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La discrimination salariale des footballeurs africains en Suisse
Auteur(s)
Date de parution
2004
In
Tangram, Commission fédérale contre le racisme, 2004/15//79.84
Résumé
Les footballeurs recrutés en Afrique ou en Amérique latine par les clubs suisses reçoivent très souvent un salaire inférieur à celui de leur coéquipiers européens, soit moins que les 5000 francs bruts exigés par l’Office fédéral de l’Immigration Emigration Intégration (IMES) pour un joueur de première ligue. De plus en plus nombreux depuis 1977, ils sont généralement les plus jeunes sur la pelouse, les Africains étant âgés en moyenne de 19 ans et demi contre 23,7 ans pour les Européens. En toile de fond, c’est toute une stratégie des clubs désargentés qui misent sur d’hypothétiques transferts lucratifs après avoir monnayé à bon prix les joueurs dans leur pays d’origine et en les sous-payant lorsqu’ils sont en Suisse. Mais, entre 1992 et 2002, seulement un dixième des footballeurs recrutés en Afrique par des clubs suisses a pu entrer dans des équipes européennes de haut niveau. Les athlètes recrutés dans les pays en développement ne résident en moyenne en Suisse qu’une vingtaine de mois, soit moins de deux saisons. C’est donc un statut précaire qui caractérise la vie des mercenaires africains du ballon rond dans notre pays. <br> Certains pays comme les Pays-Bas et la Belgique ont adopté des mesures pour lutter contre le dumping salarial dont sont victimes les joueurs provenant de pays pauvres. La Haye et Bruxelles ont introduit des salaires minimaux pour les ressortissants de ces pays qui sont plus élevés que ceux des joueurs européens. En outre, les autorités néerlandaises ont imposé aux clubs de payer des primes de formation aux jeunes de 18 à 19 ans non européens. En Suisse, une étude devrait être lancée pour mieux protéger, à terme, les joueurs recrutés dans les pays en développement.
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