Voici les éléments 1 - 2 sur 2
  • Publication
    Accès libre
    Tracing the Historical Politicization of Migration and the Commodification of Social Protection Claims in Switzerland: Dilemmas of Mobility and Citizenship for Immigrants with Disabilities
    Les migrants entrant en Europe occidentale ont fait l'objet d'un examen minutieux de la part des États d'accueil. Dans certains cas, cela a donné lieu à des discriminations, qui ne sont pas interdites par le droit international. Le cas des personnes handicapées est différent. Les traités internationaux garantissent aux personnes handicapées des "droits fondamentaux" qui assurent l'application de principes leur assurant une vie digne. Toutefois, l'accès à divers droits et protections sociaux qui, au fil du temps, a été progressivement banalisé par des politiques de réduction de la protection sociale. Par conséquent, il est plus difficile pour les personnes handicapées de remplir un large éventail de critères liés à certains droits et protections sociaux, ce qui crée une tension politique inhérente lorsque le handicap et le contrôle des migrations se croisent, en particulier en ce qui concerne les protections sociales inscrites dans le droit constitutionnel suisse (article 8) et la disposition relative aux "aménagements raisonnables" (article 2) de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CPRD), par rapport aux intérêts de l'État. La complexité juridique de l'équilibre entre les droits de l'individu et les intérêts de l'État peut être particulièrement délicate, étant donné les différentes couches de pratiques de gouvernance (c'est-à-dire les mentalités, les rationalités et les techniques) par lesquelles les sujets sont gouvernés. Les pratiques utilisées par les acteurs gouvernementaux au sein de leurs propres institutions ou "heuristiques internes" façonnent et encadrent les attentes qui s'inscrivent dans un cadre gouvernemental plus large. À leur tour, ces heuristiques internes qui orientent les différentes pratiques utilisées par les acteurs de l'État peuvent avoir un impact sur les individus, en particulier les groupes vulnérables, et sur leur vie quotidienne puisqu'ils sont plus susceptibles de rencontrer l'État et ses mécanismes. La thèse suivante, qui se compose de trois articles, vise à examiner les thèmes généraux de la migration, de la gouvernance, des discours/narrations, et leur évolution dans le temps ; en particulier, les narrations relatives à l'accessibilité des droits sociaux et des protections par les non-citoyens. Par conséquent, l'objectif de cette thèse est d'examiner : (i) Comment les droits sociaux et la protection en Suisse ont-ils changé au fil du temps, et dans quelle mesure sont-ils devenus des marchandises ? (ii) En outre, quels types de récits ont été utilisés pour justifier ce processus et ces récits de justification ont-ils évolué/changé au fil du temps ? En examinant l'intersection du handicap et de la migration dans le cadre de l'État-providence, en appliquant des méthodes mixtes, cette thèse met en lumière la mesure dans laquelle les droits sociaux et les protections ont été à la fois marchandisés et politisés, ainsi que les récits utilisés pour justifier leur marchandisation.
  • Publication
    Accès libre
    Parcours de mineur·e·s non accompagné·e·s sans-papiers : difficultés rencontrées et stratégies de survie: Étude de cas auprès d’un centre d’accueil de jour dans une ville suisse
    (2019)
    Romerio, Margaux
    ;
    En Suisse, l’immigration est réglementée par la Loi sur l’Asile (LAsi) et la Loi sur les étrangers (LEtr), deux textes de lois qui ont pour conséquences de catégoriser les personnes présentes sur le territoire et produire de la clandestinité. En effet, les personnes sans statut de séjour légal, les sans-papiers, sont en dehors de la législation et doivent trouver des stratégies pour survivre dans un environnement qui ne leur est pas favorable. Parmi ces clandestin·e·s se trouvent des enfants, que la Suisse s’est engagée à protéger sans discrimination liée à leur statut de séjour, en signant et ratifiant la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE). Ceci créé alors des situations paradoxales que l’on peut qualifier d’illégalité régulière. Pourtant, il existe des mineur·e·s non accompagné·e·s (MNA) sans-papiers qui ne reçoivent pas la protection nécessaire qui leur est due. C’est le cas notamment d’un groupe de MNA sans-papiers qui fréquente un centre d’accueil de jour dans une ville suisse. En effet, par le biais d’un travail de terrain qualitatif mêlant observations et entretiens, cette modeste recherche montre que ces jeunes doivent lutter quotidiennement pour leur survie. Néanmoins, cette enquête se concentre sur l’agentivité du groupe cible et expose les différentes stratégies de survie – ou tactiques de débrouillardise – adoptées par les MNA sans-papiers pour survivre dans un environnement hostile. Par exemple, les « solutions » qui s’offrent à eux·elles sont des fréquentations de lieux d’urgence bas seuil, des tactiques de comportement au quotidien, une mobilisation de leur entourage lorsque c’est possible, ou encore l’enrôlement dans des activités illicites. Ces possibilités ne leur permettent pas de se développer dans la dignité, de sortir de leur parcours d’errance et de construire des perspectives d’avenir. De plus, leur situation les expose chaque jour à de multiples risques physiques et psychologiques. Malgré tout, certaines villes européennes ont développé des actions, qui peuvent être qualifiées de bonnes pratiques, dans la prise en charge des MNA sans-papiers ; ce qui laisse une note d’espoir pour l’amélioration de leur situation.