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Quelle innovation politique pour quelle politique d'innovation? De la transition énergétique suisse aux fondements théoriques des politiques de valuation territoriale
Auteur(s)
Editeur(s)
Maison d'édition
Université de Neuchâtel
Date de parution
2017
Mots-clés
Résumé
Le projet dans lequel cette thèse s’inscrivait initialement visait à interroger l’évolution des modèles et des politiques territoriales d’innovation au prisme du tournant énergétique, incarné en Suisse par la politique Cleantech et la Stratégie 2050 de la Confédération. Ce
questionnement a servi de porte d’entrée pour interroger plus largement le rôle des politiques d’innovation dans la transition du régime social, économique et institutionnel actuel, à savoir
leur rôle dans le co-développement de nouvelles visions du futur et de nouveaux programmes stratégiques.
Ce travail de doctorat est constitué de trois articles scientifiques. Ils mobilisent chacun des débats spécifiques de la littérature actuelle pour aborder de manière complémentaire la question des politiques structurelles mises en place après les crises financière, économique
et environnementale de 2008-2009. Un premier article théorique publié dans la revue « Research Policy » en 2017 aborde le tournant dans les politiques « par le haut », à travers l’étude du cas du Masterplan Cleantech et la Stratégie 2050. Le deuxième article, publié dans la revue « Géographie, Economie, Société en 2017, propose un cadre analytique pour saisir « par le bas » les reconfigurations du système énergétique à travers le ré-encastrement de la
production d’énergie photovoltaïque dans le paysage urbain. Un troisième article, à vocation plus exploratoire, soumis en 2017 à la revue « Innovations », inscrit les changements donnés à voir dans les récentes politiques territoriales d’innovation dans une perspective historique. Il propose ainsi un nouveau cadre heuristique pour penser la gouvernance territoriale de la transition.
Du point de vue épistémologique, notre thèse s’inscrit dans une perspective unidisicplinaire (Orléan, 2007). Celle-ci vise la construction d’un cadre conceptuel traversant les frontières entre économie et sociologie pour dégager des fondements communs aux deux disciplines et les reconsidérer. Dans cette optique, la thèse mobilise les travaux sur la « valuation » pour signifier la transition qui s’amorce actuellement et pour aborder théoriquement les processus de création de valeur articulant valeur économique d’un côté, et valeur socio-culturelle et environnementale de l’autre. Ce terme désigne à la fois le processus d’évaluation visant à attribuer une valeur (à un objet, une personne, une pratique ou une situation), le processus de
valorisation consistant à produire de la plus-value, et le processus de formation des valeurs qui irriguent la société (Dewey, 2011 ; Vatin, 2009). La thèse mobilise parallèlement différents concepts tirés des travaux en Economie territoriale pour traiter les problématiques plus
spécifiquement liées aux dynamiques scalaires liées à la diffusion et à l’institutionnalisation des valeurs.
Elle met l’emphase sur le rôle de l’engagement individuel et collectif dans des activités porteuses de sens et met en lumière les activités, les pratiques concrètes situées qui produisent et qui attribuent de la valeur à une situation, un objet, une personne ou une manière de faire. Dans un même mouvement, elle thématise les controverses et les mises en récit associées à ces activités. Ces deux dimensions étant liées dans la structuration des processus de création et de re-création des publics (membres d’une communauté politique qui se sentent
directement et indirectement concernées par une situation problématique), elle permet, in fine, d’expliquer les processus multi-scalaires d’évaluation et de valorisation impliqués dans la création et la diffusion des valeurs liées au tournant espéré.
La thèse ouvre sur une approche pragmatique et institutionnaliste des politiques de développement territorial d’innovation qui, sans renier le rôle des dynamiques de l’économie de marché, permet de ne pas s’en tenir au simple cadrage marchand de l’économique. Elle présente un nouveau cadre épistémologique qui permet de penser de quelle manière les politiques, à travers des apprentissages successifs, participent à l’exploration et à l’identification de solutions que le marché, à lui seul, n’aurait pu créer.
Elle propose le référentiel de valuation pour exprimer différemment et repenser les changements observés dans les discours des politiques et dans l’action publique des politiques d’innovation mises en place depuis 2008-2009. En effet, les politiques publiques des trente dernières années se sont focalisées sur l’accompagnement de la mise en marché de nouvelles solutions par les entreprises. Or, à elle seule, cette logique est incapable de mettre en place des dynamiques de soutien aux buts sociétaux et environnementaux figurant aux
agendas post-crise. Notre travail défend ainsi la nécessité de changer de regard sur le rôle de l’action publique dans les politiques de développement territorial. Il les conçoit comme agents
du co-développement de nouvelles solutions concrètes incarnant les aspirations à un tournant durable.
questionnement a servi de porte d’entrée pour interroger plus largement le rôle des politiques d’innovation dans la transition du régime social, économique et institutionnel actuel, à savoir
leur rôle dans le co-développement de nouvelles visions du futur et de nouveaux programmes stratégiques.
Ce travail de doctorat est constitué de trois articles scientifiques. Ils mobilisent chacun des débats spécifiques de la littérature actuelle pour aborder de manière complémentaire la question des politiques structurelles mises en place après les crises financière, économique
et environnementale de 2008-2009. Un premier article théorique publié dans la revue « Research Policy » en 2017 aborde le tournant dans les politiques « par le haut », à travers l’étude du cas du Masterplan Cleantech et la Stratégie 2050. Le deuxième article, publié dans la revue « Géographie, Economie, Société en 2017, propose un cadre analytique pour saisir « par le bas » les reconfigurations du système énergétique à travers le ré-encastrement de la
production d’énergie photovoltaïque dans le paysage urbain. Un troisième article, à vocation plus exploratoire, soumis en 2017 à la revue « Innovations », inscrit les changements donnés à voir dans les récentes politiques territoriales d’innovation dans une perspective historique. Il propose ainsi un nouveau cadre heuristique pour penser la gouvernance territoriale de la transition.
Du point de vue épistémologique, notre thèse s’inscrit dans une perspective unidisicplinaire (Orléan, 2007). Celle-ci vise la construction d’un cadre conceptuel traversant les frontières entre économie et sociologie pour dégager des fondements communs aux deux disciplines et les reconsidérer. Dans cette optique, la thèse mobilise les travaux sur la « valuation » pour signifier la transition qui s’amorce actuellement et pour aborder théoriquement les processus de création de valeur articulant valeur économique d’un côté, et valeur socio-culturelle et environnementale de l’autre. Ce terme désigne à la fois le processus d’évaluation visant à attribuer une valeur (à un objet, une personne, une pratique ou une situation), le processus de
valorisation consistant à produire de la plus-value, et le processus de formation des valeurs qui irriguent la société (Dewey, 2011 ; Vatin, 2009). La thèse mobilise parallèlement différents concepts tirés des travaux en Economie territoriale pour traiter les problématiques plus
spécifiquement liées aux dynamiques scalaires liées à la diffusion et à l’institutionnalisation des valeurs.
Elle met l’emphase sur le rôle de l’engagement individuel et collectif dans des activités porteuses de sens et met en lumière les activités, les pratiques concrètes situées qui produisent et qui attribuent de la valeur à une situation, un objet, une personne ou une manière de faire. Dans un même mouvement, elle thématise les controverses et les mises en récit associées à ces activités. Ces deux dimensions étant liées dans la structuration des processus de création et de re-création des publics (membres d’une communauté politique qui se sentent
directement et indirectement concernées par une situation problématique), elle permet, in fine, d’expliquer les processus multi-scalaires d’évaluation et de valorisation impliqués dans la création et la diffusion des valeurs liées au tournant espéré.
La thèse ouvre sur une approche pragmatique et institutionnaliste des politiques de développement territorial d’innovation qui, sans renier le rôle des dynamiques de l’économie de marché, permet de ne pas s’en tenir au simple cadrage marchand de l’économique. Elle présente un nouveau cadre épistémologique qui permet de penser de quelle manière les politiques, à travers des apprentissages successifs, participent à l’exploration et à l’identification de solutions que le marché, à lui seul, n’aurait pu créer.
Elle propose le référentiel de valuation pour exprimer différemment et repenser les changements observés dans les discours des politiques et dans l’action publique des politiques d’innovation mises en place depuis 2008-2009. En effet, les politiques publiques des trente dernières années se sont focalisées sur l’accompagnement de la mise en marché de nouvelles solutions par les entreprises. Or, à elle seule, cette logique est incapable de mettre en place des dynamiques de soutien aux buts sociétaux et environnementaux figurant aux
agendas post-crise. Notre travail défend ainsi la nécessité de changer de regard sur le rôle de l’action publique dans les politiques de développement territorial. Il les conçoit comme agents
du co-développement de nouvelles solutions concrètes incarnant les aspirations à un tournant durable.
Notes
Doctorat, Université de Neuchâtel, Faculté des lettres et sciences humaines, Institut de sociologie (GRET)
Identifiants
Type de publication
doctoral thesis
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