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Ynys Enlli: ce qui se veut, ce qui se dit, ce qui est montré : construction d'un lieu à des fins de transmission de valeurs
Auteur(s)
Bjertnes, Virginia
Date de parution
2006
Résumé
Bardsey est une petite île se situant au bout de la péninsule Llyn au nord ouest du Pays de Galles. Les habitants y sont peu nombreux, sept précisément, répartis en deux familles. Bien que petite et peu habitée, l’île attire néanmoins un certain nombre de touristes au cours des mois d’été. Propriété d’un Trust composé principalement de personnes ayant une connexion familiale à l’île ainsi que “d’amoureux du lieu”, Bardsey est construite comme un lieu qui se vit selon certains standards. Les buts du Trust propriétaire de l’île sont, entre autres, de promouvoir une vision écologique, Bardsey étant une réserve naturelle pour oiseaux, ainsi qu’un certain idéal de mode de vie. En effet, la vie sur l’île est supposée être proche du mode de vie “traditionnel” gallois: c’est-à-dire rurale et communautaire. L’idée est de vivre comme au 18ème siècle, ainsi, l’électricité et le téléphone sont bannis. Historiquement, Bardsey, ou Ynys Enlli en Gallois, est un lieu entouré par un vaste nombre d’histoires et de mythes. A ce jour, il n’existe pas d’historique de cette île. Ceci permet à chacun de chercher les significations, les racines qui lui conviennent pour définir ce lieu. L’aspect écrit le plus répandu et le plus connu est celui religieux. En effet, au Moyen-âge, l’île était un lieu de pèlerinage prisé et un monastère relativement important s’y trouvait. Aujourd’hui, l’aspect religieux reste important, beaucoup de personnes continuant à s’y rendre en retraite. Toutefois, l’île peut aussi être liée aux mythes arthuriens ou encore à Merlin. Néanmoins, la majorité des personnes se rendant sur l’île en vacances sont à la recherche d’autre chose. Certains y vont pour observer les oiseaux et d’autres pour s’éloigner de l’excitation de la ville. Ils reconnectent avec le passé, avec une identité qu’ils peuvent retrouver là-bas grâce à l’isolation du lieu. L’accès à l’île est en effet limité par la mer qui peut être extrêmement dangereuse, coupant ainsi l’île du reste du monde pour des périodes de temps parfois assez longues. Ce lieu est de plus construit pour être authentique. Chaque détail compte, même les toilettes qui sont les exactes répliques de celles du 18ème siècle. Ainsi, les gens y vivent pour le temps de quelques semaines, durée de leurs vacances, dans un passé idéal où l’on passe son temps à faire du pain et des yogourts en vivant une vie communautaire et de partage. La forme de l’île est assez importante: la montagne coupant la vue depuis la terre ferme et entretenant ainsi un certain niveau de mystère. Personne ne sait ce qui s’y passe. L’île est donc utilisée pour transmettre des valeurs perçues comme issues du passé. Elles servent de réponses aux exigences de la vie moderne : la vie en communauté et amitié, loin de la folie citadine et en harmonie avec la nature. C’est une recherche de racines qui promeut un lien au passé, aux traditions et à une vie plus authentique. Toutefois, par la préservation de l’héritage, comme on peut le comprendre pour ce lieu, ce n’est pas le passé qui est visé mais plutôt le futur : donner un sens au présent en créant une continuité avec le passé afin de pouvoir le transmettre aux générations à venir. La construction de ce lieu peut donc être comprise dans une plus large mesure comme faisant partie de l’éveil ethnique au Pays de Galles: la promotion de la culture et de l’identité galloise, la recherche de racines.
Notes
Mémoire de diplôme universitaire : Université de Neuchâtel, 2006
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Type de publication
master thesis
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