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Behördlich kategorisiert, verwaltet und platziert. Fremdplatzierungsprozesse in den Kantonen Bern und Tessin, 1960 bis 1980
Date de parution
2023-11-06
Nombre de page
279
Mots-clés
- Placements extrafamiliaux
- intersectionnalité
- famille
- État
- relations de pouvoir
- pratiques gouvernementales
- soin et contrôle
- Suisse
- analyse qualitative
- Fremdplatzierungen
- Intersektionalität
- Familie
- Staat
- Machtverhältnisse
- Regierungspraktiken
- Hilfe und Kontrolle
- Schweiz
- qualitative Analyse
- Child placements
- intersectionality
- family
- state
- power relations
- government practices
- care and control
- Switzerland
- qualitative analysis
Placements extrafamil...
intersectionnalité
famille
État
relations de pouvoir
pratiques gouvernemen...
soin et contrôle
Suisse
analyse qualitative
Fremdplatzierungen
Intersektionalität
Familie
Staat
Machtverhältnisse
Regierungspraktiken
Hilfe und Kontrolle
Schweiz
qualitative Analyse
Child placements
intersectionality
family
state
power relations
government practices
care and control
Switzerland
qualitative analysis
Résumé
Cette thèse se concentre sur la manière dont l'État suisse a géré et gouverné les familles, les parents et leurs enfants à travers la mesure du placement. Elle reconstruit les processus de placement qui ont eu lieu entre 1960 et 1980 dans les cantons de Berne et du Tessin. Une analyse qualitative de 170 processus de placement met en lumière les nuances et les ambivalences des interventions de l'État dans les familles. L'étude, conçue selon une perspective multiple, combine des recherches dans les archives avec des entretiens avec des personnes qui ont été placées dans une institution ou dans une famille d'accueil durant leur enfance et leur adolescence. La triangulation de ces différentes méthodes révèle que ces processus de placement étaient complexes et multidimensionnels.
J'aborde la question de l'administration et du gouvernement des familles par l'État selon trois axes. Le premier axe reconstruit les processus de décision en vue d'un placement. En partant d'une perspective d'anthropologie de l'État, qui conçoit « l'État » en termes de pratiques, les décisions de placement peuvent être comprises selon quatre pratiques : Signaler, évaluer, enforcer et contester. Cela montre comment les décisions de placement étaient ancrées dans la société et en découlaient.
Le deuxième axe examine les processus de catégorisation qui ont été à l'œuvre dans les placements extrafamiliaux. Il révèle la construction intersectionnelle de « l'ascendance » familiale, qui s'effectue à travers différentes catégorisations entrecroisées. Les catégorisations naturalisantes et essentialisantes ont eu un impact particulièrement important dans les placements. L'évaluation des jeunes femmes qui ont eu une relation avec des « Italiens » montre comment les frontières de la nation ont été négociées dans le contexte des discours sur la « surpopulation étrangère » et à travers des interventions dans les familles.
Le troisième axe est centré sur le croisement des régimes de migration et de placement. La construction de « l’ascendance » familiale ainsi que la nationalité en tant que catégorie d'attribution centrale jouent un rôle particulier à cette interface. Le long des négociations intersectionnelles sur la vulnérabilité, la Deservingness et la « bonne » parentalité, des frontières ont été dessinées entre « nous » et « eux » dans les processus de placement. Les enfants et les parents concernés pouvaient être expulsés. Les enfants sans nationalité suisse qui ont grandi dans des familles d'accueil et des foyers suisses pouvaient cependant aussi être naturalisés.
L'examen de ces trois axes révèle que l'intérêt croissant pour la croissance des enfants s'est traduit de différentes manières dans les processus de placement des années 1960 et 1970. Cela reflète les rapports de force sociaux dominants et la manière dont ils ont été négociés et reproduits à travers le gouvernement des familles.
J'aborde la question de l'administration et du gouvernement des familles par l'État selon trois axes. Le premier axe reconstruit les processus de décision en vue d'un placement. En partant d'une perspective d'anthropologie de l'État, qui conçoit « l'État » en termes de pratiques, les décisions de placement peuvent être comprises selon quatre pratiques : Signaler, évaluer, enforcer et contester. Cela montre comment les décisions de placement étaient ancrées dans la société et en découlaient.
Le deuxième axe examine les processus de catégorisation qui ont été à l'œuvre dans les placements extrafamiliaux. Il révèle la construction intersectionnelle de « l'ascendance » familiale, qui s'effectue à travers différentes catégorisations entrecroisées. Les catégorisations naturalisantes et essentialisantes ont eu un impact particulièrement important dans les placements. L'évaluation des jeunes femmes qui ont eu une relation avec des « Italiens » montre comment les frontières de la nation ont été négociées dans le contexte des discours sur la « surpopulation étrangère » et à travers des interventions dans les familles.
Le troisième axe est centré sur le croisement des régimes de migration et de placement. La construction de « l’ascendance » familiale ainsi que la nationalité en tant que catégorie d'attribution centrale jouent un rôle particulier à cette interface. Le long des négociations intersectionnelles sur la vulnérabilité, la Deservingness et la « bonne » parentalité, des frontières ont été dessinées entre « nous » et « eux » dans les processus de placement. Les enfants et les parents concernés pouvaient être expulsés. Les enfants sans nationalité suisse qui ont grandi dans des familles d'accueil et des foyers suisses pouvaient cependant aussi être naturalisés.
L'examen de ces trois axes révèle que l'intérêt croissant pour la croissance des enfants s'est traduit de différentes manières dans les processus de placement des années 1960 et 1970. Cela reflète les rapports de force sociaux dominants et la manière dont ils ont été négociés et reproduits à travers le gouvernement des familles.
Diese Arbeit widmet sich der Frage, wie der Schweizer Staat anhand der Massnahme der Fremdplatzierung Familien, Eltern und ihre Kinder verwaltete und regierte. Im Zentrum steht die Rekonstruktion von Fremdplatzierungsprozessen, die sich zwischen 1960 und 1980 in den Kantonen Bern und Tessin ereigneten. Anhand einer qualitativen Analyse von 170 Fremdplatzierungsprozessen werden die Nuancen und Ambivalenzen staatlicher Eingriffe in Familien beleuchtet. Die multiperspektivisch konzipierte Untersuchung kombiniert Archivrecherchen mit Einblicken aus Interviews mit Menschen, die in ihrer Kindheit und Jugend in ein Heim oder in eine Pflegefamilie platziert wurden. Die Triangulation dieser unterschiedlichen Methoden offenbart, wie komplex und vielschichtig Fremdplatzierungs-prozesse waren.
Die Frage der staatlichen Verwaltung und Regierung von Familien bearbeite ich entlang von drei Schwerpunkten. Der erste Schwerpunkt rekonstruiert die Entscheidungsprozesse hin zu einer Fremdplatzierung. Ausgehend von einer staatsanthropologischen Perspektive, die «den Staat» im Sinne von Praktiken begreift, lassen sich Fremdplatzierungsentscheide entlang von vier Praktiken verstehen: Melden, Abklären, Durchsetzen und Anfechten. Darin wird deutlich, wie die Entscheide zur Fremdplatzierung in der Gesellschaft fest verankert waren und aus ihr hervorgingen.
Der zweite Schwerpunkt untersucht die Kategorisierungsprozesse, die in Fremdplatzierungen wirksam wurden. Dabei wird die intersektionale Konstruktion familiärer «Abstammung» offenbar, die über verschiedene, sich verschränkende Kategorisierungen wirksam wurde. Naturalisierende und essentialisierende Kategorisierungen wirkten sich in Fremdplatzierungen besonders einschneidend aus. Die Beurteilung junger Frauen, die eine Beziehung mit «Italienern» eingingen, verdeutlicht, wie vor dem Hintergrund der Überfremdungsdiskurse und anhand von Eingriffen in Familien die Grenzen der Nation ausgehandelt wurden.
Im dritten Schwerpunkt steht die Verschränkung des Migrations- mit dem Fremdplatzierungs-regime im Zentrum. Die Konstruktion der familiären «Abstammung» sowie Nationalität als zentrale Allokationskategorie spielen an dieser Schnittstelle eine besondere Rolle. Entlang intersektionaler Aushandlungen von Vulnerabilität, Deservingness und «guter» Elternschaft wurden in Fremdplatzierungsprozessen Grenzen zwischen «uns» und «ihnen» gezogen. Betroffene Kinder und Eltern konnten abgeschoben werden. Kinder ohne Schweizer Staatsangehörigkeit, die in Schweizer Pflegefamilien und Heimen aufwuchsen, konnten aber auch eingebürgert werden.
Die Auseinandersetzung mit diesen drei Schwerpunkte offenbart, dass sich das steigende Interesse am Aufwachsen von Kindern in Fremdplatzierungsprozessen der 1960er- und 1970er-Jahre auf unterschiedliche Arten und Weisen niederschlug. Darin spiegeln sich die herrschenden gesellschaftlichen Machtverhältnisse und wie diese anhand der Regierung von und durch Familien ausgehandelt und reproduziert wurden.
Die Frage der staatlichen Verwaltung und Regierung von Familien bearbeite ich entlang von drei Schwerpunkten. Der erste Schwerpunkt rekonstruiert die Entscheidungsprozesse hin zu einer Fremdplatzierung. Ausgehend von einer staatsanthropologischen Perspektive, die «den Staat» im Sinne von Praktiken begreift, lassen sich Fremdplatzierungsentscheide entlang von vier Praktiken verstehen: Melden, Abklären, Durchsetzen und Anfechten. Darin wird deutlich, wie die Entscheide zur Fremdplatzierung in der Gesellschaft fest verankert waren und aus ihr hervorgingen.
Der zweite Schwerpunkt untersucht die Kategorisierungsprozesse, die in Fremdplatzierungen wirksam wurden. Dabei wird die intersektionale Konstruktion familiärer «Abstammung» offenbar, die über verschiedene, sich verschränkende Kategorisierungen wirksam wurde. Naturalisierende und essentialisierende Kategorisierungen wirkten sich in Fremdplatzierungen besonders einschneidend aus. Die Beurteilung junger Frauen, die eine Beziehung mit «Italienern» eingingen, verdeutlicht, wie vor dem Hintergrund der Überfremdungsdiskurse und anhand von Eingriffen in Familien die Grenzen der Nation ausgehandelt wurden.
Im dritten Schwerpunkt steht die Verschränkung des Migrations- mit dem Fremdplatzierungs-regime im Zentrum. Die Konstruktion der familiären «Abstammung» sowie Nationalität als zentrale Allokationskategorie spielen an dieser Schnittstelle eine besondere Rolle. Entlang intersektionaler Aushandlungen von Vulnerabilität, Deservingness und «guter» Elternschaft wurden in Fremdplatzierungsprozessen Grenzen zwischen «uns» und «ihnen» gezogen. Betroffene Kinder und Eltern konnten abgeschoben werden. Kinder ohne Schweizer Staatsangehörigkeit, die in Schweizer Pflegefamilien und Heimen aufwuchsen, konnten aber auch eingebürgert werden.
Die Auseinandersetzung mit diesen drei Schwerpunkte offenbart, dass sich das steigende Interesse am Aufwachsen von Kindern in Fremdplatzierungsprozessen der 1960er- und 1970er-Jahre auf unterschiedliche Arten und Weisen niederschlug. Darin spiegeln sich die herrschenden gesellschaftlichen Machtverhältnisse und wie diese anhand der Regierung von und durch Familien ausgehandelt und reproduziert wurden.
This thesis focuses on the question of how the Swiss state administered and governed families, parents, and their children through the measure of child placement. It reconstructs child placement processes that occurred between 1960 and 1980 in the cantons of Bern and Ticino. Based on a qualitative analysis of 170 placement processes, the nuances, and ambivalences of state intervention in families are explored. The multi-perspective study combines archival research with insights from interviews with persons who were placed in a home or foster family during their childhood and adolescence. The triangulation of these different methods and data reveals how complex and multi-layered placement processes were.
I address the question of state administration and government of families along three focal points. The first focus reconstructs the decision-making processes towards a placement. Mobilising a state anthropological perspective that understands “the state” in terms of practices, child placement decisions can be understood in terms of four practices: Reporting, assessing, enforcing, and contesting. The analysis of these practices reveals how the decisions on child placements were firmly anchored in society and emerged from it.
The second focus examines the categorisation processes that became effective in placements. This exposes the intersectional construction of family “descent”, which became effective through various intersecting categorisations. Naturalising and essentialising categorisations had a particularly drastic effect in child placements. The assessment of young women who entered relationships with “Italians” further illustrates how the boundaries of the nation were negotiated against the background of the discourses on “Überfremdung” and through the means of interventions in families.
The third focus is on the entanglement of the migration and placement regime. At their intersection, the construction of family “descent” and nationality as a central allocation category play a crucial role. Along intersectional negotiations of vulnerability, deservingness and “good” parenthood, boundaries were drawn between “us” and “them”. Affected children and parents could be deported. However, non-Swiss children who spent their lives growing up in Swiss foster families and homes could also be naturalised.
The examination of these three focal points reveals that the growing interest in the way children grow up manifested in different ways in placement processes during the 1960s and 1970s. Child placements thus reflect the prevailing social power relations and how these were negotiated and reproduced through the governing of and through families.
I address the question of state administration and government of families along three focal points. The first focus reconstructs the decision-making processes towards a placement. Mobilising a state anthropological perspective that understands “the state” in terms of practices, child placement decisions can be understood in terms of four practices: Reporting, assessing, enforcing, and contesting. The analysis of these practices reveals how the decisions on child placements were firmly anchored in society and emerged from it.
The second focus examines the categorisation processes that became effective in placements. This exposes the intersectional construction of family “descent”, which became effective through various intersecting categorisations. Naturalising and essentialising categorisations had a particularly drastic effect in child placements. The assessment of young women who entered relationships with “Italians” further illustrates how the boundaries of the nation were negotiated against the background of the discourses on “Überfremdung” and through the means of interventions in families.
The third focus is on the entanglement of the migration and placement regime. At their intersection, the construction of family “descent” and nationality as a central allocation category play a crucial role. Along intersectional negotiations of vulnerability, deservingness and “good” parenthood, boundaries were drawn between “us” and “them”. Affected children and parents could be deported. However, non-Swiss children who spent their lives growing up in Swiss foster families and homes could also be naturalised.
The examination of these three focal points reveals that the growing interest in the way children grow up manifested in different ways in placement processes during the 1960s and 1970s. Child placements thus reflect the prevailing social power relations and how these were negotiated and reproduced through the governing of and through families.
Notes
UniNE, FLSH, Laboratoire d'études des processus sociaux LAPS et Centre de droits des migrations CDM, soutenue le 6 novembre 2023
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Type de publication
doctoral thesis