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    Tonneau percé, tonneau habité
    Comme de nombreux penseurs antiques avant et après eux et contrairement à Socrate, Calliclès et Diogène ont déclaré avoir fondé leur éthique sur l’observation de la nature. Et pourtant, les deux discours normatifs qui sont tirés d’une nature que l’on pourrait a priori croire être la même sont on ne peut plus opposés. Calliclès croit que l’homme est appelé à dominer autrui ; Diogène pense plutôt qu’il doit se dominer lui-même ; le premier est un hédoniste débridé, le second croit que le bonheur ne s’achète qu’au prix du sacrifice des désirs artificiels. Comment expliquer cette dichotomie ? Nous empruntons deux routes explicatives. D’abord, nous montrons que pour Calliclès et Diogène, la notion de nature non seulement diffère, mais est observée sous un angle différent. La première est celle des tyrans et de dieux anthropomorphes, la seconde, celle de petits animaux et de dieux autarciques. La première concerne la relation des hommes entre eux ; la seconde, celle de l’homme avec lui-même. Ensuite, nous exposons la différence des présupposés normatifs qui précèdent ou accompagnent l’observation de la nature ; nous contrastons, pour ce faire, les formes d’anticonventionnalisme et d’anti-intellectualisme défendues par Calliclès et Diogène.