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    "Jusque ad effussions de san": la révolte des bourgeois d'Estavayer de 1426
    En avril 1426, Mermet Decrin, bourgeois de la ville d'Estavayer, refuse de payer l'impôt à Anselme, coseigneur, et s'oppose au châtelain venu prendre son cheval en gage. Anselm fait enfermer Mermet nonobstant les larges franchises censées protéger les bourgeois . Bourgeois qui prennent alors la défense de leur pair en s'allant plaindre chez Humbert le Bâtard, coseigneur lui aussi, mais surtout suzerain de la ville au nom de la Savoie. S'ensuit un procès à la fin duquel, coup de théâtre, Mermet, reconnu coupable, sort ses lettres de clergie à l'instant même où l'on s'apprête à mettre la main sur lui. Les bourgeois profitent du trouble qu'occasionne ce dernier incident pour prendre les armes, s'emparer de leur ami et faire violence à leur seigneur. Humbert quitte alors Estavayer pour Montagny et engage une procédure de plus d'un an où s'entremêleront droit coutumier vaudois, haute et basse justice seigneuriale, droit ecclésiastique et, selon certain auteurs, pour la première fois en Pays de Vaud, droit écrit savoyard. Les bourgeois refuseront, un an après les événements, de se soumettre à une assignation à comparaître. L'affaire se terminera par une amende, puis un compromis dont le règlement prendra encore plusieurs années.
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    Les Sarrasins du Nord: une histoire littéraire de la croisade balte
    Résumé Dans la lignée de l’histoire connectée, ce travail s’intéresse à un vaste mouvement relativement méconnu dans les pays francophones, et qui touche à l’évangélisation de l’une des dernières populations non-chrétiennes d’Europe : les habitants du sud-est de la mer Baltique. Considérées comme des croisades, les expéditions contre les païens baltes attirent de nombreux chevaliers d’Europe occidentale, surtout lors des derniers siècles du Moyen Âge. L’Ordre des Chevaliers teutoniques, établi dans les provinces de Prusse et de Livonie, organise deux fois par années des expéditions militaires contre les Lituaniens, derniers païens de la région. Après la perte des dernières possessions chrétiennes de Palestine, la croisade balte permet de continuer la guerre contre les « ennemis de la foi » dans une autre partie du monde. De ce fait, une grande partie des acteurs de la Guerre de Cent ans ont été des « voyageurs » de Prusse. Parmi eux, le célèbre maréchal Boucicaut ou Henri de Lancaster, le futur Henri IV d’Angleterre, mais aussi des personnalités moins connues nous ayant laissé de riches témoignages, comme l’écrivain et conseiller royal Philippe de Mézières, ou l’écuyer bourguignon Guillebert de Lannoy. Travaillant à partir des documents littéraires produits en France et en Angleterre (chroniques, récits de voyage, poèmes, romans), l’auteur essaye de reconstituer les motifs et les attentes des hommes qui ont quitté leurs terres et leurs fonctions pour se rendre, pendant quelques mois, auprès des Chevaliers teutoniques. Pour la plupart d’entre eux, la guerre contre les « Sarrasins » du Nord était une échappatoire, permettant à ces seigneurs impliqués dans la cruelle Guerre de Cent ans de se rassurer sur leur statut, et de vivre une expérience chevaleresque digne des romans courtois. Un certain nombre de textes permettent en outre de se faire une idée de la façon dont les hommes et leur environnement étaient vus par les voyageurs venus de l’Ouest : une partie importante de ce travail est consacré à la représentation du monde balte dans les lettres françaises et anglaises. Loin de n’être que des ennemis bons à convertir ou à tuer, les « Sarrasins » de Lituanie étaient considérés comme des adversaires respectables, voire comme des modèles dont la noblesse de France devrait s’inspirer. Depuis les encyclopédistes du XIIIe siècle, certains auteurs occidentaux s’intéressent à leurs mœurs et tentent de comprendre leur mode de penser, leur spiritualité. En dépit d’une idéologie de croisade plaçant la conversion des « mécréants » comme horizon d’attente, clercs et chevaliers savaient faire preuve de curiosité pour ces païens du nord, considérés pourtant à priori comme des « Autres » absolus, leur religion n’étant pas un monothéisme. Zone frontière par excellence, la région balte est un observatoire privilégié permettant de voir comment s’est effectué le passage de la croisade à la découverte du monde. Au-delà du cas balte, ce travail aborde donc la pratique du voyage aristocratique et la construction des savoirs qui redessinèrent la carte mentale européenne aux XIVe et XVe siècles. Summary Inspired by the methods of connected history, this study addresses a movement relatively unknown among the French speaking countries, which is the process of Christianization of one of the last non-Christian populations of Europe: the inhabitants of South-Eastern Baltic region. Considered as crusades, the raids against the Baltic pagans attracted a lot of knights from Western Europe, above all during the last centuries of the Middle Ages. Twice a year, the Order of the Teutonic knights, established in Prussia and Livonia, set raids against the Lithuanians, the last pagans of the region. After the loss of the last Christian stronghold in Palestine (1291), the Baltic crusades allowed the knights taking part in it to carry on the war against the “enemy of the faith” in another part of the World. As a matter of fact, many participants in the Hundred Years War also travelled to Prussia as crusaders. Among them, the famous Marshal Boucicaut and Henry of Lancaster, the future King Henry IV, but also less well-known personalities who have left us their testimonies, such as the writer and royal counselor Philippe de Mézières, or the Burgundian squire Guillebert de Lannoy. Working with literary documents produced in France and in England (chronicles, travel accounts, poetries, and romances) the author tries to reconstitute the reasons (?) and expectations of the men who left their lands and livelihoods to go fighting, on the side of the Teutonic Knights. For the most of them, the war against the “Saracens of the North” was a way out of the cruel realities of the Hundred Years War. The aristocratic “Reisen” against Lithuania allowed the Western guests of the Order to assert their status, and to live a romance-like knightly experience. Some narrative sources also enable the researcher to determine how the men (and quite exceptionally, the women) from the Baltic, as well as their environment, were seen by the travelers from the West. A significant part of this study is thus dedicated to the representation of the Baltic world in the French and English literature. Far from being only enemies to kill or convert, the “Saracens” from Lithuania were seen as respectable adversaries, even as models for the French nobility. From the 13th century onward, some Western writers show interest in the Balts’ customs and try to understand their way of thinking and their spirituality. Despite the fact that the crusades’ ideology emphasized the conversion of the so-called “infidels”, clerics and knights were capable of curiosity toward these pagans of the North, which would a priori have been considered as the absolute “Other” – their religion was not a monotheism. An epitome of the frontier zone, the Baltic area is an excellent case study that allows the researcher to see the ideological and social shift from crusade to discovery of the World. Beyond the case of the Baltic region, this dissertation deals with the practice of aristocratic travel and the construction of the knowledge which produced a mental map of Europe during the 14th and 15th centuries.
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    La Bourgogne transjurane (855-1056): l'évolution des rapports de pouvoirs dans le monde post-carolingien
    Demotz, François
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    Gonthier, Nicole
    Entre la situation de première capitale burgonde et la principauté médiévale, Genève et avec elle le duché de Bourgogne transjurane sont situés au cœur de l’Europe carolingienne et post-carolingienne. Au début du IXe siècle, la région est intégrée à l’Empire dont elle a les institutions et les élites. Celles-ci se maintiennent après la création du royaume de Bourgogne par le duc Rodolphe en 888, mais sous la forme d’un pouvoir souple et local. Malgré les tentatives d’expansion et un bon contrôle des honores par les deux premiers Rodolphiens, les élites sont de plus en plus profondément implantées et cette stabilisation conduit au cours du Xe siècle à la mise en place d’une aristocratie puissante et structurée, à tendance lignagère et seigneuriale. A partir des années 970, le pouvoir royal tente une reprise en main sur le modèle ottonien, confiant une part importante de l’autorité, dont Saint-Maurice d’Agaune, aux parents du roi et aux églises. Cette politique est complétée par la promotion de quelques grands laïcs, issus de Transjurane et de Viennoise, et par un soutien à la petite et moyenne aristocratie. Lorsque le royaume de Bourgogne est rattaché à la Germanie en 1032, seuls les comtes de Rodolphe III (et certains évêques) détiennent une part significative de l’autorité publique et peuvent constituer une principauté. L’effacement du pouvoir impérial dans la deuxième moitié du XIe siècle permet au comte de Genève de s’affirmer comme l’héritier du souverain sur le plan régional. La forte tradition de l’autorité publique s’accompagne de la mise en place d’une dynastie et d’une administration comtales, d’une volonté de domination régionale, y compris face aux églises. Dans cette redéfinition des espaces politiques, le pouvoir comtal est confronté à l’émergence politique de lignages seigneuriaux dans un cadre social lâche marqué par une vassalité faible, un mouvement seigneurial lent, et une forte allodialité chez les nombreux hommes libres., The county of Geneva and the transjurane Burgundy. The power relations in the post-Carolingian world (about 888-about 1120). Geneva and the transjuranus ducatus is in the heartland of the Carolingian empire which provides their institutions and their aristocracy. In spite of the burst of the empire and the birth of the kingdom of Burgundy in 888, Carolingian customs remain but the stabilization of the Burgundian aristocracy brings on the settlement of lineages and lordships during the tenth century. After 970, the reaction of royal power takes Ottonian forms (« Familie und Kirchepolitik ») and also leans on a few families. Some of their members become the « super-greats » of the kingdom and after the attachement to the imperial crown in 1032, Gerold, count of Geneva, establishes an hereditary principality.