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Vuille, Antoine
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Vuille, Antoine
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Ancien.ne collaborateur.trice
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- PublicationAccès libreUne analyse de la notion de manière en termes de relation de spécificationDans cette étude, je propose une analyse conceptuelle de la notion de manière, analyse qui permet à la fois de comprendre ce qu’est une manière d’être quelque chose et une manière de faire quelque chose. Pour y parvenir, je mobilise des outils appartenant à divers champs théoriques, notamment la métaphysique, l’ontologie de l’action, l’analyse des adverbes et la sémantique lexicale. Une part importante de ce travail est consacrée à l’examen de la relation de spécification et à ces deux variétés que sont la relation déterminable-déterminé et la relation genre-espèce. Je m’efforce par ailleurs de mener des analyses qui tiennent compte de nos intuitions et de la langue ordinaire. La thèse principale que je défends est qu’une manière correspond au spécifié d’un spécifiable complexe. Ainsi, les spécifiables simples n’admettent pas de manière : il existe différentes manières de se déplacer, d’être rouge et d’être assis, mais il n’existe pas différentes manières d’avoir une taille, une masse ou une température. Je soutiens également que les manières peuvent appartenir à cinq catégories ontologiques distinctes : (1) les qualités (être pourpre est une manière d’être rouge), (2) les états (être assis en tailleur est une manière d’être assis), (3) les propriétés sortales (être une maison en brique est une manière d’être une maison), (4) les sortes d’action (marcher est une manière de se déplacer) et (5) les relations (être marié à Hélène sous le régime de la participation aux acquêts est une manière d’être marié à Hélène). Les analyses que je propose dans cette étude permettent ainsi d’éclairer un concept qui joue un rôle important dans l’économie de nos descriptions mais qui n’a été traité que de façon marginale en philosophie contemporaine. Abstract: In this study, I elaborate a conceptual analysis of the notion of “manner” (or “way”), in order to understand what is a “way of being something” and a “way of doing something.” I use some tools belonging to diverse theoretical fields, including metaphysics, the ontology of action, adverbial analysis, and lexical semantics. A substantial part of this work is dedicated to examine the relation of specification and its two varieties, namely the determinable-determinate relation and the genus-species relation. Furthermore, my analysis takes seriously both our intuitions and ordinary language. My main claim is that a manner is the specified of a complex specifiable. Thus, simple specifiables do not admit manners: there are different ways of moving, of being red and of sitting, but there are not different ways of having a size, a mass or a temperature. I also defend that manners belong two five different ontological categories: (1) qualities (being crimson is a way of being red), (2) states (sitting cross-legged is a way of sitting), (3) kinds (being a brick house is a way of being a house), (4) actions (walking is a way of moving) and (5) relations (being married to Helen under the joint property’s regime is a way of being married to Helen). My work thus clarifies a notion which has an important place in our description of the world, but which has never been examined deeply and systematically in contemporary philosophy.
- PublicationAccès libreLa notion taylorienne de bien irréductiblement social: interprétation et tentative de redéfinition(2013)
; A travers toute son œuvre, le philosophe canadien Charles Taylor s’intéresse au caractère communautaire de l’homme. Les êtres humains ont besoin d’un cadre social, non seulement pour subvenir à leurs besoins, mais encore pour avoir certaines valeurs, pour considérer certaines choses comme appréciables, importantes ou significatives. A ce titre, la notion de bien irréductiblement social (irreducibly social good) est très représentative de l’œuvre du philosophe. Ce travail de mémoire aborde cette notion selon deux axes. D’une part, il s’agit d’un travail d’interprétation de l’article Irreducibly Social Goods écrit par Charles Taylor en 1990. D’autre part, il s’agit d’une tentative de redéfinition de la notion de bien irréductiblement social, redéfinition qui s’inspire des textes de Taylor, mais qui s’en éloigne aussi quelque peu. Un bien irréductiblement social est une chose d’une nature telle que, pour être un bien pour quelqu’un, elle doit également être un bien pour une ou plusieurs autres personnes. Ainsi, pour qu’un individu puisse s’amuser à une fête, il faut que les autres participants s’amusent également, afin que cela suscite une ambiance appréciable. De même, pour qu’une compétition sportive soit stimulante pour un candidat, il faut que ses concurrents visent la victoire avec une certaine détermination. Enfin, si Jean et Marie entretiennent une relation amicale ou amoureuse, la valeur de cette relation pour l’un dépend de la valeur de cette relation pour l’autre. En d’autres termes, les biens irréductiblement sociaux sont les choses qui ne peuvent pas être appréciées par un individu seul.