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Logiques étatiques et pratiques transnationales des migrants. Regards croisés sur la communauté roumaine en Suisse
Titre du projet
Logiques étatiques et pratiques transnationales des migrants. Regards croisés sur la communauté roumaine en Suisse
Description
Ce projet de recherche porte sur les dynamiques transnationales qui relient la communauté roumaine en Suisse à son pays d’origine. Il s’inscrit dans le débat actuel sur les défis épistémologiques engendrés par le « cultural turn » et le changement de paradigme qui introduit la mobilité comme nouvelle clé de lecture des dynamiques spatio-temporelles et sociopolitiques de la société post-moderne et réflexive (Bhabha, 1994 ; Appaduraï, 1996 ; Chivallon, 2006 ; Beck et al., 1994 ; Urry, 2006). L’approche transnationale, largement adoptée et développée pendant les dernières vingt années dans l’étude des migrations internationales, a mis en évidence les limites épistémologiques des sciences sociales, et notamment celles d’une grammaire conceptuelle trop balisée par le nationalisme méthodologique (Wimmer et Glick-Schiller, 2002 ; Beck, 2006). L’attention des chercheurs en quête de nouvelles interprétations de la réalité sociale se focalise de plus en plus sur l’articulation des réalités régionales à l’intérieur des processus globaux (Wimmer et Glick-Schiller, 2002 ; Levitt et de la Dehesa, 2003), ainsi que sur les processus de glocalisation de l’expérience sociale du quotidien (Robertson, 1994). Ces processus, décrits comme une dénationalisation (Sassen, 2003) ou cosmopolitisation (Beck, 2006) des société des Etats-nations, se caractérisent par la coexistence de revendications nationalistes paradoxales, de mouvements anti-immigrations, avec des modes de vie transnationaux et des identifications à un monde global et cosmopolite. Il est dès lors nécessaire d’interroger la relation entre les sphères nationale et transnationale et le rôle de l’Etat-nation, ainsi que de repenser la grammaire des sciences sociales afin de développer plutôt une optique inclusive « both here and there » qu’une vision exclusive de type « neither… or » (Beck, 2006) et de rendre compte de cette façon de l’enchevêtrement des échelles spatio-temporelles et politiques des expériences du national.
A partir de ces constats théoriques, cette étude abordera les dynamiques transnationales des migrants roumains en Suisse dans une perspective systémique, en utilisant une triangulation des méthodes qualitatives. Le principal objectif de ce travail est de comprendre les logiques des différents acteurs qui investissent l’espace transnational hélvéto-roumain (migrants, non-migrants qui tout en résidant dans le pays d’origine participent à ces dynamiques, société civile, Etats d’accueil et d’origine, etc.). L’étude montrera si les liens transnationaux qui relient les migrants roumains avec leur pays d’origine servent un nationalisme de longue distance, ou plutôt des logiques individuelles de mobilité sociale et d’instrumentalisation de multiples appartenances. Elle mettra aussi en évidence les stratégies spécifiques de reproduction des capitaux en situation migratoire qui entraînent des pratiques transnationales et interrogera l’émergence de nouvelles façons d’être dans un monde globalisé et maillé en réseaux, à l’ère du numérique. En comparant deux vagues migratoires (d’avant et d’après 1989, année marquant la chute du communisme et, conséquemment, un tournant politique en Roumanie), cette recherche questionnera également le rôle de l’Etat d’origine pour freiner ou encourager la création d’un espace social transnational, ainsi que la façon dont s’articulent (ou pas) les pratiques transnationales des migrants avec les politiques de l’Etat d’origine et les attentes d’intégration de l’Etat d’accueil. Elle permettra aussi de comprendre comment se développent aujourd’hui des modes de vie cosmopolites dans un monde toujours découpé en Etats-nations. Par ailleurs, la recherche tentera d’expliquer d’une part les limites qui s’imposent aux migrants et, d’autre part, les défis ontologiques auxquels doivent faire face les politiques migratoires des Etats d’accueil et d’origine, en particulier la Suisse et la Roumanie.
Cette étude contribuera ainsi à une lecture nouvelle de l’articulation (souvent problématique) entre les logiques étatiques et les pratiques transnationales des migrants, et participera à combler certaines lacunes de recherche en sociologie des migrations en Suisse.
A partir de ces constats théoriques, cette étude abordera les dynamiques transnationales des migrants roumains en Suisse dans une perspective systémique, en utilisant une triangulation des méthodes qualitatives. Le principal objectif de ce travail est de comprendre les logiques des différents acteurs qui investissent l’espace transnational hélvéto-roumain (migrants, non-migrants qui tout en résidant dans le pays d’origine participent à ces dynamiques, société civile, Etats d’accueil et d’origine, etc.). L’étude montrera si les liens transnationaux qui relient les migrants roumains avec leur pays d’origine servent un nationalisme de longue distance, ou plutôt des logiques individuelles de mobilité sociale et d’instrumentalisation de multiples appartenances. Elle mettra aussi en évidence les stratégies spécifiques de reproduction des capitaux en situation migratoire qui entraînent des pratiques transnationales et interrogera l’émergence de nouvelles façons d’être dans un monde globalisé et maillé en réseaux, à l’ère du numérique. En comparant deux vagues migratoires (d’avant et d’après 1989, année marquant la chute du communisme et, conséquemment, un tournant politique en Roumanie), cette recherche questionnera également le rôle de l’Etat d’origine pour freiner ou encourager la création d’un espace social transnational, ainsi que la façon dont s’articulent (ou pas) les pratiques transnationales des migrants avec les politiques de l’Etat d’origine et les attentes d’intégration de l’Etat d’accueil. Elle permettra aussi de comprendre comment se développent aujourd’hui des modes de vie cosmopolites dans un monde toujours découpé en Etats-nations. Par ailleurs, la recherche tentera d’expliquer d’une part les limites qui s’imposent aux migrants et, d’autre part, les défis ontologiques auxquels doivent faire face les politiques migratoires des Etats d’accueil et d’origine, en particulier la Suisse et la Roumanie.
Cette étude contribuera ainsi à une lecture nouvelle de l’articulation (souvent problématique) entre les logiques étatiques et les pratiques transnationales des migrants, et participera à combler certaines lacunes de recherche en sociologie des migrations en Suisse.
Chercheur principal
Statut
Completed
Date de début
1 Octobre 2008
Date de fin
30 Septembre 2011
Chercheurs
Wicker, Hans-Rudolf
Organisations
Site web du projet
Identifiant interne
21065