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    Voix d'enfants « interdits ». Une histoire d'enfants de travailleurs-euse-s « temporaires » face aux restrictions du regroupemen familial en Suisse (1948-1992)
    (Neuchâtel : Université de Neuchâtel, 2025-01-23) ;
    Durant toute la seconde moitié du XXe siècle, la Suisse restreint le droit au regroupement familial aux travailleur·euse·s saisonnier·ère·s et annuel·le·s qu’elle juge « indésirables ». Par conséquent, leurs enfants sont – en principe – considérés comme illégaux sur le territoire suisse : ils ne peuvent pas aller à l’école et encourent le risque de l’expulsion s’ils se font repérer par la police des étrangers. Or, malgré les contraintes, les incertitudes et surtout, malgré la peur, de nombreuses familles décident de se réunir en Suisse pour éviter la séparation. Jusqu’à aujourd’hui, les expériences vécues par ces enfants sont restées largement méconnues, tant le silence que requérait leur situation a perduré. Mais il existe des moyens pour rompre, voire interroger ce silence. À partir d’entretiens d’histoire orale avec des ex-enfants « interdits », cette thèse retrace les parcours de dizaines de familles d’origines portugaise, italienne, espagnole ou encore yougoslave entre 1948 et 1992. Elle reconstitue alors les dynamiques historiques qui ont obligé ces migrant·e·s à élaborer des stratégies de plus en plus complexes pour réaliser leurs projets familiaux, en se servant, parfois, des zones grises du système helvétique.
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    «Ce qui est sûr, c’est qu’on n’était pas censés être là…». Reconstituer l’histoire d’«enfants du placard» à partir de silences (1964–1986)
    (2022-12-5)
    Durant le second XXe siècle, les enfants de saisonniers·ère·s n’étaient pas autorisés à rejoindre leurs parents en Suisse et pourtant, certains l’ont fait – clandestinement. Aujourd’hui encore des silences continuent de peser sur l’histoire de ces familles, non pas seulement en raison de la quasi absence de traces dans les archives, mais aussi parce que ces expériences représentent un souvenir parfois douloureux. Cette contribution propose de prendre les silences repérés comme points de départ pour une reconstruction des parcours de vie desdits « enfants du placard ». À travers trois ensembles d’entretiens d’histoire orale menés avec des témoins concernés de différentes manières par ce phénomène (enfants, parents, proches), cet article montre que l’adoption d’une perspective multiple (multiperspectivité) permet d’accéder à des aspects encore inconnus de l’histoire des familles de saisonnier·ère·s en Suisse. L’on comprend ainsi que des incertitudes, incompréhensions et tabous ont fait partie intégrante, précisément, du quotidien de chacun des membres de ces familles, enfants compris.