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Identification de "Borrelia sp", agent de la borréliose de Lyme et de l’ADN de l’hôte chez la tique “Ixodes ricinus” et étude de sa phénologie en fonction de l’altitude en Suisse
Auteur(s)
Morán Cadenas, Francisca
Editeur(s)
Date de parution
2007
Résumé
La borréliose de Lyme, zoonose transmise à l’homme via la piqûre des tiques infectées par des spirochètes du complexe Borrelia burgdorferi sl, est répandue dans l’hémisphère nord. Son vecteur, la tique Ixodes ricinus, est largement distribué en Europe. Nous avons étudié la répartition des tiques et leur infection par Borrelia le long de 3 gradients d’altitude en Suisse occidentale. Nous avons aussi investigué le rôle de la faune de nos forêts dans le maintien des populations de tiques et sa contribution dans la transmission du pathogène. Nous avons observé que la densité des tiques en quête ainsi que leur dynamique saisonnière variaient géographiquement et annuellement. Des variations sont aussi possibles dans la même forêt sur deux versants d’une montagne. À Chaumont (Neuchâtel), la densité de tiques en quête est significativement supérieure sur le versant sud que sur le versant nord. Sur le versant sud, la densité diminue avec l’altitude alors que sur le versant nord, la densité maximale de tiques est observée au-dessus de 1000 m. À Salins (Valais), la densité de tiques en quête augmente avec l’altitude, ce qui s'explique par des conditions climatiques défavorables aux tiques en basse altitude. Neuchâtel se situe parmi les régions en Suisse occidentale avec la plus grande densité de tiques en quête. Notre étude sur le versant sud de Chaumont en 2003-2005 est la suite du travail réalisé par Jouda et al (2004a) en 1999-2001. L’évolution des conditions climatiques montre une augmentation de la température en été et en automne durant 2003-2005. Le déficit de saturation, mesure du pouvoir desséchant de l’air, dépasse le seuil de 10 mmHg pendant de longues périodes en 2003-2005, surtout à basse altitude, tandis qu’il n’est atteint que ponctuellement en 1999-2001. Ainsi, la densité de tiques en quête a augmenté significativement en altitude, notamment à 900 m alors qu’à 620 m, la population d’adultes a diminué durant la dernière période. La prévalence d’infection par Borrelia chez I. ricinus varie géographiquement et elle diminue avec l’altitude, sauf sur le versant nord de Chaumont. Le risque maximal de rencontrer une tique infectée est faible en Valais (5.8 nymphes et 3.6 adultes infectés par 100 m2) comparé à Neuchâtel (78.7 nymphes et 16.9 adultes infectés par 100 m2). Concrètement à Neuchâtel nous constatons une augmentation du risque d'infection entre 1999-2001 et 2003-2005. B. afzelii est la génoespèce prédominante dans les biotopes considérés. Nous avons montré que l’identification de Borrelia sp chez les tiques peut varier selon la méthode d’extraction de l'ADN, en analysant simultanément deux procédés d’extraction sur la même tique (mise en culture suivi du thermolysat et hydrolyse alcaline). L'extraction directe par hydrolyse alcaline a été privilégiée car elle nous permet une autre voie de recherche, l’identification de l’ADN de l’hôte présent dans l’intestin de la tique à jeun. Nous avons pu établir l’origine du repas sanguin dans environ la moitié des tiques analysées et obtenir des données importantes sur la faune présente dans nos forêts et sur le rôle de réservoirs de Borrelia de divers hôtes.
Notes
Thèse de doctorat : Université de Neuchâtel, 2007 ; Th.1945
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Type de publication
doctoral thesis
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