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Mesure du temps, chimie et cuisine : formalisation des pratiques au XVIIe et au XVIIIe siècle
Titre du projet
Mesure du temps, chimie et cuisine : formalisation des pratiques au XVIIe et au XVIIIe siècle
Description
À partir du XVIIe siècle, on constate un intérêt croissant pour la quantification de la durée dans les traités scientifiques et techniques. Les archives enregistrent une multiplication des données temporelles, et témoignent de la présence de garde-temps dans la culture expérimentale. Ces indications signalent l’émergence d’une nouvelle culture instrumentale, dont la mesure de la durée est un exemple paradigmatique qui contribue à la formalisation des pratiques, notamment à la naissance de la chimie moderne et à une nouvelle organisation de la cuisine.
Le projet examine la formalisation des pratiques scientifiques et techniques à l’époque moderne du point de vue des cultures matérielles et instrumentales, en se concentrant sur la mesure de la durée et sur la diffusion des garde-temps. La recherche se développe selon trois axes. Le premier concerne la matérialité de la mesure de la durée à l’époque moderne, étudiée à partir des objets, des acteurs et des savoirs artisanaux. Le deuxième examine l’impact de la mesure de la durée sur la formalisation de la chimie, en étudiant d’abord les traités et les cours de chimie théorique, puis sa mise en pratique dans les laboratoires académiques et domestiques. Enfin, le troisième axe porte sur la cuisine. Plus précisément, il s’agit d’analyser les indications temporelles que l’on peut trouver dans les traités, les livres de recettes et les documents relatifs à la préparation des repas collectifs (à la cour, à l’armée, pour les pauvres).
L’objectif de cette recherche est double : d’une part, elle se propose de renouveler l’histoire du processus de l’intériorisation du temps à l’époque moderne à travers l’analyse des « savoirs opératoires » inhérents à la mesure de la durée ; de l’autre, elle entend contribuer à l’étude de la formalisation des savoirs et des pratiques à travers l’analyse de la nouvelle culture de la mesure instrumentale.
Par rapport à l’histoire de l’horlogerie, l’approche adoptée dans le projet permet d’intégrer dans l’étude des dispositifs matériels l’analyse des contextes d’usage. Par rapport à l’histoire des sciences et des techniques, cela permet d’aborder sous un angle original la question de l’essor d’un « esprit de quantification » au XVIIe et au XVIIIe siècle. En insistant sur la valorisation des collections d’horlogerie, ce projet ne vise pas seulement à montrer l’intérêt de l’étude de l’objet comme document matériel pour l’enquête historique, mais aussi à offrir de nouvelles approches pour la valorisation des collections.
Le projet examine la formalisation des pratiques scientifiques et techniques à l’époque moderne du point de vue des cultures matérielles et instrumentales, en se concentrant sur la mesure de la durée et sur la diffusion des garde-temps. La recherche se développe selon trois axes. Le premier concerne la matérialité de la mesure de la durée à l’époque moderne, étudiée à partir des objets, des acteurs et des savoirs artisanaux. Le deuxième examine l’impact de la mesure de la durée sur la formalisation de la chimie, en étudiant d’abord les traités et les cours de chimie théorique, puis sa mise en pratique dans les laboratoires académiques et domestiques. Enfin, le troisième axe porte sur la cuisine. Plus précisément, il s’agit d’analyser les indications temporelles que l’on peut trouver dans les traités, les livres de recettes et les documents relatifs à la préparation des repas collectifs (à la cour, à l’armée, pour les pauvres).
L’objectif de cette recherche est double : d’une part, elle se propose de renouveler l’histoire du processus de l’intériorisation du temps à l’époque moderne à travers l’analyse des « savoirs opératoires » inhérents à la mesure de la durée ; de l’autre, elle entend contribuer à l’étude de la formalisation des savoirs et des pratiques à travers l’analyse de la nouvelle culture de la mesure instrumentale.
Par rapport à l’histoire de l’horlogerie, l’approche adoptée dans le projet permet d’intégrer dans l’étude des dispositifs matériels l’analyse des contextes d’usage. Par rapport à l’histoire des sciences et des techniques, cela permet d’aborder sous un angle original la question de l’essor d’un « esprit de quantification » au XVIIe et au XVIIIe siècle. En insistant sur la valorisation des collections d’horlogerie, ce projet ne vise pas seulement à montrer l’intérêt de l’étude de l’objet comme document matériel pour l’enquête historique, mais aussi à offrir de nouvelles approches pour la valorisation des collections.
Chercheur principal
Statut
Ongoing
Date de début
1 Avril 2020
Date de fin
31 Mars 2023
Organisations
Site web du projet
Identifiant interne
43422
identifiant
2 Résultats
Voici les éléments 1 - 2 sur 2
- PublicationMétadonnées seulementDenis Papin's digester and its eighteenth-century European circulation(2021-12-27)The digester, invented by Denis Papin in the 1680s, was a rudimentary pressure cooker used to soften hard bodies by boiling them at high pressure. In this paper, I propose a reassessment of Papin's work on the digester, arguing that his research was located at the intersection of the chemical laboratory and cooking practice. I then examine cases from the eighteenth-century European circulation of the instrument in Sweden, Italy and the Netherlands in order to showcase the different practices in which the digester was embedded, including chemical research, philanthropic projects to feed the destitute, and proposals for the improvement of home cooking. The digester's history represents a key episode for demonstrating the intertwined nature of natural-philosophical research and the practice of economy or ‘thrift’. All users of the digester engaged in a rationalization of its functions through quantification, not only to fulfil a concern for precision but also to display the device's potential to reform practical daily life. The digester could save time and fuel, reduce material waste, make cooking easier and foster collective meal preparation for the needy.