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    La main-d'oeuvre étrangère dans l'agriculture suisse : rôle et enjeux: Etude de cas auprès de producteurs de lait en Suisse romande
    À travers des témoignages d’agriculteurs de Suisse romande, ce travail de mémoire aborde le rôle et les enjeux des employés étrangers dans l’agriculture helvétique. Cette main-d’oeuvre représente près de 70% des personnes extrafamiliales actives dans les fermes suisses. En postulant que le marché du travail n’est pas statique mais qu’il est influencé par des caractéristiques sociales, économiques, politiques et culturelles qui évoluent dans le temps, trois axes de recherche ont été mobilisés : 1) les profils des travailleurs recherchés par les employeurs 2) les structures institutionnelles (formelles et informelles) qui incitent les agriculteurs à embaucher une main-d’oeuvre étrangère 3) les pratiques de recrutement des exploitants agricoles. Adoptant une perspective centrée sur les employeurs, ce travail explore des pistes encore peu étudiées pour comprendre les migrations de travail ; dans ce cas, celles des personnes peu qualifiées.

    Les résultats de l’étude démontrent que les agriculteurs recherchent une main-d’oeuvre flexible, disponible pour des horaires irréguliers et des conditions de travail difficiles. Les discours des interlocuteurs révèlent non seulement la construction de l’adéquation entre l’offre de travail étrangère et la demande locale, mais également la déconstruction des facteurs expliquant la pénurie de main-d’oeuvre indigène. Les évolutions sociétales, telles que la modification de la démographie de l’offre de travail et la dégradation de la figure paysanne, impactent aussi le monde agricole et ses travailleurs. Enfin, les pratiques de recrutement, presque exclusivement à travers les réseaux sociaux des employés et des employeurs, renforcent et reproduisent le rôle de la migration dans l’agriculture suisse. Nuançant la dépendance de l’agriculture à la main-d’oeuvre étrangère et discutant des logiques néolibérales imposées dans la quasi-totalité des marchés, y compris les petites exploitations familiales, le travail se termine par une conclusion réflexive sur l’agriculture actuelle et sa main-d’oeuvre.