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    Le tourisme face aux changements climatiques : comment articuler une démarche de durabilité ?: Le cas des Alpes Vaudoises et de la stratégie « Alpes Vaudoises 2020 »
    (2018)
    Bruni, Morgane CĂ©cile
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    La démarche Alpes Vaudoises 2020 vise à solutionner l’apparition pour le tourisme « d’enjeux spécifiques » liés au réchauffement climatique. Les stations de ski de moyenne altitude sont particulièrement concernées par la réduction de l’enneigement. Or, la transition vers un tourisme moins dépendant de la neige est au centre de politiques publiques fédérales et cantonales. Leur but consiste à permettre aux régions spécialement axées sur le tourisme hivernal de poursuivre des activités économiquement rentables tout en prenant en compte l’évolution climatique qui affecte ce secteur.
    Dans le Canton de Vaud, les acteurs du tourisme et le Département de l’économie et du sport ont dès lors présenté une Vision pour le développement futur du tourisme dans les Alpes Vaudoises. En juillet 2013, un rapport final, qui synthétise les options offertes par les experts et les groupes de travail, a été présenté au Conseil d’Etat. En mars 2015, ce dernier a proposé sa version d’un développement futur du tourisme pour les Alpes Vaudoises. Il s’inspire directement de la philosophie fédérale prônant un usage rationalisé des aides étatiques au profit de projets régionaux rentables et générant de la croissance économique en tenant compte de la variabilité climatique. La démarche entreprise vise à entamer une transition progressive vers un tourisme annuel moins tributaire de la neige. La stratégie souhaitée par les autorités cantonales se développe autour de 5 thématiques d’action : le tourisme 4-saisons, la mobilité, l’hébergement, le soutien aux remontées mécaniques et à l’enneigement artificiel ainsi que des mesures d’accompagnement environnementales. A ce plan d’adaptation au changement climatique s’ajoute en outre l’obligation légale d’intégrer une démarche de durabilité. En effet, il s’agit d’une prérogative constitutionnelle qui concerne l’ensemble des politiques publiques suisses.
    Mon mémoire analyse donc la traduction des constats scientifiques liés aux changements climatiques en mesures concrètes sur le terrain, suite à l’adoption d’une politique d’adaptation aux changements climatiques dans les Alpes Vaudoises. La région est au cœur d’un vaste plan de restructuration économique qui, associé à des mesures de durabilité, vise à préserver les ressources naturelles et les écosystèmes et valoriser le capital culturel et socioéconomique local.
    Je souhaite donc expliciter comment le maintien du ski et les mesures initiant la transition du tourisme hivernal vers une diversification de l’offre touristique 4-saisons peuvent s’articuler dans un contexte de durabilité.
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    Migrations et changements climatiques: Ă©tude de cas dans les Andes boliviennes
    (2015) ; ; ;
    Véron, René
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    Warner, Koko
    Cette thèse a pour objectif de questionner, par l’intermédiaire d’une étude de cas dans les Andes boliviennes, le rôle des effets du changement climatique et plus largement des dégradations environnementales sur les migrations de populations. L’étude est articulée autour de quatre articles scientifiques et du texte cadre qui explicite l’ensemble du projet de recherche. Mon analyse exhaustive des études empiriques portant sur les conséquences migratoires du changement climatique ou des catastrophes environnementales en Amérique du Sud permet de relever le nombre encore modeste de ces études et leur répartition très inégale. On trouve en effet beaucoup plus d’enquêtes sur l’Amérique centrale et en particulier sur le Mexique. En revanche, les pays andins restent peu explorés malgré leur forte vulnérabilité environnementale. Une des conclusions centrales du travail est que la relation entre les changements environnementaux et les migrations observée en Amérique latine confirme les principales tendances soulignées dans d’autres régions du monde : les déplacements se font le plus souvent sur de courtes distances avec une forte attraction des centres urbains. Dans le cas de catastrophes soudaines, les déplacements sont souvent de courtes durées. Il ressort également de l’étude que certains effets du changement climatique sur les migrations concernent tout particulièrement l’Amérique latine. C’est le cas de la fonte des glaciers tropicaux, dont les conséquences sur les sociétés sont encore peu étudiées. Le retrait glaciaire fait justement l’objet d’analyses approfondies dans cette étude. Ma recherche identifie les principaux facteurs migratoires ainsi que les dynamiques migratoires à travers une étude de cas dans les régions montagneuses proches de La Paz en Bolivie. Des événements climatiques extrêmes, comme la grêle, le gel ou la forte variabilité de la disponibilité en eau pour l’irrigation, sont les principaux motifs environnementaux invoqués par les migrants. Ma recherche confirme donc le caractère multi-causal des migrations, où les facteurs environnementaux se combinent à d’autres facteurs migratoires comme l’accès aux terrains cultivables, à des emplois rémunérés ou à une formation supérieure. Les migrations observées sont régionales et se manifestent dans un contexte de relations migratoires préexistantes entre régions rurales et urbaines (La Paz et de El Alto), où l’on observe des mouvements d’allers-retours, de séjours temporaires ou encore de multi-résidences. L’analyse approfondit également le rôle spécifique du retrait glaciaire au sein de ces dynamiques migratoires andines. Le retrait glaciaire est sûrement l’impact le plus tangible du changement climatique dans les Andes et plusieurs articles parus dans certains médias, rapports gouvernementaux ou d’ONG font état de potentielles conséquences migratoires. Cependant, mes résultats montrent qu’actuellement en Bolivie, le retrait des glaciers ne contribue pas à générer de nouveaux flux migratoires. En revanche, la fonte des glaces reste un phénomène préoccupant, car si elle ne pousse pas directement les gens à partir, la saisonnalité de la disponibilité en eau ou encore la dimension symbolique de la disparition de glaciers interfère néanmoins avec certains choix migratoires. Il génère par exemple, des craintes auprès des agriculteurs de montagnes quant aux possibilités futures de cultiver les terres dans des régions fortement dépendantes de l’eau des glaciers. Mon étude se termine en questionnant les mécanismes qui ont fait de Khapi, l’un des quatre villages étudiés, le village le plus médiatisé de Bolivie lorsque sont évoquées les thématiques du retrait glaciaire et des « migrants climatiques ». Cette analyse permet de mettre en évidence le rôle et les agendas d’acteurs impliqués dans ce processus de médiatisation (journalistes, membres d’ONG, experts et habitants de la région). En donnant la parole aux habitants qui s’approprient, transforment ou rejettent les discours les concernant, mon étude permet d’aller au-delà de l’image simplificatrice et misérabiliste que l’on affecte souvent à ces « victimes-témoins ». Cette discussion contribue ainsi aux réflexions critiques sur la manière dont certaines régions du monde deviennent des études de cas emblématiques. Finalement, mon étude apporte de nouveaux éléments de compréhension qui permettent de discuter de manière nuancée des impacts migratoires, des changements environnementaux et des enjeux de cette relation dans la région encore peu étudiée des Andes boliviennes. Sur la base de mon analyse, je propose, dans le chapitre conclusif, plusieurs pistes de recherches pour approfondir cette thématique ainsi qu’une réflexion sur les implications de cette recherche en termes de recommandations politiques.
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    Changement climatique dans les régions de montagnes suisses: une analyse de variables climatiques en lien avec le tourisme
    (2011)
    Serquet, Gaëlle
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    Brönnimann, Stefan
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    Appenzeller, Christof
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    Ceron, Jean-Paul
    Notre étude du changement climatique dans les montagnes suisses s’inscrit dans le champ de la climatologie appliquée. Elle s’intéresse ainsi à l’évolution des paramètres climatiques susceptibles d’avoir un impact sur le tourisme de montagne en Suisse en lien avec le changement climatique. L’évolution des précipitations neigeuses, les facteurs qui influencent l’enneigement des pistes de ski ainsi que l’influence des périodes de grandes chaleurs sur la fréquentation touristique de montagne y sont abordés. Notre analyse des précipitations neigeuses montre une diminution généralisée des proportions de jours de précipitations neigeuses par rapport aux jours de précipitations totales aux altitudes inférieures à 1700 m durant les dernières décennies. Elle montre également qu’actuellement les proportions de décembre, janvier et février correspondent à celles de novembre et mars des années 1960. Un décalage d’environ un mois a ainsi eu lieu durant ces cinquante dernières années. Les stations de ski ayant tout ou une partie de leur domaine skiable à des altitudes inférieures à 1700 m sont concernées. Dans le but de mieux définir les besoins en enneigement des stations de ski, notre étude a identifié les facteurs clés qui influencent l’enneigement minimal requis pour ouvrir une piste de ski. Un nombre important de facteurs climatiques, géomorphologiques et humains ont ainsi été mis en évidence. Il s’agit de l’altitude, des quantités de précipitations régionales, de la rugosité du sol, de l’orientation et de la déclivité de la pente, de la fréquentation et de la préparation des pistes ainsi que des possibilités d’enneigement artificiel. Notre analyse de la fréquentation hôtelière domestique estivale montre que les températures élevées à basse altitude ont un impact sur le nombre de nuitées engendrées par le tourisme domestique. L’ensoleillement en montagne, quant à lui, joue un rôle moins important pour la plupart des stations à l’exception de celles des Grisons. Nous avons également mis en évidence une réactivité des nuitées hôtelières domestiques aux températures en plaine qui varient suivant les stations étudiées. Les différences observées s’expliquent potentiellement par la distance des stations à un grand centre urbain. Plus largement, nos résultats suggèrent que les stations touristiques des Alpes pourraient bénéficier de l’augmentation future des températures. Le changement climatique pourrait, dans certaines conditions et dans une certaine mesure, offrir de nouvelles opportunités aux stations touristiques de montagnes. Enfin, notre revue de la littérature a montré un manque de résultats en ce qui concerne les recherches en climatologie appliquée au tourisme de montagne. Même si notre travail de thèse a permis de combler certaines lacunes concernant la compréhension de l’évolution des différentes variables climatiques favorables à la pratique des activités touristiques en montagne, de nombreuses questions demeurent. En conclusion, nous proposons ainsi plusieurs axes d’études qui permettraient d’approfondir les connaissances en ce domaine.