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    La solidarité chaude de type associatif comme réponse potentielle aux insuffisances de l'Etat social et à la crise du lien social
    La présente thèse s’attache à étudier le potentiel du milieu associatif au regard des défis posés à l’État social contemporain. Depuis les années 1980, l’État social fait face à de nombreuses critiques et remises en question ; le rôle redistributif de l’État social est particulièrement contesté, les programmes d'aide aux citoyens dans le besoin menacés. En outre, de nouveaux défis sont aujourd’hui à la charge de l’État (chômage ascendant, éclatement familial, augmentation du nombre de femmes sur le marché de l’emploi, vieillissement démographique, ...) qui l’obligent à davantage d’interventions et de financement. En marge de cette solidarité étatique qualifiée de « froide » existent des réseaux d’entraide plus ou moins formels, investis par une partie de la population qui entendent partager connaissances, biens et services pour suppléer à certaines lacunes du système public. Fondés sur des relations interindividuelles en face-à-face et sur la base des rapports de don, de réciprocité et de proximité, ces réseaux véhiculent ce qui est nommé « la solidarité chaude » qui participe en outre à la (re)création de lien social et cherche à proposer des alternatives aux rapports étatique et marchand. Nous avons choisi de nous focaliser sur le pan associatif de cette solidarité chaude. Dans le cadre d’une démarche de sociologie compréhensive, nous avons envisagé deux techniques interdépendantes pour mener notre recherche : l’analyse documentaire approfondie des groupes à l’étude et l’entretien semi-directif auprès d’acteurs qui les constituent. Le Canton de Neuchâtel a servi d’espace géographique d’observation dans la mesure où il constitue une entité politico-administrative et historique à part entière qui nous a semblé pertinente de retenir (notamment car il est l’un des cantons suisses où les taux de chômage et d’aide sociale sont, en moyenne, les plus élevés du pays depuis plusieurs années). En analysant le fonctionnement et les missions que se donnent les différents groupes étudiés pour organiser une solidarité « par le bas » ainsi que les motivations des personnes interrogées à y prendre part, nous avons pu relever plus largement les apports et limites d’une solidarité chaude de type associatif dans les enjeux de solidarité contemporains. À la lumière des analyses développées, nous pouvons arguer que la solidarité chaude associative fait circuler des ressources protéiformes en parallèle d’autres formes de solidarités, complétant ou comblant certaines lacunes ou besoins parfois non ou insuffisamment satisfaits par les prestations étatiques. Or, si le milieu associatif est certes nécessaire dans les enjeux qui entourent la solidarité, il reste en soi insuffisant au regard des enjeux socioéconomiques qui se posent aux sociétés contemporaines. En clair, une perspective purement associationniste dans les enjeux de solidarité collective n’est aujourd’hui pas véritablement envisageable. Abstract The present thesis focuses on studying the potential of the associative environment with regard to the challenges posed to the contemporary Welfare State. Since the 1980s, the Welfare State has faced many criticisms and challenges; the redistributive role of the Welfare State is particularly contested, programs of assistance to citizens in need are threatened. Furthermore, new challenges are now becoming the responsibility of the State (rising unemployment, family breakdown, increase in the number of women on the employment market, demographic aging, …) which force more interventions and funding. Aside of this so-called "cold" solidarity, there are more or less formal mutual aid networks invested by a part of the population who intend to share knowledge, goods and services to compensate for deficiencies in the public system. Based on personal face-to-face relationships and relationships of giving, reciprocity and proximity, these networks convey what is called "warm solidarity" which participates in the social link (re) creation and seeks to propose alternatives to state and commercial relations. We have chosen to focus on the associative aspect of this warm solidarity. As part of a comprehensive sociology approach, we considered two interdependent methods for conducting our research: an in-depth literature review of the study groups and a semi-directive interview with their constituents. The Canton of Neuchâtel was the geographical area of observation as it is a politico-administrative and historical entity that we considered relevant to retain (especially since it is one of the swiss cantons where unemployment and social assistance are the highest on average in the country for several years). By analyzing the operation and missions that the various studied groups are using to organize a solidarity "from below" as well as the motivations of the questioned people, we have been able to raise more widely the contributions and the limits of an associative warm solidarity from an associative type in the context of contemporary solidarity issues. In the light of the analyzes developed, we can argue that the associative warm solidarity circulates resources in parallel of other forms of solidarity, completing or filling gaps or needs which sometimes are not or insufficiently satisfied by the state benefits. However, while the associative environment is certainly necessary in the issues surrounding solidarity, it remains insufficient in itself in view of the socio-economic issues facing contemporary societies. Clearly, a purely associationist perspective in the issues of collective solidarity is not really possible today.
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    Analyse sociologique et juridique de l'expulsion des étrangers en France, en Suisse et en Turquie. Pour une sociologie comparative de l'expulsion des étrangers
    Ce travail étudie de manière comparative l’expulsion des sans-papiers et des étrangers délinquants en France, en Suisse et en Turquie en se basant sur une méthodologie mixte. Le questionnement initial constituant le fil conducteur de cette recherche est le suivant : Comment l’expulsion est-elle construite et mise en pratique dans trois contextes sociopolitiques différents ? Cette thèse démontre la complexité du phénomène étudié et plaide pour sociologie de l’expulsion, obligatoirement interdisciplinaire. Elle permet de constater que les personnes expulsées ne sont pas des composantes passives du processus d’expulsion. En outre, elle met en évidence des limites relatives aux catégories étudiées et constate une diversité à l’intérieur de chacune d’elles ainsi que la difficulté de préciser leurs contours extérieurs. Force est de constater que certaines personnes peuvent appartenir aux deux catégories susmentionnées à la fois. Les retours dits « volontaires » sont mis en exergue de manière générale dans les discours officiels des pays étudiés. Dans la pratique, l’incitation et la contrainte sont mobilisées de manière concomitante et à des degrés divers pour briser la résistance des personnes à expulser et obtenir son consentement. La contestation directe et frontale ou le consentement « absolu » de ne sont que deux formes parmi d’autres prises de position face à l’expulsion. De plus, ces prises de position peuvent changer au fil du temps. Dans tous les pays étudiés, on retrouve un important écart entre le nombre de décisions d’expulsion et celui d'expulsions effectives (deportation gap). Malgré tous les efforts, le processus d’expulsion reste marqué par des échecs dus à de multiples raisons pouvant parfois paraître insignifiantes au préalable. Based on a mixed methodology, this dissertation comparatively investigates the deportation of undocumented foreigners and foreign offenders in France, Switzerland and Turkey. The main question that it tries to answer is: How is deportation formulated and implemented in three different socio-political contexts? This research demonstrates the complexity of the phenomenon under study and emphasizes the need for a sociology of deportation, necessarily interdisciplinary. Furthermore, it allows us to notice that foreign deportees are not merely passive components of the deportation process. The study also examines the properties of the analyzed categories (namely undocumented foreigners and foreign offenders), the diversity within them and the difficulty of delineating them. Moreover, it shows that some people may belong to both categories at once. In the official discourse of the three analyzed countries, the so-called "voluntary" returns are put forward, but in practice, incentives and constraints are mobilized concurrently and to various degrees to break the resistance of the persons to be deported and to obtain their consent. Overt resistance to the deportation process or "absolute" consent are just two ways of responding to a deportation order among others. Moreover, the position of persons to be deported regarding their deportation may change over time. In the three countries studied, there is a significant gap between the number of deportation orders and that of actual deportations, also known as the deportation gap in the social sciences literature. Dispite all efforts, the deportation process is marked by failures due to many reasons that can sometimes seem insignificant at first.