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Aberle, Marc
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Aberle, Marc
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- PublicationAccès libreLa démocratie du croire: une histoire régressive de la généalogie politique du protestantisme et des républiques entre Suisse et France (XVIIIe et XIXe-XVIe siècles)Cette thèse explore la filiation prétendue entre Réforme et démocratie. Formulée dans un temps long, encore repérable de nos jours, cette généalogie politique entre une religion et des régimes politiques est problématique dès lors qu’elle est détachée des contextes de production dans laquelle elle est exprimée. La recherche entreprend ainsi de retourner la perspective et de livrer un nouvel éclairage sur ce lieu commun. La méthode régressive adoptée confronte deux grands moments qui ont contribué à cristalliser cette relation, largement forgée entre France et Suisse, d’où le calvinisme s’est construit puis faiblement implanté. La première partie traite d’un moment contemporain lors duquel des accusations polémiques contre les protestants sont intégrées à des réflexions sur la manière de faire société, de la diriger et d’orienter les moeurs des habitants. Le premier chapitre isole les calomnies d’hommes d’Église tentant d’alerter la couronne du caractère prétendument républicain de protestants considérés comme étrangers. Ces soi-disant preuves à charge sont actualisées lors de la Révolution et de la sécularisation de la société, comme le montre le second chapitre en traitant de l’opposition et de la réflexion de conservateurs et de libéraux à propos des religions qui s’accorderaient aux régimes libres. Face à cet héritage problématique, les protestants délivrent des répliques nuancées et fouillées, qui favorisent l’évocation de la Réforme en tant qu’origine imaginaire, mais aussi une lecture critique du passé protestant au XVIe siècle, ainsi que le souligne le troisième chapitre. Les votes sur la religion en Suisse sont alors identifiés pour heurter de front des valeurs reconnues au fondement des régimes politiques républicains. Le quatrième chapitre fait la bascule vers le XVIe siècle et la seconde partie, moderne, de cette recherche. Ces votations et leur perception en Suisse comme en France sont évoquées, ainsi que le ressenti parfois anxieux face aux canaux par lesquels progresse la foi réformée. Un cinquième chapitre entreprend de repérer la trace d’une sensibilité républicaine dans l’ecclésiologie réformée, afin de nuancer l’idée que les calvinistes seraient les seuls dépositaires d’une tendance à se représenter l’Église en tant que démocratie. Déconsidérée d’un point de vue pratique, cette police aristotélicienne devient une arme discursive lancée contre ses adversaires. Le sixième chapitre s’ouvre sur ces accusations et sur l’étude humaniste des formes de gouvernements, notamment par des huguenots. Ces derniers inscrivent tous les régimes dans un ordre divin voulu de Dieu, dissociant par-là Réforme et subversion. À la fin du siècle, en Suisse comme en France, les réformés apparaissent comme de fins connaisseurs de la nature des régimes politiques, sans postuler que les gouvernants devraient davantage dépendre du peuple que de Dieu. Abstract: This thesis explores the alleged connection between Reformation and democracy. Formulated over a long period of time and still recognizable today, this political genealogy between religions and political regimes is problematic, particularly when it is detached from historical contexts. This research is carried out to challenge this perspective in order to shed new light on this widely accepted argument. The regressive method is adopted to confront two great moments that allegedly helped crystallise this connection, largely forged between France and Switzerland, from which Calvinism emerged, but failed to spread totally. The first part deals with the contemporary period in which polemical accusations against the Protestants are integrated into the criticisms on the way societies are made, how they are governed, and the way in which the mores of the inhabitants are oriented. The first chapter examines the accusations of clergymen who sought to alert the crown to the allegedly republican character of Protestants as foreigners. The second chapter deals with the opposition and reflection of conservatives and liberals about religions that would fit to the free regimes. Faced with this problematic heritage, where the secularisation of society during the French Revolution contributed to radicalise these considerations, the Protestants offered nuanced and detailed responses, which favored the evocation of the Reformation as an imagined origin, but also a critical reading of the Protestant past in the 16th century, as the third chapter underlines. Since the votes on religion in Switzerland are then identified to clash head-on with values recognized as the foundation of republican political regimes, the modern part of this dissertation, and the fourth chapter, turns to the 16th century. These votes and their perception in Switzerland as well as in France are analysed, as well as the occasional anxiety about the channels through which the reformed faith progresses. The fifth chapter attempts to identify the traces of a democratic or republican sensibility in Reformed ecclesiology, in order to qualify the idea that Calvinists are the sole depositaries of a tendency to represent the Church as a democracy. Widely discredited from a practical point of view, this Aristotelian police force becomes a discursive weapon launched against its opponents. The sixth chapter thus opens with these accusations and the humanistic study of the forms of government, especially by the Huguenots. The latter inscribes all regimes in a divine order ordained by God, thus dissociating reform and subversion. At the end of the 16th century, in Switzerland as in France, the reformed appeared to be keenly aware of the nature of political regimes, and claimed that even in democracies, God and the divine order is the frame of reference, not the people.
- PublicationRestriction temporaireQuerelles de clocher dans l'Ancienne Confédération helvétique (1520-1540). Collateurs, dîmes et Réforme(2019-6-12)
; Au cours des années 1520-1540, l’introduction de la Réforme en Suisse s’accompagne d’innombrables querelles portant sur la destination des dîmes, sur les droits de collation, l’entretien du clergé, ou encore sur l’utilisation et la réparation des bâtiments dédiés au culte. À travers ces conflits, les autorités séculières et les communautés d’habitants cherchent non seulement à favoriser ou à bloquer la progression des idées nouvelles, mais aussi à promouvoir leurs intérêts particuliers et temporels. Les droits de collation et de patronage, les nombreux traités de combourgeoisie et les paix nationales deviennent dès lors autant de leviers juridictionnels mis à disposition de ces divers protagonistes – institutions, collectifs, individus – qui en font certes usage par la conviction d’assurer, par ces divers moyens, leur salut et celui de leurs alliés, mais aussi dans le but d’obtenir des concessions à propos de litiges plus terre-à -terre et déjà anciens. Cet article montre ainsi que la Réformation n’est pas uniquement affaire de conviction et d’aspirations intimes, mais qu’elle est aussi l’objet de tractations juridiques et économiques qui redessinent la carte confessionnelle et politique de l’Ancienne Confédération helvétique. La vallée de Moutier, troublée par une discorde qui dure plusieurs années et lors de laquelle deux cantons séparés par la confession sont amenés, en raison des circonstances, à s’allier pour exiger des communautés d’habitants qu’elles versent la dîme à leurs collateurs, offre un exemple éclairant de la complexité et de la fragilité qui accompagne l’implantation de la Réformation en Suisse, où la révolution religieuse est également procédurière. - PublicationRestriction temporaire
- PublicationRestriction temporaireLa Réformation des clercs. Ancienne Confédération helvétique, 1525-1535(2018-5-31)
; ; Au tournant des années 1530, nombre de clercs se retrouvent devant un choix difficile : s’engager pour la Réforme ou en combattre les principes. Cet article s’intéresse au cas helvétique, où prêtres, moines et prédicateurs qui embrassent la nouvelle foi doivent composer avec des magistrats qui se pensent comme garants du salut, mais aussi convaincre des communes où le choix de religion ferait l’objet d’un vote. Inscription dans des contextes politiques précis, conditions sociales de l’engagement des clercs, importance prise par la connaissance de la Parole de Dieu au détriment de l’ordination pour être autorisé à parler du salut sont ici abordées pour montrer que les doctrines réformées ne s’imposèrent pas d’elles-mêmes, comme par leur vertu propre, mais parce que des hommes capables de porter ces idées en raison de leurs propriétés et de leur position sociales relevèrent le défi. Cette approche permet de saisir la logique de choix qui sont à la fois individuels et portés par des aspirations collectives, et de comprendre le rôle des habitus professionnels et des rapports de force locaux pour la Réforme dans le contexte particulier de l’Ancienne Confédération helvétique. - PublicationRestriction temporaire