Voici les éléments 1 - 10 sur 99
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    Cultures et Guérisons. Éric de Rosny - L’Intégrale
    (Neuchâtel: Livreo Alphil : Yaoundé: CLÉ, 2022) ; ;
    Blanc, Jérémie
    Né dans une famille aristocratique française, bouleversé par ce qu’il a vécu pendant la guerre d’Algérie, Éric de Rosny part au Cameroun pour y enseigner dans un collège jésuite de Douala. La crise d’un élève, un soir au dortoir, étrangement secouru par ses camarades, lui fait ressentir la distance culturelle immense qui le sépare de ses élèves. Il s’installe alors dans un quartier de la ville pour en apprendre la langue locale. Il y découvre, fasciné, la vie quotidienne et ses traditions, notamment la connaissance des plantes qui guérissent, et la lutte contre l’emprise malfaisante de la sorcellerie. Il est ainsi initié au monde de la nuit. Couronné du Prix Castex de l’Académie française, à la fin de sa vie, il est consacré beyoum ba bato, c’est-à-dire sage et homme-souche. Tout au long de ce chemin, Éric de Rosny consigne tout ce qui risquerait de s’oublier de la mémoire culturelle et, avec des chercheurs africains, il conduit des travaux en botanique, en droit, mais aussi sur les grands récits de la Tradition. La compréhension de l’héritage culturel est mise constamment en défi, non sans angoisse et parfois avec violence, par les bouleversements majeurs de la modernité: exode urbain, extension de la médecine des hôpitaux, système judiciaire importé, nouveaux mouvements religieux, transformations des relations familiales. Il observe aussi l’attrait croissant de la migration internationale qui emporte avec elle la sorcellerie sur d’autres terres. Cet ouvrage rassemble pratiquement tous les articles d’Éric de Rosny, jusqu’ici uniquement publiés de façon dispersée dans de multiples revues africaines ou internationales; ils ont été regroupés par des chercheur.e.s de l’Université de Neuchâtel. Avec un grand sens de la narration, à travers chacun de ces tableaux à l’écriture ciselée, Éric de Rosny s’efforce de faire voir – presque sentir – ce qu’il découvre, sans cacher la difficulté des rencontres et les multiples questions qui se posent à lui en tant qu’anthropologue et jésuite. La première partie du livre comprend également deux préfaces par le Prince René Douala Manga-Bell et Jean Benoist, ainsi que des «Regards», écrits par des spécialistes qui ont bien connu Éric de Rosny: Roberto Beneduce (Université de Turin), Jacques Fédry, s.j., Peter Geschiere (Université d’Amsterdam), Émile Kenmogne (Université de Yaoundé I et Université de Paris Est Marne-la-Vallée), Berthe Élise Lolo (Psychiatre à l’EPSMD de Prémontré et docteur en anthropologie psychanalytique), Thomas Théophile Nug Bissohong (Université de Douala) ainsi que Gilles Séraphin (Université de Paris Nanterre).
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    La traduction française des Statuta, un dossier inabouti
    (Torino: Palazzo Carignano, 2019) ;
    Nicod-Wirthner, Christiane
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    Métadonnées seulement
    La prison, ancienne et moderne: situations à comparer
    (Lausanne: Société d'Histoire de la Suisse Romande, 2018) ;
    Herrmann, Irène
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    Les Sarrasins du Nord: une histoire littéraire de la croisade balte
    Résumé Dans la lignée de l’histoire connectée, ce travail s’intéresse à un vaste mouvement relativement méconnu dans les pays francophones, et qui touche à l’évangélisation de l’une des dernières populations non-chrétiennes d’Europe : les habitants du sud-est de la mer Baltique. Considérées comme des croisades, les expéditions contre les païens baltes attirent de nombreux chevaliers d’Europe occidentale, surtout lors des derniers siècles du Moyen Âge. L’Ordre des Chevaliers teutoniques, établi dans les provinces de Prusse et de Livonie, organise deux fois par années des expéditions militaires contre les Lituaniens, derniers païens de la région. Après la perte des dernières possessions chrétiennes de Palestine, la croisade balte permet de continuer la guerre contre les « ennemis de la foi » dans une autre partie du monde. De ce fait, une grande partie des acteurs de la Guerre de Cent ans ont été des « voyageurs » de Prusse. Parmi eux, le célèbre maréchal Boucicaut ou Henri de Lancaster, le futur Henri IV d’Angleterre, mais aussi des personnalités moins connues nous ayant laissé de riches témoignages, comme l’écrivain et conseiller royal Philippe de Mézières, ou l’écuyer bourguignon Guillebert de Lannoy. Travaillant à partir des documents littéraires produits en France et en Angleterre (chroniques, récits de voyage, poèmes, romans), l’auteur essaye de reconstituer les motifs et les attentes des hommes qui ont quitté leurs terres et leurs fonctions pour se rendre, pendant quelques mois, auprès des Chevaliers teutoniques. Pour la plupart d’entre eux, la guerre contre les « Sarrasins » du Nord était une échappatoire, permettant à ces seigneurs impliqués dans la cruelle Guerre de Cent ans de se rassurer sur leur statut, et de vivre une expérience chevaleresque digne des romans courtois. Un certain nombre de textes permettent en outre de se faire une idée de la façon dont les hommes et leur environnement étaient vus par les voyageurs venus de l’Ouest : une partie importante de ce travail est consacré à la représentation du monde balte dans les lettres françaises et anglaises. Loin de n’être que des ennemis bons à convertir ou à tuer, les « Sarrasins » de Lituanie étaient considérés comme des adversaires respectables, voire comme des modèles dont la noblesse de France devrait s’inspirer. Depuis les encyclopédistes du XIIIe siècle, certains auteurs occidentaux s’intéressent à leurs mœurs et tentent de comprendre leur mode de penser, leur spiritualité. En dépit d’une idéologie de croisade plaçant la conversion des « mécréants » comme horizon d’attente, clercs et chevaliers savaient faire preuve de curiosité pour ces païens du nord, considérés pourtant à priori comme des « Autres » absolus, leur religion n’étant pas un monothéisme. Zone frontière par excellence, la région balte est un observatoire privilégié permettant de voir comment s’est effectué le passage de la croisade à la découverte du monde. Au-delà du cas balte, ce travail aborde donc la pratique du voyage aristocratique et la construction des savoirs qui redessinèrent la carte mentale européenne aux XIVe et XVe siècles. Summary Inspired by the methods of connected history, this study addresses a movement relatively unknown among the French speaking countries, which is the process of Christianization of one of the last non-Christian populations of Europe: the inhabitants of South-Eastern Baltic region. Considered as crusades, the raids against the Baltic pagans attracted a lot of knights from Western Europe, above all during the last centuries of the Middle Ages. Twice a year, the Order of the Teutonic knights, established in Prussia and Livonia, set raids against the Lithuanians, the last pagans of the region. After the loss of the last Christian stronghold in Palestine (1291), the Baltic crusades allowed the knights taking part in it to carry on the war against the “enemy of the faith” in another part of the World. As a matter of fact, many participants in the Hundred Years War also travelled to Prussia as crusaders. Among them, the famous Marshal Boucicaut and Henry of Lancaster, the future King Henry IV, but also less well-known personalities who have left us their testimonies, such as the writer and royal counselor Philippe de Mézières, or the Burgundian squire Guillebert de Lannoy. Working with literary documents produced in France and in England (chronicles, travel accounts, poetries, and romances) the author tries to reconstitute the reasons (?) and expectations of the men who left their lands and livelihoods to go fighting, on the side of the Teutonic Knights. For the most of them, the war against the “Saracens of the North” was a way out of the cruel realities of the Hundred Years War. The aristocratic “Reisen” against Lithuania allowed the Western guests of the Order to assert their status, and to live a romance-like knightly experience. Some narrative sources also enable the researcher to determine how the men (and quite exceptionally, the women) from the Baltic, as well as their environment, were seen by the travelers from the West. A significant part of this study is thus dedicated to the representation of the Baltic world in the French and English literature. Far from being only enemies to kill or convert, the “Saracens” from Lithuania were seen as respectable adversaries, even as models for the French nobility. From the 13th century onward, some Western writers show interest in the Balts’ customs and try to understand their way of thinking and their spirituality. Despite the fact that the crusades’ ideology emphasized the conversion of the so-called “infidels”, clerics and knights were capable of curiosity toward these pagans of the North, which would a priori have been considered as the absolute “Other” – their religion was not a monotheism. An epitome of the frontier zone, the Baltic area is an excellent case study that allows the researcher to see the ideological and social shift from crusade to discovery of the World. Beyond the case of the Baltic region, this dissertation deals with the practice of aristocratic travel and the construction of the knowledge which produced a mental map of Europe during the 14th and 15th centuries.