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«Soy Japonesa, pero quiero bailar como Española»: ambivalence des stratégies de légitimation des artistes japonais de flamenco sur la scène professionnelle
Auteur(s)
Martinez, Sabrina,
Date de parution
2018
Mots-clés
Résumé
Résumé fourni par l'auteure: Ce travail cherche à mettre en exergue le phénomène de diffusion du flamenco et de son identification territoriale et ethnique en montrant les tensions qui marquent ce processus, pris entre mondialisation et renforcement des identités territoriales. Pour ce faire, je me suis intéressée au cas du Japon qui a développé depuis les années soixante une importante scène flamenca : 600 écoles de flamenco à Tokyo, 80'000 aficionados inscrits à l’Association nippone de flamenco, et plus d’une trentaine de tablaos et peñas à Tokyo. Depuis plusieurs décennies, se dessine un réseau transnational : vers l’Espagne pour les amateurs et professionnels japonais qui viennent se former - et vers le Japon pour les artistes espagnols qui viennent se produire. En me penchant sur la question de la scène professionnelle du flamenco à Tokyo, j’ai constaté des tensions entre deux groupes d’acteurs : les artistes espagnols et japonais. Cette tension est liée à la légitimité et l’authenticité des personnes par rapport à leur appartenance ethnique. Celle-ci structure fortement le champ du flamenco. Le fait d’être un « étranger » va impliquer de devoir surmonter plus d’obstacles afin d’être reconnu et admis en tant que « flamenco » et « artiste ». Ces acteurs vont mobiliser des « cultural stuff » comme la culture, la langue, la tradition et le lieu géographique pour construire les frontières entre les artistes espagnols et japonais. Ces frontières fonctionnent sur deux niveaux. Tout d’abord, elles sont utilisées par les acteurs eux-mêmes – espagnols et japonais – pour se définir, se référer et réifier leur appartenance nationale, régionale ou communautaire « espagnol », « andalou », « gitan » et « japonais ». Puis, ces frontières sont mobilisées pour légitimer l’authenticité des artistes espagnols qui mobilisent les « cultural stuff » pour se positionner comme « porteur de l’authenticité », et de cette manière exclure les artistes japonais du champ flamenco. Dans ce contexte particulier, cette recherche porte sur les moyens stratégiques mis en place par les artistes japonais pour retravailler ces frontières et construire leur légitimité dans la sphère professionnelle du flamenco et acquérir la reconnaissance en tant que « vrai artiste et flamenco » auprès de leur pairs japonais et espagnols.
Notes
Mémoire de master en ethnologie, soutenu le 13 septembre 2018 Mémoire de master : Université de Neuchâtel, 2018
Identifiants
Type de publication
master thesis
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