Voici les ƩlƩments 1 - 10 sur 32
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    Quand l'art vient Ć  D'kar. Emergence et production d'un art san contemporain
    (Neuchâtel & Paris, 2019) ;
    Quel(s) discours une ethnologie peut-elle porter sur des objets d’art ? Qu’est-ce qu’une sociologie de l’art appliquĆ©e Ć  une production artistique "non-occidentale" ? Ou plus prĆ©cisĆ©ment encore comment faire une ethnologie d’un art san contemporain ? Partant de ces questionnements, cette thĆØse ouvre Ć  une rĆ©flexion sur les opĆ©rations nĆ©cessaires Ć  la crĆ©ation d’un art san contemporain et sur les conditions et les enjeux d’une expression ethnographique sur l’expression d’autrui en contexte postcolonial. BasĆ©e sur une ethnographie du Kuru Art Project, seul atelier d’art san contemporain en activitĆ© au moment de cette Ć©tude, cette thĆØse retrace les rĆ©seaux de relations qui participent, ou ont participĆ©, Ć  l’émergence puis Ć  l’existence de ce projet d’art Ć  D’kar, un village du district de Ghanzi (Botswana). Au travers de l’étude des mouvements circulatoires inhĆ©rents Ć  la crĆ©ation et Ć  la diffusion d’un art san contemporain, Quand l’art vient Ć  D’kar raconte l’histoire complexe de l’introduction du concept d’art Ć  D’kar et de la transformation de ces peintures et gravures en un mouvement artistique dĆ©signĆ© dĆØs 1991 sous le nom d’art san contemporain. En empruntant des outils thĆ©oriques et mĆ©thodologiques issus de la sociologie de l’art, de la sociologie de la traduction et de la socio-anthropologie du dĆ©veloppement, ce travail s’attache Ć  dĆ©crire les pratiques et les discours engagĆ©s dans la production quotidienne d’un art san contemporain, au travers d’une analyse : des modalitĆ©s et des effets de l’introduction du concept d’art Ć  D’kar (sous l’angle du transfert de connaissance) ; du passage du non-art Ć  l’art (au travers du concept d’artification) ; et des conditions quotidiennes entourant la production individuelle de ces objets (par le biais du suivi d’une trajectoire artistique particuliĆØre). Enfin, cette thĆØse dĆ©veloppe une rĆ©flexion sur les maniĆØres d’élaborer une ethnographie qui tienne compte des asymĆ©tries dans les moyens d’expression et qui, ce faisant, essaie en mĆŖme temps de contourner ces structures relationnelles. Elle invite ainsi Ć  repenser l’écriture, en menant une rĆ©flexion sur les enjeux et les modalitĆ©s de production d’un discours non seulement sur l’image, mais aussi sur l’image de l’Autre en contexte postcolonial et plus prĆ©cisĆ©ment sur cette catĆ©gorie d’objets particuliers circulant sous le nom d’art san contemporain. How to address artworks anthropologically? What can a sociological approach on art bring to the comprehension of ā€œnon-westernā€ artistic productions? Or more precisely, what does it mean to investigate contemporary San art? Proceeding from these questions, this PhD thesis offers a reflection on the processes involved in the creation of contemporary San art, and on the issues inherent to developing an anthropological expression about the expression of Others in a postcolonial context. Based on an ethnographic study of the Kuru Art Project – the only existing contemporary San art project at the time of the study – this PhD thesis retraces the networks of relations involved, or having been involved, in the emergence and existence of an art project in D’kar, a small village of the Ghanzi District (Botswana). Through analysing the circulatory movements inherent to the creation and diffusion of contemporary San art, When art came to D’kar tells the complex story of how the concept of art was introduced in D’kar and of how these paintings and engravings were transformed in an art movement known since 1991 as contemporary San art. Using theoretical and methodological tools provided by: the sociology of art, the sociology of translation and the socio-anthropology of development, this work seeks to describe the practices and discourses involved in the everyday production of contemporary San art. This is done through an analysis of: the modalities and effects following the introduction of the concept of ā€œartā€ in D’kar (in terms of knowledge transfer); the passage from non-art to art (through the concept of artification); and the everyday conditions surrounding the individual production of these objects (via the day-to-day study of a specific artistic trajectory). At last, this dissertation exposes a reflection on the way to develop an ethnography that takes into account the asymmetry existing in terms of means of expression. Through a reflection on the modalities and issues of discourses production, it tries to bypass these relationship patterns, inviting to rethink the ways of writing about images and the Others in a postcolonial context, and more precisely about this very specific type of objects circulating under the name of contemporary San art.
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    "È la parola che fa vedere" : le théâtre de narration en Italie
    En 1989, Marco Baliani, un comĆ©dien italien, prĆ©sente au public sa piĆØce Kohlhaas, inspirĆ©e d’un roman allemand, dans laquelle il expĆ©rimente pour la premiĆØre fois une nouvelle modalitĆ© de performance théâtrale. Le comĆ©dien, en effet, monte sur scĆØne seul, habillĆ© en noir et s’assit sur une chaise, commenƧant Ć  raconter une histoire grĆ¢ce Ć  sa voix et sa posture corporelle. Cet Ć©vĆ©nement marque la naissance de ce qu’en Italie est connu comme théâtre de narration (teatro di narrazione). Depuis ce jour, ce style de théâtre n’a jamais cessĆ© de se diffuser et d’évoluer, soit dans son esthĆ©tique et dans son apparat technique, soit dans ses contenus. Aujourd’hui, le théâtre de narration est, in Italie, une rĆ©alitĆ© trĆØs prĆ©sente dans l’offre théâtrale et se dĆ©cline sous plusieurs formes, certaines mĆŖme en contradiction avec l’oeuvre originale de Baliani et des tous premiers conteurs. L’offre de spectacles s’élargit constamment et, depuis les annĆ©es 2000 une dĆ©mocratisation se produit du point de vue de l’accĆØs aux parcours de formation permettant d’apprendre l’art de la conterie dramatisĆ©e. DĆ©sormais, selon les conteurs, tout le monde peut conter, il suffit d’en avoir envie. Cette ouverture a permis la naissance d’un large mouvement de conteurs amateurs qui cĆ“toie et complĆØte – aujourd’hui – l’oeuvre des conteurs professionnels et une hybridation croissante de la narration dramatisĆ©e avec d’autres formes artistiques (musique, théâtre d’objets et de figure, arts circassiens, etc…) Avec ce travail de thĆØse, je me propose d’analyser ce genre de théâtre en suivant deux pistes de travail distinctes mais complĆ©mentaires. Ma premiĆØre piste de rĆ©flexion vise Ć  analyser le dĆ©veloppement de ce genre de théâtre de sa naissance Ć  nos jours pour en dĆ©crypter les pistes Ć©volutives, les changements esthĆ©tiques et de contenu et pour comprendre quels sont les hĆ©ritages thĆ©oriques et techniques auxquels ce courant s’inspire. Le but de cette analyse sera celui de combler un vide existant aujourd’hui dans la littĆ©rature scientifique qui ne s’est consacrĆ© que partiellement au théâtre de narration italien. La deuxiĆØme piste de rĆ©flexion, par contre, s’interrogera sur la figure du conteur et sa raison d’être dans la sociĆ©tĆ© italienne contemporaine. La diffusion croissante de cette forme de théâtre montre un engouement de plus en plus important envers la figure du conteur, qui doit ĆŖtre Ć©tudiĆ© et expliquĆ©. Pour cette raison, partant des Ć©crits de Barthes et Foucault, thĆ©orisant la disparition progressive du statut d’auteur depuis les annĆ©es ’60, je vais me demander si le conteur italien contemporain ne comblerait pas ce vide aujourd’hui. Ce travail s’inspirera d’une enquĆŖte de terrain multisite, menĆ©e en Italie de 2011 Ć  2014 et d’une approche analytique multidimensionnel combinant anthropologie de l’art et du théâtre, thĆ©ories théâtrales contemporaines, anthropologie de la formation et ethnographie du processus crĆ©atif en milieu artistique.
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    Les chair(e)s de transmission : apprendre, pratiquer, patrimonialiser : l’horlogerie en Suisse
    SituĆ©e Ć  la croisĆ©e de l’anthropologie des savoirs et des techniques et de l’ethnologie des patrimonialisations, cette thĆØse de doctorat est le fruit d’un travail d’immersion de quatre annĆ©es dans le monde de l’horlogerie suisse. J’y ai Ć©tudiĆ© les dynamiques de transmission et de patrimonialisation des compĆ©tences en rĆ©alisant trois-cent entretiens avec des acteurs de la branche, des consultations de fonds documentaires ainsi que des observations au sein d’écoles techniques, d’ateliers, d’usines et lors d’évĆ©nements (salons professionnels, visites d’entreprises, journĆ©es d’étude, grands prix, journĆ©es du patrimoine). Ces enquĆŖtes de terrain m’ont permis d’explorer les maniĆØres dont le mĆ©tier d’horloger Ć©tait exercĆ© et vĆ©cu au sein de diffĆ©rents groupes et organisations de la branche. En me focalisant sur les formes incorporĆ©es de connaissance, j’ai dĆ©crit de quelles faƧons les praticiens, entourĆ©s d’un nombre important d’artefacts, Ć©taient engagĆ©s dans l’apprentissage et la pratique quotidienne de la profession mais Ć©galement investis dans la mise en valeur de l’horlogerie, de ses produits, de ses acteurs, de ses territoires. Au cours des recherches, il est Ć©galement apparu que le patrimoine et la transmission du savoir-faire Ć©taient aujourd’hui des motifs rĆ©currents dans les discours et les activitĆ©s promotionnels de trĆØs nombreux collectifs (marques, organismes de tourisme, mĆ©dias, institutions musĆ©ales, collectivitĆ©s territoriales, etc.). ParallĆØlement, nombreux sont les horlogers qui, malgrĆ© cette prolifĆ©ration patrimoniale, s’inquiĆØtent de la passation de leur mĆ©tier et affirment que ce dernier est en train de se perdre. L’objectif de cette thĆØse est donc de problĆ©matiser les rapports qu’entretiennent la transmission et la patrimonialisation. A rebours de la conception habituelle – relayĆ©e par un grand nombre d’anthropologues et de spĆ©cialistes du patrimoine – selon laquelle ces deux opĆ©rations seraient intimement liĆ©es, certains horlogers considĆØrent que les savoirs de mĆ©tier et les techniques corporelles y affĆ©rant sont dĆ©sormais en danger non pas malgrĆ© mais en vertu de l’essor plĆ©thorique des pratiques patrimoniales. Ces formes de valorisation sont ainsi perƧues de maniĆØre ambivalente et apparaissent comme ce qui favorise l’oubli de ce qu’elles prĆ©tendent pourtant pĆ©renniser. En posant un regard sur l’actualitĆ© et l’histoire rĆ©cente de l’horlogerie helvĆ©tique, le prĆ©sent ouvrage est une invitation Ć  comprendre ce qui a progressivement faƧonnĆ© un tel Ć©tat de fait.
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    Radiologies camerounaises : approche anthropotechnologique du travail dans deux services d’imagerie mĆ©dicale au Cameroun
    (2014-09-16)
    Mabillard, Nicolas
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    Ce mĆ©moire de Master en anthropotechnologie soutenu Ć  l’Institut d’ethnologie de l’UniversitĆ© de NeuchĆ¢tel rĆ©sulte d’un travail de terrain de six mois passĆ©s Ć  BangangtĆ© et Ć  YaoundĆ© au Cameroun. Il se base sur l’observation directe du travail d’équipes de technicien-nes en imagerie mĆ©dicale dans deux hĆ“pitaux. Les deux structures mĆ©dicales ont Ć©tĆ© choisies pour leur capacitĆ© Ć  reprĆ©senter un Ć©ventail pertinent de maniĆØres de travailler dans le pays. Il ressort de l’analyse des donnĆ©es tirĆ©es de l’enquĆŖte de terrain que l’efficacitĆ© radiographique dans ces deux structures hospitaliĆØres passe par cinq paliers de traduction, au sens de Callon, particuliĆØrement importants et composant le travail minimal de tout-e technicien-ne. Les cinq Ć©tapes – patient Ć  accueillir, patient Ć  positionner, patient Ć  radiographier, dĆ©veloppement du clichĆ© et patient-Ć©lĆ©ment du ratio mensuel entre films utilisĆ©s et films nĆ©cessaires – sont parcourues d’un faisceau de coping strategies mises en œuvre par expĆ©rience de l’environnement de travail. Certaines de ces astuces sont obligatoires et font tacitement partie de ce que le poste requiert des utilisateurs/trices, elles permettent aux services d’imagerie mĆ©dicale observĆ©s de se maintenir en marche. D’autres viennent se greffer sur les pratiques usuelles et accĆ©lĆ©rer la vitesse de travail. En dehors de l’hĆ“pital, les clichĆ©s radiographiques trouvent une utilitĆ© chez des tradipraticiens, des mbembela : certains se spĆ©cialisent dans le traitement des fractures. Ces praticiens initiĆ©s Ć  leur savoir font partie du marchĆ© thĆ©rapeutique camerounais dans lequel les malades doivent trouver un chemin Ć  l’aide de leurs proches, des connaissances familiales ou de voisinage et de leurs reprĆ©sentations de la mĆ©decine conventionnelle. Ils et elles ne se limitent pas Ć  l’hĆ“pital sur leur parcours thĆ©rapeutique et placent plusieurs plans en concurrence selon leurs besoins et leurs possibilitĆ©s d’action.
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    Les bâtisseurs de l'impermanence: de la terre ocre aux parois de bambou : articulation des savoir-faire autour de l'élaboration d'une maison temporaire en RDP Lao
    (2014)
    Jousset, Amanda
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    L'habitation en Asie du Sud-Est, de par la variété de ses bâtiments, a été étudiée par de nombreux chercheurs et chercheuses. Toutefois, souvent, l'habitation est étudiée sous un angle qui considère cet artefact comme étant le produit de savoir-faire et d'un mode de pensée traditionnels. Or, les savoir-faire sont plus que des actes issus de la tradition et voir un artefact tel que la maison comme étant le produit uniquement de savoir-faire qui ont été transmis d'une génération à l'autre ne suffit pas à comprendre la complexité de la chaîne opératoire et la manière dont elle se met en place étape par étape. En effet, cette chaîne opératoire est une articulation non seulement de plusieurs savoir- faire autour d'une action collective, mais aussi de toutes les relations sociales et autres influences qui dépassent le cadre de l'action et du village. Comment alors parler des savoir-faire ? Comment des gestes qui semblent héréditaires et particuliers à un groupe peuvent-ils se transmettre ? En voulant montrer comment l'allure soi-disant traditionnelle des habitations lao n'est en fait qu'un aspect réduit de la maison, cet article veut montrer comment les dynamiques sociales, les influences économiques et le cadre politique des dernières années participent à donner à la maison la forme et la fonction qu'elle peut avoir aujourd'hui, notamment par l'accès à différents marchés et par un accès réglementé à la terre. Pour ce faire, je me penche ici sur le savoir-faire en le considérant comme un lien entre l'individu et l'environnement qui l'entoure, lui permettant ainsi d'y agir en maîtrisant les mouvements de son corps et en orientant les perceptions que peuvent recevoir ses sens. Au lieu d'incorporer une connaissance, l'acteur en comprend la finesse et la complexité suivant sa propre expérience du monde et les savoirs qu'il en a retirés, comprend les logiques des gestes d'abord par la maîtrise de son propre corps. Il est alors guidé par des tuteurs plus expérimentés. En outre, la construction de la maison est un moment particulier, car elle demande la réunion de plusieurs personnes, jeunes et moins jeunes, qui doivent alors s'organiser pour pouvoir réaliser une action, en faisant notamment appel à des réseaux d'entraide qui existent parmi la population villageoise. Ce travail, en se penchant sur l'élaboration d'une maison temporaire qui doit être construite rapidement vise à mettre en évidence une des faces de la complexité de la transmission de savoir-faire dans un processus non pas passif et répétitif, mais bel et bien actif et créatif.
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    DomesTICation: ethnographie d'un travail de conception technique pour le maintien Ć  domicile
    (2014)
    Bertini, Laura
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    Mantovani, Giuseppe
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    Vinck, Dominique
    Mes recherches portent sur la conception et la mise Ć  l’épreuve d’un bouquet technologique Ć  destination de personnes Ć¢gĆ©es ou handicapĆ©es. Par la problĆ©matisation des catĆ©gories et des reprĆ©sentations associĆ©es Ć  la vieillesse, je vais analyser le dĆ©calage entre usages prescrits par les concepteurs des technologies et usages observĆ©s auprĆØs des usagers. Par une approche anthropotechnologique, je vais tenter de mettre en lumiĆØre la dimension culturelle inscrite et vĆ©hiculĆ©e par tout objet technique en situation d’usage. Au cœur de mes recherches se trouve la comprĆ©hension des dynamiques de coordination d’une Ć©quipe interdisciplinaire et le dĆ©veloppement de connaissances par les pratiques de travail ordinaire observĆ©es pendant le projet. Les choix techniques vont alors ĆŖtre apprĆ©hendĆ©s de faƧon symĆ©trique, permettant, par un Ć©clairage en retour, d’informer d’autres projets dans le domaine des technologies domotiques pour le maintien Ć  domicile, qui pourraient se confronter Ć  des controverses similaires
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    Forgerons de la rƩgion de Korhogo (CƓte d'Ivoire): essai en anthropologie des techniques
    (2012)
    Duc, Philippe,
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    Le milieu de la forge connaĆ®t actuellement de grands changements dans les campagnes du nord de la CĆ“te d’Ivoire. Ceci est dĆ» Ć  l’arrivĆ©e de nouvelles techniques de forges, mais aussi au fer de rĆ©cupĆ©ration qui est utilisĆ© comme matiĆØre premiĆØre par les forgerons. Ce fer, issu de rebuts de diffĆ©rentes industries, a remplacĆ© celui issu de la mĆ©tallurgie ancienne du fer pratiquĆ©e encore par quelques forgerons-mĆ©tallurgistes Ć  la fin du XXĆØme siĆØcle. Si la matiĆØre premiĆØre a changĆ©, les procĆ©dĆ©s techniques se sont eux aussi adaptĆ©s. Aujourd’hui, l’utilisation de burins en aciers et de postes Ć  souder est d’usage courant. Toutefois, bien que les matĆ©riaux et les techniques ont changĆ©, on peut observer la permanence de certains outils aratoires. C’est en observant la fabrication de quelques outils aratoires couramment utilisĆ©s : houe, hache, couteau, qu’il est possible de se faire une idĆ©e des nouvelles mĆ©thodes employĆ©es par les forgerons. Ɖtant conscient du fait que leur activitĆ© est sujette aux changements, et ce particuliĆØrement en lien avec les milieux agricoles, les forgerons locaux adaptent leur offre. C’est en produisant des charrues et d’autres engins mĆ©caniques simples pour l’agriculture que certains forgerons restent compĆ©titifs. L’activitĆ© des forgerons dĆ©pend de celle de l’agriculture. Si les outils utilisĆ©s pour l’agriculture changent, le travail des forgerons se trouve lui aussi modifiĆ©. MĆŖme si la forge est aussi un lieu important au niveau symbolique, les pressions Ć©conomiques et dĆ©mographiques obligent les forgerons Ć  accroĆ®tre leur offre de produits. Leurs savoir-faire se trouvent Ć©vincĆ©s par les complexes de forges des milieux urbains qui profitent de la prĆ©sence du fer de rĆ©cupĆ©ration pour produire toutes sortes d’outils domestiques. Ce sont les forgerons des villes qui imaginent des objets qui sont vendus et copiĆ©s dans les villages environnants. Certains outils aratoires ont conservĆ© leurs formes traditionnelles bien que les matĆ©riaux dont ils sont issus aient changĆ©s. Aujourd’hui, les outils comme les haches, pioches, houes, couteaux, etc. sont produits Ć  base d’acier de rĆ©cupĆ©ration. Ceci en fait des outils efficaces, mais les forgerons sont dĆ©pendants des stocks de fer de rĆ©cupĆ©ration vendus par de petits entrepreneurs, gĆ©rants de casses, garagistes etc. pour pouvoir accomplir leur travail. Par ailleurs, les forgerons utilisent encore d’anciens outils de travail qui ne sont pas toujours adaptĆ©s aux travaux sur de l’acier industriel. Ainsi, la crĆ©ation de nouveaux objets est liĆ©e Ć  l’invention/adaptation de nouveaux outils de travail. Actuellement, peu d’outils aratoires utilisĆ©s par les paysans locaux sont issus d’industries Ć©trangĆØres, il n’y a donc pas de grande concurrence. Ceci pourrait changer, car la fabrication Ć  grande Ć©chelle de certains types d’outils aratoires est possible. Il existe donc des incertitudes quant Ć  l’avenir de la profession., The environment of the forge is changing in the countryside of the north of the Republic of the CĆ“te d'Ivoire. The arrival of new forging technologies and of recycled iron and steel, used as raw material, have changed the way blacksmiths work. This recycled iron and steel, from all sorts of industries, replaces the iron from traditional smelting, which was still produced in the late twentieth century. The change of raw material has necessitated new forging techniques. Today, blacksmiths use steel chisels and welding stations for their everyday work. Although raw materials and techniques change, it is possible to observe that some of the traditional farmers' tools remain. It is possible, when observing the creation of some common farmers' tools, such as the hoe, axe and knife, to get an impression of the methods commonly used by blacksmiths. To stay in business, blacksmiths must adapt their services to the needs of farmers and craftsmen. Some stay competitive by forging ploughs and other non-complex mechanical machines. The activity of the blacksmiths is closely linked to agriculture. If the tools used by farmers change, the work of the blacksmith must change in consequence. Even if the forge is an important place at a symbolic level, the economic and demographic pressures force blacksmiths to increase their service offering to include all sorts of tools in common use. Their abilities tend to be superseded by urban forges, which are able to make use of the proximity of recycled material available in the main towns. The urban blacksmiths create new tools, which are sold and copied in the surroundings villages. Although the starting material has changed, lots of farmers' tools conserve their traditional forms. Today, tools such as axes, pickaxes, hoes, knives, etc. are produced using recycled steel. These tools are effective but the blacksmiths depend on a constant supply of recycled material to carry out their work. This recycled material is only available for sale from small entrepreneurs, junkyard managers and garage owners. Blacksmiths still use old forging tools, which are not always adapted for forging steel. So the creation of new objects is linked to invention and adaptation of new working tools. Today only a few tools used by local farmers come from foreign industry; there is no economic competition. This could change, because the large scale manufacture of certain farmers' tools is possible. The future of the profession of blacksmith is therefore uncertain.
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    Cheminements en pays baga sitem: coopĆ©rations rizicoles et activitĆ©s rituelles dans l’apprĆ©hension d'une communautĆ© villageoise du littoral guinĆ©en
    Ce mĆ©moire dĆ©coule d’une Ć©tude ethnographique d’une durĆ©e de six mois dans un village baga sitem du littoral guinĆ©en (GuinĆ©e). Elle a Ć©tĆ© effectuĆ©e dans le cadre d’un projet de recherche, l’Observatoire de la GuinĆ©e Maritime, dont la thĆ©matique gĆ©nĆ©rale Ć©tait la maĆ®trise locale de l’environnement et le dĆ©veloppement durable. Ce travail s’insĆØre dans le champ disciplinaire de l’anthropologie des techniques, et indirectement de l’anthropotechnologie. J’ai apprĆ©hendĆ© un contexte socioculturel et les rĆ©seaux qui l’animent Ć  travers un suivi des formes de coopĆ©rations prĆ©sentes dans le cadre de la riziculture. L’action collective se dĆ©roule toujours dans un contexte organisĆ© : reprĆ©sentations et connaissances partagĆ©es, normes et rĆØgles communes orientent l’activitĆ© des individus ainsi que sa dimension collective. En ce sens, l’organisation sociale du travail permet de rĆ©vĆ©ler, Ć  travers une mise en acte, des rapports sociaux prĆ©existant ainsi que la nĆ©gociation de ces derniers. Autour des collectifs rizicoles s’articulent des processus techniques, des relations de parentĆ©, d’autoritĆ© et de genre, des rapports Ć  un territoire et des enjeux personnels et collectifs propres Ć  cette sociĆ©tĆ©. La dĆ©marche mĆ©thodologique cherche Ć  suivre les rĆ©alitĆ©s vĆ©cues et particuliĆØres des membres d’un village baga sitem du littoral guinĆ©en, de maniĆØre Ć  dĆ©gager des dynamiques sociales en contexte et en situation. Au terme de ce travail, je reviens sur la mĆ©thode employĆ©e et ses apports, car elle propose des pistes de lecture pour une anthropologie centrĆ©e sur les dynamiques sociales, sans fracture entre diffĆ©rents domaines du rĆ©el, par exemple, le technique et le religieux.
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    Mo-tiim et nasara-tiim: recours et reprƩsentations thƩrapeutiques des patients et soignants dans une situation de pluralisme mƩdical : le cas de Ouahigouya, Burkina Faso
    (2009)
    Ferroni, Sonia
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    Cette Ć©tude en anthropologie mĆ©dicale a Ć©tĆ© menĆ©e dans le contexte de pluralisme mĆ©dical de la zone de Ouahigouya, dans le nord du Burkina Faso. Les deux principales Ā« mĆ©decines Ā» qui s’y cĆ“toient sont dites Ā« traditionnelle Ā» et Ā« moderne Ā», notions auxquelles sont prĆ©fĆ©rĆ©es ici celles de thĆ©rapeutiques locales et de biomĆ©decine. De nombreux acteurs y interagissent: les malades et leurs proches, les soignants, les organismes privĆ©s et les institutions Ć©tatiques. C’est la maniĆØre dont ces divers acteurs mobilisent et se reprĆ©sentent les thĆ©rapeutiques locales et la biomĆ©decine qui fait l’objet de ce mĆ©moire. Dans les premiers chapitres, principalement thĆ©oriques, je prĆ©sente le contexte et les motivations qui sous-tendent cette recherche et formule la problĆ©matique, avant de proposer une rĆ©flexion sur les concepts employĆ©s. Une attention particuliĆØre est accordĆ©e aux thĆ©rapeutiques locales. Viennent ensuite certaines considĆ©rations mĆ©thodologiques, suivies d’un bref historique du systĆØme de soins au Burkina Faso et de l’évolution des politiques Ć©laborĆ©es par le MinistĆØre de la SantĆ© burkinabĆ©. Finalement, je dĆ©cris briĆØvement les diffĆ©rentes ressources actuellement disponibles dans l’aire sanitaire de Ouahigouya. Les chapitres suivants traitent des pratiques et reprĆ©sentations. Dans un premier temps sont abordĆ©es celles des utilisateurs du Ā« systĆØme de santĆ© pluriel Ā». L’étude des itinĆ©raires thĆ©rapeutiques permet de dĆ©gager diffĆ©rentes stratĆ©gies adoptĆ©es dans leur quĆŖte de guĆ©rison (recours divers, processus de dĆ©cision). Dans un deuxiĆØme temps, la parole est donnĆ©e aux soignants locaux et biomĆ©dicaux. Je considĆØre leurs reprĆ©sentations mutuelles, ainsi que leur apprĆ©ciation des dĆ©marches Ć©tatiques en vue d’une collaboration officielle. L’exemple de l’instauration d’un systĆØme de rĆ©fĆ©rence rĆ©ciproque permet d’illustrer les enjeux et les diffĆ©rentes prises de position des thĆ©rapeutes locaux et du personnel biomĆ©dical. Enfin, je reprends en conclusion les points centraux de la recherche et propose certaines pistes de rĆ©flexion concernant les points forts et les faiblesses des mesures de reconnaissance et de collaboration.
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    MƩtadonnƩes seulement
    La mise Ơ l'Ʃpreuve. La circulation des connaissances scientifiques en questions.
    (Paris: Editions Quae, 2007) ;
    Albaladejo, Christophe
    ;
    Salembier, Pascal
    ;
    Magda, DaniĆØle