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Être sorcière, c’est faire tout ce que je faisais déjà avant, mais rempli d’un sens nouveau : la sorcière comme role model d’un (éco)féminisme, entre empowerment et dépassement des dualités
Auteur(s)
Rossel, Lena
Editeur(s)
Date de parution
2022-05-06
Nombre de page
123
Mots-clés
- sorcière
- anthropologie de l’environnement
- anthropologie de la religion
- new age
- spiritualité
- féminisme
- écoféminisme
- role model
- dualisme
- Starhawk
- pouvoir
- magie
- nature/culture
- masculin/féminin
- pratiques sorcières
- empowerment
- puissance
- witch
- environmental anthropology
- anthropology of religion
- spirituality
- feminism
- ecofeminism
- dualism
- power
- magic
- male/female
- witch practices
sorcière
anthropologie de l’en...
anthropologie de la r...
new age
spiritualité
féminisme
écoféminisme
role model
dualisme
Starhawk
pouvoir
magie
nature/culture
masculin/féminin
pratiques sorcières
empowerment
puissance
witch
environmental anthrop...
anthropology of relig...
spirituality
feminism
ecofeminism
dualism
power
magic
male/female
witch practices
Résumé
La figure de la sorcière, figure ancestrale s’il en est, a fait face ces dernières années à une résurgence dans les mouvements féministes et écoféministes occidentaux en tant que figure du contre-pouvoir. Déjà présente dans les mobilisations féministes dites de « deuxième vague » dans les années 1960-80 et accaparée par certains mouvements New Age à la même époque, elle est aujourd’hui reprise sous une lumière « post-moderne » par les féministes de l’ère post-MeToo.
Dans ce travail, je cherche à comprendre comment et pourquoi certaines personnes se réapproprient cette figure aujourd’hui, et plus précisément comment la sorcière est vectrice d’empowerment pour les personnes qui s’y identifient. Quelles pratiques et représentations forgent la figure de la sorcière au XXIème siècle ? À travers les notions de « puissance » et de « pratiques sorcières », je montre comment la sorcière participe à la reconstruction d’un lien entre soi et le monde, entre le présent et le passé, entre l’individuel et le collectif. Située au croisement des luttes féministes, écologistes, antiracistes et queer, la sorcière permet d’élaborer des récits personnels et collectifs novateurs, en interrogeant la relation que l’on porte à la construction du savoir et en questionnant la notion d’objectivité. En l’érigeant comme role model (modèle à suivre), les participant·e·x·s de ce travail apprennent à se situer hors des dualités qui régissent la société occidentale et à explorer ce qui se situe dans le spectre plus large du masculin/féminin, du corps/esprit, de la nature/culture, etc. De la même manière, ielles apprennent à percevoir leur quotidien de manière plus sensible et l’investissent d’un sens spirituel s’opposant aux formes religieuses instituées. Ainsi, en implémentant les valeurs et pratiques véhiculées par la sorcière dans leur vie quotidienne, ielles mobilisent un pouvoir-du-dedans (Starhawk, 2003) comme force tout à la fois de création, de résistance et de soin.
Dans ce travail, je cherche à comprendre comment et pourquoi certaines personnes se réapproprient cette figure aujourd’hui, et plus précisément comment la sorcière est vectrice d’empowerment pour les personnes qui s’y identifient. Quelles pratiques et représentations forgent la figure de la sorcière au XXIème siècle ? À travers les notions de « puissance » et de « pratiques sorcières », je montre comment la sorcière participe à la reconstruction d’un lien entre soi et le monde, entre le présent et le passé, entre l’individuel et le collectif. Située au croisement des luttes féministes, écologistes, antiracistes et queer, la sorcière permet d’élaborer des récits personnels et collectifs novateurs, en interrogeant la relation que l’on porte à la construction du savoir et en questionnant la notion d’objectivité. En l’érigeant comme role model (modèle à suivre), les participant·e·x·s de ce travail apprennent à se situer hors des dualités qui régissent la société occidentale et à explorer ce qui se situe dans le spectre plus large du masculin/féminin, du corps/esprit, de la nature/culture, etc. De la même manière, ielles apprennent à percevoir leur quotidien de manière plus sensible et l’investissent d’un sens spirituel s’opposant aux formes religieuses instituées. Ainsi, en implémentant les valeurs et pratiques véhiculées par la sorcière dans leur vie quotidienne, ielles mobilisent un pouvoir-du-dedans (Starhawk, 2003) comme force tout à la fois de création, de résistance et de soin.
The figure of the witch, an ancestral figure if ever there was one, has been facing a resurgence in recent years in Western feminist and ecofeminist movements as a figure of counter-power. Already present in the so-called "second wave" feminist mobilizations in the 1960s-80s and appropriated by certain New Age movements at the time, it is now being revived in a "post-modern" light by feminists of the post-MeToo era.
In this work, I seek to understand how and why some people reappropriate this figure today, and, more precisely, how the witch is a vector of empowerment for people who identify with it. What practices and representations forge the figure of the witch in the 21st century? Through the notions of "power" and "witch practices", I show how the witch participates in the reconstruction of a link between the self and the world, between the present and the past, between the individual and the collective. Situated at the crossroads of feminist, ecological, anti-racist and queer struggles, the witch enables the elaboration of innovative personal and collective narratives, questioning the relation that one bears to the construction of knowledge and questioning the notion of objectivity. By setting up the witch as a role model, the participants in this work learn to position themselves outside of the dualities that govern Western society and to explore what lies within the broader spectrum of masculine/feminine, body/spirit, nature/culture, etc. In the same way, they learn to perceive everyday life in a more sensitive way and invest it with a spiritual meaning that opposes the instituted religious forms. Thus, by implementing the values and practices conveyed by the witch in their daily lives, they mobilize a "power-from-within" (Starhawk, 2003) as a force of creation, resistance and care.
In this work, I seek to understand how and why some people reappropriate this figure today, and, more precisely, how the witch is a vector of empowerment for people who identify with it. What practices and representations forge the figure of the witch in the 21st century? Through the notions of "power" and "witch practices", I show how the witch participates in the reconstruction of a link between the self and the world, between the present and the past, between the individual and the collective. Situated at the crossroads of feminist, ecological, anti-racist and queer struggles, the witch enables the elaboration of innovative personal and collective narratives, questioning the relation that one bears to the construction of knowledge and questioning the notion of objectivity. By setting up the witch as a role model, the participants in this work learn to position themselves outside of the dualities that govern Western society and to explore what lies within the broader spectrum of masculine/feminine, body/spirit, nature/culture, etc. In the same way, they learn to perceive everyday life in a more sensitive way and invest it with a spiritual meaning that opposes the instituted religious forms. Thus, by implementing the values and practices conveyed by the witch in their daily lives, they mobilize a "power-from-within" (Starhawk, 2003) as a force of creation, resistance and care.
Notes
Université de Neuchâtel, Institut d'ethnologie. Mémoire de master en sciences sociales - pilier anthropologie - Soutenu le 06-05-2022
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Type de publication
master thesis
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