Voici les éléments 1 - 6 sur 6
  • Publication
    Accès libre
    Agents pathogènes d'importance médicale et vétérinaire chez 'Ixodes ricinus' en Suisse: infections et co-infections chez les tiques en quête et les tiques d'oiseaux
    Dans les régions tempérées de l’hémisphère nord, les tiques représentent le premier vecteur d’agents infectieux d’importance médicale et vétérinaire. Parmi elles, Ixodes ricinus, abondante en Europe, transmet bon nombre de microorganismes aux Hommes et aux animaux, aussi bien des bactéries, des virus, que des protozoaires, pour la plupart responsables de zoonoses considérées comme émergentes. Ces microorganismes sont Borrelia spp., Anaplasma phagocytophilum, Rickettsia spp., Babesia spp. ou encore le virus de l’encéphalite à tique (TBEV). Depuis les années 80’, plus d’une dizaine d’agents pathogènes pour l’Homme ont été découverts dans les tiques en Europe. En Suisse, de nouvelles espèces comme Babesia venatorum, Rickettsia monacensis, Borrelia miyamotoi ou B. spielmanii ont fait leur apparition durant la dernière décennie. De plus, un cas de septicémie dû à Candidatus Neoehrlichia mikurensis, une bactérie transmise par I. ricinus, a récemment été signalé chez un homme résident en Suisse, sans que la bactérie n’ait jamais été décrite dans les tiques du pays. Face à l’émergence de ces pathogènes, nous avons évalué leur distribution géographique ainsi que leur prévalence dans les tiques dans l’Ouest de la Suisse afin d’identifier les zones à risque. Nous avons recherché Borrelia spp., Rickettsia spp., Babesia spp., A. phagocytophilum et Candidatus N. mikurensis dans les tiques en quête récoltées dans 11 sites. Globalement, 34.2% (505/1’476) des tiques étaient infectées par au moins un pathogène. Borrelia spp., Rickettsia spp. et Candidatus N. mikurensis étaient présents dans tous les sites investigués avec des prévalences de 22.5%, 10.2% et 6.4%, respectivement. A l’inverse, Babesia spp. et A. phagocytophilum ont démontré une répartition géographique plus restreinte et une prévalence plus faible (1.9% et 1.5%). Des co-infections, impliquant le plus souvent Borrelia spp. et Rickettsia helvetica, ont été détectées dans 19.6% des tiques infectées. Nous avons identifié Candidatus N. mikurensis pour la première fois dans les tiques sur le territoire helvétique ainsi que des espèces rarement signalées comme R. monacensis, B. lusitaniae et B. spielmanii.
    En Suisse, ces dernières années, des cas humains d’encéphalite à tiques ont été déclarés hors du périmètre qui délimitait les foyers de TBEV jusque-là, dans l’Ouest du pays. Ainsi, à partir des années 2'000, de nouvelles zones endémiques au TBEV ont été répertoriées dans cette région. Nous avons confirmé la présence du TBEV dans les tiques libres dans l’une de ces nouvelles zones endémiques au virus, la Plaine de l’Orbe avec une prévalence globale de 0.1% (6/6’120). Parmi les cinq foyers identifiés, la prévalence du virus variait de 0.21 à 0.95. La diversité génétique des souches virales nous laisse supposer que les oiseaux pourraient être impliqués dans l’émergence de ces foyers, probablement par la dissémination de tiques infectées dans des milieux propices. Pour valider cette hypothèse et estimer l’éventail des pathogènes disséminés par les oiseaux, 1’205 tiques récoltées sur ces hôtes vertébrés ont été analysées. Cinq pathogènes de genres différents ont été détectés dans les tiques d’oiseaux. Le plus fréquent est Borrelia spp. (19.5%), suivi de Rickettsia spp. (12.3%), A. phagocytophilum (2%), Candidatus N. mikurensis (3.3%) et du TBEV (0.2%).
    L’identification du TBEV dans deux larves et une nymphe fixées sur des oiseaux migrateurs (deux rouges-gorges et un merle noir) étaie notre hypothèse de l’implication des oiseaux dans l’émergence de foyers de TBEV dans l’Ouest de la Suisse. Par ailleurs, cette étude constitue un des premiers rapports de Candidatus N. mikurensis dans les tiques d’oiseaux et montre que plusieurs espèces de passereaux, dont le merle noir, sont impliquées dans les cycles de transmission de ces microorganismes. Nos résultats mettent en relief la circulation et co-circulation d’agents pathogènes d’importance médicale et vétérinaire dans les tiques en Suisse et l’implication des oiseaux dans le maintien de certains de ces pathogènes., In temperate regions of the northern hemisphere, ticks are considered as the primary vector of infectious agents of human and medical relevance. Among them, Ixodes ricinus is the most abundant in Europe. This tick species transmits to humans and animals many microorganisms that may cause zoonoses, including bacteria, viruses and protozoa like, for example, Borrelia spp., Anaplasma phagocytophilum, Rickettsia spp., Babesia spp. or the TBE virus (TBEV). In Europe since the 80s, more than 10 human pathogenic agents have been described in ticks. In Switzerland, new pathogen species like Babesia venatorum, Rickettsia monacensis, Borrelia miyamotoi or B. spielmanii appeared recently. Moreover, Candidatus Neoehrlichia mikurensis, transmitted by I. ricinus ticks, was detected in the blood of one man with signs of septicemia in Switzerland whereas this bacterium had never been described in ticks in the country before. In this context, our aim was to evaluate the geographic distribution and prevalence of tick-borne pathogens in order to identify risk areas in western Switzerland. Therefore, we prospected the presence of Borrelia spp., Rickettsia spp., Babesia spp., A. phagocytophilum and Candidatus N. mikurensis in ticks collected at 11 sites. Globally, 34.2% (505/1’476) of ticks were infected with at least one pathogen. Borrelia spp., Rickettsia spp. and Candidatus N. mikurensis were present at all investigated sites with prevalences of 22.5%, 10.2% and 6.4%, respectively. Conversely, Babesia spp. and A. phagocytophilum had smaller geographical ranges and lower prevalence rates (1.9% and 1.5%). Co-infections, involving mostly Borrelia spp. and Rickettsia helvetica, were detected in 19.6% of infected ticks. We identified Candidatus N. mikurensis for the first time in ticks in Switzerland as well as species rarely reported like R. monacensis, B. lusitaniae and B. spielmanii.
    In Switzerland, over the last years, human TBE cases have been reported in the West of the country, outside a perimeter that included all TBEV foci until then. Thus, since the early 2000s, new TBE endemic areas were recognised in this region. Our results confirmed the presence of TBEV in ticks in one of these new endemic areas, the Plaine de l’Orbe, with a global prevalence of 0.1% (6/6’120). In this area, five foci were identified with TBEV prevalence values ranging from 0.21 to 0.95. The genetic diversity of the virus circulating in this endemic area led us suggest that birds were implicated in the emergence of these new TBEV foci, probably by disseminating infected ticks in environments favourable to the maintenance of TBEV foci. To test this hypothesis and evaluate the diversity of tick-borne pathogens that can be disseminated by birds, 1’205 bird-feeding ticks were analysed. Five pathogens of different genera were detected; Borrelia spp. was the most frequent (19.5%), followed by Rickettsia spp. (12.3%), A. phagocytophilum (2%), Candidatus N. mikurensis (3.3%) and TBEV (0.2%). The identification of TBEV in two larvae et one nymph feeding on migrating birds (two European robins and one blackbird) support our hypothesis on the implication of birds in the emergence of TBEV foci in western Switzerland. In addition, our study is one of the first reports on Candidatus N. mikurensis in bird-feeding ticks and shows that several passerines, including the blackbird, are implicated in the transmission cycles of these microorganisms. Our results highlight the circulation and co-circulation of tick-borne pathogens of medical and veterinary importance in ticks in Switzerland and the implication of birds in the maintenance of some of them in nature.
  • Publication
    Accès libre
    Encéphalite à tiques en Suisse
    (2011)
    Burri, Caroline
    ;
    L’encéphalite à tiques (TBE) est une maladie qui touche le système nerveux central causée par un virus (TBEV) qui est principalement transmis par des tiques du genre Ixodes. Présent uniquement sur le continent eurasien, la particularité du TBEV est de se localiser sous forme de foyers. En Suisse, on parle de foyer lorsqu’au minimum 3 cas cliniques ont été déclarés auprès de l’Office fédéral de la santé publique dans un rayon de 10 à 15 Km et/ou si des tiques infectées par le TBEV sont détectées. De 1969 à 2005, tous les foyers de TBEV étaient regroupés dans le nord et l’est de la Suisse. Cependant, en 2006, de nouveaux foyers ont émergé à l’ouest du pays avec l’apparition de cas sporadiques, notamment dans la Plaine de l’Orbe/VD. Cette étude a permis de confirmer l’endémicité de cette région par la détection du TBEV chez les tiques en quête dans 5 (Agiez, Vugelles, l’Abergement et deux sites à Montcherand) des 26 sites investigués avec une prévalence de 0.1% (6/6120) variant de 0.29-0.59% selon les sites.
    Parallèlement, on a observé une augmentation du nombre de cas de TBE principalement en 2006, phénomène également rencontré dans d’autres pays européens. Les raisons de cette augmentation ont tout d’abord été attribuées aux changements climatiques qui auraient favorisé la survie de la tique Ixodes ricinus. Néanmoins, notre étude a montré que cette augmentation n’était pas directement liée à un réchauffement climatique mais semblait plutôt liée à un changement du comportement humain. En réponse à une augmentation des températures observées en 2006, l’être humain aurait augmenté les contacts avec des tiques infectées en se rendant plus fréquemment en forêt.
    On sait cependant que le climat peut exercer une influence sur le comportement des tiques et favoriser le principal mode de transmission du TBEV, le « co-feeding » : le TBEV est transmis à des larves par des nymphes infectées. Néanmoins, en raison des conditions microclimatiques extrêmes observées au printemps 2007 dans certains sites étudiés du canton de Berne (Belp, Kiesen, Trimstein), une partie de la population de nymphes en quête a souffert de dessiccation. Ceci a eu pour conséquence de diminuer la proportion de rongeurs infestés par des larves et des nymphes réduisant ainsi les chances de transmission par « co-feeding ». Des printemps chauds à répétition pourraient donc faire disparaître des foyers de TBEV à certains endroits comme l’avait prédit Randolph (2001).
    Nous avons également recherché la présence du TBEV dans le canton de Berne par l’analyse de tiques en quête et de tiques nourries sur des rongeurs. Dans deux sites connus pour héberger le TBEV (Thun et Belp), la prévalence du TBEV chez les tiques en quête était de 0.14%-0.2%, respectivement. Concernant les deux autres sites dont le statut de foyer était inconnu, le TBEV a pu être mis en évidence pour la première fois chez des tiques en quête à Kiesen avec une prévalence de 0.04% contrairement à Trimstein où sa présence n’a pas pu être démontrée. Tous les foyers identifiés ont par ailleurs été confirmés par la présence d’anticorps anti-TBEV dans le sérum de micromammifères. Pour la première fois, nous avons pu analyser individuellement des tiques nourries sur un rongeur (Apodemus flavicollis) et avons observé une prévalence de 11.9%.
    Enfin, nous avons détecté des pathogènes émergents chez des tiques de micromammifères capturés dans les 4 sites du canton de Berne avec une prévalence de 9.7%. Nous avons identifié Rickettsia helvetica (7.1%), R. monacensis (0.2%), Babesia microti (1.7%) et B. venatorum (0.5%). Anaplasma phagocytophilum n’a pu être identifié que chez des tiques en quête (2%) à Kiesen. La présence de ces pathogènes montre qu’il existe un risque potentiel pour l’être humain de se faire infecter d’où l’intérêt d’attirer l’attention du corps médical sur les risques qui y sont associés.
  • Publication
    Métadonnées seulement
    Presence of potentially pathogenic Babesia sp for human in Ixodes ricinus in Switzerland
    (2006)
    Casati, Simona
    ;
    Sager, Heinz
    ;
    ;
    Piffaretti, Jean-Claude
    We have designed and performed a new PCR method based on the 18S rRNA in order to individuate the presence and the identity of Babesia parasites. Out of H 59 Ixodes ricinus (Acari: Ixodidae) ticks collected in four areas of Switzerland, nine were found to contain Babesia DNA. Sequencing of the short amplicon obtained (411 452 bp) allowed the identification of three human pathogenic species: Babesia microti, B. divergens, for the first time in Switzerland, Babesia sp. EU1. We also report coinfections with B. sp. EU1-Borrelia burgdoferi sensu stricto and Babesia sp. EU1-B. afzelii.
  • Publication
    Accès libre
    Diversity within Borrelia burgdorferi sensu lato genospecies in Switzerland by recA gene sequence
    (2004)
    Casati, Simona
    ;
    Bernasconi, Marco V.
    ;
    ;
    Piffaretti, Jean-Claude
    A total of 874 Ixodes ricinus ticks were collected in Switzerland to investigate the genetic diversity of the Borrelia population. We integrated to the RT-PCR method the DNA sequence analysis of a 162-bp fragment of the recA gene. Five genospecies were detected: Borrelia afzelii, Borrelia burgdorferi s.s., Borrelia garinii, Borrelia valaisiana, and Borrelia lusitaniae. A heterogeneous distribution was observed within the B. burgdorferi s.l. genospecies. The most prevalent and diverse genospecies found in Switzerland was Borrelia afzelii, which might suggest a rapid evolution of this genospecies.
  • Publication
    Accès libre
    Density of questing Ixodes ricinus nymphs and adults infected by Borrelia burgdorferi sensu lato in Switzerland: spatio-temporal pattern at a regional scale
    (2004)
    Jouda, Fatima
    ;
    Perret, Jean-Luc
    ;
    Lyme borreliosis, the most important vector-borne disease in the Northern hemisphere, causes health problem for populations in endemic areas. In the present study, the density of questing Ixodes ricinus ticks and their infection with Borrelia burgdorferi sensu lato (sl) was examined in 11 areas located on the Swiss Plateau and in an alpine valley. From 1999 to 2001, free-living I. ricinus ticks were collected on a monthly basis by flagging vegetation in these areas. Each tick was examined for the presence of B. burgdorferi sl using direct fluorescent antibody assay, and for isolation of the bacteria. Borreliae were characterized by PCR followed by RFLP. Density of questing ticks varied greatly between studied areas. Borreliae were observed in ticks collected in all investigated sites. However, the prevalence of infection differed significantly among areas. Infection prevalence varied from 9% to 40% in nymphs and from 22% to 47% in adults. Adult ticks were significantly more infected (129/366, 35%) than nymphs (109/552, 20%). There was no correlation between nymphal density and infection prevalence as well as between adult density and infection prevalence, but there was a correlation between density of ticks and density of infected ticks. During the spring peak of questing tick density, a range of 2-30.3 infected ticks per 100 m2 was observed. B. burgdorferi sl isolates (n = 129) were obtained from ticks collected in 10/11 areas. Five Borrelia species were identified: B. garinii, B. burgdorferi sensu stricto, B. afzelii, B. valaisiana, B. lusitaniae, and six mixed infections were also obtained. Borrelia species were heterogeneously distributed in the different areas.
  • Publication
    Accès libre
    Distribution and prevalence of Borrelia burgdorferi sensu lato in Ixodes ricinus ticks of canton Ticino (Switzerland)
    (2003)
    Jouda, Fatima
    ;
    Crippa, Mara
    ;
    Perret, Jean-Luc
    ;
    Free-living Ixodes ricinus ticks were collected from 12 different sites of canton Ticino, south of the Alps (Switzerland). Each tick was examined for the presence of Borrelia burgdorferi sensu lato (sl), the etiologic agent of Lyme borreliosis using direct fluorescent antibody assay, and isolation of the bacteria. Borreliae were characterized by PCR followed by RFLP. The abundance and infection rates of I. ricinus ticks varied greatly between the areas. Two localities were found free of Borrelia. The prevalence of infected ticks ranged from 5 to 19%. Most ticks (96%) were found infected by <50 spirochetes. Three B. burgdorferi sl species were successfully isolated: B. garinii dominated, followed by B. lusitaniae and B. valaisiana. Additionally, a mixed infection with B. garinii and B. valaisiana was observed. The distribution of the various Borrelia species in the different areas was heterogeneous. This is the first report of the presence of B. lusitaniae in I. ricinus in Switzerland.