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La solidarité chaude de type associatif comme réponse potentielle aux insuffisances de l'Etat social et à la crise du lien social
Auteur(s)
Editeur(s)
Maison d'édition
Neuchâtel
Date de parution
2018
Mots-clés
Résumé
La présente thèse s’attache à étudier le potentiel du milieu associatif au regard des défis posés à l’État social contemporain. Depuis les années 1980, l’État social fait face à de nombreuses critiques et remises en question ; le rôle redistributif de l’État social est particulièrement contesté, les programmes d'aide aux citoyens dans le besoin menacés. En outre, de nouveaux défis sont aujourd’hui à la charge de l’État (chômage ascendant, éclatement familial, augmentation du nombre de femmes sur le marché de l’emploi, vieillissement démographique, ...) qui l’obligent à davantage d’interventions et de financement. En marge de cette solidarité étatique qualifiée de « froide » existent des réseaux
d’entraide plus ou moins formels, investis par une partie de la population qui entendent partager connaissances, biens et services pour suppléer à certaines lacunes du système public. Fondés sur des relations interindividuelles en face-à-face et sur la base des rapports de don, de réciprocité et de proximité, ces réseaux véhiculent ce qui est nommé « la solidarité chaude » qui participe en outre à la (re)création de lien social et cherche à proposer des alternatives aux rapports étatique et marchand. Nous avons choisi de nous focaliser sur le pan associatif de cette solidarité chaude.
Dans le cadre d’une démarche de sociologie compréhensive, nous avons envisagé deux techniques interdépendantes pour mener notre recherche : l’analyse documentaire approfondie des groupes à l’étude et l’entretien semi-directif auprès d’acteurs qui les constituent. Le Canton de Neuchâtel a servi d’espace géographique d’observation dans la mesure où il constitue une entité politico-administrative et historique à part entière qui nous a semblé pertinente de retenir (notamment car il est l’un des cantons suisses où les taux de chômage et d’aide sociale sont, en moyenne, les plus élevés du pays depuis plusieurs années). En analysant le fonctionnement et les missions que se donnent les différents groupes étudiés pour organiser une solidarité « par le bas » ainsi que les motivations des personnes interrogées à y prendre part, nous avons pu relever plus largement les apports et limites d’une
solidarité chaude de type associatif dans les enjeux de solidarité contemporains. À la lumière des analyses développées, nous pouvons arguer que la solidarité chaude associative fait circuler des
ressources protéiformes en parallèle d’autres formes de solidarités, complétant ou comblant certaines lacunes ou besoins parfois non ou insuffisamment satisfaits par les prestations étatiques. Or, si le
milieu associatif est certes nécessaire dans les enjeux qui entourent la solidarité, il reste en soi insuffisant au regard des enjeux socioéconomiques qui se posent aux sociétés contemporaines. En
clair, une perspective purement associationniste dans les enjeux de solidarité collective n’est aujourd’hui pas véritablement envisageable.
Abstract
The present thesis focuses on studying the potential of the associative environment with regard to the challenges posed to the contemporary Welfare State. Since the 1980s, the Welfare State has faced many criticisms and challenges; the redistributive role of the Welfare State is particularly contested, programs of assistance to citizens in need are threatened. Furthermore, new challenges are now becoming the responsibility of the State (rising unemployment, family breakdown, increase in the number of women on the employment market, demographic aging, …) which force more interventions and funding. Aside of this so-called "cold" solidarity, there are more or less formal mutual aid networks invested by a part of the population who intend to share knowledge, goods and services to compensate for deficiencies in the public system. Based on personal face-to-face relationships and relationships of giving, reciprocity and proximity, these networks convey what is called "warm solidarity" which participates in the social link (re) creation and seeks to propose alternatives to state and commercial
relations. We have chosen to focus on the associative aspect of this warm solidarity.
As part of a comprehensive sociology approach, we considered two interdependent methods for conducting our research: an in-depth literature review of the study groups and a semi-directive
interview with their constituents. The Canton of Neuchâtel was the geographical area of observation as it is a politico-administrative and historical entity that we considered relevant to retain (especially
since it is one of the swiss cantons where unemployment and social assistance are the highest on average in the country for several years). By analyzing the operation and missions that the various studied groups are using to organize a solidarity "from below" as well as the motivations of the questioned people, we have been able to raise more widely the contributions and the limits of an associative warm solidarity from an associative type in the context of contemporary solidarity issues.
In the light of the analyzes developed, we can argue that the associative warm solidarity circulates resources in parallel of other forms of solidarity, completing or filling gaps or needs which sometimes
are not or insufficiently satisfied by the state benefits. However, while the associative environment is certainly necessary in the issues surrounding solidarity, it remains insufficient in itself in view of the
socio-economic issues facing contemporary societies. Clearly, a purely associationist perspective in the issues of collective solidarity is not really possible today.
d’entraide plus ou moins formels, investis par une partie de la population qui entendent partager connaissances, biens et services pour suppléer à certaines lacunes du système public. Fondés sur des relations interindividuelles en face-à-face et sur la base des rapports de don, de réciprocité et de proximité, ces réseaux véhiculent ce qui est nommé « la solidarité chaude » qui participe en outre à la (re)création de lien social et cherche à proposer des alternatives aux rapports étatique et marchand. Nous avons choisi de nous focaliser sur le pan associatif de cette solidarité chaude.
Dans le cadre d’une démarche de sociologie compréhensive, nous avons envisagé deux techniques interdépendantes pour mener notre recherche : l’analyse documentaire approfondie des groupes à l’étude et l’entretien semi-directif auprès d’acteurs qui les constituent. Le Canton de Neuchâtel a servi d’espace géographique d’observation dans la mesure où il constitue une entité politico-administrative et historique à part entière qui nous a semblé pertinente de retenir (notamment car il est l’un des cantons suisses où les taux de chômage et d’aide sociale sont, en moyenne, les plus élevés du pays depuis plusieurs années). En analysant le fonctionnement et les missions que se donnent les différents groupes étudiés pour organiser une solidarité « par le bas » ainsi que les motivations des personnes interrogées à y prendre part, nous avons pu relever plus largement les apports et limites d’une
solidarité chaude de type associatif dans les enjeux de solidarité contemporains. À la lumière des analyses développées, nous pouvons arguer que la solidarité chaude associative fait circuler des
ressources protéiformes en parallèle d’autres formes de solidarités, complétant ou comblant certaines lacunes ou besoins parfois non ou insuffisamment satisfaits par les prestations étatiques. Or, si le
milieu associatif est certes nécessaire dans les enjeux qui entourent la solidarité, il reste en soi insuffisant au regard des enjeux socioéconomiques qui se posent aux sociétés contemporaines. En
clair, une perspective purement associationniste dans les enjeux de solidarité collective n’est aujourd’hui pas véritablement envisageable.
Abstract
The present thesis focuses on studying the potential of the associative environment with regard to the challenges posed to the contemporary Welfare State. Since the 1980s, the Welfare State has faced many criticisms and challenges; the redistributive role of the Welfare State is particularly contested, programs of assistance to citizens in need are threatened. Furthermore, new challenges are now becoming the responsibility of the State (rising unemployment, family breakdown, increase in the number of women on the employment market, demographic aging, …) which force more interventions and funding. Aside of this so-called "cold" solidarity, there are more or less formal mutual aid networks invested by a part of the population who intend to share knowledge, goods and services to compensate for deficiencies in the public system. Based on personal face-to-face relationships and relationships of giving, reciprocity and proximity, these networks convey what is called "warm solidarity" which participates in the social link (re) creation and seeks to propose alternatives to state and commercial
relations. We have chosen to focus on the associative aspect of this warm solidarity.
As part of a comprehensive sociology approach, we considered two interdependent methods for conducting our research: an in-depth literature review of the study groups and a semi-directive
interview with their constituents. The Canton of Neuchâtel was the geographical area of observation as it is a politico-administrative and historical entity that we considered relevant to retain (especially
since it is one of the swiss cantons where unemployment and social assistance are the highest on average in the country for several years). By analyzing the operation and missions that the various studied groups are using to organize a solidarity "from below" as well as the motivations of the questioned people, we have been able to raise more widely the contributions and the limits of an associative warm solidarity from an associative type in the context of contemporary solidarity issues.
In the light of the analyzes developed, we can argue that the associative warm solidarity circulates resources in parallel of other forms of solidarity, completing or filling gaps or needs which sometimes
are not or insufficiently satisfied by the state benefits. However, while the associative environment is certainly necessary in the issues surrounding solidarity, it remains insufficient in itself in view of the
socio-economic issues facing contemporary societies. Clearly, a purely associationist perspective in the issues of collective solidarity is not really possible today.
Notes
Doctorat, Université de Neuchâtel, Faculté des lettres et sciences humaines, Institut de sociologie
Identifiants
Type de publication
doctoral thesis
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