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    L’Observatoire cantonal de Neuchâtel et la mesure du temps (1858-1960) : instruments scientifiques, acteurs et espaces savants
    L’Observatoire cantonal de Neuchâtel a été fondé en 1858 par la République de Neuchâtel nouvellement instituée en 1848. Il représente un jalon important d’une politique économique de soutien à l’industrie horlogère, domaine d’activité prédominant dans le canton de Neuchâtel. Pour mener à bien son mandat, l’institution scientifique a deux missions principales avec, d’une part, la transmission de l’heure aux localités horlogères permettant aux ateliers d’horlogerie de disposer d’une référence exacte pour régler leurs garde-temps et, d’autre part, la certification de la qualité des chronomètres déposés à l’établissement afin de faciliter l’écoulement de la production, en particulier sur les marchés extérieurs. L’Observatoire de Neuchâtel se spécialise dans la mesure du temps astronomique, une discipline dans laquelle il entend demeurer à la pointe durant toute son existence. Cette thèse de doctorat examine les modalités de la mesure du temps d’une petite institution scientifique jusqu’en 1960, période d’usage de méthodes astronomiques au sein de l’établissement. Pour ce faire, trois composantes principales d’une culture de la précision sont au cœur de l’analyse : les instruments scientifiques, les acteurs et les espaces savants. Afin de mener l’enquête, trois périodes représentatives sont particulièrement investiguées – 1861, 1913 et 1954 – à travers la constitution de chaînes opératoires, outil méthodologique permettant de comprendre la fabrication de l’heure à l’Observatoire et l’évolution de la mesure du temps entre 1858 et 1960. Durant le siècle observé, l’Observatoire connaît de grands changements, passant d’une institution scientifique à un service bureaucratico-scientifique. Ce travail entend présenter l’évolution de la notion de précision à partir des procédés techniques et méthodologiques menant à la production d’une donnée horaire précise au sein d’une institution scientifique dont l’objectif est de faire référence dans la métrologie du temps.
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    L’automatisation de la détermination de l’heure à l’Observatoire de Neuchâtel (1858-1960)
    (2021-10-28)
    Fondé en 1858, l’Observatoire cantonal de Neuchâtel cherche à devenir une référence dans le domaine de la métrologie du temps. Dès la fondation de l’institution, tout est pensé pour pouvoir réaliser des données horaires les plus précises possibles. Ainsi, Adolphe Hirsch, le premier directeur, décide de constituer une chaîne opératoire utilisant la méthode chronographique, faisant de l’Observatoire de Neuchâtel un des premiers entièrement conçu pour cette nouvelle technologie. Une fois la mise en place de l’instrumentation achevée, Hirsch cherche à calibrer sa chaîne opératoire.. C’est pour cette raison qu’il se lance dans des recherches sur l’équation personnelle, soit le temps de réaction physiologique propre à chaque observateur. Déterminer l’équation personnelle permet à Hirsch d’améliorer la précision des données réalisées à l’Observatoire, mais c’est aussi le statut épistémologique de l’observateur qui est remis en cause. Il s’agit, dès lors, de calibrer l’observateur, au même titre qu’un instrument scientifique, et d’en éliminer les erreurs. Durant toute la période où des déterminations astronomiques de l’heure sont réalisées à l’Observatoire, les différents acteurs cherchent à automatiser la procédure, afin d’éliminer le facteur humain. L’usage du micromètre impersonnel, puis d’une lunette photographique zénithale sont des exemples de cette démarche. Après avoir présenté la première chaîne opératoire de l’Observatoire de Neuchâtel, je vais m’atteler à démontrer les différentes étapes de cette automatisation de la détermination de l’heure à l’Observatoire de Neuchâtel entre 1858 et 1960.