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The challenge of soil erosion management in Switzerland: a socio-anthropological analysis of public policy construction and implementation
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Bulletin BGS, Société suisse de pédologie, 2016/37//25-33
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Résumé
En 2014, le « Rapport agricole » annonce que la fertilité des sols agricoles suisses est compromise à long terme, et que l’une des causes principales est l’érosion hydrique. Le problème de l’érosion des sols n’est pourtant pas récent. Il est étudié depuis plus de cinquante ans et intégré dans des politiques agro-environnementales depuis plus de vingt ans. Or, malgré des améliorations notables, les experts s’accordent à dire que le problème persiste. Ce constat préoccupant laisse à penser que les instruments de mise en œuvre ne parviennent pas à induire les changements désirés dans le rapport société-sol, et que la gestion de cette ressource doit encore être améliorée. <br> Cette recherche socio-anthropologique vise à enrichir le débat concernant le problème de l’érosion des sols agricoles en particulier, et de la gestion de leur fertilité en général. Elle a pour objectif de proposer de nouvelles approches méthodologiques pour les preneurs de décisions. Trois résultats préliminaires sont présentés dans cet article : (1) La gestion de l’érosion des sols souffre d’une grande complexité: des connaissances scientifiques font défaut, les compétences et les responsabilités sont divisées, et l’expertise sur le terrain requiert du temps, de l’argent et un personnel qualifié. (2) Les politiques publiques contre l’érosion des sols doivent être perçues comme le résultat de négociations et de compromis plutôt que comme de pures solutions d’experts. (3) Les instruments de mise en œuvre, tels que les programmes de lutte contre l’érosion, engendrent des effets non désirés qui réduisent leur efficacité.<br> Ces premiers résultats visent à démontrer que l’érosion des sols est aussi bien un problème social qu’environnemental. Ils illustrent comment, face au caractère multidimensionnel (écologique, agronomique, économique, politique et social) de l’érosion, la recherche scientifique est amenée à considérer certains aspects du problème (i.e. dégâts on-site), à en délaisser d’autres (i.e. coûts économiques des dégâts off-site) et à négliger une compréhension globale des enjeux (i.e. la recherche en sciences sociales). Ils révèlent ensuite comment le processus de construction des politiques mène à des solutions satisfaisantes plutôt qu’optimales. Finalement, ils montrent que les instruments de mise en œuvre devraient davantage être perçus comme le problème à anticiper et à résoudre que comme les porteurs d’une solution à appliquer., Switzerland’s 2014 “Agricultural Report” asserts that the fertility of Swiss agricultural lands is compromised in the long term, and that one of the major causes is water erosion. Yet, the problem of soil erosion is not recent. It has been studied for more than fifty years and included in agro-environmental policy-making for more than twenty years. However, despite significant improvements, experts agree that the problem persists. This worrying result suggests that agri-environmental instruments fail to induce the desired changes in society-soil interactions, and that the management of soil resources must still be improved.<br> This socio-anthropological research project aims at enriching the debate on the problem of water erosion of arable lands in particular, and of arable soil fertility in general, with the goal to propose new methodological approaches for decision-makers. Three preliminary results are presented in this paper. (1) The management of soil erosion suffers from a high degree of complexity: scientific blind spots remain, organizational responsibilities are fragmented, and expertise in the field requires trained personnel, time and money. (2) Public policies around soil erosion are best understood as the result of negotiation and compromise, rather than of optimal expert determination. (3) Implementation instruments such as erosion control schemes generate undesired consequences that reduce their effectiveness.<br> These preliminary results demonstrate that soil erosion is both a social and an environmental problem. Moreover, they illustrate how, faced with the multifaceted nature of soil erosion (ecological, agronomical, economic, political and social), scientific research is inclined to focus on some aspects of the problem (i.e. on-site damage), overlook other aspects (i.e. economic costs of off-site damage), and neglect a comprehensive understanding of the issues (i.e. social science research). They also reveal why the process of policy construction leads to suboptimal solutions. Finally, they suggest that the formulation of effective implementation instruments should be understood as a challenge to be anticipated, studied and solved, and not as a purely technical matter.
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