Options
Effects of acquired immunity on co-feeding and systemic transmission of the Lyme disease bacterium, "Borrelia afzelii"
Auteur(s)
Editeur(s)
Date de parution
2015
Mots-clés
Résumé
La borréliose de Lyme est une zoonose transmise par les tiques. Les bactéries qui en sont la cause, des spirochètes, se trouvent principalement chez des hôtes réservoirs sauvages tels que des rongeurs ou des petits oiseaux terrricoles. <i>Borrelia afzelii</i> est l’un des pathogènes responsables de la borréliose de Lyme les plus importants en Europe et est transmis par la tique du mouton <i>Ixodes ricinus</i>. Pendant le repas sanguin de la tique, le pathogène peut infecter l’hôte. La bactérie change l’expression des protéines de surfaces externes (Osp) pendant l’infection pour pouvoir s’adapter efficacement à l’hôte ou à la tique. L’une de ces protéines, OspC, joue un rôle important dans le développement de l’infection chez l’hôte.<br> Pendant le développement de l’infection systémique dans l’hôte vertébré, ce dernier va développer une immunité acquise (ex : anticorps) contre diverses protéines des spirochètes incluant OspC. Une des stratégies développée par le pathogène pour contourner les anticorps anti-OspC d’un hôte déjà infecté par une autre souche de <i>Borrelia</i> est de porter un allèle différent pour <i>ospC</i>. Nous pouvons ainsi distinguer des souches de <i>B. afzelii</i> en fonction de l’<i>ospC</i> dont elles disposent. <br> <i>Borrelia afzelii</i> dispose de deux modes de transmission: la transmission systémique (de l’hôte à la tique) et la transmission par co-feeding (de la tique à la tique). La transmission systémique requiert le développement d’une infection très répandue, multi-systémique, dans l’hôte vertébré dans le but de faciliter la transmission à de nouvelles tiques. Pendant la transmission par co-feeding, l’hôte crée simplement un pont qui va amener la tique infectée et la tique non-infectée à proximité l’une de l’autre. La transmission par co-feeding peut ainsi être une stratégie pour les spirochètes d’éviter le système immunitaire acquis et d’infecter de nouvelles tiques naïves.<br> Pour tester cette hypothèse, nous avons immunisé des souris de laboratoire avec l’une des deux protéines recombinantes OspC (rOspC) qui correspondent à deux souches différentes de <i>B. afzelii</i> : A3 et A10. Les anticorps contre un antigène OspC particulier bloquent la souche ciblée (homologue) mais pas la souche non-ciblée (hétérologue). L’immunisation réduit aussi drastiquement l’efficacité de la transmission par co-feeding. Chez les souris non-immunisées (contrôles) et les homologues, la transmission par co-feeding a atteint une prévalence de 51,6 % tandis que pour les souris homologues, ce taux n’a atteint que 3.3 %, correspondant à une baisse de 15,6 fois.<br> Nous avons recherché les effets de l’immunité acquise croisée en comparant les phénotypes d’infection entre les hétérologues et les souris contrôles. Les souris hétérologues ont une première expérience avec le ‘mauvais’ antigène OspC, et ces souris sont donc suspectées de répondre plus efficacement à l’infection avec <i>B. afzelii</i> que les souris contrôles naïves. Nous avons trouvé que l’immunité croisée avait un effet sur la charge en spirochètes des nymphes qui se sont nourries à l’état de larve sur les souris 1 mois après l’infection. La charge en spirochète moyenne dans les nymphes était 2,1 fois plus haute dans le groupe contrôle que dans le groupe hétérologue.<br> Il y avait aussi un grand effet du mode de transmission sur la charge en spirochètes des nymphes. La charge en spirochètes était en moyenne 4 fois plus basse dans les tiques de co-feeding que dans les tiques infectées par transmission systémique. Finalement, nous avons vu un effet important du vieillissement de la tique sur la charge en spirochètes des nymphes. Les nymphes qui ont été tuées 4 mois après la mue de la larve à la nymphe avaient une charge en spirochètes qui étaient 6,3 à 15,3 fois plus basse que les nymphes qui ont été tuées 3 mois plus tôt. Cette baisse de la charge en spirochètes à mesure que l’infection vieillit dans la nymphe pourrait avoir un effet sur la fitness de <i>B. afzelii</i>.<br> Cette thèse de doctorat a démontré que la transmission par co-feeding ne permet pas à <i>B. afzelii</i> d’échapper aux anticorps spécifiques anti-OspC et que la réponse immunitaire de l’hôte avait un effet négatif sur la fitness de <i>Borrelia</i>. Ce travail fournit de nouvelles informations sur les mécanismes de la transmission par co-feeding, sur les interactions hôte-parasite d’un pathogène responsable de la maladie de Lyme, et sur les effets de l’immunité acquise d’un hôte vertébré sur la transmission du pathogène., Lyme borreliosis is a tick-borne zoonotic disease and the causative spirochete bacteria are predominantly found in wildlife reservoirs such as rodents and ground-dwelling birds. <i>Borrelia afzelii</i> is one of the most common Lyme borreliosis pathogens in Europe, and is transmitted by the sheep tick <i>Ixodes ricinus</i>. During the tick blood meal, the pathogen can infect the host. The bacteria change the expression of their outer surface proteins (Osp) during the infection to adapt efficiently to the vertebrate host or the tick vector. One of these proteins, OspC, plays an important role in the development of host infection.<br> The systemically infected vertebrate host develops an acquired immune response (e.g. antibodies) against various spirochete proteins including OspC. One of the strategies developed by the pathogen to avoid the OspC-specific antibodies of a host already infected by a given <i>Borrelia</i> strain is to carry a different <i>ospC</i> allele. The <i>ospC</i> gene is therefore a useful genetic marker for classifying <i>B. afzelii</i> into different strains.<br> <i>Borrelia afzelii</i> has two modes of transmission: systemic (host-to-tick) transmission and co-feeding (tick-to-tick) transmission. Systemic transmission requires the development of a widespread, multi-system infection in the vertebrate host to facilitate transmission to new vector ticks. During co-feeding transmission, the host merely forms the bridge that brings the infected and uninfected ticks in close proximity to each other. Co-feeding transmission could therefore be a strategy for the spirochete to avoid the host immune system and to infect new naïve ticks. <br> To test this hypothesis, we immunized lab mice with one of two recombinant OspC (rOspC) proteins that belonged to two different strains of <i>B. afzelii</i>: A3 and A10. Antibodies against a particular OspC antigen blocked infection of the targeted (homologous) strain but not the non-targeted (heterologous) strain. Immunization also drastically reduced the efficacy of co-feeding transmission. In non-immunized or heterologous mice, the co-feeding transmission rate was 51.6 % whereas in homologous mice, this rate was 3.3%, corresponding to a 15.6-fold decrease.<br> We investigated the effects of cross-reactive acquired immunity by comparing the infection phenotypes between heterologous and control mice. The heterologous mice had previous experience with the heterologous OspC antigen, and we therefore predicted that these mice would respond more efficiently to infection with <i>B. afzelii</i> than the completely naive control mice. We found that cross-immunity had an effect on the spirochete load in the nymphal ticks that had fed on the mice one month post-infection. The mean nymphal spirochete load was 2.1 times higher in the control group than in the heterologous group.<br> There was also a large effect of the mode of transmission on the nymphal spirochete load. The spirochete load was on average 6 times lower in co-feeding ticks than in ticks infected via systemic transmission. Finally, there was an important effect of nymphal ageing on the spirochete load inside the nymph. Nymphs that were examined four months after the larva-to-nymph molt had a spirochete load that was 6.3 to 15.3 times lower than nymphs that were examined 3 months earlier. This decrease in spirochete load as the infection ages inside the nymphal tick could have an effect on the fitness of <i>B. afzelii</i>.<br> This PhD thesis demonstrated that co-feeding transmission does not allow <i>B. afzelii</i> to escape the OspC-specific antibodies and that host acquired immunity had a negative effect on the fitness of <i>Borrelia</i> spirochetes. This work provides new information on the mechanism of co-feeding transmission, on the host-parasite interactions of an important Lyme disease pathogen, and on the effect of acquired immunity in the vertebrate host on pathogen transmission.
Notes
Thèse de doctorat : Université de Neuchâtel, 2015
Identifiants
Type de publication
doctoral thesis
Dossier(s) à télécharger