Voici les éléments 1 - 8 sur 8
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    What Feminist Epistemology has to Offer to Reflexive Migration Studies
    This paper investigates the normative, epistemological, and methodological challenges of achieving reflexivity in migration studies, and it suggests a better engagement with feminist epistemology as a solution to these challenges. Specifically, it argues that feminist standpoint theory and the situated knowledge paradigm can contribute to critically interrogating key concepts in the field and avoiding reproducing power structures. While this argument is not new in itself, rare are the explicit demonstrations and detailed analyses of the positionality of the researcher and its impact on research. This paper presents an example of a research design that focused on a social problem that affects society as a whole, intimate partner violence (IPV), and the ways in which it cuts across issues related to migration. Instead of taking migrant-related categories as its entry point, it took Swiss institutional responses to IPV as its object of study. The study was based upon an extensive ethnography in three institutions responsible for IPV: a police emergency unit, a women’s shelter and a medicolegal centre in a French-speaking Swiss canton. This paper demonstrates that by shifting the gaze from ‘migrants’ to the social and administrative contexts that mark them as such, we can study migration-related issues without reproducing the normative categories that reflexive migration studies aims to deconstruct.
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    Ethnography of Police ‘Domestic Abuse’ Interventions: Ethico-Methodological Reflections
    (London: Routledge, 2020)
    Departing from this deconstruction or denaturalization of home as a secure private sphere, in this chapter I draw on my own sociological research into institutional responses to domestic violence in Switzerland. I will reflect on my own ethnographic experiences of accompanying a police emergency unit intervening in such cases. The emotions and affects evoked by such events can bring into focus a specific process of home (un)making, in which I was caught, and which presented a challenge to me as an ethnographer and an analyst. My ethnography revealed the deeply contested nature of domestic space, and the lived tensions which exist between characterizations of home as an unalienated/alienated space. Attending to these tensions in my fieldwork meant resisting and deconstructing a romanticized vision of ethnographic immersion that limits the space for pain, conflict and feelings of unease as modes of knowledge production. In this chapter I explore the possibility of an intimate ethnography of violence. I suggest that emotional commitments in ethnography are not only matters to attend to reflexively but are also resources which open up the field as a space of encounter between affects.
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    Les violences conjugales à la marge : le cas des femmes migrantes en Suisse
    (2019-7-18)
    Suivant des travaux sur la (re)production des frontières par le bas, dans les pratiques des agents et des agentes de terrain et de leurs usages du droit, cet article analyse les enjeux liés aux autorisations de séjour des femmes migrantes confrontées aux violences conjugales. À travers le cas suisse, et par l’analyse des documents légaux et administratifs qui règlent la situation des migrantes, l’auteure montre comment ces femmes sont mises devant un choix impossible entre se séparer du conjoint ou rester en Suisse. L’article démontrera comment la mise en œuvre du droit devient un instrument de contrôle de la migration et renforce les frontières de l’Etat, en distinguant celles qui sont jugées aptes à recevoir une protection et celle qui, privées de ce droit, doivent partir.
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    Manufacturing Difference : Double Standard in Swiss Institutional Responses to intimate Partner Violence
    Grâce aux efforts des mouvements féministes, les violences faites aux femmes sont maintenant reconnues internationalement comme un problème public. Cependant, bien que ce type de violences ait été originairement problématisé comme étant intrinsèquement lié aux rapports sociaux de sexes inégalitaires, les politiques et débats publics en Europe en général et en Suisse en particulier, tendent désormais à se focaliser sur la thématique de la migration, pour comprendre et expliquer ces violences. De ce fait, certaines formes des violences faites aux femmes qui touchent a priori davantage les populations migrantes, tel que « le mariage forcé », les « mutilations génitales féminines » ou les « crimes d’honneur » se trouvent fréquemment au centre de ces politiques publiques. Cette approche suggère que ce phénomène reste l’apanage des populations migrantes. Bien que plusieurs études aient critiqué l’instrumentalisation de la rhétorique de « l’égalité de genre » ou des « droits des femmes » participant à la racialisation des violences faites aux femmes, ces critiques se sont le plus souvent concentrées sur ces mêmes formes de violences attribuées aux migrant.e.s. Cette recherche propose une approche alternative. Elle se concentre sur le problème public des « violences conjugales », qui est reconnu comme un problème de santé publique général dans beaucoup de pays européens. Cette approche permet de mettre à nu les mécanismes qui fabriquent la différence entre divers groupes sociaux tels que les « nationales/nationaux » et les « migrant.e.s » par les institutions de l’État. C’est au moyen d’une démarche ethnographique « multisituée » au sein de trois institutions publiques en charge de la prise en charge des violences conjugales en Suisse romande que ce travail étudie cette fabrique de la différence. Les observations participantes au sein d’une unité de police, d’un service hospitalier et d’un refuge pour les victimes de violences conjugales, et innombrables entretiens ethnographiques, sont complétées par 56 entretiens d’expert réalisés avec les agent.e.s. Le travail de terrain s’est déroulé sur 18 mois entre 2014 et 2016. L’analyse du discours et des pratiques de ces agent-e-s envers les protagonistes des cas portés à leur connaissance permet de juxtaposer les récits des cas similaires, mais perçus différemment par les agent.e.s de l’État. Une analyse rapprochée des réponses institutionnelles aux violences conjugales démontre en premier lieu que le cadrage général des politiques publiques actuelles concernant les violences conjugales évacue le système de genre et reste muet quant aux rapports sociaux de sexes inégalitaires dans la sphère intime. Ce cadrage interprète ces violences, non pas par le système de genre, mais par des caractéristiques individuelles telles que problèmes psychologiques ou consommation d’alcool ou substances illicites. Les violences sont donc expliquées comme relevant de l’individu et non pas du social. En deuxième lieu, lorsque ces violences impliquent des étranger.ère.s, venant du « Sud », une conception racialisée de la culture est mobilisée, visibilisant ainsi la domination masculine et analysant ces violences par des rapports sociaux de sexes inégalitaires qui seraient inhérents à « certaines cultures ». Ainsi, la visibilisation du genre dans certains des cas et son occultation dans d’autres, fabrique une différence racialisée/ethnicisée entre divers bénéficiaires de l’action publique, la faisant correspondre avec les différences morales entre une catégorie altérisée, les « Autres » et une catégorie civilisée, le « Nous ». Les conséquences pratiques de cette fabrique des différences sont également démontrées dans le travail. Cette étude des réponses institutionnelles aux violences conjugales en Suisse et la manière dont celles-ci se différencient en fonction de divers types de populations permettent de contribuer à différents débats académiques actuels. Premièrement, des mécanismes similaires de la « racialisation du sexisme » ont été observés dans d’autres contextes européens. Cette étude du contexte suisse contribue à ce champ ainsi qu’aux champs plus larges des études postcoloniales et des critical race studies. Deuxièmement, cette étude contribue au champ des études sur les violences faites aux femmes, qui sont souvent étudiées, ou bien de manière globale et sans distinction des groupes sociaux touchés, ou à l’inverse, en s’intéressant exclusivement aux types spécifiques des violences perçues comme « pathologies culturelles » et touchant particulièrement les populations migrantes. L’originalité de la démarche méthodologique de ce travail permet enfin de démontrer comment la sociologie de migration peut être dé-ethnicisée. Plutôt que d’étudier les « migrant.e.s », cette étude change le focus et regarde tous et toutes les bénéficiaires de l’action publique et leurs relations avec les institutions. Ce changement de regard permet d’interroger de manière critique la construction sociale de la catégorie des « migrant.e.s » en étudiant les conditions et le contexte où ces personnes sont catégorisées et labellisées comme telles.
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    Grounds for dialogue: Intersectionality and superdiversity
    (2018-3-1)
    This paper investigates the possibility of a fruitful dialogue between intersectionality and superdiversity. It argues that, despite the shortcomings of superdiversity, the complex migration-related configurations it focuses on can enable intersectionality to overcome some of its own challenges by becoming more precise and accurate. To empirically expose the mechanisms through which race-, gender-, and class-based inequalities are reproduced, it is necessary to anchor those mechanisms in a specific time and space ‐ a historical, social, economic, and legal context. Through a case study of institutional responses to domestic violence, the paper demonstrates that superdiversity can help clarify the context in which these responses occur. Finally, by distinguishing between the object of study (the intersectional construction of disadvantage and prejudice) and the object of observation (public institutions where superdiverse situations are created by migration-related configurations), this paper examines a challenging situation for intersectional analysis in the context of Switzerland, a context that opens up to surprising articulations of discrimination and inequality for ‘migrants’ subjects to domestic violence.
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    Grounds for Dialogue: Intersectionality and Superdiversity
    This paper investigates the possibility of a fruitful dialogue between intersectionality and superdiversity. It argues that, despite the shortcomings of superdiversity, the complex migration-related configurations it focuses on can enable intersectionality to overcome some of its own challenges by becoming more precise and accurate. To empirically expose the mechanisms through which race-, gender-, and class-based inequalities are reproduced, it is necessary to anchor those mechanisms in a specific time and space ‐ a historical, social, economic, and legal context. Through a case study of institutional responses to domestic violence, the paper demonstrates that superdiversity can help clarify the context in which these responses occur. Finally, by distinguishing between the object of study (the intersectional construction of disadvantage and prejudice) and the object of observation (public institutions where superdiverse situations are created by migration-related configurations), this paper examines a challenging situation for intersectional analysis in the context of Switzerland, a context that opens up to surprising articulations of discrimination and inequality for ‘migrants’ subjects to domestic violence.