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    Le héros de la liberté: les aventures philosophiques de Caton au Moyen Age latin, de Paul Diacre à Dante
    (2010)
    Carron, Delphine
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    Imbach, Ruedi
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    Casagrande, Carla
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    Ricklin, Thomas
    Cette étude se propose d‟analyser la réception médiévale du personnage de Caton d‟Utique, philosophe stoïcien et citoyen romain engagé dans la défense des institutions républicaines durant la période de la seconde guerre civile, qui se suicida après la victoire de Jules César (46 av. J.-C.). Concentrant, dans un premier temps, notre intérêt sur le Catone dantesco, et en particulier sur le portier du Purgatorio de la Commedia, il a semblé pertinent de remonter le cours du temps afin d‟étudier les potentielles sources de la figure catonienne élaborée par Dante (1265-1321). Ce projet a conduit à réévaluer l‟image du Romain dessinée par les auteurs antiques (Ier s. av. J.-C.-VIIe s. ap. J.-C.), puis à découvrir les contours de celle tracée par les auteurs médiévaux (VIIIe s. ap. J.-C.-1320). Cet imposant parcours s‟est organisé autour d‟une quadruple interrogation concernant la pensée médiévale : quel rôle y joue l‟exemplarité ? quelle place revient à Rome et aux Romains ? comment sont traitées les questions de la liberté et du suicide ? comment répond-on au problème du salut des païens antiques ?, The study examines the medieval reception of the character of Cato of Utica, a Stoic philosopher and Roman citizen engaged in defending the institutions of the Roman Republic during the second civil war, who committed suicide after the Julius Caesar's victory (46 B.C.E.). The thesis starts by focusing on the Catone dantesco, and in particular on Cato as the warden of the Purgatorio of the Commedia, and then works backwards in analyzing the potential sources of Dante‟s (1265-1321) portrayal. This undertaking leads to a reevaluation of the image of Cato in antique authors (1st century B.C.E.-7th century C.E.), and then to uncovering the outlines of the portrayals of medieval authors (8th century C.E. - 1320). This massive undertaking is organized around four questions concerning medieval thought : what role does the notion of exemplarity play in the discussion ? What place is given to Rome and to the Romans? How are the questions of liberty and suicide treated ? How do the authors discuss the problem of salvation for pagans of Antiquity ?
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    Le problème de la prédestination à la vertu dans le stoïcisme
    En observant le monde autour d’eux, nombreux sont ceux qui – une fois au moins – arrêtent le cours de leurs activités pour se demander si tout ce qui leur arrive est déjà déterminé par avance, ou dépend encore de leur choix. Evidemment, cet instant de questionnement, parfois très bref, n’est pas suivi d’une réponse qui nous débarrasserait aussitôt de cette inquiétude. Et si l’on s’engage dans ce problème plus à fond, les questions surgissent en grand nombre et risquent bien de nous entraîner sur des sentiers éloignés de notre toute première interrogation. La critique envers les Stoïciens au IIIème siècle avant J.-C. est connue comme le témoignage le plus ancien sur la question du déterminisme et de la liberté à nous être parvenu. La position déterministe stoïcienne, présentée par ses adversaires comme radicale et contradictoire, a suscité de nombreuses critiques, auxquels Chrysippe fut le premier à répondre. Au fil des siècles, cette polémique a évolué en même temps que le stoïcisme lui-même se développait de différentes manières en se déplaçant de la Grèce au monde romain, et ce parcours intellectuel s’étend jusqu’à la critique du péripatéticien Alexandre d’Aphrodise, au IIème siècle après J.-C. dans son ouvrage Au sujet du destin, alors que le stoïcisme faisait désormais partie du passé. C’est à partir de cet ouvrage d’Alexandre que nous tenterons de reconstituer une réponse stoïcienne à une critique laissée sans réponse, évinçant en premier lieu les nombreux malentendus dans ce débat à des siècles de distance. Quant à la véritable difficulté soulevée par Alexandre d’Aphrodise, qui nous laisse le sentiment que le déterminisme stoïcien n’est pas compatible avec l’enseignement de la vertu qui occupait une place si importante pour les sages stoïciens, nous tenterons d’y répondre en évitant de dissocier les grands domaines de leur philosophie, puisque ce qui fait sa richesse et sa force consiste justement en qu’elle forme un tout quasiment organique, où chaque partie est interdépendante avec les autres. Une approche par trop analytique, justement plus proche de la démarche aristotélicienne, risque de briser ce délicat équilibre par le simple exercice intellectuel consistant à traiter chaque partie séparément afin de donner un objet plus restreint, et par conséquent plus maîtrisable, à notre d’étude. Nous abordons donc, avant de tenter de répondre à la difficulté, la physique, la logique et la morale stoïcienne tour à tour, et sans oublier de l’inscrire pleinement dans son cadre métaphysique particulier, dessinant une conception du monde doué d’une raison (logos) pénétrant toute chose sous forme de souffle matériel (pneuma). Ceci nous permet de mettre en évidence de subtiles interactions entre ces domaines, où se cachent quelques nouvelles hypothèses permettant de mieux comprendre la pensée stoïcienne, et dans quelle mesure elle est incommensurable au rapport au monde d’un auteur aristotélicien ou moderne.