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    Typologie et évolution de l’habitat rural dans le Jura et sur le plateau de Suisse occidentale
    (2008)
    Glauser, Daniel
    ;
    Cette thèse, basée sur un inventaire systématique et la publication des ouvrages de la collection Les maisons rurales de Suisse (VD et NE), est dévolue à l’analyse des formes d’habitat observées dans le Jura et sur le Moyen-Pays de Suisse occidentale. Les aspects de l'architecture paysanne sont mis en relation avec le cadre de vie, la forme et l'organisation des territoires, la structure du bâti, la typologie des maisons et leur évolution dans une perspective géographique, historique et archéologique. Trois hypothèses ont guidé cette synthèse: - La première met en relation la répartition des fermes dans l'espace avec les influences naturelles et humaines. La forme des territoires et les structures du bâti soulignent le rôle joué par la topographie. Les espaces ouverts de plaine génèrent des territoires alvéolaires avec des villages concentrés. Lorsque le relief se marque, les communes deviennent plus ou moins orthogonales ou se développent en lanières sur les versants. Outre la répartition géographique, la variation dans le temps contribue à différencier les formes de colonisation. Les territoires élevés du Jura et du Jorat ne sont défrichés qu’à partir du Moyen Age. Les habitats s'y organisent selon diverses formes de dispersion. - La deuxième hypothèse s'attache à considérer la maison rurale comme le résultat de multiples influences naturelles et humaines notamment avec l'évolution climatique et les progrès agricoles. La répartition dans le temps et dans l'espace constitue un facteur de différenciation qui permet l'établissement d'une typologie. Le Moyen-Pays se caractérise par des fermes à répartition transversale des travées par rapport au faîte du toit comptant généralement deux niveaux. Dans les Juras vaudois et neuchâtelois, l'architecture rurale ancienne est le fait des toitures à faible pente couvertes en bardeaux et la présence d'un seul niveau. La partie SO du Jura se distingue par des fermes à pignons latéraux, aux faîtes de toiture perpendiculaires à la pente du terrain, alors qu’au NE, les faîtes sont parallèles à la pente avec les pans orientés face aux vents dominants; il y caractérisent les fermes à pignon frontal, Les conditions climatiques ou l'implantation dans le terrain ne suffisent pas à expliquer ces distinctions; l’influence d’organisations sociales et familiales différentes et le jeu des influences culturelles avec les régions proches doivent être prises en compte. - La troisième hypothèse met en évidence les influences régionales sur les types de fermes, des phénomènes d'imitation et tente de déceler des filiations. La maison a progressivement et fondamentalement changé d'aspect durant ces deux derniers siècles. Le volume et le nombre de travées augmentent partout. Au SO du Jura, les fermes sont systématiquement rehaussées à partir de la fin du 18e s, alors qu’au NE, les anciennes fermes à pignon frontal font l’objet, à partir du début du 19e s, soit de surélévations, soit d’un retournement de leur toiture avec l’ajout d’un étage pour devenir à pignons latéraux. Les chalets d'alpage appartiennent à un corpus étranger au Jura qui ne se réfère que rarement à l’architecture des maisons paysannes locales. On décèle une véritable filiation avec les Préalpes fribourgeoises. Les anciens chalets, entièrement en bois, correspondaient à une production fromagère qui semble disparaître au 18e s. Les nouveaux bâtiments sont en maçonnerie de moellons avec une chambre à lait dans l’angle NE pour lever la crème de la traite du lait du soir et fabriquer le gruyère. Au cours du 19e s, les constructions évoluent sur les bases jetées au siècle précédent. Les particularismes locaux sont progressivement gommés au profit de modèles véhiculés depuis les années 1920 par les grandes organisations agricoles comme l'Union suisse des paysans. L'évolution de ces cinquante dernières années conduit à la disparition des exploitations traditionnelles au profit des fermes de colonisation en habitat dispersé.
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    Expérience de peuplement et stratégies de développement dans la vallée du Nakambé, Burkina Faso
    (2005)
    Nebie, Ousmane
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    Désenclaver les zones libérées de l'onchocercose, les peupler par un transfert des populations des zones à forte concentration humaine du plateau central, initier les paysans aux méthodes agricoles améliorées pour que la pression démographique des zones surpeuplées diminue, que la productibilité des terres s'accroisse, et contribuer ainsi à résoudre les problèmes économiques et à modifier les conditions sociales, étaient le leitmotiv des décideurs, quand furent lancés les programmes d'aménagement des vallées des Volta. Par rapport aux intentions qui ont présidé à leur conception, ces projets ont-ils ou non réussi et dans quelle mesure ?Sur le plan démographique, le nombre de paysans installés est bien inférieur aux prévisions : 8 149 familles entre 1973 et 1990, alors que le plan initial en prévoyait 65 000 en 15 ans. Le transfert technologique apparaît vraisemblablement la réussite la plus manifeste. Dans un délai raisonnable, en général, dès la seconde ou la troisième campagne agricole, les paysans ont été en mesure de maîtriser des techniques et des processus qui étaient tout à fait nouveau pour eux . Sur le plan économique, les réussites sont inégales. À Bagré, grâce à l'irrigation, au moins une partie de la production échappe aux aléas climatiques, et c'est là un résultat probant, au regard des récoltes de riz obtenues depuis 15 ans (3,97 t/ha) par des paysans autosuffisants sur le plan alimentaire. Il en va de même à Sondré-Est où, par suite des améliorations introduites dans le système d'élevage, les recettes tirées de l'exploitation du bétail permettent de subvenir aux besoins de subsistance et d'améliorer les conditions d'existence par l'acquisition de biens de consommation et d'équipement. En revanche, les programmes agricoles du Ganzourgou ont été moins satisfaisans, en raison des déficits céréaliers croissants et de la baisse des revenus cotonniers. Le dernier aspect concerne l'effet induit que les projets ont sur l'innovation et l'initiative privée que l'on retrouve sous différentes formes : élevage, maraîchage, activité de service, petit commerce. Ainsi, l'initiative privée relaie ici les projets, donnant la preuve que les actions entreprises répondaient plus ou moins aux attentes, et témoignant d'une attitude nouvelle dont il faut probablement tenir compte : l'évolution des mentalités à laquelle ont très certainement contribué les transferts technologiques.
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    Gestion environnementale décentralisée de la réserve spéciale de Manongarivo (Nord-Ouest de Madagascar)
    (2005)
    Spack, Simone
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    Cette étude entend démontrer l’impact de la politique environnementale malgache sur une aire protégée, en l’occurrence celle de la réserve spéciale de Manongarivo, située dans le nord-ouest de Madagascar. A cette fin, nous avons analysé la gestion locale décentralisée des ressources naturelles, entreprise par la population établie dans la zone périphérique. Considérée comme principale responsable de la dégradation environnementale de la réserve, cette population se défend en invoquant le besoin inconditionnel de ressources naturelles en vue de satisfaire ses pratiques agro-sylvo-pastorales. Au sein de ces dernières, la culture itinérante sur brûlis pour la production du riz pluvial, appelée tetika ou tavy, occasionne annuellement des défrichements importants dans l’aire protégée. Les conditions cadres s’étant modifiées, les cultivateurs progressent inexorablement à l’intérieur de la réserve, sur des espaces forestiers situés de plus en plus en amont. Ni l’accès difficile à ces terres, ni même le degré important des pentes ne freinent cette dynamique. Soucieux de conserver un rendement agricole qui baisse annuellement, en raison d’une densité démographique croissante, des effets dévastateurs du feu ainsi que de la diminution du temps de jachère, les cultivateurs, en mal d’alternatives agricoles viables, s’attaquent à la forêt primaire, considérée comme unique ressource potentielle. Toutefois, nous avons observé que cette stratégie agricole répond à des stratégies endogènes, satisfaisant des besoins économiques, socio-culturels, fonciers, politiques, sylvicoles et pastoraux. Ces interrelations mettent en exergue de nouveaux acteurs, autres que les populations villageoises, et à qui ces défrichements profitent également. Ils en bénéficient sous forme de taxes, de revenus voire même d’alliance politique. Les avantages tirés de la déforestation de la réserve de Manongarivo se propage à l’échelle locale et régionale, et peut-être même à l’échelle nationale. Par ailleurs, en tenant compte de ces trois niveaux d’analyse, nous avons relevé des priorités environnementales divergentes qui s’avèrent difficilement conciliables, aussi longtemps que l’approche sectorielle subsiste. C’est pourquoi, nous avons mis en évidence la responsabilité du gouvernement colonial puis indépendant, dans l’avancée de la déforestation. Les politiques économiques respectives, orientées sur la propagation des cultures de rente, ont contribué aux défrichements. Dans ce sens, nous nous sommes concentré, dans la partie initiale de notre recherche, sur les enjeux de la politique nationale environnementale malgache. Nous les avons analysés dans le cadre de la problématique relevant de l’aide publique au développement dont dépend le secteur environnemental malgache. Tenant compte de la dépendance économique et politique qui conditionne dans une certaine mesure la politique environnementale de Madagascar, nous avons établi des parallèles avec la politique de décentralisation. Au terme de notre recherche, nous sommes en mesure de nuancer cette dépendance. Nos conclusions nous permettent d’avancer qu’à Madagascar, il existe une forme de co-gestion environnementale partagée entre le gouvernement et les bailleurs de fonds. Par ailleurs, les applications de la politique environnementale dans une zone aussi fortement décentrée que notre région d’étude sont faibles. Concernant les mesures de décentralisation, elles peuvent même, dans certains cas étudiés, engendrer un affermissement d’autorités locales, au détriment de la population locale. Ces résultats auxquels nous sommes parvenu ont été obtenus dans le cadre de notre thèse, effectuée en géographie humaine. Cette étude s’est appuyée sur la géographie quantitative dans ce sens où l’homme et son milieu sont placés au sein d’un système défini, qui induit des interactions spatiales, à l’échelle micro, méso et macro. Pour l’analyse de la structure du système, nous nous sommes attardé à identifier les stratégies endogènes observées. A l’aide de cette démarche, cinq hypothèses ont été formulées, dont une relevant de la problématique nationale et les quatre autres se focalisant sur l’échelle locale, voire régionale. Cette recherche a en outre bénéficié de l’approche multidisciplinaire du projet, dans lequel elle s’est inscrite.
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    Accès et recours aux soins de santé dans la sous-préfecture de Ouessè (Bénin)
    (2001)
    Richard, Jean-Luc
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    Cette thèse de géographie de la santé, plus spécifiquement de géographie des services et soins de santé, décrit une région rurale du Bénin central - la sous-préfecture de Ouessè - à travers les comportements de recherche de soins de santé de ses habitants. Au moyen du concept central d'accès, dont plusieurs dimensions sont explicitées et analysées, nous avons confronté les caractéristiques de la population, y compris ses besoins de santé, à celles de l'offre de soins. La thèse défendue tout à long de cette recherche est que les faits spatiaux - en particulier la localisation et la distance - ont un impact majeur sur les flux de patients à travers la sous-préfecture de Ouessè, contribuant à dessiner une géographie des soins particulière, recoupant partiellement la structuration majeure de l'espace étudié : l'opposition entre l'est et l'ouest de cette sous-préfecture. Dans ce bref résumé d'une recherche portant sur les années 1992 à 1995, nous prenons le parti de surtout exposer les grandes lignes de la démarche, plutôt que de tenter d'en extraire les résultats les plus significatifs. La problématique générale, à savoir l'accès aux soins dans les pays en développement, est tout d'abord exposée, puis inscrite dans le contexte culturel, économique et sanitaire du Bénin; notamment à travers une analyse des prestations délivrées par les services de santé formels et une typologie de l'offre de soins de santé, caractérisée par le pluralisme. Le secteur de santé public a reçu une attention particulière: avec environ 0,3 consultation par personne et par année, l'accès à ses services était jugé insuffisant tant par le Ministère de la santé que par la coopération internationale. La géographie de la santé n'étant qu'une application de la géographie générale aux faits de santé, nous avons ensuite éclairé la géographie, surtout humaine, de la sous-préfecture étudiée, en insistant sur les facteurs influençant potentiellement le choix d'un recours thérapeutique. Puis, selon la typologie adoptée pour le niveau national, nous avons inventorié, localisé et décrit l'ensemble des services de santé de cette sous-préfecture, en insistant sur leur accessibilité. Seule l'offre formelle de soins a pu faire l'objet d'un inventaire exhaustif. La nature, le volume et l'évolution sur trois ans de l'activité des services des secteurs public et confessionnel ont été décrits et analysés, par grande catégorie de prestations. Nous avons ensuite analysé en détail le prix des soins et transports, en nous appuyant successivement sur des données administratives et les déclarations de malades. La partie centrale de la recherche porte sur l'analyse spatiale de l'utilisation de cette offre de soins, étonnamment abondante et variée pour une région rurale d'un pays en développement. Une méthode est proposée pour délimiter aussi bien l'espace médical (ou aire d'attraction) de chaque service de santé formel que l'espace de soins de chaque village. Il s'agit notamment d'établir la hiérarchie réelle entre les dispensaires et maternités communaux, l'hôpital sous-préfectoral et l'hôpital confessionnel implanté aux confins de la sous-préfecture. Pour ce faire, nous avons défini les limites des espaces médicaux, leurs gradients, seuils, zones de recouvrement et les éventuelles zones hors de toute aire d'attraction. De même, nous avons déterminé l'extension, les discontinuités et les polarisations des espaces de soins. Espaces médicaux et espaces de soins sont étudiés aussi bien globalement pour l'ensemble des patients, de 1992 à 1994, que spécifiquement pour certaines catégories d'utilisateurs, définies par le sexe, l'âge et les principaux diagnostics. Cette analyse est de plus menée à deux échelles: par localité et par quartier, pour deux des principales localités. Ces deux échelles mettent en évidence la diminution du taux d'utilisation des services de santé avec l'augmentation, même très faible, de la distance. Cette friction de la distance est d'autant plus forte que les services de santé sont d'un bas niveau hiérarchique. Elle est la plus faible pour l'hôpital confessionnel, véritable centre de référence pour l'ensemble de la sous-préfecture et même bien au-delà, au détriment de l'hôpital de sous-préfecture, centre de référence officiel. Cette friction de la distance relative à chaque type de services varie plus en fonction de l'âge et de la nature des prestations recherchées ou du diagnostic que du sexe du patient. Elle se traduit par des distances moyennes parcourues très variables d'un service à l'autre. Cette approche basée sur l'exploitation des registres de santé ne tient compte ni des besoins ressentis par la population ni des recours aux soins informels, dont l'automédication. Une enquête directement auprès de la population (650 ménages représentant 5'357 personnes issues de 13 villages) a permis de: - dresser le volume des besoins à un moment donné pour certains problèmes de santé prédéfinis (prévalence mensuelle perçue); - décrire et analyser, en insistant sur la localisation des malades et de l'offre de soins ainsi que sur sa nature, les comportements de recherche de soins, à travers l'étude détaillée des itinéraires thérapeutiques (1'334 épisodes analysés); - établir les déterminants des comportements de recherche de soins de santé (analyses univariée puis multivariée selon un modèle classique distinguant les facteurs prédisposants, habilitants - y compris ceux relatifs à l'accessibilité - et de besoins), afin de définir les groupes à risque de non-utilisation ou de sous-utilisation relative d'un thérapeute spécialisé (par opposition à l'automédication). L'analyse des discours de la population sur son attitude et ses moyens d'action en matière de santé fait ressortir une grande attente envers les services de santé, publics essentiellement. Dès lors, nous nous sommes interrogé sur l'inégale capacité des différents services de santé formels à répondre à cette attente et donc, de par la localisation particulière de chacun d'entre eux au regard de la population, sur l'inégal accès de cette dernière aux soins les plus appropriés. La confrontation, au moyen d'une mesure globale de l'accès par village, de la demande potentielle de soins et de la consommation médicale dans les services de santé modernes montre, d'une part, que seule une fraction des besoins perçus sont satisfaits par ceux-ci et que, d'autre part, il existe d'énormes disparités entre les villages dans l'accès effectif aux services de santé modernes. En nous appuyant sur ces données, sur les taux d'utilisation par village des différents services de santé formels et sur la géographie de certains déterminants du recours aux soins, nous avons finalement identifié et localisé des populations à risque de faible recours aux soins formels. Nous proposons finalement des recommandations visant à améliorer l'attractivité des services de santé, notamment leur accessibilité.