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Sens et significations dans l'évaluation émancipatrice de projets d'animation socioculturelle auprès des jeunes: l'expérience d'un centre socioculturel lausannois
Maison d'édition
Neuchâtel
Date de parution
2022
Résumé
Suivant les approches de la psychologie socioculturelle autour des concepts de sens, signification et activité, cette étude se penche sur une structure d’animation socioculturelle lausannoise (le Centre socioculturel de Prélaz-Valency) pour y analyser la participation des jeunes aux processus d’évaluation des activités juvéniles organisées.
Les informations émergées par le recours à trois méthodes de recherche entrelacées (journal de terrain, différentiel sémantique et entretien semi-directif s’inspirant de l’entretien d’explicitation) offrent une interprétation innovatrice des conflits, des frustrations et des incompréhensions vécues depuis des années dans les relations entre les jeunes fréquentant le Centre socioculturel et ses équipes d’animation.
L’investigation de terrain montre que ces jeunes (filles et garçons allant de 11 à 25 ans) évaluent continuellement les activités de la structure et, en particulier, ses accueils libres. Illes le font, toutefois, par des formes et selon des contenus liés à leurs parcours de vie, individuels et de groupe. Ces genres communicatifs ne trouvent pas de légitimité dans la culture professionnelle des animatrices et animateurs qui, de leur côté, sollicitent des instances participativo-évaluatives formalisées.
Les actrices et les acteurs du Centre (jeunes, professionnelles, mais aussi parents, bénévoles, politiciennes, fonctionnaires, organismes financeurs) portent, dans les murs de la structure, des sens et, donc, des motivations et des buts différents, qui n’arrivent pas à se synthétiser en une signification partagée du lieu.
Les évaluations exprimées par les adolescentes et les jeunes adultes se traduisent par un véritable paradoxe : un surplus de participation générateur d’un mouvement turbulent plutôt que de processus émancipatoires cohérents.
Interpréter les résultats de cette étude suscite des interrogations pressantes sur le travail d’animation socioculturelle auprès des jeunes générations de Prélaz et Valency mais aussi d’autres espaces urbains similaires.
Abstract:
Using sociocultural psychology approaches in terms of « personal sens », « collective meaning » and « activity », this study examens a socio-cultural animation structure in Lausanne (the sociocultural Centre of Prélaz-Valency) and more specifically the participation of young people in the evaluation processes of organized activities for young people.
The information that came to light through the use of three intertwined research methods (field journal, semantic differential and semi-structured interviews inspired by explanatory interviews) gives an innovative interpretation of the conflicts, frustrations and misunderstandings that have been impacting the relationships between the young people attending the sociocultural centre and the staff for years.
The field investigation shows that these young people (girls and boys aged between 11 to 25 years) continuously evaluate the activities of the centre and, in particular, activities opened to all. However, the forms and the content these evaluations take, are linked to their individual and group life paths. The professionals, given their culture, consider these communicative styles to have no legitimacy. They are expecting formally structured participatory frameworks for evaluation purposes.
Those involved in the work of the centre (young people, professionals, as well as parents, volunteers, politicians, officials, funding agencies) each attach their own meanings to the structure, and consequently have different motivations and goals, which cannot be summarized into a single common meaning for each group associating with the centre.
The evaluations expressed by adolescents and young adults reveal a real paradox: excessive participation that leads to turbulent movement rather than coherent emancipatory processes.
The conclusions of this study raise pressing questions about the sociocultural activities for younger generations in Prélaz and Valency, as well as in similar urban areas.
Les informations émergées par le recours à trois méthodes de recherche entrelacées (journal de terrain, différentiel sémantique et entretien semi-directif s’inspirant de l’entretien d’explicitation) offrent une interprétation innovatrice des conflits, des frustrations et des incompréhensions vécues depuis des années dans les relations entre les jeunes fréquentant le Centre socioculturel et ses équipes d’animation.
L’investigation de terrain montre que ces jeunes (filles et garçons allant de 11 à 25 ans) évaluent continuellement les activités de la structure et, en particulier, ses accueils libres. Illes le font, toutefois, par des formes et selon des contenus liés à leurs parcours de vie, individuels et de groupe. Ces genres communicatifs ne trouvent pas de légitimité dans la culture professionnelle des animatrices et animateurs qui, de leur côté, sollicitent des instances participativo-évaluatives formalisées.
Les actrices et les acteurs du Centre (jeunes, professionnelles, mais aussi parents, bénévoles, politiciennes, fonctionnaires, organismes financeurs) portent, dans les murs de la structure, des sens et, donc, des motivations et des buts différents, qui n’arrivent pas à se synthétiser en une signification partagée du lieu.
Les évaluations exprimées par les adolescentes et les jeunes adultes se traduisent par un véritable paradoxe : un surplus de participation générateur d’un mouvement turbulent plutôt que de processus émancipatoires cohérents.
Interpréter les résultats de cette étude suscite des interrogations pressantes sur le travail d’animation socioculturelle auprès des jeunes générations de Prélaz et Valency mais aussi d’autres espaces urbains similaires.
Abstract:
Using sociocultural psychology approaches in terms of « personal sens », « collective meaning » and « activity », this study examens a socio-cultural animation structure in Lausanne (the sociocultural Centre of Prélaz-Valency) and more specifically the participation of young people in the evaluation processes of organized activities for young people.
The information that came to light through the use of three intertwined research methods (field journal, semantic differential and semi-structured interviews inspired by explanatory interviews) gives an innovative interpretation of the conflicts, frustrations and misunderstandings that have been impacting the relationships between the young people attending the sociocultural centre and the staff for years.
The field investigation shows that these young people (girls and boys aged between 11 to 25 years) continuously evaluate the activities of the centre and, in particular, activities opened to all. However, the forms and the content these evaluations take, are linked to their individual and group life paths. The professionals, given their culture, consider these communicative styles to have no legitimacy. They are expecting formally structured participatory frameworks for evaluation purposes.
Those involved in the work of the centre (young people, professionals, as well as parents, volunteers, politicians, officials, funding agencies) each attach their own meanings to the structure, and consequently have different motivations and goals, which cannot be summarized into a single common meaning for each group associating with the centre.
The evaluations expressed by adolescents and young adults reveal a real paradox: excessive participation that leads to turbulent movement rather than coherent emancipatory processes.
The conclusions of this study raise pressing questions about the sociocultural activities for younger generations in Prélaz and Valency, as well as in similar urban areas.
Notes
Doctorat, Université de Neuchâtel, Faculté des lettres et sciences humaines, Institut de psychologie et éducation
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Type de publication
doctoral thesis
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