Voici les éléments 1 - 1 sur 1
  • Publication
    Accès libre
    Parcours de mineur·e·s non accompagné·e·s sans-papiers : difficultés rencontrées et stratégies de survie: Étude de cas auprès d’un centre d’accueil de jour dans une ville suisse
    (2019)
    Romerio, Margaux
    ;
    En Suisse, l’immigration est réglementée par la Loi sur l’Asile (LAsi) et la Loi sur les étrangers (LEtr), deux textes de lois qui ont pour conséquences de catégoriser les personnes présentes sur le territoire et produire de la clandestinité. En effet, les personnes sans statut de séjour légal, les sans-papiers, sont en dehors de la législation et doivent trouver des stratégies pour survivre dans un environnement qui ne leur est pas favorable. Parmi ces clandestin·e·s se trouvent des enfants, que la Suisse s’est engagée à protéger sans discrimination liée à leur statut de séjour, en signant et ratifiant la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE). Ceci créé alors des situations paradoxales que l’on peut qualifier d’illégalité régulière. Pourtant, il existe des mineur·e·s non accompagné·e·s (MNA) sans-papiers qui ne reçoivent pas la protection nécessaire qui leur est due. C’est le cas notamment d’un groupe de MNA sans-papiers qui fréquente un centre d’accueil de jour dans une ville suisse. En effet, par le biais d’un travail de terrain qualitatif mêlant observations et entretiens, cette modeste recherche montre que ces jeunes doivent lutter quotidiennement pour leur survie. Néanmoins, cette enquête se concentre sur l’agentivité du groupe cible et expose les différentes stratégies de survie – ou tactiques de débrouillardise – adoptées par les MNA sans-papiers pour survivre dans un environnement hostile. Par exemple, les « solutions » qui s’offrent à eux·elles sont des fréquentations de lieux d’urgence bas seuil, des tactiques de comportement au quotidien, une mobilisation de leur entourage lorsque c’est possible, ou encore l’enrôlement dans des activités illicites. Ces possibilités ne leur permettent pas de se développer dans la dignité, de sortir de leur parcours d’errance et de construire des perspectives d’avenir. De plus, leur situation les expose chaque jour à de multiples risques physiques et psychologiques. Malgré tout, certaines villes européennes ont développé des actions, qui peuvent être qualifiées de bonnes pratiques, dans la prise en charge des MNA sans-papiers ; ce qui laisse une note d’espoir pour l’amélioration de leur situation.