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    Une approche des non-binarités par la psychologie socioculturelle : Trajectoire, signification, rapport à soi et à l’altérité
    (Neuchâtel : Université de Neuchâtel, 2024-09-07) ;
    Ce travail propose de se focaliser sur les personnes non binaires, c’est-à-dire des personnes qui ne s’identifient pas strictement à « femme » ou « homme », et ce selon diverses configurations. J’adopte une perspective issue de la psychologie socioculturelle afin de capter au mieux les interrelations entre les aspects individuels et les aspects sociaux des non-binarités. Celle-ci me permet d’appréhender le développement de la personne en lien avec son genre tout au long de la vie. J’effectue, au travers de ma méthodologie abductive et de neuf entretiens avec des personnes non binaires, une analyse centrée sur l’individualité des personnes ainsi qu’une analyse transversale. La première partie analytique met en avant la forte hétérogénéité des parcours mais également des manières de comprendre et de vivre la non-binarité. Le vécu de la non-binarité est unique à la personne et elle possède une signification qui lie ses expériences de vie entre elles. La non-binarité de la personne est alors une manière de se comprendre elle-même. Mais les non-binarités ont également une facette externe. La seconde partie analytique pointe les récurrences transversales aux non-binarités qui sont la conséquence d’être non binaire dans une société qui ne légitime pas ces formes de vécus. L’expression des non-binarités est alors une tentative de la part des personnes non binaires de rendre compréhensible aux autres leur ressenti interne. En considérant les personnes dans leur quotidienneté dans une société majoritairement binaire, l’analyse met en avant l’aspect circonstanciel des vécus non binaires en détaillant le rôle des espaces stratifiés par le genre, le rôle des personnes présentes, le rôle du corps et le rôle du langage.
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    Gender differentiation in children’s play: A sociocultural perspective.
    Cette recherche doctorale a exploré les différences de genre dans le jeu des enfants. Nous vivons à une époque où l’égalité des sexes constitue une question centrale dans les agendas politiques de nombreuses institutions et pays (National Geographic, 2017 ; ONU FEMMES, 2020 ; UNICEF, 2020). À travers les combats et les discussions pour l’égalité des sexes et les droits des femmes, deux questions conceptuelles traversent les débats : i) qu’est-ce que le genre ? et ii) d'où vient-il ? Dans ce travail, je me suis concentré sur le genre dans le jeu des jeunes enfants. Ce qui m'a intéressé, a été de comprendre comment la compréhension, l'orientation et la préférence participent ensemble et parfois s'opposent, dans ce qu'un enfant peut ou ne peut pas faire par rapport au genre. Méthodologiquement, j'ai montré que le fait de se concentrer sur le jeu constitue un laboratoire spontanément défini pour étudier le travail conjoint des contraintes sociales et de l'autonomie psychologique dans le développement. La principale question de recherche abordée était la suivante : d'où viennent les différences dans la manière dont les enfants sont sexués ? J’ai exploré plusieurs sous-questions : où pouvons-nous trouver le genre dans la vie des personnes ? Comment l’environnement social et matériel oriente-t-il les interactions des enfants en matière de genre ? Quelle est la marge de liberté dont disposent les enfants dans sa reconstruction ? Qu’est-ce qui définit cette marge de liberté ? Les enfants s’approprient-ils des éléments du système de genre ? Si oui, existe-t-il une logique, une typologie ou une forme récurrente dans la prise en compte du genre ? Les enfants internalisent-ils le système de genre ? Si oui, quel est le résultat d’un tel processus ? Quels sont les aspects stables qui résultent de la construction du genre dans la vie d’une personne ? Répondre à ces questions nécessite une approche qui fournisse à la fois i) une définition du genre ; ii) une manière de l'étudier ; iii) des outils pour distinguer les dynamiques sociales et psychologiques ; et iv) un modèle de son développement. C’est en combinant une psychologie sémiotique, développementale et socioculturelle avec une approche performative du genre que je tente de donner du sens à l’évolution du genre. La thèse principale de ce travail est de montrer que le genre est un système sémiotique dynamique que les enfants rencontrent, agissent avec et internalisent de différentes manières. En ce sens, j’argumente et montre que le système de genre fournit certaines formes d’orientation sociale, a un poids normatif particulier et que l’enfant fait preuve d’une certaine marge de liberté dans sa reconstruction. La forme d’orientation sociale fournie par le système encadre les formes de pratique du genre. Mais comme je le montre, le développement du genre ne peut être séparé du développement par les individus d’autres modes d’engagement avec le monde en général. Les modes de combinaison que les enfants construisent pour interagir avec le système de genre ne lui sont pas spécifiques et peuvent témoigner de dynamiques relationnelles plus larges, comme nous le voyons dans le parallèle entre les modes familial, scolaires et enfantins, et j’adresse ceci à travers la notion de patterns psychologiques. À ce titre, l’un des résultats intéressants de cette thèse est le fait que le développement du genre ne peut être séparé du développement de l’enfant en général, et qu’il peut être utilisé de manière instrumentale, car il apparaît parfois comme un sous-cas de la manière dont le L'enfant construit son rapport aux normes, au jeu et aux autres, dans différentes situations. Avec ces propositions, le travail vise à contribuer aux domaines des études de genre et de la psychologie socioculturelle et d'autres lignes de recherche ont été proposées.