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Modern waste : the political ecology of e-scrap recycling in China
Auteur(s)
Editeur(s)
Maison d'édition
[Neuchâtel] : [Institut d'ethnologie]
Date de parution
2018
Nombre de page
440 p. : ill.
Mots-clés
Résumé
English :
This PhD dissertation addresses changes that have taken place in recent years in the People’s Republic of China regarding the image, fate and value of discarded electrical and electronic equipment (DEEE, also known as “e-waste”) and of the people who make a living by trading, transporting, and transforming this type of object. It originates in multi-sited ethnographic fieldwork conducted in Guangdong Province for a total of eighteen months (2014-2016), during which I paid particular attention to objects’ materiality, recycling technologies, valuation practices, representations of waste/wastefulness, and state-society relations.
Drawing on scholarship from the sociology of public problems, China studies, political ecology, discard studies, environmental politics and the socio-anthropology of development, my research interrogates China’s state program of “ecological modernization”. In particular, it analyzes the central government’s project of “formalizing e-waste management and treatment” and its implementation on the ground, at the local level. Official discourse in China justifies formalization by the need for improved pollution control and resource efficiency. However, as my research reveals, this explains only a small part of the revolution in material and symbolic approaches to DEEE that unfolded in early twenty-first century China.
In particular, this does not account for the conspicuous absence of self-employed workers, family businesses and small and micro enterprises from China’s new regulatory system and the industrial sub-sector this system gave birth to. These social actors and economic entities, often referred to collectively as the “informal sector”, dominated scrap recycling and object stewardship during the era of “reform and opening”. Some of them engaged in polluting practices, but others contributed in essential ways to object reuse, which is widely acknowledged as extending product lifespans, and thus reducing the overall environmental impact of EEE production and consumption. And yet, in China, the “informal sector” as a whole suffered from stigmatization, exclusion and dispossession.
Based on this observation, I conclude that, in order to understand China’s official solution to the “e-waste problem”, one should understand it as a response to the need for displaying markers of modernity, environmentalism being but one of them. Technological progress, material abundance and a position at the top of the international community, among others, also played a key role in shaping Chinese “e-waste” policies.
This PhD dissertation addresses changes that have taken place in recent years in the People’s Republic of China regarding the image, fate and value of discarded electrical and electronic equipment (DEEE, also known as “e-waste”) and of the people who make a living by trading, transporting, and transforming this type of object. It originates in multi-sited ethnographic fieldwork conducted in Guangdong Province for a total of eighteen months (2014-2016), during which I paid particular attention to objects’ materiality, recycling technologies, valuation practices, representations of waste/wastefulness, and state-society relations.
Drawing on scholarship from the sociology of public problems, China studies, political ecology, discard studies, environmental politics and the socio-anthropology of development, my research interrogates China’s state program of “ecological modernization”. In particular, it analyzes the central government’s project of “formalizing e-waste management and treatment” and its implementation on the ground, at the local level. Official discourse in China justifies formalization by the need for improved pollution control and resource efficiency. However, as my research reveals, this explains only a small part of the revolution in material and symbolic approaches to DEEE that unfolded in early twenty-first century China.
In particular, this does not account for the conspicuous absence of self-employed workers, family businesses and small and micro enterprises from China’s new regulatory system and the industrial sub-sector this system gave birth to. These social actors and economic entities, often referred to collectively as the “informal sector”, dominated scrap recycling and object stewardship during the era of “reform and opening”. Some of them engaged in polluting practices, but others contributed in essential ways to object reuse, which is widely acknowledged as extending product lifespans, and thus reducing the overall environmental impact of EEE production and consumption. And yet, in China, the “informal sector” as a whole suffered from stigmatization, exclusion and dispossession.
Based on this observation, I conclude that, in order to understand China’s official solution to the “e-waste problem”, one should understand it as a response to the need for displaying markers of modernity, environmentalism being but one of them. Technological progress, material abundance and a position at the top of the international community, among others, also played a key role in shaping Chinese “e-waste” policies.
Français :
Cette thèse de doctorat porte sur les changements qui se sont produits aux cours des dernières années en République populaire de Chine concernant l’image, le sort et la valeur des appareils et composants électriques usés et usagés (communément appelés « déchets d’équipements électriques et électroniques ») ainsi que des personnes qui gagnent leur vie en faisant le commerce de ces objets ou en les transformant ou encore en les transportant. Elle a pour origine une enquête ethnographique multi-située menée sur un total de dix-huit mois (2014-2016) dans la Province du Guangdong, durant laquelle je me suis intéressé avant tout à la matérialité des objets, aux techniques de transformation, aux pratiques d’évaluation, aux représentation des déchets ou du gaspillage et aux relations entre État et société.
Ma recherche interroge le projet étatique de « modernisation écologique » en prenant appui sur la littérature disponible dans les domaines de la sociologie des problèmes publiques, de l’étude de la Chine contemporaine, de l’écologie politique scientifique, de l’étude des déchets en sciences sociales, de l’étude des politiques environnementales et de la socio-anthropologie du développement. Plus particulièrement, elle analyse le projet de « formalisation de la gestion et du traitement des déchets d’équipement électriques et électroniques » du gouvernement central ainsi que son application sur le terrain, au niveau local. Le discours official chinois justifie la formalisation par la nécessité d’améliorer le contrôle de la pollution et l’utilisation des ressources. Cependant, comme le démontre ma recherche, cette justification n’explique que de façon très incomplète la révolution des approches matérielles et symboliques des appareils électriques et électroniques usés et usagés qui s’est produite en Chine au début du vingt-et-unième siècle.
Notamment, elle ne rend pas compte de l’absence des travailleurs indépendants, des entreprises familiales et des petites et micro-entreprises du système réglementaire chinois ainsi que du sous-secteur industriel auquel celui-ci a donné naissance. Ces entités économique et ces acteurs sociaux, souvent qualifiés d’« informels », ont dominé en matière de revalorisation des déchets, de réparation et remise en état des produits abimés ou de second-main et de remise en circulation de ces derniers à travers toute la période de « réforme et ouverture ». Certains d’entre eux se livraient à des pratiques polluantes, mais d’autres contribuaient de manière essentielle à la réutilisation des objets, laquelle est largement considérée comme une pratique « verte », qui prolonge les durées de vie des produits et réduit l’impact environnemental de leur production et de leur consommation. Et pourtant, en Chine, le « secteur informel » dans son ensemble était stigmatisé, exclu et dépossédé.
Sur la base de cette observation, je conclus dans cette thèse que la nature de la solution officielle chinoise au « problème des déchets d’équipements électriques et électroniques » s’explique par le besoin d’afficher plusieurs marqueurs de la modernité. L’environnementalisme en est un, mais il faut encore mentionner, entre autres, le progrès technique, l’abondance matérielle et une position au sommet de la communauté internationale.
Cette thèse de doctorat porte sur les changements qui se sont produits aux cours des dernières années en République populaire de Chine concernant l’image, le sort et la valeur des appareils et composants électriques usés et usagés (communément appelés « déchets d’équipements électriques et électroniques ») ainsi que des personnes qui gagnent leur vie en faisant le commerce de ces objets ou en les transformant ou encore en les transportant. Elle a pour origine une enquête ethnographique multi-située menée sur un total de dix-huit mois (2014-2016) dans la Province du Guangdong, durant laquelle je me suis intéressé avant tout à la matérialité des objets, aux techniques de transformation, aux pratiques d’évaluation, aux représentation des déchets ou du gaspillage et aux relations entre État et société.
Ma recherche interroge le projet étatique de « modernisation écologique » en prenant appui sur la littérature disponible dans les domaines de la sociologie des problèmes publiques, de l’étude de la Chine contemporaine, de l’écologie politique scientifique, de l’étude des déchets en sciences sociales, de l’étude des politiques environnementales et de la socio-anthropologie du développement. Plus particulièrement, elle analyse le projet de « formalisation de la gestion et du traitement des déchets d’équipement électriques et électroniques » du gouvernement central ainsi que son application sur le terrain, au niveau local. Le discours official chinois justifie la formalisation par la nécessité d’améliorer le contrôle de la pollution et l’utilisation des ressources. Cependant, comme le démontre ma recherche, cette justification n’explique que de façon très incomplète la révolution des approches matérielles et symboliques des appareils électriques et électroniques usés et usagés qui s’est produite en Chine au début du vingt-et-unième siècle.
Notamment, elle ne rend pas compte de l’absence des travailleurs indépendants, des entreprises familiales et des petites et micro-entreprises du système réglementaire chinois ainsi que du sous-secteur industriel auquel celui-ci a donné naissance. Ces entités économique et ces acteurs sociaux, souvent qualifiés d’« informels », ont dominé en matière de revalorisation des déchets, de réparation et remise en état des produits abimés ou de second-main et de remise en circulation de ces derniers à travers toute la période de « réforme et ouverture ». Certains d’entre eux se livraient à des pratiques polluantes, mais d’autres contribuaient de manière essentielle à la réutilisation des objets, laquelle est largement considérée comme une pratique « verte », qui prolonge les durées de vie des produits et réduit l’impact environnemental de leur production et de leur consommation. Et pourtant, en Chine, le « secteur informel » dans son ensemble était stigmatisé, exclu et dépossédé.
Sur la base de cette observation, je conclus dans cette thèse que la nature de la solution officielle chinoise au « problème des déchets d’équipements électriques et électroniques » s’explique par le besoin d’afficher plusieurs marqueurs de la modernité. L’environnementalisme en est un, mais il faut encore mentionner, entre autres, le progrès technique, l’abondance matérielle et une position au sommet de la communauté internationale.
Notes
Doctorat, Université de Neuchâtel, Institut d'ethnologie
Prix Nexans
Identifiants
Type de publication
doctoral thesis
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