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Impacts des changements climatiques sur le vignoble neuchâtelois : étude des indices bioclimatiques déterminants
Auteur(s)
Editeur(s)
Maison d'édition
Neuchâtel : Université de Neuchâtel
Date de parution
2024
Nombre de page
194
Mots-clés
- Changement climatique
- viticulture
- vigne
- vins
- indices bioclimatiques
- impacts des changements climatiques
- adaptation
- température de l’air
- modélisation
- température de la période végétative
- indice de Huglin
- indice fraicheur des nuits
- insectes ravageurs
- Climate change
- vine
- wine
- bioclimatic indices
- climate change impacts
- air temperature
- modelization
- growing season temperature
- Huglin index
- cool night index
- insect pests
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viticulture
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insectes ravageurs
Climate change
vine
wine
bioclimatic indices
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air temperature
modelization
growing season temper...
Huglin index
cool night index
insect pests
Résumé
Cette thèse de doctorat en climatologie appliquée s’intéresse aux impacts des changements climatiques sur la viticulture neuchâteloise au travers des indices bioclimatiques. Les changements climatiques constituent un enjeu contemporain majeur qui touche l’ensemble du globe. L’agriculture, ainsi que la viticulture, sont impactées directement et indirectement par les changements climatiques. La hausse des températures de l’air et de la fréquence et durée des périodes de sécheresse modifie les stades phénologiques de la vigne, ainsi que la composition phénolique des vins produits. Les changements climatiques amènent des modifications dans l’aire de répartition et les cycles de reproduction des ravageurs et dans l’occurrence des maladies fongiques qui affectent la vigne.
Ce travail se focalise dans un premier temps sur les impacts directs amenés par les changements climatiques pour le vignoble neuchâtelois, soit sur l’évolution des indices bioclimatiques pertinents pour la viticulture de 1900 à aujourd’hui. Puis, avec pour but d’anticiper les moyens d’adaptation à venir, les tendances futures des indices bioclimatiques pertinents sont abordées selon deux scénarios d’émissions anthropiques de gaz à effet de serre futurs : un scénario optimiste (RCP4.5) et un scénario pessimiste (RCP8.5).
Enfin, nous nous sommes focalisés sur une modélisation de changements futurs dans l’aire de répartition des insectes ravageurs viticoles, en nous focalisant particulièrement sur deux espèces : l’eudémis de la vigne et la cicadelle de la vigne (respectivement Lobesia botrana et Scphoideus titanus). Nous avons utilisé les mêmes scénarios d’émissions anthropiques de gaz à effet de serre (RCP4.5 et RCP8.5).
Nos résultats montrent que le climat viticole, illustré par des indices bioclimatiques, s’est passablement réchauffé (+400 HI et +2°C sur la période végétative ces 40 dernières années). Les tendances pour l’indice de Huglin, la température moyenne de la période végétative de la vigne, et les indices de fraicheur des nuits indiquent que des mesures d’adaptation seront nécessaires pour maintenir une production de vins de qualité. Du point de vue de la température moyenne de la période végétative de la vigne, le climat viticole est passé en 50 ans d’un climat froid, à la limite des possibilités de culture des cépages à la phénologie la plus précoce, à un climat intermédiaire, trop chaud pour les cépages les plus précoces selon cet indice. Nos résultats avec l’indice de Huglin indiquent que le climat viticole est passé durant la même période de la catégorie « trop froid », à la catégorie « tempérée », renforçant le constat précédent. Les tendances avec un indice de fraicheur des nuits qui tient compte de l’avancée de la date des vendanges, montrent que le Pinot noir bénéficiera de moins en moins souvent de températures nocturnes fraiches avant les vendanges. Ces trois indices montrent également que le climat était trop frais pour la production de vins de qualité il y a 50 ans, et que la hausse des températures de l’air est également bénéfique de ce point de vue dans la région puisqu’elle permet la production de vins de qualité.
Les perspectives pour le futur montrent que quel que soit le scénario, le climat viticole du vignoble neuchâtelois va continuer à se réchauffer jusque dans les années 2050. Pour le milieu de siècle et donc les années 2035 à 2064, les scénarios RCP4.5 et RCP8.5 ne montrent pas de différence significative entre les tendances des indices bioclimatiques analysés. La température moyenne de la période végétative de la vigne devrait avoisiner 17.5°C (17.9°C au bord du lac et 17°C sur les hauteurs du vignoble), contre 15.5°C pour la période récente (1991-2020). Le climat viticole sera alors dans la catégorie « chaud », pour « warm », de cet indice bioclimatique. Une hausse substantielle de l’indice de Huglin relatif au vignoble neuchâtelois devrait également se produire. Nos résultats indiquent que pour le milieu du siècle (2035-2064), on devrait avoisiner en moyenne 2000 HI (2100 au bord du lac et 1900 sur les hauteurs du vignoble), contre 1650 pour la période récente (1991-2020) dans la région.
Pour la fin de siècle (2070-2099), le climat viticole se réchauffe très peu en comparaison avec le milieu de siècle avec RCP4.5. Nos résultats avec RCP8.5 indiquent en revanche que le climat de fin de siècle serait un nouveau type de climat. Il serait particulièrement problématique pour la culture de la vigne, puisque très chaud, et incluant ’une hausse des événements météorologiques extrêmes (sécheresses, pluies diluviennes, etc.). Ces résultats indiquent un besoin en moyens d’adaptation grandissant, sans pour autant condamner la culture des cépages traditionnellement cultivés dans la région. Ils indiquent néanmoins que les possibilités de culture de cépages plus thermophiles que le Pinot noir pourraient constituer une mesure d’adaptation à long terme, tout comme un déplacement plus haut en altitude des cépages les plus précoces.
Nos résultats relatifs aux ravageurs viticoles indiquent que le climat du vignoble neuchâtelois deviendra de plus en plus adapté de manière générale aux insectes invasifs exotiques. Les résultats pour l’eudémis de la vigne indiquent que cette espèce devrait pouvoir produire plus de générations, 3 générations 1 année sur 4 d’ici le milieu du siècle selon les deux scénarios utilisés. Pour la fin de siècle, avec RCP8.5, c’est presque une année sur 2 qu’il faudrait compter sur 3 générations. Comme les pièges à confusion sexuelle semblent fonctionner relativement bien pour cette espèce, cela n’est toutefois pas très inquiétant pour le vignoble neuchâtelois. Nos résultats pour la cicadelle sont eux plus inquiétants. Cette espèce, porteuse de la flavescence dorée, n’est pas encore présente dans le vignoble. Le climat actuel est moyennement propice à l’adaptation de cette espèce. Nos résultats pour le futur indiquent que quel que soit le scénario (RCP4.5 et RCP8.5), le climat sera idéal pour cette espèce dans le vignoble neuchâtelois. La station viticole cantonale à Auvernier a déjà mis au point une stratégie de surveillance, avec la mise en place de dizaines de pièges dans le but d’éviter une arrivée surprise et incontrôlée de cette espèce dans la région. Nos résultats viennent confirmer que cette stratégie est nécessaire et judicieuse.
D’autres résultats, mais n’ayant pas fait l’objet de publications scientifiques, ont également été produits. Ceux-ci concernent notamment le risque de gel printanier et la fréquence de jours avec des seuils problématiques pour la culture de la vigne (30 et 35 °C).
Nos résultats sur le gel printanier indiquent que le risque de rencontrer ce phénomène devrait demeurer stable dans les prochaines décennies, quel que soit le scénario climatique. Ce risque devrait même diminuer si des cépages plus tardifs viennent supplanter une partie des cépages précoces actuellement cultivés à Neuchâtel.
Nos résultats relatifs aux seuils de température indiquent qu’il sera de plus en plus fréquent de rencontrer des températures au-dessus de 30°C et 35°C durant l’été. Alors que ces températures étaient rarement atteintes avant les années 1990, il sera normal d’avoir une vingtaine de jours où la température dépasse 30°C d’ici le milieu du siècle. Pour la fin de siècle cela dépend beaucoup des scénarios et des RCMs utilisés. La plupart des RCMs montrent un décrochage entre les données mesurées et celles simulées pour la période actuelle, ce qui semble confirmer que la hausse des températures estivales pour l’Europe centrale est sous-estimée dans la plupart des GCMs (Global Climate models) et RCMs (Regional Climate models).
Nos différents résultats démontrent à quel point le changement climatique peut affecter l’agriculture et qu’il est important d’en saisir la complexité afin de pouvoir anticiper les problèmes futurs et s’adapter en amont pour pouvoir assurer la pérennité de la production agricole.
Ce travail se focalise dans un premier temps sur les impacts directs amenés par les changements climatiques pour le vignoble neuchâtelois, soit sur l’évolution des indices bioclimatiques pertinents pour la viticulture de 1900 à aujourd’hui. Puis, avec pour but d’anticiper les moyens d’adaptation à venir, les tendances futures des indices bioclimatiques pertinents sont abordées selon deux scénarios d’émissions anthropiques de gaz à effet de serre futurs : un scénario optimiste (RCP4.5) et un scénario pessimiste (RCP8.5).
Enfin, nous nous sommes focalisés sur une modélisation de changements futurs dans l’aire de répartition des insectes ravageurs viticoles, en nous focalisant particulièrement sur deux espèces : l’eudémis de la vigne et la cicadelle de la vigne (respectivement Lobesia botrana et Scphoideus titanus). Nous avons utilisé les mêmes scénarios d’émissions anthropiques de gaz à effet de serre (RCP4.5 et RCP8.5).
Nos résultats montrent que le climat viticole, illustré par des indices bioclimatiques, s’est passablement réchauffé (+400 HI et +2°C sur la période végétative ces 40 dernières années). Les tendances pour l’indice de Huglin, la température moyenne de la période végétative de la vigne, et les indices de fraicheur des nuits indiquent que des mesures d’adaptation seront nécessaires pour maintenir une production de vins de qualité. Du point de vue de la température moyenne de la période végétative de la vigne, le climat viticole est passé en 50 ans d’un climat froid, à la limite des possibilités de culture des cépages à la phénologie la plus précoce, à un climat intermédiaire, trop chaud pour les cépages les plus précoces selon cet indice. Nos résultats avec l’indice de Huglin indiquent que le climat viticole est passé durant la même période de la catégorie « trop froid », à la catégorie « tempérée », renforçant le constat précédent. Les tendances avec un indice de fraicheur des nuits qui tient compte de l’avancée de la date des vendanges, montrent que le Pinot noir bénéficiera de moins en moins souvent de températures nocturnes fraiches avant les vendanges. Ces trois indices montrent également que le climat était trop frais pour la production de vins de qualité il y a 50 ans, et que la hausse des températures de l’air est également bénéfique de ce point de vue dans la région puisqu’elle permet la production de vins de qualité.
Les perspectives pour le futur montrent que quel que soit le scénario, le climat viticole du vignoble neuchâtelois va continuer à se réchauffer jusque dans les années 2050. Pour le milieu de siècle et donc les années 2035 à 2064, les scénarios RCP4.5 et RCP8.5 ne montrent pas de différence significative entre les tendances des indices bioclimatiques analysés. La température moyenne de la période végétative de la vigne devrait avoisiner 17.5°C (17.9°C au bord du lac et 17°C sur les hauteurs du vignoble), contre 15.5°C pour la période récente (1991-2020). Le climat viticole sera alors dans la catégorie « chaud », pour « warm », de cet indice bioclimatique. Une hausse substantielle de l’indice de Huglin relatif au vignoble neuchâtelois devrait également se produire. Nos résultats indiquent que pour le milieu du siècle (2035-2064), on devrait avoisiner en moyenne 2000 HI (2100 au bord du lac et 1900 sur les hauteurs du vignoble), contre 1650 pour la période récente (1991-2020) dans la région.
Pour la fin de siècle (2070-2099), le climat viticole se réchauffe très peu en comparaison avec le milieu de siècle avec RCP4.5. Nos résultats avec RCP8.5 indiquent en revanche que le climat de fin de siècle serait un nouveau type de climat. Il serait particulièrement problématique pour la culture de la vigne, puisque très chaud, et incluant ’une hausse des événements météorologiques extrêmes (sécheresses, pluies diluviennes, etc.). Ces résultats indiquent un besoin en moyens d’adaptation grandissant, sans pour autant condamner la culture des cépages traditionnellement cultivés dans la région. Ils indiquent néanmoins que les possibilités de culture de cépages plus thermophiles que le Pinot noir pourraient constituer une mesure d’adaptation à long terme, tout comme un déplacement plus haut en altitude des cépages les plus précoces.
Nos résultats relatifs aux ravageurs viticoles indiquent que le climat du vignoble neuchâtelois deviendra de plus en plus adapté de manière générale aux insectes invasifs exotiques. Les résultats pour l’eudémis de la vigne indiquent que cette espèce devrait pouvoir produire plus de générations, 3 générations 1 année sur 4 d’ici le milieu du siècle selon les deux scénarios utilisés. Pour la fin de siècle, avec RCP8.5, c’est presque une année sur 2 qu’il faudrait compter sur 3 générations. Comme les pièges à confusion sexuelle semblent fonctionner relativement bien pour cette espèce, cela n’est toutefois pas très inquiétant pour le vignoble neuchâtelois. Nos résultats pour la cicadelle sont eux plus inquiétants. Cette espèce, porteuse de la flavescence dorée, n’est pas encore présente dans le vignoble. Le climat actuel est moyennement propice à l’adaptation de cette espèce. Nos résultats pour le futur indiquent que quel que soit le scénario (RCP4.5 et RCP8.5), le climat sera idéal pour cette espèce dans le vignoble neuchâtelois. La station viticole cantonale à Auvernier a déjà mis au point une stratégie de surveillance, avec la mise en place de dizaines de pièges dans le but d’éviter une arrivée surprise et incontrôlée de cette espèce dans la région. Nos résultats viennent confirmer que cette stratégie est nécessaire et judicieuse.
D’autres résultats, mais n’ayant pas fait l’objet de publications scientifiques, ont également été produits. Ceux-ci concernent notamment le risque de gel printanier et la fréquence de jours avec des seuils problématiques pour la culture de la vigne (30 et 35 °C).
Nos résultats sur le gel printanier indiquent que le risque de rencontrer ce phénomène devrait demeurer stable dans les prochaines décennies, quel que soit le scénario climatique. Ce risque devrait même diminuer si des cépages plus tardifs viennent supplanter une partie des cépages précoces actuellement cultivés à Neuchâtel.
Nos résultats relatifs aux seuils de température indiquent qu’il sera de plus en plus fréquent de rencontrer des températures au-dessus de 30°C et 35°C durant l’été. Alors que ces températures étaient rarement atteintes avant les années 1990, il sera normal d’avoir une vingtaine de jours où la température dépasse 30°C d’ici le milieu du siècle. Pour la fin de siècle cela dépend beaucoup des scénarios et des RCMs utilisés. La plupart des RCMs montrent un décrochage entre les données mesurées et celles simulées pour la période actuelle, ce qui semble confirmer que la hausse des températures estivales pour l’Europe centrale est sous-estimée dans la plupart des GCMs (Global Climate models) et RCMs (Regional Climate models).
Nos différents résultats démontrent à quel point le changement climatique peut affecter l’agriculture et qu’il est important d’en saisir la complexité afin de pouvoir anticiper les problèmes futurs et s’adapter en amont pour pouvoir assurer la pérennité de la production agricole.
This doctoral thesis in applied climatology focuses on the impacts of climate change on viticulture in the Neuchâtel region through bioclimatic indices. Climate change is a major contemporary issue affecting the entire globe. Agriculture, including viticulture, is directly and indirectly impacted by climate change. The rise in air temperatures and the frequency and duration of drought periods alter the phenological stages of the vine, as well as the phenolic composition of the wines produced. Climate change brings about changes in the distribution areas and reproductive cycles of pests and in the occurrence of fungal diseases affecting the vine.
This work first focuses on the direct impacts brought about by climate change for the Neuchâtel vineyard, specifically on the evolution of relevant bioclimatic indices for viticulture from 1900 to the present day. Then, with the aim of anticipating future adaptation measures, the future trends of relevant bioclimatic indices are addressed according to two future anthropogenic greenhouse gas emission scenarios: an optimistic scenario (RCP4.5) and a pessimistic scenario (RCP8.5).
Finally, we focus on modeling future changes in the distribution area of vineyard pests, particularly focusing on two species: the European grapevine moth and the grape leafhopper (respectively Lobesia botrana and Scaphoideus titanus). We used the same scenarios of anthropogenic greenhouse gas emissions (RCP4.5 and RCP8.5).
Our results show that the viticultural climate, as illustrated by bioclimatic indices, has warmed considerably (+400 Growing Degree Days and +2°C over the past 40 years). Trends for the Huglin Index, the average temperature during the vine's vegetative period, and the coolness indices of the nights indicate that adaptation measures will be necessary to maintain a production of quality wines. From the perspective of the average temperature during the vine's vegetative period, the viticultural climate has shifted in 50 years from a cold climate, on the edge of the possibilities for cultivating the earliest ripening grape varieties, to an intermediate climate, too warm for the earliest ripening grape varieties according to this index. Our results with the Huglin Index indicate that during the same period, the viticultural climate shifted from the "too cold" category to the "temperate" category, reinforcing the previous observation. Trends with a coolness index of nights, which considers the advancement of the harvest date, show that Pinot Noir will benefit less and less often from cool nighttime temperatures before harvest. These three indices also show that the climate was too cool for quality wine production 50 years ago, and that the rise in air temperatures is also beneficial from this perspective in the region as it allows to produce quality wines.
Future perspectives show that regardless of the scenario, the viticultural climate of the Neuchâtel vineyard will continue to warm until the 2050s. For the mid-century and thus the years 2035 to 2064, the RCP4.5 and RCP8.5 scenarios show no significant difference in the trends of the analyzed bioclimatic indices. The average temperature during the vine's vegetative period is expected to be around 17.5°C (17.9°C by the lake and 17°C in the vineyard heights), compared to 15.5°C for the recent period (1991-2020). The viticultural climate will then be in the "warm" category according to this bioclimatic index. A substantial increase in the Huglin Index relative to the Neuchâtel vineyard is also expected. Our results indicate that for the mid-century (2035-2064), we should expect an average of around 2000 Growing Degree Days (2100 by the lake and 1900 in the vineyard heights), compared to 1650 for the recent period (1991-2020) in the region.
For the end of the century (2070-2099), the viticultural climate warms very little compared to the mid-century with RCP4.5. Our results with RCP8.5, however, indicate that the end-of-century climate would be a new type of climate. It would be particularly problematic for vine cultivation, being very hot and including an increase in extreme weather events (droughts, torrential rains, etc.). These results indicate a growing need for adaptation measures, without necessarily condemning the cultivation of traditionally grown grape varieties in the region. They do suggest, however, that the cultivation of more heat-tolerant grape varieties than Pinot Noir could be a long-term adaptation measure, as well as a shift to higher altitudes for the earliest ripening grape varieties.
Our results regarding vineyard pests indicate that the climate of the Neuchâtel vineyard will become increasingly suitable in general for invasive exotic insects. Results for the European grapevine moth indicate that this species is expected to produce more generations, 3 generations per year out of 4 by the mid-century according to the two scenarios used. For the end of the century, with RCP8.5, it's almost every other year that we would expect to have 3 generations. As sex pheromone traps seem to work relatively well for this species, this is not very concerning for the Neuchâtel vineyard. Our results for the grape leafhopper are more worrying. This species, a carrier of grapevine yellows, is not yet present in the vineyard. The current climate is moderately conducive to the adaptation of this species. Our results for the future indicate that regardless of the scenario (RCP4.5 and RCP8.5), the climate will be ideal for this species in the Neuchâtel vineyard. The cantonal vineyard station in Auvernier has already developed a surveillance strategy, with the installation of dozens of traps aimed at preventing a surprise and uncontrolled arrival of this species in the region. Our results confirm that this strategy is necessary and appropriate.
Other results, which have not been the subject of scientific publications, have also been produced. These include the risk of spring frosts and the frequency of days with problematic thresholds for vine cultivation (30 and 35°C). Our results on spring frosts indicate that the risk of encountering this phenomenon should remain stable in the coming decades, regardless of the climate scenario. This risk should even decrease if later-ripening grape varieties replace some of the early-ripening varieties currently grown in Neuchâtel. Our results concerning temperature thresholds indicate that it will be increasingly common to encounter temperatures above 30°C and 35°C during the summer. While these temperatures were rarely reached before the 1990s, it will be normal to have around twenty days where the temperature exceeds 30°C by the mid-century. For the end of the century, it depends a lot on the scenarios and RCMs used. Most RCMs show a discrepancy between measured and simulated data for the current period, which seems to confirm that the increase in summer temperatures for Central Europe is underestimated in most GCMs (Global Climate models) and RCMs (Regional Climate models).
Our various results demonstrate how much climate change can affect agriculture and how important it is to grasp its complexity to anticipate future problems and adapt in advance to ensure the sustainability of agricultural production.
This work first focuses on the direct impacts brought about by climate change for the Neuchâtel vineyard, specifically on the evolution of relevant bioclimatic indices for viticulture from 1900 to the present day. Then, with the aim of anticipating future adaptation measures, the future trends of relevant bioclimatic indices are addressed according to two future anthropogenic greenhouse gas emission scenarios: an optimistic scenario (RCP4.5) and a pessimistic scenario (RCP8.5).
Finally, we focus on modeling future changes in the distribution area of vineyard pests, particularly focusing on two species: the European grapevine moth and the grape leafhopper (respectively Lobesia botrana and Scaphoideus titanus). We used the same scenarios of anthropogenic greenhouse gas emissions (RCP4.5 and RCP8.5).
Our results show that the viticultural climate, as illustrated by bioclimatic indices, has warmed considerably (+400 Growing Degree Days and +2°C over the past 40 years). Trends for the Huglin Index, the average temperature during the vine's vegetative period, and the coolness indices of the nights indicate that adaptation measures will be necessary to maintain a production of quality wines. From the perspective of the average temperature during the vine's vegetative period, the viticultural climate has shifted in 50 years from a cold climate, on the edge of the possibilities for cultivating the earliest ripening grape varieties, to an intermediate climate, too warm for the earliest ripening grape varieties according to this index. Our results with the Huglin Index indicate that during the same period, the viticultural climate shifted from the "too cold" category to the "temperate" category, reinforcing the previous observation. Trends with a coolness index of nights, which considers the advancement of the harvest date, show that Pinot Noir will benefit less and less often from cool nighttime temperatures before harvest. These three indices also show that the climate was too cool for quality wine production 50 years ago, and that the rise in air temperatures is also beneficial from this perspective in the region as it allows to produce quality wines.
Future perspectives show that regardless of the scenario, the viticultural climate of the Neuchâtel vineyard will continue to warm until the 2050s. For the mid-century and thus the years 2035 to 2064, the RCP4.5 and RCP8.5 scenarios show no significant difference in the trends of the analyzed bioclimatic indices. The average temperature during the vine's vegetative period is expected to be around 17.5°C (17.9°C by the lake and 17°C in the vineyard heights), compared to 15.5°C for the recent period (1991-2020). The viticultural climate will then be in the "warm" category according to this bioclimatic index. A substantial increase in the Huglin Index relative to the Neuchâtel vineyard is also expected. Our results indicate that for the mid-century (2035-2064), we should expect an average of around 2000 Growing Degree Days (2100 by the lake and 1900 in the vineyard heights), compared to 1650 for the recent period (1991-2020) in the region.
For the end of the century (2070-2099), the viticultural climate warms very little compared to the mid-century with RCP4.5. Our results with RCP8.5, however, indicate that the end-of-century climate would be a new type of climate. It would be particularly problematic for vine cultivation, being very hot and including an increase in extreme weather events (droughts, torrential rains, etc.). These results indicate a growing need for adaptation measures, without necessarily condemning the cultivation of traditionally grown grape varieties in the region. They do suggest, however, that the cultivation of more heat-tolerant grape varieties than Pinot Noir could be a long-term adaptation measure, as well as a shift to higher altitudes for the earliest ripening grape varieties.
Our results regarding vineyard pests indicate that the climate of the Neuchâtel vineyard will become increasingly suitable in general for invasive exotic insects. Results for the European grapevine moth indicate that this species is expected to produce more generations, 3 generations per year out of 4 by the mid-century according to the two scenarios used. For the end of the century, with RCP8.5, it's almost every other year that we would expect to have 3 generations. As sex pheromone traps seem to work relatively well for this species, this is not very concerning for the Neuchâtel vineyard. Our results for the grape leafhopper are more worrying. This species, a carrier of grapevine yellows, is not yet present in the vineyard. The current climate is moderately conducive to the adaptation of this species. Our results for the future indicate that regardless of the scenario (RCP4.5 and RCP8.5), the climate will be ideal for this species in the Neuchâtel vineyard. The cantonal vineyard station in Auvernier has already developed a surveillance strategy, with the installation of dozens of traps aimed at preventing a surprise and uncontrolled arrival of this species in the region. Our results confirm that this strategy is necessary and appropriate.
Other results, which have not been the subject of scientific publications, have also been produced. These include the risk of spring frosts and the frequency of days with problematic thresholds for vine cultivation (30 and 35°C). Our results on spring frosts indicate that the risk of encountering this phenomenon should remain stable in the coming decades, regardless of the climate scenario. This risk should even decrease if later-ripening grape varieties replace some of the early-ripening varieties currently grown in Neuchâtel. Our results concerning temperature thresholds indicate that it will be increasingly common to encounter temperatures above 30°C and 35°C during the summer. While these temperatures were rarely reached before the 1990s, it will be normal to have around twenty days where the temperature exceeds 30°C by the mid-century. For the end of the century, it depends a lot on the scenarios and RCMs used. Most RCMs show a discrepancy between measured and simulated data for the current period, which seems to confirm that the increase in summer temperatures for Central Europe is underestimated in most GCMs (Global Climate models) and RCMs (Regional Climate models).
Our various results demonstrate how much climate change can affect agriculture and how important it is to grasp its complexity to anticipate future problems and adapt in advance to ensure the sustainability of agricultural production.
Notes
UniNE, FLSH, Institut de géographie, soutenue le 8 février 2024
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Type de publication
doctoral thesis