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Stratégies concessives dans deux débats politiques: les duels présidentiels français de 2007 et de 2012
Auteur(s)
Schardt, Emanuel
Date de parution
2013
Mots-clés
Résumé
En linguistique, la concession a été étudiée principalement sous l’angle de ses marqueurs et, dans une moindre mesure, de sa structure et de son assise logico-sémantique. Décrite pour elle-même, elle n’a pas été abordée comme une figure argumentative répondant à une stratégie persuasive. La perspective rhétorique est en revanche bien présente dans certains travaux d’argumentation et d’analyse du discours. Seulement, se situant à un niveau macro-discursif, ceux-ci traitent la concession comme une boîte noire, sans prendre en considération ses composants morphosyntaxiques et sémantiques. La présente investigation vise à jeter un pont entre ces deux approches : il s’agit de mettre en évidence une stratégie concessive chez chacun des participants aux duels présidentiels français de 2007 et de 2012, en décrivant les principales caractéristiques des concessions, à savoir le marquage et la structure, la façon dont le locuteur reprend le discours autre et la manière dont il y oppose une contre-argumentation. L’analyse des concessions produites lors des duels présidentiels français de 2007 et de 2012 révèle qu’elles sont employées comme moyens d’agression et/ou d’autopromotion, selon qu’elles visent à attaquer l’image publique de l’adversaire ou à défendre celle du locuteur. Le choix de la stratégie et la façon de la mettre en œuvre dépendent de l’identité du locuteur, de celle de son vis-à-vis et de la situation générale de l’échange. Lors du débat de 2007, Nicolas Sarkozy adopte une double stratégie d’autopromotion et de décrédibilisation de l’adversaire : l’agression se fait sous le couvert d’une attitude avenante et respectueuse. Chez Ségolène Royal, les concessions sont essentiellement au service de l’autopromotion : en tant que femme, elle cherche à montrer qu’elle sait s’imposer et, en tant que politicienne, elle doit encore asseoir son image publique. Lors du face-à-face de 2012, Nicolas Sarkozy doit défendre son bilan et il opte donc pour une stratégie visant principalement à parer aux attaques de François Hollande. A l’inverse, ce dernier cherche avant tout à miner l’image publique du président sortant par des attaques contre son bilan.
Notes
Mémoire de master : Université de Neuchâtel, 2013
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Type de publication
master thesis
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