tirées de l’enquête de terrain que l’efficacité radiographique dans ces deux structures hospitalières passe par cinq paliers de traduction, au sens de Callon, particulièrement importants et composant le travail minimal de tout-e technicien-ne. Les cinq étapes – patient à accueillir, patient à positionner, patient à radiographier, développement du cliché et patient-élément du ratio mensuel entre films utilisés et films nécessaires – sont parcourues d’un faisceau de coping strategies mises en œuvre par expérience de l’environnement de travail. Certaines de ces astuces sont obligatoires et font tacitement partie de ce que le poste requiert des utilisateurs/trices, elles permettent aux services d’imagerie médicale observés de se maintenir en marche. D’autres viennent se greffer sur les pratiques usuelles et accélérer la vitesse de travail.
En dehors de l’hôpital, les clichés radiographiques trouvent une utilité chez des tradipraticiens, des mbembela : certains se spécialisent dans le traitement des fractures. Ces praticiens initiés à leur savoir font partie du marché thérapeutique camerounais dans lequel les malades doivent trouver un chemin à l’aide de leurs proches, des connaissances familiales ou de voisinage et de leurs représentations de la médecine conventionnelle. Ils et elles ne se limitent pas à l’hôpital sur leur parcours thérapeutique et placent plusieurs plans en concurrence selon leurs besoins et leurs possibilités d’action.
Il ressort de l’analyse des données tirées de l’enquête de terrain que l’efficacité radiographique dans ces deux structures hospitalières passe par cinq paliers de traduction, au sens de Callon, particulièrement importants et composant le travail minimal de tout-e technicien-ne. Les cinq étapes – patient à accueillir, patient à positionner, patient à radiographier, développement du cliché et patient-élément du ratio mensuel entre films utilisés et films nécessaires – sont parcourues d’un faisceau de coping strategies mises en œuvre par expérience de l’environnement de travail. Certaines de ces astuces sont obligatoires et font tacitement partie de ce que le poste requiert des utilisateurs/trices, elles permettent aux services d’imagerie médicale observés de se maintenir en marche. D’autres viennent se greffer sur les pratiques usuelles et accélérer la vitesse de travail.
En dehors de l’hôpital, les clichés radiographiques trouvent une utilité chez des tradipraticiens, des mbembela : certains se spécialisent dans le traitement des fractures. Ces praticiens initiés à leur savoir font partie du marché thérapeutique camerounais dans lequel les malades doivent trouver un chemin à l’aide de leurs proches, des connaissances familiales ou de voisinage et de leurs représentations de la médecine conventionnelle. Ils et elles ne se limitent pas à l’hôpital sur leur parcours thérapeutique et placent plusieurs plans en concurrence selon leurs besoins et leurs possibilités d’action.
This Master's thesis in anthropotechnology defended at the University of Neuchâtel’s Institute of Ethnology is the result of a six months long qualitative field research conducted in Bangangté and Yaoundé, Cameroon. It is based on direct observation of the ways in which teams of medical imaging technicians work in two large scale hospitals. The two medical structures were selected because they represent a relevant range of work practices in the country.
The empirical data’s analysis shows that radiographic efficiency in these two hospitals undergo five ‘translation’ stages – in Callon's definition of the concept – which display the minimal technical and social requirements involved in the technician’s work routine. The five stages – ‘the patient’s reception’, ‘the patient’s positioning’, ‘the patient as a subject to be radiographed’, ‘the X-ray’s development’ and ‘the patient in contrast with the available stock of X-rays that can be developed in a month’ – are mediated by coping strategies implemented by the technicians according to their experience of their work environment. Some of these tricks are mandatory and are a tacit part of what is required of the technicians; they allow the medical imaging departments observed to remain operational. Others aim to speed up the team’s work flow.
Outside the hospital, X-ray images are used by traditional practitioners named ‘mbembela’: some specialize in the healing of fractures. These practitioners, who receive their knowledge through initiation, are part of the Cameroonian therapeutic market in which patients find their way with the help of their relatives, family or neighborhood acquaintances. They also balance their therapeutic choices according to their social representations of conventional medicine. They are not limited to the hospital on their therapeutic journey where several options compete according to their needs and their means of action.
The empirical data’s analysis shows that radiographic efficiency in these two hospitals undergo five ‘translation’ stages – in Callon's definition of the concept – which display the minimal technical and social requirements involved in the technician’s work routine. The five stages – ‘the patient’s reception’, ‘the patient’s positioning’, ‘the patient as a subject to be radiographed’, ‘the X-ray’s development’ and ‘the patient in contrast with the available stock of X-rays that can be developed in a month’ – are mediated by coping strategies implemented by the technicians according to their experience of their work environment. Some of these tricks are mandatory and are a tacit part of what is required of the technicians; they allow the medical imaging departments observed to remain operational. Others aim to speed up the team’s work flow.
Outside the hospital, X-ray images are used by traditional practitioners named ‘mbembela’: some specialize in the healing of fractures. These practitioners, who receive their knowledge through initiation, are part of the Cameroonian therapeutic market in which patients find their way with the help of their relatives, family or neighborhood acquaintances. They also balance their therapeutic choices according to their social representations of conventional medicine. They are not limited to the hospital on their therapeutic journey where several options compete according to their needs and their means of action.
Notes
Université de Neuchâtel, Institut d'ethnologie. Mémoire de master en sciences sociales - pilier anthropologie - Soutenu le 16-09-2014
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Type de publication
master thesis
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