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Ghasarian, Christian
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Ghasarian, Christian
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Professeur.e ordinaire
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Christian.Ghasarian@unine.ch
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- PublicationAccès libreL’huile de noix de coco indaiá : produit symbolique kalunga témoin du changement socialL’huile de noix de coco indaiá est un produit caractéristique de la communauté kalunga du territoire du Vão das Almas, une région située au cœur de la savane brésilienne dans l’État de Goiás. Depuis plus de 300 ans, ces descendant-e-s d’esclaves évadé-e-s transforment des graines de coco en huile selon des techniques transmissent de génération en génération. Mais depuis leur récente inscription dans la globalisation, les savoirs et savoir-faire tendent à se transformer et la pratique semble vouée à disparaitre. Ce travail de mémoire propose de rendre compte de ce changement social en suivant la trajectoire de ce produit, de la récolte des noix de coco à la vente du produit final, en détaillant chaque étape du procédé de fabrication de l’huile et de la chaîne de production. A travers l’accompagnement de ce processus, mon étude met à jour des dynamiques sociales, des enjeux de pouvoir et identitaires ainsi que des stratégies mobilisées par les protagonistes et des logiques de sens qui leur sous-tendent. Outre la contribution anthropologique sur une connaissance particulière, cette ethnographie est aussi une étude de cas sur les conséquences des projets de l’aide au développement et de l’impact de l’insertion d’une population marginalisée dans l’économie de marché et de la société capitaliste. D’un point de vue méthodologique, l’originalité de ce travail réside dans la co-production de données vidéo qui complémentent cette recherche écrite.
- PublicationAccès libreÊtre sorcière, c’est faire tout ce que je faisais déjà avant, mais rempli d’un sens nouveau : la sorcière comme role model d’un (éco)féminisme, entre empowerment et dépassement des dualités(2022-05-06)
;Rossel, LenaLa figure de la sorcière, figure ancestrale s’il en est, a fait face ces dernières années à une résurgence dans les mouvements féministes et écoféministes occidentaux en tant que figure du contre-pouvoir. Déjà présente dans les mobilisations féministes dites de « deuxième vague » dans les années 1960-80 et accaparée par certains mouvements New Age à la même époque, elle est aujourd’hui reprise sous une lumière « post-moderne » par les féministes de l’ère post-MeToo. Dans ce travail, je cherche à comprendre comment et pourquoi certaines personnes se réapproprient cette figure aujourd’hui, et plus précisément comment la sorcière est vectrice d’empowerment pour les personnes qui s’y identifient. Quelles pratiques et représentations forgent la figure de la sorcière au XXIème siècle ? À travers les notions de « puissance » et de « pratiques sorcières », je montre comment la sorcière participe à la reconstruction d’un lien entre soi et le monde, entre le présent et le passé, entre l’individuel et le collectif. Située au croisement des luttes féministes, écologistes, antiracistes et queer, la sorcière permet d’élaborer des récits personnels et collectifs novateurs, en interrogeant la relation que l’on porte à la construction du savoir et en questionnant la notion d’objectivité. En l’érigeant comme role model (modèle à suivre), les participant·e·x·s de ce travail apprennent à se situer hors des dualités qui régissent la société occidentale et à explorer ce qui se situe dans le spectre plus large du masculin/féminin, du corps/esprit, de la nature/culture, etc. De la même manière, ielles apprennent à percevoir leur quotidien de manière plus sensible et l’investissent d’un sens spirituel s’opposant aux formes religieuses instituées. Ainsi, en implémentant les valeurs et pratiques véhiculées par la sorcière dans leur vie quotidienne, ielles mobilisent un pouvoir-du-dedans (Starhawk, 2003) comme force tout à la fois de création, de résistance et de soin. - PublicationAccès libreVivre et dire l'indicible : rationalisations discursives d'expériences « liminales » de praticien.ne.s d'hypnose, de néochamanisme et d'imagination active jungienne en Suisse romandeDepuis les années 1970, en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord, un nombre croissant de personnes s’investissent dans des thérapies et spiritualités alternatives. Dans ma thèse, je compare l’hypnose, le néo-chamanisme et l’imagination active jungienne autour d’une pratique commune : le recours aux images (qu’elles soient visuelles, kinesthésiques, auditives, etc.). J’ai effectué trois longs entretiens (en trois temps et sur différentes thématiques) avec vingt-quatre thérapeutes considéré.e.s par leurs pair.e.s comme des expert.e.s dans la pratique qu’ils/elles enseignent en Suisse romande. Chaque entretien a porté sur une thématique différente : dans le premier chaque expert.e était invité.e à faire part d’une image personnelle « visualisée en état de conscience modifié », le second était consacré à la trajectoire de vie de chacun.e, le troisième portait sur la place des « images » dans les processus thérapeutiques. Cette recherche porte sur la quête qui inspire les personnes investies dans ces thérapies et spiritualités dites « alternatives » ainsi que l’impact de ces pratiques dans leur vie. Quels sont les bénéfices qu’ils/elles en retirent ? En quoi les témoignages des acteur/rice.s de ces pratiques est-il instructif, ou non, par rapport aux valeurs sociales et culturelles qui sous-tendent les modes de vie en vigueur dans les sociétés auxquelles appartiennent ces acteur/rice.s ? Dans quelle mesure les apprentissages qu’ils/elles font dans ces pratiques peuvent éventuellement être révélateurs des lacunes de notre culture ? Je me suis particulièrement intéressée aux socialisations que proposent les thérapies et spiritualités alternatives. Au terme de cette étude, je fais l’hypothèse que les thérapies et spiritualité alternatives envisagées sont un lieu d’apprentissage de la liminalité, soit la capacité de se situer à l’intersection de plusieurs constructions sociales de la réalité, d’introduire du jeu entre les différentes versions de soi possible. La perspective anthropologique m’a permis de questionner les valeurs socioculturelles qui sous-tendent les analyses socio-psychologique classiques de ces pratiques alternatives, fondées, notamment, sur l’opposition du principe de la seule réalité objective au principe de plaisir. L’analyse et l’interprétation anthropologique des récits des praticien.ne.s recontré.es m’a permis d’envisager le rôle clé de l’image dans une compréhension renouvelée de l’ « efficacité symbolique » que l’on trouve au cœur de ces pratiques, comme découlant de l’apprentissage de la liminalité. Abstract: Since the 1970s, in Western Europe and North America, an increasing number of people have become involved in alternative therapies and spiritualities. In my thesis, I compare hypnosis, neo-shamanism and active Jungian imagination around a common practice: the use of images (whether visual, kinesthetic, auditory, etc.). I carried out three long interviews (in three stages and on different themes) with twenty-four therapists considered by their peers as experts in the practice they teach in French-speaking Switzerland. Each interview focused on a different theme: in the first each expert was invited to share a personal image "visualized in a modified state of consciousness", the second was devoted to each person's life trajectory. , the third concerned the place of “images” in therapeutic processes. This research focuses on the quest that inspires people invested in these so-called "alternative" therapies and spiritualities as well as the impact of these practices on their lives. What are the benefits for them? How are the testimonies of the actors of these practices instructive, or not, in relation to the social and cultural values that underlie the lifestyles in force in the societies to which these actors belong? To what extent can the learning they do in these practices possibly reveal the shortcomings of our culture? I was particularly interested in the socializations offered by alternative therapies and spiritualities. At the end of this study, I make the hypothesis that the alternative therapies and spirituality considered are a place of learning of liminality, that is to say the capacity to be located at the intersection of several social constructions of reality, to introduce play between the different versions of oneself possible. The anthropological perspective has allowed me to question the socio-cultural values that underlie the classic socio-psychological analyzes of these alternative practices, founded, in particular, on the opposition of the principle of only objective reality to the principle of pleasure. The anthropological analysis and interpretation of the practitioners' accounts allowed me to consider the key role of the image in a renewed understanding of the "symbolic effectiveness" found in core of these practices, as arising from learning liminality.
- PublicationAccès libre"Je ne suis pas du genre à me laisser faire": étude de trajectoires de vie de personnes trans à Tahiti(2018)
;Pacifico, JuliaDans les cours d’histoire à Tahiti, on apprend aux enfants qu’avant l’arrivée des Européens, existait une catégorie sociale composée de ce qu’on appelait des mahu. Ces personnes avaient tou·te·s la spécificité d’être des hommes efféminés. Ancrée dans les discours sur l’histoire et les traditions polynésiennes, la transgenralité est pourtant aujourd’hui stigmatisée dans les interactions routinières. Entre légitimation culturelle et marginalisation sociale, les personnes trans MaletoFemale connaissent des trajectoires de vie bien particulière. Afin de comprendre leur réalité quotidienne j’ai tenté de saisir les dilemmes qui se posent à elles, les stratégies qu’elles mettent en place et les buts qu’elles poursuivent. En s’appuyant sur des théories concernant la construction du genre et la construction de la déviance, j’ai cherché à comprendre comment leur transgenralité s’articule avec leur marginalité. En analysant leur interaction au sein de leur cadre familial, avec les hommes, avec les autres trans et sur leur lieu de travail, j’ai pu constater que la transgenralité était stigmatisé non pas à cause du genre en lui-même mais à cause des comportements qui sont liés à l’idée de la transgenralité dans l’imaginaire collectif. Par honte du discrédit chacun·e préfère cacher aux yeux de la collectivité tout ce qui attrait aux trans. Dans ce contexte, il est difficile pour les personnes trans de construire leur féminité sans être directement stigmatisée par les autres. Leur trajectoire de vie se résume ainsi à devoir négocier constamment leur légitimité à être féminine et « normale » à la fois. - PublicationAccès libreLes relations entre les musées d’ethnographie et les marchés de l’art africain et océanien en France, en Suisse et en Belgique : construire la valeur et s’approprier l’altéritéCette recherche interroge le champ des objets ethnographiques au prisme de leur circulation entre deux médiateurs situés entre leur production et leur réception : les musées d’ethnographie et les marchés de l’art. Aucune recherche scientifique ne s’est jusqu’à maintenant penchée en profondeur sur les relations entretenues entre ces deux intermédiaires dans le champ de l’art africain et océanien, si ce n’est pour décrire ou critiquer le cas précis de la fondation du Musée du quai Branly-Jacques Chirac. Mobilisant l’anthropologie et la muséologie, ma recherche est basée sur un travail de terrain intensif auprès des galeries, des maisons de ventes aux enchères et des musées en Suisse, en France et en Belgique entre 20013 et 2017. L’analyse, fondamentalement compréhensive, montre les enjeux territoriaux à l’oeuvre et souligne l’impact d’une montée de l’événementiel tant du côté des musées que des marchés. Ma recherche dresse un portrait du marché, de son fonctionnement et de ses hiérarchies à l’heure actuelle et propose une typologie des différentes relations et acteurs afin de comprendre le processus de fixation de la valeur des objets. Sur un marché où domine la spéculation et une grande part d’arbitraire, je montre que cette valeur est intimement liée à la maîtrise de l’information. Finalement, l’analyse met en évidence les « prêts-à-penser » et processus développés par l’entier des acteurs du champ pour rationaliser une partie de ces pratiques spéculatives. J’espère souligner dans cette recherche les formes nouvelles de production, d’appropriation, de consommation et de valorisation de l’altérité par notre société aujourd’hui.
- PublicationAccès libreDe la réalité à la fiction : processus de création d'un film ethnographique à travers une expérience collaborative(Neuchâtel : Institut d'ethnologie, 2017-10-25)
;Mérillat, Ariane; Berton, MireilleQu’est-ce qu’un documentaire ethnographique ? À quels codes répond-il ? Comment se démarque-t-il des autres documentaires vidéo ? Comment intégrer les dispositifs cinématographiques et l’influence du chercheur au sein de la narration ? Ce mémoire tente de répondre aux défis réflexifs qui se posent à l’anthropologue décidant de partager sa recherche à travers un objet filmique. À travers un long-métrage, Unique en son genre, j’ai voulu explorer des questionnements généraux liés au genre dans la société à travers des personnes transgenres mais également, j’ai sans cesse remis mon approche en question afin de reconsidérer ce que pouvait être un travail éthique. Ce texte qui accompagne le documentaire est composé de deux parties principales : un travail présentant les questions ethnologiques et un autre, la démarche de réalisation. La première partie de cet écrit propose une analyse anthropologique qui se présente sous la forme d’un retour critique et d’une explication sur l’expérience menée à travers la réalisation du documentaire. La deuxième consiste en une analyse du film, de sa structure et de mes choix déontologiques ainsi qu’esthétiques. La particularité de ma recherche réside, à mon avis, dans la démarche collaborative que j’ai élaborée avec les sujets du film. J’ai décidé, à l’image de Carl Rogers et de sa méthode ACP, d’impliquer les individus dans leur propre analyse. Il s’agissait alors de produire un film dans lequel les protagonistes ne se sentiraient jamais « utilisés » mais, au contraire, que leur regard sur leur propre performance me permettrait d’améliorer et reconsidérer mes rushs. S’il est impossible d’appliquer parfaitement un idéal théorique à un travail pratique, les connaissances et les questions soulevées dans ce mémoire écrit m’ont permis de tenir une certaine ligne de conduite dans la procédure de réalisation du film et d’élaborer des stratégies plus claires pour mes projets filmiques ultérieures. - PublicationAccès librePrendre soin des nourrissons en Suisse par le massage de bébé népalais(2017)
;Bischofberger, Lisa,Le soin des nourrissons en Suisse a longtemps été marqué par une isolation de l’enfant, suivie récemment d’une revalorisation de la proximité corporelle. En outre, il est influencé par la médecine moderne. Le massage de bébé népalais est une pratique d’origine népalaise qui est arrivée en Suisse dans la deuxième moitié du 20e siècle. Il fait partie d’un pluralisme croissant des pratiques de soin dans les pays occidentaux. Nasma Scheibler-Shrestha l’a introduit en Suisse, a établi sa propre méthode et a fondé une école dans laquelle plusieurs femmes ont été formées pour être capables de le transmettre aux parents. Dans ce travail, je situe le massage de bébé népalais dans le soin des nourrissons en Suisse. Je m’intéresse d’abord à la construction du soin de ses praticiennes, en montrant qu’elles critiquent les tendances à l’isolation de l’enfant et à la médicalisation de la période post-partum. Les praticiennes considèrent que l’enfant vient d’un autre monde. Il a besoin d’un contact corporel intense pour être intégré dans la société. Inspirées par des courants féministes, elles accordent un rôle fondamental à la proximité de la mère. Mais elles sont également favorables à une inclusion des pères dans le soin des nouveau-nés. J’aborde ensuite les usages du massage de bébé népalais aussi bien que sa légitimation. Le massage de bébé népalais est utilisé de façons différentes. Il joue un rôle thérapeutique, il sert à assurer le bien-être et l’hygiène de l’enfant, il constitue un rituel et il renforce les parents dans leur capacité à prendre soin des nourrissons. Pour légitimer ces usages, les praticiennes réinventent une tradition. Néanmoins, elles mobilisent des arguments scientifiques quand cela est possible. Enfin, je présente les transformations que le massage de bébé népalais a subies. Il a dû être traduit pour que les personnes en Suisse puissent l’utiliser. De plus, il a été adapté à la structure familiale nucléaire en Suisse, ce qui se traduit particulièrement dans le fait que les hommes ont commencé à le pratiquer. La transformation du massage de bébé népalais est également caractérisée par un processus de professionnalisation. Je démontre que différentes représentations et valeurs concernant le rapport au corps et au nourrisson coexistent. Les praticiennes sont influencées par la pensée de la médecine moderne aussi bien que par celle de la médecine traditionnelle et des mouvements sociaux tel que le féminisme. Ce travail se veut une contribution à la compréhension des pratiques du pluralisme des soins contemporains. - PublicationAccès libreDomesTICation: ethnographie d'un travail de conception technique pour le maintien à domicile(2014)
;Bertini, Laura; ; ;Mantovani, GiuseppeVinck, DominiqueMes recherches portent sur la conception et la mise à l’épreuve d’un bouquet technologique à destination de personnes âgées ou handicapées. Par la problématisation des catégories et des représentations associées à la vieillesse, je vais analyser le décalage entre usages prescrits par les concepteurs des technologies et usages observés auprès des usagers. Par une approche anthropotechnologique, je vais tenter de mettre en lumière la dimension culturelle inscrite et véhiculée par tout objet technique en situation d’usage. Au cœur de mes recherches se trouve la compréhension des dynamiques de coordination d’une équipe interdisciplinaire et le développement de connaissances par les pratiques de travail ordinaire observées pendant le projet. Les choix techniques vont alors être appréhendés de façon symétrique, permettant, par un éclairage en retour, d’informer d’autres projets dans le domaine des technologies domotiques pour le maintien à domicile, qui pourraient se confronter à des controverses similaires - PublicationAccès libreLouange chantée en milieux évangéliques de Suisse romande: de la composition à l'adoration(2012)
;Strübi, KevinCe travail vise à expliquer les rituels de louange chantée dans les milieux évangéliques à tendance charismatique de Suisse romande tels qu’ils sont vécus et perçus par les acteurs sociaux. Ce sont de véritables groupes de musique pop-rock qui entraînent l’assemblée dans ce qu’ils appellent le temps de louange chantée, abrégé louange, destiné à remercier leur Dieu pour ce qu’Il fait dans leur vie, Le louer pour qui Il est, et enfin entrer dans un temps d’adoration où le participant considère qu’il entre dans la présence même de Dieu. Ce rituel peut se dérouler pendant un culte dominical, ou lors de soirées prévues à cet effet, appelées des soirées louange, et est perçu par les acteurs sociaux comme étant beaucoup plus qu’un simple temps musical. Une organisation chrétienne inter-confessionnelle, Jeunesse en Mission (Jem), a édité un recueil de chants appelé le J’AIME L’ETERNEL (JEM). Son succès fut tel qu’une majorité de la francophonie évangélique l’utilise encore actuellement. En plus du recueil, Jem organise des formations et des soirées louange dans toute la Suisse. Mon terrain ethnographique porte en grande partie sur les soirées ouvertes de l’école de louange (EDL) de Jem à Yverdon qui ont eu lieu du mois de janvier au mois de mars 2012. Les chants de louange sont interprétés par un groupe de louange, composé de musiciens et de chanteurs. Leur rôle est de conduire en tant que serviteurs les participants dans ce qu’ils appellent la présence de Dieu. L’émotionnel véhiculé par la musique est utilisé et même recherché pour atteindre ce but, en suivant un processus de sanctification. Cela tend à conduire les rituels de louange vers une forme inédite, très émotionnelle, et plutôt controversée au sein même des milieux évangéliques de Suisse romande : le “concert de louange”, ainsi que le « star system » et ses dérives possibles. Mais selon certains acteurs sociaux, il semble qu’à chaque époque de l’Église apparaît aussi une nouvelle hymnologie... - PublicationAccès libreDu rapport au dire: sexe, amour et discours d'expertise au Caire(2012)
; ;Décobert, ChristianCette thèse s’attache à comprendre les attentes façonnant les perceptions de la vie de couple en Égypte et des normes la régissant. Le rapport à la parole sur l’amour et le sexe offre le fil rouge de cette recherche. L’étude du champ de la psychologie et de la sexologie dans le pays révèle en effet une rhétorique du bris de silence omniprésente, renvoyant à la quête d’un monopole sur le discours légitime sur la sexualité. Or, des répertoires discursifs concurrents à cette expertise sont présents, notamment ceux se référant à l’islam, mais aussi ceux s’exprimant entre amis au sein de conversations quotidiennes prenant l’amour et le sexe comme objets. L’application alternativement du qualificatif de « traditionnel » ou non à certaines unions et la corrélation entre progrès et l’expression de l’intimité par la parole au sein du couple qui s’établit offre une clé de compréhension importante des catégorisations à l’œuvre. La réception de la St Valentin au Caire et sa mise en perspective avec la lutte contre le harcèlement sexuel met en lumière la pluralité des vecteurs de celles-ci : l’une articule en effet vie de couple et commerce d’objets de consommation, tandis que la seconde aboutit à l’exigence militante de droits. L’ethnographie d’un centre de conseil psychologique permet enfin de mieux saisir la complexité des reformulations de l’expression de soi au sein du couple et les négociations nécessaires pour parvenir à en faire circuler les modèles. Amour et sexe s’articulent en effet autour différents ordres de vérité, référés à la religion, à la science ou à la notion de progrès (taqaddum) et ouvrent le champ de multiples possibles par les combinaisons qu’ils permettent., This thesis attempts to understand the expectations shaping perceptions of the life of the couple in Egypt and the norms governing them. The relation to speech about sexuality is the thread of this research. The study of the field of psychology and sexology reveals in fact an omnipresent rhetoric of breaking the silence, indicating a quest to monopolise legitimate discourse on sexuality. However, other discourses compete with this expertise, notably those that refer to Islam, but also those unfolding during daily conversations between friends about love and sex. The qualifying of certain unions as “traditional”, and the correlation between progress and the expression of intimacy in speech between partners is a key for the understanding of the categorisations used in the country. The reception of Valentine’s Day seen in perspective with the struggle against sexual harassment enlightens the plurality of the vectors of these categorisations, while the first links the life of the couple with the trade of consumer goods and the second results in the demand for specific rights. Finally, the ethnography of a counselling centre allows a better grasp of the complex reformulations of self-expression inside the couple and the negotiations needed to make its models circulate. Love and sex articulate themselves around various orders of truth, in reference to religion, science, or the notion of progress (taqaddum), opening the field for multiple possible combinations