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S'expatrier pour devenir médecins : les parcours des étudiant-e-s internationaux de deux universités roumaines de médecine

2024-11-07, Sofronie, Andrei, Nedelcu, Mihaela

La littérature scientifique sur la mobilité internationale des étudiant-e-s se concentre davantage sur les mouvements qui concernent surtout les trajectoires Nord-Nord, soit entre les pays économiquement développés, ou Sud-Nord, soit des pays en voie de développement vers les pays plus riches et plus développés. En même temps, bon nombre de pays européens ont introduit au fil du temps le « numerus clausus » dans leurs universités de médecine. Ce principe vise à limiter le nombre d’étudiant-e-s admis par concours à certaines filières d’études, dont notamment dans la médecine générale. En raison de l’admission difficile aux programmes de formation médicale dans des nombreux pays d’Europe, les étudiant-e-s en médecine sont de plus en plus nombreux à quitter leur pays pour s’expatrier pour plusieurs années d’études dans les nouveaux États membres de l’Union Européenne afin de pouvoir réaliser le rêve de devenir médecin. Depuis l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne en 2007, on peut remarquer que le nombre d’étudiant-e-s internationaux, parmi lesquels des étudiant-e-s d’origine suisse, inscrit-e-s dans les universités roumaines est en forte progression. Dans le cadre de cette thèse, nous avons adopté une approche originale qui se focalise d’une part, sur une population relativement peu étudiée, formée des étudiant-e-s internationaux en médecine ; et qui, d’autre part, s’intéresse à la circulation des étudiant-e-s non pas entre les pays du Sud et les pays du Nord, ni entre les pays du Nord mais vers les pays périphériques de l’Union Européenne, contribuant ainsi à une meilleure compréhension de ce phénomène. Nous avons réalisé deux études de cas et avions mené une enquête quantitative en linge auprès des étudiant-e-s internationaux de deux universités de médecine roumaines, à savoir l’Université de Médecine et Pharmacie « Grigore T. Popa » de Iaşi et l’Université de Médecine et Pharmacie « Iuliu Haţieganu » de Cluj, qui accueillent chaque année de nombreux étudiant-e-s internationaux. Un des objectifs de cette recherche a été de comprendre les trajectoires et les parcours migratoires des étudiant-e-s internationaux en médecine avant leur arrivée en Roumanie ainsi que de saisir leurs caractéristiques et origines sociales. Nous avons tenté aussi de comprendre la logique de selection de leur formation, de la destination d’études et de l’université d’accueil. Ensuite, nous avons également exploré les expériences d’adaptation à l’université et à la société d’accueil, les problèmes rencontrés et les stratégies utilisées pour l’adaptation progressive de ces étudiant-e-s et la mobilité des étudiant-e-s et le maintien des relations sociales pendant les études. Enfin, le dernier objectif était de présenter les projets d’avenir que ces étudiant-e-s souhaitent concrétiser dans un futur proche et leurs intentions de mobilité à la fin de leurs études actuelles. Pour ce faire, nous avons mobilisé et articulé plusieurs concepts et théories clés à savoir : la théorie du capital humain et des capitaux, les concepts d’intégration académique et sociale, l’approche transnationale, et, enfin, les théories de l’immigration de retour. Afin d’apporter des éléments de réponse, dans le cadre de cette thèse, nous avons utilisé une approche de collecte et d’analyse de données par les méthodes mixtes. Pour la collecte de données quantitatives, nous avons utilisé d’abord un questionnaire en ligne qui a été administré par courrier électronique à l’ensemble des étudiant-e-s internationaux de ces deux universités de médecine. Ensuite, les résultats de cette enquête ont complétés par l’analyse de 31 entretiens semi-directifs qui ont été menés, entre le mois juillet 2019 et avril 2022, à distance et en face-à-face avec des étudiant-e-s internationaux de différentes nationalités inscrits dans différentes années d’études dans les deux universités roumaines de médecine. Finalement, la complémentarité des données quantitatives et qualitatives a permis une meilleure compréhension des pratiques et des expériences de ces étudiant-e-s internationaux. Les résultats confirment que la grande majorité des étudiant-e-s internationaux en médecine dans les deux universités roumaines sont des « privilégiés », issus majoritairement de familles qui ont un niveau d'éducation tertiaire soit des familles dont un ou les deux parents sont diplômés en médecine. Cependant, sur la base de leurs caractéristiques, de leurs trajectoires, de leurs parcours préuniversitaires et de leurs origines sociales, nous pouvons distinguer cinq profils-types d’étudiant-e-s internationaux en médecine. Cette thèse a également permis de mieux comprendre le rôle joué par les plusieurs critères dans le choix de la Roumanie comme pays de destination d’études et de l’université d’accueil. Plusieurs facteurs ont été mentionnés pour justifier le choix de la Roumanie, dont principalement la reconnaissance internationale des diplômes roumains. Le choix d’un établissement d’accueil particulier est également justifié par plusieurs facteurs, dont principalement sa réputation et l’assurance de la qualité de l’enseignement. Au travers de nos résultats, il apparaît que les étudiant-e-s internationaux en médecine ont été confrontés à plusieurs obstacles et difficultés dans le pays d’accueil au cours du processus d’adaptation. La pandémie de Covid-19 a également été décrite comme un défi additionnel et un facteur entravant leurs expériences. En outre, nous avons pu montrer que les étudiant-e-s mobilisent des stratégies différentes pour faire face à ces difficultés. En ce qui concerne la mobilité et les relations transnationales des étudiant-e-s internationaux, l’analyse montre qu’ils utilisent différentes relations et pratiques de mobilité après s’être installés dans leur ville d’études. En définitive, cette thèse apporte une contribution significative aux questions des intentions de mobilité et du retour des étudiant-e-s dans leur pays de départ après la fin de leurs études. Elle met en avance l’existence de fortes différences dans les intentions de mobilité à la fin des études en cours en fonction de l’origine et des projets professionnels des futurs diplômés.

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Les migrants roumains online : identités, habitus transnationaux et nouveaux modèles du lien social à l’ère du numérique

2010, Nedelcu, Mihaela

En proposant une lecture cosmopolitique des migrations internationales, cet article s’intéresse au rôle des TIC dans l’émergence de nouvelles façons de « vivre ensemble » et d’agir à distance à l’ère du numérique. L’étude de l’usage d’Internet au sein des familles et des réseaux transnationaux des professionnels roumains à Toronto permet d’analyser – sous l’angle des habitus transnationaux – les transformations du lien social, des processus de socialisation et des identités engendrées par les TIC. En particulier, nous explorons les mécanismes à travers lesquels les migrants développent au quotidien un univers de vie transnational qui mise sur un régime ubiquitaire des communications à distance., Through a cosmopolitan reading of the international migrations, this article focuses on how the ICTs generate new ways of “living together” and acting from afar during the digital era. A study of how transnational families and networks of Romanian professionals in Toronto use the Internet serves to analyze, through the lens of a transnational habitus formation, ICT-based transformations of social ties, socialization processes and identities. In particular, this paper explores the mechanisms through which the migrants evolve a transnational everyday life continuum based on an ubiquity regime of communications at a distance.

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(Re)penser le transnationalisme et l’intégration à l’ère du numérique: Vers un tournant cosmopolitique dans l’étude des migrations internationales ?

2010, Nedelcu, Mihaela

En proposant de revisiter le nexus national-transnational dans une perspective cosmopolitique, cet article montre que les théories migratoires ne peuvent pas être dissociées des grands débats épistémologiques et des théories sociales générales. Tout d’abord, à partir d’un bref état des lieux des études transnationales, nous soulignerons quelques limites du nationalisme méthodologique ; pour suggérer ensuite qu’on peut les dépasser en adoptant une nouvelle perspective de recherche, inspirée par la « vision cosmopolitique » d’Ulrich Beck. Ce type d’approche, doublement inclusive, permettra d’aborder différemment les dichotomies mobile/sédentaire, autochtone/étranger, inclus/exclus, etc. L’exemple des technologies d’information et de communication comme nouvelle clé de décodage des processus transnationaux actuels éclairera les défis d’une lecture cosmopolitique de l’intégration et du transnationalisme migrant à l’ère du numérique. Nous esquissons finalement quelques directions à prendre dans les années à venir des recherches sur les migrations internationales., While proposing to revisit the national-transnational nexus from a cosmopolitan point of view, this article shows that the migratory theories cannot be dissociated from the larger epistemological debates and the general social theories. First, a short state of the art in transnational studies provides a venue for a critic of methodological nationalism. The author suggests that this methodological shortage could be overtaken by adopting a new research perspective based on the “cosmopolitan vision” as developed by Ulrich Beck. Grounded on the “both here and there” condition of the modern mobile actors, this double-inclusive approach entitles social scientists to go past the dichotomy mobile/sedentary, native/stranger, insider/outsider. Then, the example of the information and communication technologies as a new decoding tool of the current transnational processes highlights the challenges of a cosmopolitan approach of migrant transnationalism and integration within the digital era. The paper will finally outline possible directions of development of a new research agenda in the field of migrations studies., Propunand abordarea raportului national-transnational dintr-o perspectiva cosmopolitica, acest articol arata ca teoriile de migratie nu pot fi disociate de marile dezbateri epistemologice si de teoriile sociale generale. Mai intai, pornind de la o sinteza a studiilor transnationale, vom sublinia unele limite ale nationalismului metodologic, pentru a sugera mai apoi ca acestea pot fi depasite prin adoptarea unei noi perspective de cercetare, inspirata de “viziunea cosmopolitica” propusa de Ulrich Beck. Acest tip de abordare, dublu-inclusiva, permite o intelegere diferita a dihotomiilor mobil/sedentar, autohton/strain, inclus/exclus, etc. Utilizarea tehnologiilor de informare si comunicare ca o noua cheie de analiza a proceselor transnationale va pune in lumina provocarile une lecturi cosmopolitice a integrarii si transnationalismului migrant in era numerica. In final, vom anunta cateva directii noi de cercetare care merita explorate in viitor in domeniul migratiilor internationale., Volviendo a visitar el vínculo nacional-transnacional en una perspectiva cosmopolítica, este artículo muestra que las teorías migratorias no pueden ser disociadas de los grandes debates epistemológicos y de las teorías sociales generales. En primer lugar, insistiremos en algunos límites del nacionalismo metodológico a partir de una breve revista de los estudios transnacionales. Seguidamente, sugeriremos que esos límites pueden ser superados mediante una nueva perspectiva de investigación, inspirada por la «visión cosmopolítica» de Ulrich Beck. Este tipo de enfoque, doblemente inclusivo, permitirá abordar de manera diferente las dicotomías móvil/sedentario, autóctono/extranjero, incluido/excluido, etc. El ejemplo de las tecnologías de la información y de la comunicación como nuevo enfoque para entender los procesos transnacionales de hoy, pondrá énfasis en los desafíos actuales de una lectura cosmopolítica de la integración y del transnacionalismo migrante en la era digital. Terminaremos esbozando algunas pistas a seguir para los próximos años en las investigaciones sobre migraciones internacionales.