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Behördlich kategorisiert, verwaltet und platziert. Fremdplatzierungsprozesse in den Kantonen Bern und Tessin, 1960 bis 1980

2023-11-06, Ducommun, Mira, Achermann, Christin

Cette thèse se concentre sur la manière dont l'État suisse a géré et gouverné les familles, les parents et leurs enfants à travers la mesure du placement. Elle reconstruit les processus de placement qui ont eu lieu entre 1960 et 1980 dans les cantons de Berne et du Tessin. Une analyse qualitative de 170 processus de placement met en lumière les nuances et les ambivalences des interventions de l'État dans les familles. L'étude, conçue selon une perspective multiple, combine des recherches dans les archives avec des entretiens avec des personnes qui ont été placées dans une institution ou dans une famille d'accueil durant leur enfance et leur adolescence. La triangulation de ces différentes méthodes révèle que ces processus de placement étaient complexes et multidimensionnels. J'aborde la question de l'administration et du gouvernement des familles par l'État selon trois axes. Le premier axe reconstruit les processus de décision en vue d'un placement. En partant d'une perspective d'anthropologie de l'État, qui conçoit « l'État » en termes de pratiques, les décisions de placement peuvent être comprises selon quatre pratiques : Signaler, évaluer, enforcer et contester. Cela montre comment les décisions de placement étaient ancrées dans la société et en découlaient. Le deuxième axe examine les processus de catégorisation qui ont été à l'œuvre dans les placements extrafamiliaux. Il révèle la construction intersectionnelle de « l'ascendance » familiale, qui s'effectue à travers différentes catégorisations entrecroisées. Les catégorisations naturalisantes et essentialisantes ont eu un impact particulièrement important dans les placements. L'évaluation des jeunes femmes qui ont eu une relation avec des « Italiens » montre comment les frontières de la nation ont été négociées dans le contexte des discours sur la « surpopulation étrangère » et à travers des interventions dans les familles. Le troisième axe est centré sur le croisement des régimes de migration et de placement. La construction de « l’ascendance » familiale ainsi que la nationalité en tant que catégorie d'attribution centrale jouent un rôle particulier à cette interface. Le long des négociations intersectionnelles sur la vulnérabilité, la Deservingness et la « bonne » parentalité, des frontières ont été dessinées entre « nous » et « eux » dans les processus de placement. Les enfants et les parents concernés pouvaient être expulsés. Les enfants sans nationalité suisse qui ont grandi dans des familles d'accueil et des foyers suisses pouvaient cependant aussi être naturalisés. L'examen de ces trois axes révèle que l'intérêt croissant pour la croissance des enfants s'est traduit de différentes manières dans les processus de placement des années 1960 et 1970. Cela reflète les rapports de force sociaux dominants et la manière dont ils ont été négociés et reproduits à travers le gouvernement des familles.

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"L'illégalité régulière" au coeur du paradoxe de l'Etat-nation: ethnographie de l'interface en tension entre requérant.e.s d'asile débouté.e.s et autorités suisses

2015, Coulon, Giada de, Dahinden, Janine, Achermann, Christin, Collyer, Michael, Fischer, Nicolas

Depuis le 1er janvier 2008, les personnes n’ayant pas obtenu de permis de séjour suite à l’examen de leur demande d’asile, et n’obtempérant pas à l’impératif de quitter le territoire suisse, se voient privées de l’octroi d’une aide sociale et leur présence est illégalisée. La seule assistance publique à laquelle ils et elles peuvent prétendre est celle de l’aide d’urgence offrant un soutien matériel par le biais de structures délivrant un lit et des repas, ainsi que des bons de premières nécessités et des soins médicaux d’urgence. Ce travail de recherche se base sur une ethnographie de plusieurs années (2008-2011) au sein de structures d’aide d’urgence d’un canton romand, en Suisse. J’y ai mêlé l’observation participante aux entretiens semi-directifs auprès de ses résident.e.s. Je cherche à développer une compréhension de l’intérieur de ces lieux ambigus afin d’en comprendre la pérennité alors que les critiques sont multiples et émises de sources parfois antinomiques. Ma recherche tente de donner la parole aux requérant.e.s d’asile débouté.e.s qui, quotidiennement, sont soumis.e.s à une discipline dissuasive œuvrant à leur rappeler que leur place n’est plus en Suisse. Je m’intéresse à leur perception de leur marge de manœuvre, à leurs désirs et à leurs peurs, mais également aux liens que ces personnes entretiennent à la légalité à travers l’établissement d’une relation constante aux autorités publiques (cantonales et fédérales). Dans ce cadre, cette thèse problématise les catégories issues du monde juridique -mais également véhiculées par le sens commun- de légalité et d’illégalité. La description de leur vécu dans le cadre de l’aide d’urgence démontre non seulement leur dimension fluide et dynamique, mais également les enjeux de pouvoir que leur mobilisation politique implique. Ma proposition est de saisir la position des requérant.e.s d’asile débouté.e.s à l’aide d’urgence sous le label de l’illégalité régulière. Dans ma thèse, je la décris comme régulière selon trois acceptations. Premièrement, de par l’ancrage au sein d’un camp d’étrangers alliant accueil et répression, l’illégalité organise le temps de manière concrète et le rythme au gré des convocations, repas et règlements de maison. Deuxièmement, cette illégalité est perçue comme régulière également en ce qu’elle place les personnes illégalisées en contact constant avec les autorités. Elle n’est dès lors plus clandestine, mais contrôlée par des agents intermédiaires en charge de la mise en place du régime de l’aide d’urgence. Finalement, cette illégalité spécifique autorise une régulation importante de toute une population ayant perdu son statut légal en Suisse. En effet, l’analyse des perceptions de la légalité des requérant.e.s d’asile débouté.e.s rencontrée.e.s lors de mon terrain d’étude rend patent le fait que la mise en relation constante des personnes aux autorités publiques, leur perte d’autonomie, mais aussi le contrôle permanent, contribuent à former chez ces personnes un sentiment de régularisabilité. Ce concept proposé comme contribution réflexive aux études sur la déportabilité (c’est-à-dire la possibilité d’être renvoyé) traduit la réalité de celles et ceux qui, quotidiennement, cherchent à mener une conduite irréprochable afin de mériter, un jour peut-être, d’être régularisé.e.s. Se nourrissant principalement d’un important substrat ethnographique et des paroles des personnes illégalisées, cette thèse parle de l’intimité du lien qui se forge au sein de l’interface en tension entre autorités suisses et requérant.e.s d’asile débouté.e.s

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Doubting the national order of poverty. The moral administration of “poor others” in Swiss welfare and migration bureaucracies

2023-06-19, Pfirter, Luca, Achermann, Christin

En Suisse, l’intrication entre assistance sociale et contrôle migratoire a eu pour effet de bannir de plus en plus la pauvreté. Les résident-es sans nationalité suisse sont confronté-es à la menace générale d’expulsion lorsqu'ils et elles exercent leur droit à recevoir une assistance sociale. De telles politiques révèlent un ordre national de la pauvreté caractérisé par un environnement hostile et la possibilité de déporter de larges segments de la population. Cette thèse plonge dans l'ordinaire de cet ordre national de la pauvreté. À travers un travail de terrain ethnographique dans les bureaucraties de l’assistance sociale et de la migration, j'étudie la construction et l'administration quotidienne des “poor others” [“autres pauvres”] en Suisse. Les pratiques bureaucratiques au centre de cette recherche sont comprises à travers le concept de interior b/ordering. Cette notion permet d'explorer comment la menace générale d’expulsion est individualisée et dépolitisée par l'administration (morale) des “poor others.” Dans mon analyse, je démontre comment la production de différences est légitimée par des processus relationnels entre les différentes administrations impliquées, conduisant à une situation où la réception de l'assistance sociale est considérée comme “self-inflicted” [“auto-infligée”]. Cela implique la construction de la personne concernée comme pauvre à cause de sa “propre faute.” De telles méthodes rappellent les pratiques et les constellations coloniales de catégorisation des “autres” comme “paresseux,” “impossibles à éduquer” et “indignes,” ce qui est invisibilisé par la bureaucratisation et les justifications morales. Cette thèse explore également l'importance de traiter les contradictions et les incertitudes, tant dans mes propres pratiques d'écriture et d'abstraction de la réalité sociale que dans les bureaucraties. Je révèle des similitudes entre “faire de la science” et “faire de la bureaucratie” et je propose une connexion entre les deux à travers la notion de doutes. Douter signifie questionner si ses propres pratiques sont “bonnes” et “vraies” par rapport à ce qui constitue “la vérité” et “le bien.” Dans la bureaucratie, les doutes émergent lors de l'application de la cohérence de la loi et des politiques sur la complexité du monde social. Cette thèse montre que certaines techniques doivent être appliquées pour gouverner les doutes dans les bureaucraties et rendre l'administration des “poor others” possible, efficace et efficiente. En m'appuyant sur les trois articles scientifiques qui composent ma thèse, je présente trois techniques différentes de gouverner les doutes : rule orientation, la documentation et la déresponsabilisation. Ces techniques sont liées aux propres tâches bureaucratiques des administrateur-ses, sont conditionnées par la morale du pouvoir d'État et facilitent la stabilisation de la “banalité” et du “evil” [“le mal”] de l'ordre national de la pauvreté.

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Straffällig, unerwünscht, ausgeschlossen: Ausländische Strafgefangene in der Schweiz

2008, Achermann, Christin

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Les multiples visages d'une rationalité sécuritaire dans les politiques d'asile suisses: une analyse socio-historique de la production de discours et de stratégies gouvernementales autour d'une mobilité indésirable

2018, Stunzi, Robin, Achermann, Christin

Ce travail se veut une contribution au champ de recherche académique qualifié de « Migration-Security Nexus » (Faist 2004). Il se consacre spécifiquement au domaine de l’asile, où la tension entre une dimension collective et individuelle de la notion malléable de sécurité offre un miroir inversé et grossissant de la tension inhérente aux politiques d’asile menées dans les Etats démocratiques libéraux entre le principe universel des droits humains et la dimension particulariste de la souveraineté populaire (Gibney 2004 ; Joppke 1998). Situé dans une perspective critique (Bigo 2005 ; Guild 2009 ; Huysmans 2006), il propose une approche inédite dans un champ de recherche dominé par la discipline des Relations Internationales en combinant une recherche historique remontant à la constitution de la Suisse en tant qu’Etat-nation avec une analyse détaillée de documents produits à partir des années 1970 dans le cadre du processus de création puis de développement de la législation en matière d’asile. Cette approche nous conduit à une triple remise en question d’un concept clé de la littérature consacrée à cet objet de recherche : celui de sécuritisation (Waever 1995) de la migration. Premièrement, l’analyse des documents produits dans le cadre du développement de la législation sur l’asile depuis les années 1970 montre des écarts importants par rapport à la théorie de la sécuritisation formulée par les auteurs de l’Ecole de Copenhague (Waever 1995 ; Buzan, Waever et de Wilde 1998). Elle met ainsi en lumière des capacités différenciées au sein même des élites politiques à sécuritiser le domaine de l’asile, des variations importantes au sein de registres discursifs pouvant être qualifiés de sécuritaires ainsi qu’un rôle crucial des procédés non-discursifs participant à inscrire le domaine de l’asile dans un champ de la sécurité historiquement et institutionnellement constitué. En cela, ce travail se situe dans le sillage d’une critique déjà bien établie à l’égard de la version initiale du concept de sécuritisation (Balzacq 2005 ; Bourbeau 2011 ; Huysmans 2006). Il fait cependant un pas supplémentaire en privilégiant le concept de « rationalité sécuritaire » (Huysmans 2006 : 147) en matière d’asile, qui permet d’identifier une série de discours mêlant différents niveaux d’anxiété, l’adoption de mesures à caractère pénal, le recours à des technologies issues du domaine militaire et policier, ou l’emboîtement de la politique d’asile dans des institutions de police de la mobilité. L’apport majeur de cette thèse consiste à démêler la rationalité sécuritaire en matière d’asile à travers l’identification de trois logiques ayant émergé à partir du milieu des années 1980 dans un contexte d’augmentation des demandes d’asile, de diversification des régions de provenance et de transformation des moyens d’accès au territoire des demandeurs d’asile. Nous définissons la première comme une logique de l’urgence. Celle-ci s’exprime à travers un discours présentant le nombre des demandeurs d’asile comme un défi « aux capacités de réception » de l’Etat et trouve sa concrétisation juridique à travers une « frénésie législative » (Piguet 2013 : 84) et une tendance bien documentée à recourir à une législation d’urgence restée toutefois largement symbolique. La logique de l’urgence s’articule avec celle de l’endiguement d’une mobilité désignée à différents degrés comme indésirable. Cette mobilité a été progressivement « illégalisée » à travers le développement d’un faisceau de mesures et de techniques destinées à prévenir, surveiller et canaliser l’arrivée des demandeurs d’asile sur un territoire conçu comme l’expression matérielle et symbolique de l’ordre et de l’identité nationale (Bauman 1998 ; Hedetoft 1998 : 153). La logique de l’endiguement ne se basant pas sur une fermeture totale à l’égard des flux d’asile en vertu d’une « tradition suisse de l’asile » (Busset 1994) et de l’adhésion de la Suisse à la Convention de 1951, ce que nous définissons comme une rationalité sécuritaire en matière d’asile repose également sur une logique du tri entre la « bonne et la mauvaise circulation » (Foucault et al. 2004 : 20). Elle est alimentée au parlement par un discours moral séparant les « vrais réfugiés » – désignés comme « menacés dans leur intégrité physique » – des « faux réfugiés » incarnant, à travers une rhétorique de « l’abus », une figure menaçant différents objets référents. Au sein du pouvoir exécutif, elle repose sur un système de classification plus complexe positionnant les individus sur un continuum de catégories discursives et juridiques impliquant différents mécanismes d’inclusion ou d’exclusion sociale, économique et spatiale. L’analyse de ces données nous conduit à adresser une autre critique à l’égard d’une tendance de cette littérature relevée par Walters (2008 : 162) à appréhender ce processus essentiellement en opposition avec la période de la Guerre Froide et des « Trente Glorieuses », comme le produit des bouleversements survenus après la fin de la bipolarité, de l’accélération du processus de globalisation et des attentats du 11 septembre 2001. Si nous montrons effectivement l’émergence au milieu des années 1980 d’une rationalité sécuritaire contrastant avec la période précédente, notre approche historique met en lumière une série de continuités et de ruptures avec d’autres séquences historiques ayant marqué le processus de développement puis d’affirmation de la Suisse en tant qu’Etat-nation. Ainsi, nous montrons la proximité idéologique entre la logique de l’urgence et la notion d’überfremdung, un terme ayant émergé au début du 20ème siècle et imprégné la politique suisse à l’égard des étrangers jusqu’aux années 1970 (Lasserre 1995 ; Kury 2003 ; Arlettaz 1991). Par ailleurs, la logique de l’endiguement peut à certains égards être interprétée comme une réinscription et une reconfiguration du domaine de l’asile dans un « champ de la sécurité » (Bigo 1998) institutionnellement et techniquement constitué comme une police de la mobilité (Gundhus et Franko 2016 ; Torpey 1998) – indésirable – lors de la 1ère Guerre Mondiale et renforcée durant les années 1930 et la 2ème Guerre Mondiale. Enfin, le dispositif de tri fondé sur la constitution de catégories discursives et juridiques auxquelles s’appliquent différents degrés de restriction des libertés individuelles renvoie à des dispositions et des pratiques – expulsion ; internement – ayant eu cours dès le processus d’émergence de l’Etat fédéral au milieu du 19ème siècle. Enfin, ce travail formule une troisième critique plus contemporaine à l’égard d’une littérature ayant eu tendance à considérer ce qu’elle qualifie de sécuritisation de la migration comme le moteur d’un mouvement restrictif des politiques migratoires européennes (Lazaridis 2011 ; Squire 2009) et d’un rétrécissement des droits et de la sécurité des réfugiés et des demandeurs d’asile (Schuster 2011, Zetter 2014). Notre analyse du cas suisse montre bien la (ré)émergence d’une rationalité sécuritaire en matière d’asile ayant contribué à élargir et redéfinir la dimension nationale et collective de la sécurité. Toutefois, elle présente un mouvement parallèle d’extension de la définition de la sécurité individuelle des demandeurs d’asile, concrétisée dans la législation suisse sur l’asile par un élargissement des formes de protection allant au-delà du caractère ciblé de la notion de persécution contenue dans la Convention de 1951. A ce titre, l’extension quasi-symétrique de deux dimensions a priori irréconciliables de la notion de sécurité mise en lumière par ce travail offre un miroir grossissant des contradictions soulevées depuis des décennies par la littérature sur les politiques d’asile menées par les démocraties libérales (Joppke 1998 ; Gibney 2014 ; Schuster 2003). D’un côté, un processus de politisation et de sécuritisation de l’asile est alimenté par une partie de la classe politique et de la sphère médiatique prétendant représenter la souveraineté populaire dans une démocratie. De l’autre côté, un mouvement de dépolitisation et d’humanitarisation de l’asile (Price 2009 ; Fassin 2010) s’est principalement joué dans la sphère judiciaire à travers des décisions reflétant un déclin du caractère politique de la notion de persécution contenue dans la définition du réfugié et une interprétation élargie du principe de non-refoulement. Ces politiques « schizophrènes » (Gibney 2004 : 2) soulignent le rôle crucial de la logique de l’endiguement incarnée par les formes multiples de la frontière (Piguet 2017 : 54), qui visent à limiter l’accès à un territoire au sein duquel s’exerce une juridiction offrant une protection élargie à différentes sources d’insécurité individuelle. Abstract This work is a contribution to the academic research field defined as the “Migration-Security Nexus" (Faist 2004). It focuses on the politics of asylum, where the tension between a collective and an individual dimension of the contested notion of security offers an inverted and magnifying mirror of the inherent tension in liberal democratic states between the universal principle of human rights and the particularist dimension of popular sovereignty (Gibney 2004; Joppke 1998). Based on a critical perspective (Bigo 2005; Guild 2009; Huysmans 2006), it offers an unprecedented approach to a field of research dominated by the discipline of International Relations by combining a historical research with a detailed analysis of documents produced during the development of asylum policy from the 1970s to 2015. This approach leads us to a triple questioning of a key concept developed in this literature: the securitization (Waever 1995) of migration. First, the analysis of the documents produced during the development of asylum legislation shows significant differences with respect to the securitization framework as a speech act (Waever 1995; Buzan, Waever and de Wilde 1998). It highlights differentiated capacities within political elites to securitize the asylum domain, important variations among discourses that may be qualified as securitizing moves and the crucial role of non-discursive processes participating to modulate the issue of asylum-seeking as a security concern. As such, this work is situated in a well-established criticism of the initial version of the concept of securitization (Balzacq 2005; Bourbeau 2011; Huysmans 2006). However, it makes an additional step by privileging the concept of « security rationality » (Huysmans 2006: 147) in the field of asylum, which enables to identify a series of discourses mixing different levels of anxiety, the adoption of criminal procedures and practices, the use of technologies from the military and police, and the interlocking of asylum policy in the police of mobility. The major contribution of this dissertation consists in unpacking the security rationality within asylum policy through the identification of three logics that emerged in the mid-1980s in a European context marked by the increase of asylum applications, the transformation of the modalities of access to the territory and the diversification of the originating countries of asylum seekers. We define the first as a logic of emergency. It is enacted through discourses presenting the number of asylum seekers as a challenge to the « reception capacities » of the state and finds its legal expression through a well-documented tendency to use emergency legislation that is essentially symbolic. The logic of emergency is articulated with the logic of containment of a mobility designated at different degrees as undesirable. This mobility has been progressively « illegalized » through the development of a set of measures and techniques designed to prevent, monitor and channel the arrival of asylum seekers on a territory conceived as the material and symbolic expression of national order and identity (Bauman 1998; Hedetoft 1998: 153). The logic of containment is not based on a total closure with regard to asylum flows because of the «Swiss tradition of asylum » (Busset 1994) and the adherence of Switzerland to the the 1951 Convention. As such, what we define as a security rationality in asylum policy is also based on a logic of sorting between « good and bad circulation » (Foucault et al. 2004: 20). In the parliament, it is nourished by a moral discourse separating the « genuine refugees » – designated as threatened in their physical integrity – from « bogus refugees » embodying, through a rhetoric of « abuse », a figure threatening different referent objects. Within the executive power, it is based on a more complex classification system positioning individuals on a continuum of discursive and legal categories involving different mechanisms of social, economic and spatial inclusion or exclusion. The analysis of our data leads us to address another critique with regard to a tendency in this literature noted by Walters (2008: 162) to analyse this process essentially in opposition with the period of the Cold War, and to consider the terrorist attacks of September 11 as a turning point. However, our historical approach highlights a series of continuities and breaks with other historical sequences that have marked the process of development and consolidation of Switzerland as a nation-state. Thus, we highlight the ideological proximity between the logic of emergency and the notion of überfremdung, a concept that emerged at the beginning of the 20th century and pervaded Swiss policy towards foreigners until the 1970s (Lasserre 1995; Kury 2003; Arlettaz 1991). Moreover, the logic of containment can in some respects be interpreted as a re-inscription and reconfiguration of the field of asylum in a « field of security » (Bigo 1998) institutionally and technically constituted as a police of mobility (Gundhus and Franko 2016; Torpey 1998) designed during the 1st World War and reinforced during the 1930s and the 2nd World War. Finally, the sorting mechanism based on the constitution of discursive and legal categories to which different degrees of restriction of individual liberties apply refers to legal provisions and practices having been in use since the emergence of the federal state in the middle of the 19th century. Finally, this work formulates a third, more contemporary criticism of a literature that has tended to consider the securitization of migration as the driving force behind a restrictive movement of European migration policies (Lazaridis 2011; Squire 2009) and a narrowing of the rights of refugees and asylum seekers (Schuster 2011; Zetter 2014). Our analysis of the Swiss case does point to the (re)emergence of a security rationality in the field of asylum that has broadened and redefined the national and collective dimension of security. However, it presents a parallel movement of extension of the individual definition of security for asylum seekers. In Switzerland as in other European countries, it is embodied by the development of forms of protection going beyond the targeted nature of persecution contained in the 1951 Convention. As such, the quasi-symmetrical extension of two irreconcilable dimensions of the concept of security highlighted by this work offers a magnifying mirror of the contradictions raised for decades by the literature on asylum policies in liberal democracies (Joppke 1998; Gibney 2014; Schuster 2003). On the one hand, a process of politicization and securitization of asylum is fueled by part of the political class and the media sphere claiming to represent popular sovereignty. On the other hand, a movement of depoliticization and humanitarianization of asylum (Price 2009; Fassin 2010) has mainly been played out in the judicial sphere through decisions reflecting a decline in the political character of the notion persecution contained in the refugee definition and an expanded interpretation of the principle of non-refoulement. These « schizophrenic » policies (Gibney 2004: 2) underline the crucial role of the logic of containment embodied by the multiple forms of the border (Piguet 2017: 54) aiming to limit access to a territorial jurisdiction offering extended protection to different sources of individual insecurity.